Si toutefois vous ne trouviez pas la réponse à vos interrogations, n'hésitez pas à nous poser votre question

A

Abeille domestique (ou abeille sociale)

  • À part les abeilles et les fourmis, y-a-t-il d'autres insectes qui fassent du "bouche à bouche" de nourriture ?

    L’échange bouche à bouche de la nourriture (ou trophallaxie) est une spécialité des insectes sociaux. Ces échanges sont nécessaires pour les individus (ouvrières ou mâles) qui restent parfois en permanence dans le nid et n’ont pas la possibilité de se nourrir autrement. Alors leurs congénères se chargent de leur ramener la nourriture et de les nourrir « à domicile ».
    Quant aux Abeilles domestiques, ce passage de bouche à bouche du nectar est indispensable à la fabrication du miel : les butineuses rapportent le nectar qu’elles transmettent à des ouvrières. Mélangé à leur salive, celles-ci le repassent à d’autres ouvrières, etc. Jusqu’au passage à la dernière étape de séchage, dans les alvéoles, qui donnera le miel.

  • À quoi sert le miel que fabriquent les abeilles ?

    À nous préparer d’excellents petits-déjeuners !

    En réalité les abeilles fabriquent du miel pour nourrir les larves et surtout pour avoir des réserves de nourriture en hiver. En cette saison la ruche continue à vivre au ralenti et comme il n’y a plus de fleurs à butiner les abeilles se nourrissent avec le miel.

  • Comment fait-on pour reconnaître l'abeille mâle et l'abeille femelle ?

    S’il s’agit de l’Abeille domestique qui vit en société et qui fait du miel c’est facile car les mâles, contrairement aux femelles, ont de gros yeux qui se rejoignent sur le dessus de la tête, à tel point que l’on dirait des mouches !

    Mais il y a beaucoup d’espèces d’abeilles différentes en France (environ 1 000 espèces) et la différence n’est pas toujours évidente et reste une affaire de spécialistes…

  • Comment les abeilles communiquent-elles ?

    Comme la plupart des insectes, les abeilles communiquent au moyen « d’odeurs » (appelées phéromones) qu’elles captent avec leurs antennes (siège de l’odorat, entre autres). Elles disposent de phéromones différentes pour exprimer différents messages.

    Chez l’Abeille domestique il existe, en plus de l’odorat, un autre moyen de communication. Il s’agit d’une sorte de « danse », de mouvements du corps, qui indique aux autres ouvrières l’emplacement exact d’un lieu riche en fleurs à butiner. Ces mouvements indiquent la distance qui sépare la ruche de ce lieu et aussi l’angle à suivre entre le soleil et la ruche pour s’y rendre.

  • Comment les Abeilles domestiques savent faire des cellules de cette forme ?

    Question difficile car les abeilles obéissent à leur instinct. Sans l’apprendre, elles savent faire des cellules qui ont la forme idéale pour être à la fois solides et prendre le moins de place possible. C’est probablement un résultat de l’évolution qui a sélectionné ce savoir-faire. Cette forme en « nid d’abeilles » est tellement parfaite que l’homme l’a souvent copiée : architectes et ingénieurs, en particulier, l’utilisent pour leurs constructions !

  • Comment les abeilles fabriquent le miel ?

    Tout d’abord, les ouvrières vont récolter du nectar qui est un liquide sucré qui se trouve dans les fleurs. Elles le rapportent à la ruche et le donnent à d’autres ouvrières par trophallaxie, c’est-à-dire en se le passant de bouche à bouche. Celles-ci le font alors transiter plusieurs fois entre leur bouche et leur jabot puis le passent à d’autres ouvrières et ainsi de suite. Après avoir été mélangé avec la salive de beaucoup d’abeilles, le nectar, qui est déjà transformé, est déposé dans une alvéole, ces sortes de case de cire qui constituent les rayons de la ruche. Là, avec la chaleur, le miel sèche un peu (l’eau s’évapore) et quand il est juste comme il faut les abeilles referment l’alvéole. Elles viendront chercher ce miel lorsqu’elles en auront besoin pour nourrir leurs larves, pour se nourrir en hiver ou lorsque le temps les empêche de sortir.

  • Comment les abeilles fabriquent-elles de la cire ?

    La cire est une sécrétion produite par des glandes situées sur l’abdomen des ouvrières de l’Abeille domestique. Mais ce ne sont que les ouvrières « cirières », âgées de 12-14 jours environ, qui la fabriquent et l’extraient avec leurs pattes afin de confectionner les alvéoles. C’est un des nombreux « métiers » des ouvrières qui, ensuite, seront gardiennes de la ruche, etc.

  • Comment une abeille devient-elle une reine ? Comment une reine est-elle « élue » ?

    Il y a deux situations possibles à l’origine de « l’élection » d’une nouvelle reine : lorsque l’ancienne meurt de vieillesse ou lorsqu’elle part avec la moitié de la colonie car la ruche devient trop petite : ce phénomène est appelé l’essaimage et a lieu vers la fin du printemps ou en été lorsque l’activité est à son maximum.

    Dans les deux cas, les ouvrières de la ruche se retrouvent sans reine. C’est ennuyeux car seule la reine pond et les ouvrières ne vivent pas longtemps. Pour éviter cela, dès qu’elles sentent que la reine va partir ou mourir, elles choisissent 3 à 5 larves. Elles leur construisent des loges royales, c’est-à-dire des alvéoles plus grandes que celles des autres larves, et, surtout, elles ne vont nourrir ces larves qu’avec de la gelée royale.

    Cette substance est fabriquée par des glandes situées dans la tête des ouvrières d’un certain âge. Elle sert à nourrir toutes les larves au début de leur vie, puis elles passent à un régime de pollen et de miel uniquement. Les futures reines n’ont droit qu’à la gelée royale ce qui leur permettra de vivre de 3 à 5 ans, alors que les larves élevées au pollen ne vivront que 5 semaines environ !
    Cependant, il ne faut qu’une reine et les ouvrières ont choisi plusieurs larves… C’est pour que ce soit la plus forte qui l’emporte : lorsque les jeunes reines sortent de leur loge, la plus forte tuera les autres. Ainsi, ses futurs enfants seront solides et vaillants…

    Mais ce n’est toujours pas terminé. Au bout de quelques jours, cette jeune reine se préparera pour son vol nuptial. Tous les mâles sont prêts à intervenir car le reste du temps ils ne font pas grand chose ! La reine part en volant dans le ciel à toute vitesse (elle est très rapide) et tous les mâles partent à sa poursuite. Avant, on croyait que seul le mâle le plus rapide avait le droit de s’accoupler avec la jeune reine, mais on sait aujourd’hui que plusieurs mâles s’accouplent avec elle (une dizaine environ). Quoi qu’il en soit ce sont les plus rapides. Ainsi, la descendance de cette reine sera constituée d’individus forts et vaillants car leurs parents le sont aussi.

    De retour à la ruche, notre élue est prête à vivre plus de 3 ans durant lesquels elle ne fera que pondre. Ce qui n’est déjà pas mal !

  • Est-ce que les Abeilles domestiques nous piquent si nous nous approchons de leur ruche ?

    Cela dépend de leur humeur ! En général, en s’approchant doucement et en restant à quelques mètres, les abeilles se moquent de notre présence. Certains apiculteurs, lorsqu’ils connaissent bien les abeilles, savent détecter s’il y a un risque ou non en fonction de leur comportement. Ils arrive même que certains récoltent le miel sans aucune protection…

    Ce qui ennuie beaucoup les abeilles, c’est lorsqu’on cogne sur la ruche ou lorsqu’on la bouge. Dans ce cas, elles peuvent vouloir la défendre. Mais il y a pire : lorsqu’une abeille vous pique et que vous la tuez, elle émet une odeur (qui sent un peu la banane !) qui alerte les autres. Là, il vaut mieux partir en courant car elles deviennent très agressives…

    Quoi qu’il en soit, il vaut mieux y aller doucement ou être accompagné par quelqu’un qui connaît les abeilles, comme un apiculteur.

  • Les abeilles changent-elles de sorte de fleur souvent ou bien elles butinent toujours la même avant de rentrer ?

    Tant qu’une source de nectar n’est pas épuisée, les abeilles en profitent ! Ce qui fait qu’elles butinent souvent les mêmes fleurs tant qu’elles sont ouvertes et riches en nectar et en pollen. C’est ainsi que les apiculteurs peuvent avoir du miel d’acacia, de lavande, de thym, etc., car lorsque ces derniers sont en fleurs et si se sont les fleurs les plus accessibles, ils savent que leurs abeilles n’iront que sur eux.

  • Les abeilles sont-elles dangereuses ?

    Si  « dangereux  » veut dire que notre vie est menacée. Alors, non ! Les Abeilles domestiques n’attaquent pas pour le plaisir mais simplement si on dérange la ruche, et encore, pas toujours… ou si on saisit une abeille dans la main en serrant les doigts.
    Même si on se fait piquer plusieurs fois, ce n’est pas grave. Si des dizaines d’abeilles nous piquent après avoir dérangé une ruche, il vaut mieux aller chez un médecin, mais il est assez rare de déranger une ruche sans le faire exprès…

    Cependant, les piqûres d’Abeilles domestiques sont dangereuses pour les personnes, heureusement assez rares, qui sont allergiques aux piqûres d’insectes en général. Pour elles, c’est un vrai problème car elles peuvent en mourir.

    On raconte parfois que si une abeille vous pique dans la gorge on peut mourir étouffé. Ce cas est extrêmement rare, mais il faut quand même faire attention aux enfants, surtout si on mange dehors.
    On peut observer une abeilles lorsqu’elle butine, même de très près, pendant des heures sans jamais être piqué. Si on la dérange, elle s’en ira un peu plus loin pour être tranquille…

  • Lorsqu'une ruche est surpeuplée, quel membre de la communauté est chargé de trouver un nouvel endroit ?

    Lorsque la ruche est surpeuplée, la reine part avec une partie de la colonie, c’est ce qu’on appelle l’essaimage. En sortant de la ruche, elle se pose avec l’essaim sur le premier support venu (souvent une branche d’arbre) car elle ne sait pas encore où aller. Si ce sont des abeilles d’élevage, un apiculteur peut récupèrer l’essaim pour le placer dans une ruche vide. Sinon, en conditions naturelles, ce sont des ouvrières qui partent à la recherche d’un nouvel emplacement. Et lorsque beaucoup d’entre elles signalent de façon très motivée, grâce à leur « danse », un bon emplacement, et bien elles partent toutes dans ce lieu bien choisi. D’autres ouvrières auront certainement signalé un autre endroit, mais leur « enthousiasme » n’aura pas été assez fort.

    Si vous trouvez un essaim dans votre jardin, le mieux est de le signaler à un apiculteur de votre région pour le récupérer. Voici un site qui recense région par région des apiculteurs amateurs qui sont susceptibles de vous aider, dans la mesure de leurs possibilités : http://abeille.gudule.org/

  • Pourquoi ce sont les abeilles femelles qui piquent et pas les abeilles mâles ?

    Chez les abeilles, les guêpes et les fourmis (qui appartiennent à la famille des Hyménoptères) c’est toujours ainsi. En effet, chez ces insectes, « l’outil » des femelles qui sert à pondre (la tarière ou l’oviscapte) s’est progressivement transformé en aiguillon (ou dard) au cours de l’évolution. Comme les mâles n’en avaient pas, ils n’ont pas de dard aujourd’hui.

  • Pourquoi les abeilles piquent-elles si elles meurent après ?

    Cela peut en effet sembler étrange que, pour se défendre, une abeille se sacrifie !

    Cependant, le « but » ultime de tous les animaux est d’assurer la reproduction et donc la survie de leur espèce. Dans une colonie d’Abeille domestique les ouvrières sont là pour assurer le bon fonctionnement et la défense de la colonie. Si plusieurs ouvrières meurent après avoir piqué, cela n’est pas très grave car la colonie sera sauvée et l’espèce survivra. Le sacrifice chez ces animaux sociaux fait partie de leur mission.

    Ceci dit, les abeilles meurent lorsqu’elles piquent un vertébré dont la peau (les chairs) se referme sur le dard et le maintient prisonnier. Mais lorsqu’elles piquent un invertébré qui a le squelette à l’extérieur du corps (la « carapace »), le trou qu’elles font avec leur dard reste le même et ne se referme pas sur le dard, ce qui leur permet de le retirer et donc de continuer à vivre.

  • Que font les abeilles en hiver ?

    Commençons par l’Abeille domestique qui est une exception dans le monde des abeilles, car les ouvrières arrivent à maintenir une certaine température au cœur de la ruche et ce, malgré le froid extérieur. Cette chaleur leur permettant de continuer plus ou moins certaines activités, elles ont besoin de se nourrir. C’est donc le miel, en plus de nourrir les larves tout au long de l’année, qui sert à nourrir ces ouvrières et la reine durant cette période.
    Les activités sont cependant assez réduites et elles ne sortent pas tant que la température extérieure est en dessous de 12 °C environ.

    Les mâles, appelés « faux bourdons », sont morts avant l’hiver ou, parfois même, ont été tués ou chassés par les ouvrières car ils n’ont aucun rôle important si ce n’est celui de féconder une nouvelle reine en été. Ils sont donc des bouches inutiles à nourrir en hiver !

    Les autres abeilles – celles dites « solitaires » ou « sauvages » – hivernent, c’est-à-dire qu’elles se trouvent un abri. Souvent elles restent dans leur nid, ralentissant fortement leur métabolisme. Elles restent ainsi engourdies sans bouger pendant les six mois de l’hiver, en attendant le printemps.

     

  • Que signifie exactement le terme « faux bourdon » chez les abeilles ?

    Ce terme porte effectivement à confusion.
    Il s’agit tout simplement du mâle de l’Abeille domestique, celle qui vit en société et qui fabrique le miel que nous consommons.
    Mais la famille des abeilles est grande (environ 1 200 espèces en France) et, parmi elles, il y a… les bourdons, qui sont des espèces différentes. Ils sont très proches de l’Abeille domestique et sont également sociaux, alors que la grande majorité des espèces d’abeilles est solitaire. 
    Pour désigner les sexes chez ces insectes sociaux, on parle de « castes » composées de :

    • femelles, ou reines
    • mâles (ou encore « faux bourdon » chez l’Abeille domestique)
    • ouvrières.

    Chez les autres espèces d’abeilles, non sociales, il n’y a que des mâles et des femelles.

  • Quelle est la durée de la vie de l'Abeille domestique et quelles sont ses différentes tâches avec précision ?

    Chez l’Abeille domestique, la championne de la longévité est la reine qui vit de 3 à 5 ans. Une ouvrière d’été vit en moyenne de 5 à 6 semaines et une ouvrière d’hiver de 5 à 6 mois. Le sort des mâles est différent puisqu’ils meurent soit après l’accouplement soit à la fin de l’été s’ils ne se sont pas accouplés. Ils sont alors chassés de la ruche par les ouvrières qui cessent de les nourrir.

    En ce qui concerne les tâches, chaque ouvrière sera successivement :
    – ménagère ;
    – nourricière des larves ;
    – cirière pour la fabrication des alvéoles ;
    – gardienne de la ruche ;
    – ventileuse pour rafraîchir la ruche ;
    et enfin butineuse en commençant par aller chercher de l’eau, puis du nectar, puis du pollen et enfin de la propolis.
    Quelle vie !

  • Quels enzymes, substances chimiques ou autres facteurs (durée, température) transforment le nectar en miel ?

    Le miel est fabriqué à partir du nectar des fleurs dont certains composants sont difficiles à digérer. Lorsque que les ouvrières le rapportent à la ruche, elles le transmettent à des receveuses par trophallaxie (de bouche à bouche). Celles-ci le font alors transiter plusieurs fois entre leur bouche et leur jabot puis le passent à d’autres receveuses et ainsi de suite. Sous l’effet d’une enzyme issue de sécrétions glandulaires, l’invertase, les sucres sont lentement modifiés. Ainsi le saccharose est transformé en sucres plus « digestes », comme le glucose. Puis, le miel est stocké dans les alvéoles qui ne sont pas fermées tout de suite. Sous l’action de la chaleur et des courants d’air créés par les abeilles ventileuses, l’eau de ce miel en préparation s’évapore jusqu’à ce qu’il n’en reste que 20 % environ. Enfin, l’alvéole est fermée.

    Le miel sert à nourrir les larves et surtout la colonie, en cas de mauvais temps, et en hiver.

     

  • Quels sont les différentes sortes de miels qu'une abeille peut produire ?

    Cela dépend entièrement du type de fleur que l’Abeille domestique (puisqu’il s’agit d’elle) butine ! Le miel est toujours fabriqué de la même façon, mais sa composition varie en fonction du nectar dont il est issu. Ainsi, l’appellation « miel d’acacia » indique que les abeilles qui l’ont fabriqué n’ont butiné que des fleurs d’acacia, ou presque. Pour être certain qu’il récolte bien du miel d’acacia, l’apiculteur prélève ce miel juste après la floraison de l’acacia, en étant certain que ses abeilles sont allées butiner ces fleurs. Il en est de même pour tous les types de miel. En revanche, l’appellation « miel mille fleurs » est très commerciale : elle signifie surtout que les abeilles sont allées butiner un peu partout et que l’on ne sait pas ce qu’elles ont butiné ! 
    Dans le cas du miel de sapin, les abeilles ont également récolté du miellat, l’excrément sucré libéré par les pucerons.

     

  • Quels sont les ennemis de l'Abeille domestique ?

    La régression des populations d’Abeille domestique (et celle de nombre d’abeilles sauvages) est le fait de plusieurs « ennemis ».

    MALADIES
    Virus, bactéries et aussi champignons s’attaquent aux abeilles. Parfois, ce sont elles qui s’empoisonnent, lorsqu’en période de disette elles ne trouvent que des fleurs toxiques à butiner comme certaines renoncules, des euphorbes, etc.
    Depuis quelques temps, un protozoaire : Nosema ceranae cause d’immenses ravages provoquant la mort de ruchers entiers.

    PARASITES
    Parmi les parasites, des arachnides (8 pattes) du groupe des acariens sont de véritables plaies pour les abeilles, notamment ceux du genre Acarapis et, depuis quelques années, le redoutable Varroa contre lequel les apiculteurs sont obligés de traiter leurs ruches.
    Il y a aussi des insectes (6 pattes) comme le Pou des abeilles (ou Braule) qui n’a de « pou » que le nom car il s’agit d’une mouche sans aile (aptère) qui se balade dans la fourrure de la reine ou des ouvrières et qui vole la nourriture lorsque les ouvrières l’apportent à la reine ou bien « titille » les ouvrières pour qu’elles régurgitent un peu de nourriture ! 

    PRÉDATEURS
    Beaucoup de prédateurs, comme par exemple les frelons, sont susceptibles d’attaquer les abeilles, surtout lorsqu’elles butinent loin de la ruche et qu’elles n’ont pas leurs consœurs pour les défendre. Le Frelon asiatique, récemment introduit en France, se révèle un prédateur redoutable. 

    À lire : La découverte du Frelon asiatique, Vespa velutina, en France par Claire Villemant, Jean Haxaire et Jean-Claude Streito, Insectes n°143, 2006(4).

    Le Philanthe apivore (apivore = mangeur d’abeille) est une guêpe solitaire spécialisée dans la capture des abeilles qu’elle tue d’un coup d’aiguillon sous la gorge.
    Les araignées apprécient également les abeilles même si celles qui font des toiles sont souvent bredouilles car les abeilles se dégagent assez facilement. En revanche, l’araignée-crabe, ou Thomise, qui attend ses proies sur les fleurs dont elle prend la couleur, capture souvent des abeilles et d’autres butineurs.
    Parmi les oiseaux, les hirondelles chassent parfois près des ruches. La Bondrée apivore est un rapace diurne qui s’attaque plutôt aux guêpes malgré son nom. Le Guêpier d’Europe peut également s’attaquer aux abeilles ainsi que les pics – Pic épeiche et Pic vert – qui, lorsqu’ils ont très faim en hiver, arrivent à percer les ruches et prélever les abeilles hivernantes.

    PILLEURS DE RUCHES
    En tête de liste, l’Homme, qui « parque » les abeilles sociales dans des ruches alors que dans la nature elles s’installent dans des troncs creux ou des rochers. Il y a longtemps, on prélevait dans la nature le miel en détruisant les ruches. C’est ce que font toujours deux gros mammifères de nos régions : l’Ours brun et le Blaireau européen.
    Le Sphinx Tête de Mort, superbe papillon de nuit, profite de son épaisse fourrure qui le protège des piqûres pour rentrer dans les ruches et se délecter de miel !
    Aethina tumida, le Petit Coléoptère des ruches, originaire d’Afrique du Sud, est très étroitement surveillé.
    Enfin, il arrive que des abeilles domestiques pillent le miel d’une autre ruche après avoir réussi à entrer malgré la vigilance des gardiennes..!

    À lire : Aethina tumida : la menace se précise par Ruth Hauser, Insectes n°134, 2004(3).

Abeilles en général

  • Qu'arriverait-il si les abeilles diminuaient fortement en nombre ?

    Les abeilles participent toutes à la pollinisation des plantes à fleur, à divers degrés. Certaines espèces, comme l’Abeille domestique, la plus connue, pollinisent de nombreuses espèces de plantes. On dit qu’elles sont « polylectiques ». Parmi les près de 1 000 autres abeilles de France, qui elles sont sauvages, certaines sont polylectiques et d’autres sont étroitement liées à une espèce de plante ou à quelques-unes (espèces dites oligolectiques) dont elles assurent parfois la plus grande partie de la pollinisation à elles seules.
    Si le nombre d’abeilles (en général) venait à diminuer, les plantes seraient moins pollinisées. Il y aurait moins de fruits, ils seraient moins beaux, se conserveraient moins longtemps. Il y aurait moins de graines et la reproduction des plantes serait moins bien assurée. Les conséquences économiques seraient énormes car notre nourriture est liée à la production végétale que ce soit directement (légumes, fruits, céréales) ou indirectement (la viande est issue d’animaux qui, eux, sont nourris avec des plantes).
    Si le nombre d’espèces d’abeilles venait à diminuer, certaines plantes pourraient carrément disparaître.

    Il faut cependant rappeler que d’une part, les insectes ne sont pas les seuls responsables de la pollinisation des plantes (il y a aussi le vent, l’eau, d’autres animaux et l’autopollinisation) et que, d’autre part, les abeilles ne sont pas les seuls insectes capables de polliniser les plantes : beaucoup d’autres sont concernés tels que mouches, coléoptères, guêpes, etc., mais toutes n’ont pas l’efficacité des abeilles.

    À lire : Des pollinisateurs nécessaires dans les jardins, par André Pouvreau, Insectes n°126, 2002(3).

    À lire : Insecticides et mortalité des Abeilles domestiques, par Éric Darrouzet, Insectes n°142, 2006(3).

     

  • Quelles sont les différences entre les guêpes et les abeilles ?

    Très bonne question car ce n’est pas du tout évident ! En effet, il y a en France plus de 1 000 espèces d’abeilles et plus de 5 000 espèces de guêpes. Toutes appartiennent au groupe des Hyménoptères. Les fourmis en font également partie (plus de 200 espèces en France).

    Le « vrai » critère qui permet de différencier une guêpe d’une abeille est la forme des poils ! Ceux des abeilles sont « plumeux », alors que ceux des guêpes sont droits et lisses. Bien entendu, cette vérification nécessite d’utiliser une bonne loupe binoculaire avec un fort grossissement. Il faut donc que l’animal soit mort et immobile sous la loupe.
    Un autre critère de différenciation, moins évident à utiliser, est comportemental : la plupart des guêpes chassent des proies pour nourrir leurs larves carnivores tandis que les abeilles les nourrissent avec le pollen et le nectar récoltés. Mais attention, les guêpes adultes se nourrissent souvent de nectar et se rencontrent, comme les abeilles, sur les fleurs. Enfin pour compliquer encore, les guêpes de la sous-famille des Masarinés ou Guêpes mellifères, nourrissent leurs larves avec du pollen et du nectar, comme les abeilles…

    Les couleurs ou les formes ne sont absolument pas des critères fiables.
    Alors, bonne chance !

    A lire : Les Hyménoptères par Claire Villemant

     

Abeilles solitaires

  • Des bourdons bouchent mes trous de fenêtres sur mon balcon avec de la terre. Que faire ?

    Ce ne sont pas des bourdons (qui sont des insectes sociaux) mais des abeilles solitaires. Elles cherchent des anfractuosités pour y établir leur nid. Dans chaque trou ainsi bouché, se trouve une succession de petites cellules cloisonnées avec de la terre. Et dans chacune des cellules, un œuf est déposé avec de la nourriture.

    En milieu naturel, les anfractuosités utilisées sont des trous dans la pierre, des tiges creuses, le bois mort, etc. autant de sites de nidification qui se font rares en milieu urbain. Et les trous d’évacuation de la condensation des fenêtres font très bien l’affaire ! Ces abeilles sont inoffensives et sont des pollinisatrices très efficaces. Un bon moyen d’éviter qu’elles ne viennent nicher dans vos fenêtres est de leur proposer des nichoirs au jardin ou sur le rebord d’une fenêtre. Mieux encore : condamner les trous avec un petit morceau de grillage fin (genre moustiquaire) pour les empêcher d’y rentrer, mais qui laissera passer la condensation.

    À lire : Les nids d’abeilles solitaires et sociales, par Claire Villemant, Insectes n°137, 2005(2).

  • Je suis envahie d'espèces d'abeilles qui vivent dans la terre, que faire ?

    Il s’agit d’abeilles solitaires qui nichent dans le sol et qui sont absolument inoffensives. Elles creusent des galeries pour y déposer leurs œufs et effectuent d’incessants allers-retours pour déposer de quoi alimenter les futures larves. Très utiles à la pollinisation, elles servent aussi de nourriture aux oiseaux. Lorsqu’elles ont trouvé un lieu favorable à leur nidification, elles ont tendances à y venir en nombre, creusant leurs nids sur un même site en une concentration parfois impressionnante qu’on appelle « bourgade », comme un village… Leur présence est même parfois favorisée par les jardiniers qui prévoient de leur réserver une partie de sol nu pour les accueillir tant elles sont utiles.

    Si vous souhaitez quand même vous en débarrasser, sachez que leur activité est relativement limitée dans le temps et qu’elle ne vous « dérangerons » pas longtemps. Au pire, ne sacrifiez qu’une partie de la colonie, en labourant, par exemple, qu’une partie du sol lorsqu’elles ont terminé leur travail de ponte.

    À lire : Les nids d’abeilles solitaires et sociales, par Claire Villemant, Insectes n°137, 2005(2).

  • Quel insecte noir/bleu métallique ressemble à un bourdon et creuse des trous dans une charpente ?

    Cet insecte impressionnant (et donc parfois inquiétant) par sa taille est une abeille solitaire (rappelons que dans leur très grande majorité les abeilles – au sens large – sont solitaires). Il s’agit de l’Abeille charpentière (l’espèce la plus commune en France est Xylocopa violacea) qui creuse son nid dans le bois mort, dont les charpentes… en mauvais état !

    Les adultes (mâles et femelles) hivernent au stade adulte à l’abri des intempéries dans des anfractuosités. Au printemps (mai-juin), ils s’accouplent. La femelle cherche alors du bois mort pour y établir son nid. Avec ses mandibules, elle creuse une galerie d’environ 20 cm de long. Elle la sépare en plusieurs compartiments en réalisant des cloisons faites de la sciure du bois rongé et collée avec de la salive. Dans chacun des compartiments ou cellule, elle dépose un seul œuf et un mélange de pollen et de nectar qui servira à nourrir la future larve. Vers la fin de l’été, les larves âgées se métamorphosent en adultes et sortent de leur galerie. 
    Les adultes sont d’excellents butineurs de fleurs et se rencontrent souvent, au printemps, sur la Glycine.
    Comme toutes les abeilles, les femelles possèdent un dard, mais elles ne sont pas agressives.
    Cette abeille n’est pas considérée comme « nuisible » car le bois qu’elle choisit est toujours mort et suffisamment tendre pour ses mandibules. Si elle s’attaque à votre charpente c’est que celle-ci est dans un piteux état ! Le meilleur moyen de les attirer ailleurs est de leur proposer du bois mort et de le laisser en place. Ou bien de laisser sur pied les arbres morts de votre jardin dans lesquels elle se feront un plaisir d’abriter leur progéniture !

  • Une abeille découpe mes feuilles d'érable ! Est-ce typique et comment les éloigner de mes bonsaïs ?

    Il s’agit probablement d’une abeille solitaire de la famille des mégachiles : l’abeille coupeuse de feuilles. Cette abeille a la particularité de découper le bord des feuilles de différents végétaux afin de les rouler et de confectionner une sorte de petit « cigare » dans lequel elle placera du nectar et du pollen destinés à nourrir ses larves. Chaque larve a son propre « cigare », et les différents cigares sont placés l’un derrière l’autre, dans une cavité ou dans la terre. Ils sont si bien faits de plusieurs morceaux de feuilles qu’ils sont totalement étanches. Chaque larve y est bien à l’abri pour manger, se développer et se métamorphoser en adulte. En général, l’adulte ne sort que l’année suivante après avoir hiverné dans ce petit nid.

    Que faire pour les éloigner ? Nous vous déconseillons fortement l’usage d’un insecticide, ces insectes étant particulièrement utiles pour la pollinisation. Le mieux serait d’enfermer vos bonsaïs sous du tulle pendant quelques semaines. En effet, les adultes ne vivent pas très longtemps (environ 1 mois) et ils iront vite chercher ailleurs sans que cela nuise à vos plantations.

    À lire : Le nez dans mon jardin : le mégachile, par Claude Roussel, Insectes n°123, 2001(4).

Acariens (arachnides)

  • Existe-t-il des acariens carnivores ?

    Les principaux types de régimes alimentaires sont représentés chez les acariens : phytophages (qui se nourrissent aux dépens des plantes), détritivores, prédateurs et parasites.
    Parmi les prédateurs (qui chassent pour se nourrir) on trouve par exemple les « araignées rouges » des jardins. Ce sont les Trombidium, les Anystis ou encore des Zetzellia. Généralement, il existe beaucoup d’acariens prédateurs qui mangent… des acariens. Ils sont donc très utiles pour réguler les populations des autres acariens, mais aussi des insectes dont ils mangent les œufs, les larves ou sur lesquels ils se nourrissent en parasites. D’ailleurs on emploie plusieurs espèces d’acariens en lutte biologique pour contrôler les populations de ravageurs des cultures.
    Dans nos maisons, dans nos poussières domestiques, jusque dans nos draps, il existe des acariens prédateurs : ils se nourrissent d’autres acariens qui, eux, vivent aux dépens de nos déchets et des peaux mortes que nous leur abandonnons.

Ailes

  • Chez les fourmis, qui possède des ailes ?

    Dans une colonie de fourmis, il y a différentes « castes » : les mâles, les femelles, les ouvrières et parfois des soldats.

    Seuls les mâles et les femelles ont des ailes.

    On voit principalement des fourmis ailées une fois dans l’année – généralement en août dans nos régions tempérées – lorsque mâles et femelles sortent pour s’accoupler. Elles peuvent alors former de grands essaims (on appelle ce phénomène l’essaimage). Une fois fécondées, les femelles deviennent des reines. Elles se détachent les ailes puis cherchent un endroit pour fonder leur fourmilière, où elles vont rester toute leur vie. Après l’essaimage, les mâles ne vivent pas longtemps.

  • Chez les insectes ayant quatre ailes, à quoi servent les ailes du dessus et comment les nomme-t-on ?

    La plupart des insectes ont quatre ailes (deux paires) et se servent des quatre pour voler. Les ailes situées en avant (ailes antérieures) sont rabattues sur les autres et se retrouvent par dessus lorsqu’elles sont au repos.

    Parmi les insectes qui possèdent deux paires d’ailes, certains ont transformé les antérieures en « élytres », c’est-à-dire en ailes coriaces, plus dures, qui servent à protéger celles du dessous (ou ailes postérieures car elles sont placées en arrière). C’est le cas des Coléoptères (scarabées, coccinelles, charançons, etc.) et aussi des criquets, mais, chez ces derniers, les élytres sont moins coriaces que ceux des Coléoptères. Chez les punaises on parle d’« hémélytres » pour nommer les ailes antérieures dont une partie est coriace et l’autre membraneuse. Il y a bien d’autres façons de nommer ces ailes transformées au cours de millions d’années.

    Il existe aussi des insectes n’ayant que deux ailes, comme les mouches et les moustiques. D’autres n’en ont plus, comme les poux, les puces et certaines exceptions comme les Gendarmes (punaise rouge et noir), certaines sauterelles, etc.

  • Pourquoi certains insectes n'ont pas d'ailes ?

    Simplement parce qu’ils n’en avaient plus besoin !

    À l’origine, il y a plusieurs millions d’années, tous les insectes avaient quatre ailes. Mais au cours de l’évolution, pour s’adapter à leur environnement, certains insectes ont modifié leurs ailes ou les ont perdues. Ces modifications se sont déroulées sur des millions et des millions d’années.

    Par exemple, les mouches et les moustiques n’ont plus que deux ailes, c’est pourquoi on les appelle des Diptères, ce qui veut dire « deux ailes ». Les ailes antérieures (= de l’avant) chez les Coléoptères se sont transformées en élytres, des ailes plus dures constituant un étui qui protège les ailes postérieures (= de l’arrière). Le mot Coléoptère signifie d’ailleurs « ailes en étui ». C’est le cas des coccinelles, des lucanes, des scarabées, des charançons, etc.

    Parmi les évolutions, les ailes de certains insectes, devenues inutiles, ont totalement disparu. C’est le cas des poux et des puces par exemple qui, pour se déplacer, s’accrochent aux poils ou aux plumes. Chez d’autres insectes, il y en a aussi qui n’ont plus d’ailes, comme les Gendarmes, certains criquets, certains coléoptères, etc., et même certaines femelles de papillons !

    À noter : seuls les insectes adultes ont des ailes. Les jeunes, ou larves, n’en ont jamais.

    À lire : Figures de Diptères aptères par Alain Fraval, Insectes n°144, 2007(1)

Antennes

  • Comment un insecte se sert-il de ses antennes ? Quel est leur mode de fonctionnement ?

    Chez les insectes, les antennes servent avant tout à capter les odeurs. Elles sont donc, en quelque sorte, le « nez » des insectes. Comme le nez, elles sont d’ailleurs localisées entre les deux yeux, et non sur le dessus de la tête comme les enfants ont souvent tendance à les représenter.

    Les antennes sont recouvertes de minuscules organes sensoriels, les sensilles, qui prennent souvent la forme de poils invisibles à l’œil nu. La surface de ces sensilles est percée de minuscules « trous » qui captent les odeurs. Certains insectes, comme l’Abeille domestique, peuvent sentir beaucoup d’odeurs, tandis que d’autres ne peuvent en capter qu’une seule sorte : ainsi chez certains papillons de nuit, les mâles ne peuvent détecter que l’odeur (une molécule appelée phéromone) émise par la femelle. Cette particularité vient du fait que les trous de captage des odeurs ont exactement la forme de la phéromone de la femelle.

    Selon les types d’insectes, les antennes peuvent avoir des formes et des dimensions très variées, fines et très longues chez les uns, en forme de plume, de petites massues (etc.) chez les autres.
    Les antennes peuvent servir à l’insecte pour se repérer dans son environnement, goûter, entrer en contact avec d’autres insectes, mais elles peuvent également avoir un rôle tactile pour toucher tout ce qui l’entoure, ou encore capter les vibrations ce qui en font de petites « oreilles »… C’est le cas chez le moustique mâle qui « entend » ainsi la femelle.

    A lire : La communication sexuelle chez la punaise verte : entendre et sentir par Michel Renou , Insectes n°135, 22004(4)
    Antenne, article du Glossaire progressif d’entomologie

Aoûtats (arachnide - acarien)

  • Qui sont les aoûtats et comment s'en débarrasser sans pesticides dangereux ?

    Les aoûtats ne sont pas des insectes mais des arachnides (8 pattes) du groupe des acariens. Leur nom scientifique est Trombicula autumnalis et leur nom commun vient de ce qu’ils sont particulièrement présents au mois d’août.

    L’adulte est inoffensif, ce sont les larves qui viennent sur nous, uniquement…

    Les adultes mesurent 2 mm et sont blanc jaunâtre. Au printemps, les femelles pondent quelque 400 œufs dans le sol. Au bout d’un mois d’incubation, les jeunes larves sortent à la recherche d’un hôte, parfois humain. Elles piquent les vertébrés pour se nourrir de la lymphe et des tissus qui se trouvent sous leur (notre) peau. Les larves utilisent une sorte de trompe pour injecter de la salive qui est destinée à dissoudre les tissus qui seront ensuite aspirés. C’est cette salive qui provoque les démangeaisons. À ce stade, les aoûtats sont rouges et sont aussi appelés « rougets ». Les larves se nourrissent ainsi durant 2 à 3 jours. Leurs hôtes principaux sont les lapins, les hérissons, les taupes, les rongeurs, les oiseaux, etc.

    Repues, les larves se laissent tomber au sol et s’enfouissent dans la terre où elles se transformeront en pré-nymphe (immobile), en nymphe (mobile) puis en adulte. Nymphes et adultes sont aveugles. Ce sont des prédateurs d’œufs d’insectes et de divers invertébrés. Les adultes hivernent.
    Les gazons ombragés et humides, près de l’eau, sont les endroits les plus infestés par les aoûtats, en particulier de juillet à septembre.

    Les morsures des larves peuvent entraîner les symptômes suivants :
    – envenimations locales ou générales (petite papule boursouflée, rougeâtre de 2 à 3 mm de diamètre, entourée d’une auréole plus claire de 1 mm) au bout de quelques heures ;
    – démangeaisons très vives au bout de 20 à 30 heures, lorsque les larves se décrochent, et qui peuvent persister pendant 7 jours.

    Protection contre les piqûres

    Porter des vêtements imperméables, bien fermés, particulièrement au niveau des jambes afin de réduire l’accès à la peau. N’oubliez pas la couverture pour le pique-nique dominical…
    Utiliser des produits répulsifs et/ou curatifs :
    – le souffre en poudre, mélangé à part égale avec du talc et répandu sur les vêtements et sous-vêtements, assure une très bonne protection ;
    – divers produits vendus en pharmacie pour guérir les piqûres d’aoûtats ont également une efficacité préventive.

    Apaiser les démangeaisons

    Outre les produits précités, les lotions alcoolisées (alcool camphré) ou acidulées ainsi que les solutions à base d’huiles végétales ou minérales ont une action apaisante. Attention : elles provoquent parfois des rougeurs chez certaines personnes.

    Dès l’apparition des premiers symptômes, il est conseillé de prendre un bain bien chaud en se savonnant au savon de Marseille (peu irritant). Après ce bain, qui a pour but de détruire les aoûtats, appliquer un des produits apaisants au niveau des zones irritées. Il est généralement nécessaire de renouveler ces applications plusieurs fois par jour et pendant plusieurs jours. En effet, même après la mort des aoûtats, les démangeaisons persistent et ne diminuent que progressivement.

    Lutte chimique sur les gazons

    Pendant les périodes et dans les endroits à risque, des pulvérisations avec des produits acaricides peuvent être appliquées, en prenant les précautions suivantes :
    – ne traiter que les portions de pelouse situées dans les zones ombragées et humides et ne pas s’allonger sur les parties traitées pendant les 10 jours qui suivent le traitement ;
    – ne traiter que par temps non pluvieux, après avoir tondu très ras les parties de pelouse infestées ;
    – commencer le traitement dès les premiers symptômes ou un peu avant si les dates d’apparitions sont connues ;
    – n’utiliser que des acaricides ayant une faible toxicité, une faible rémanence et qui respectent, autant que possible, les autres animaux.

    Quoi qu’il en soit, garder à l’esprit que tout traitement chimique est en général préjudiciable aux autres petites bêtes et, surtout, à d’autres acariens qui sont des prédateurs efficaces dans les jardins. Le mieux est de laisser plus de place aux prédateurs naturels (insectes, acariens, etc.) en laissant un peu vivre le jardin pour qu’ils y trouvent des abris (tas de bois morts, herbes folles, friches, nichoirs à insectes, etc.). Ils permettront aussi d’accueillir d’autres hôtes vertébrés pour les aoûtats.

     

Arabis

  • En Provence, on parle d'un insecte « arabis ». Qui est-il ?

    Appelés « arabis » dans le sud de la France, ces insectes appartiennent au groupe des Diptères (insectes n’ayant que 2 ailes comme les mouches ou les moustiques), de la famille des Cératopogonidés et du genre Culicoides. Leurs larves vivent dans les sols imbibés d’eau ou la tourbe et sont donc plus ou moins aquatiques.

    Ces « moucherons » peuvent constituer une gêne importante en été ou en automne lors de grands rassemblements car les femelles sont hématophages (suceuses de sang) et piquent les vertébrés, dont nous.

    Ils ne sont pas dangereux pour l’homme mais transmettent la fièvre catarrhale (ou maladie de la langue bleue) des moutons.

    Voir l’Épingle : Langue bleue

    À lire : Émergence de la fièvre catarrhale ovine et surveillance entomologique en France par Thierry Baldet, Bruno Mathieu et Jean-Claude Delécolle, Insectes n°131, 2003(4)

     

     

Araignées (arachnides)

  • Combien y a-t-il d'espèces d'araignées dans le monde ?

    Il y a environ 50 000 espèces d’araignées connnues dans le monde. On devrait en découvrir encore plusieurs milliers dans les prochaines années car les spécialistes des petites bêtes ne sont pas nombreux et n’ont pas le temps d’inventorier rapidement toutes les petites bêtes qui vivent sur Terre !

  • Comment faire pour vaincre une peur des araignées ?

    La peur des araignées est une peur très culturelle, très occidentale. Dans de nombreuses régions du Monde, les araignées sont souvent désignées comme bienfaisantes et protectrices.
    Il faut tout d’abord bien distinguer peur et phobie. La phobie dépasse la raison et il faut avoir recours à la médecine. En bref, à un psychologue.

    La peur est différente. La démarche que vous faites, en vous renseignant, est déjà une étape importante vers la « guérison ». La connaissance est le meilleur moyen : lisez, participez à des animations, des sorties sur les araignées, informez-vous. Vous découvrirez alors combien vos peurs sont injustifiées et à quel point ces animaux inoffensifs sont bénéfiques à notre environnement !

  • Comment l'araignée nourrit-elle ses petits ?

    Rares sont les invertébrés qui nourrissent leurs petits. Généralement, les œufs sont pondus dans un endroit où les larves pourront trouver de la nourriture et se débrouiller seules.
    La plupart des insectes et des arachnides adultes ne vivent pas longtemps et disparaissent avant l’arrivée de la génération suivante. Il n’y pas donc pas de « soins aux jeunes » (il y a des exceptions bien entendu : notamment beaucoup d’insectes accumulent des réserves qui serviront à leurs larves).

    Certaines araignées sont encore en vie lorsque les jeunes éclosent et, dans ce cas, les jeunes se nourrissent des « restes » abandonnés par leur mère, soit ceux qui tombent, soit ceux qu’ils attrapent autour de sa bouche. Certaines araignées portent pendant un certain temps les jeunes sur leur dos et ils se nourrissent sur le même principe.
    En général, dès l’éclosion, les jeunes araignées recherchent des proies minuscules car, comme leurs parents, elles sont prédatrices.

  • Comment les araignées fabriquent-elles leur toile ?

    Il y a de nombreuses sortes de toiles. Certaines araignées n’en fabriquent pas, d’autres en font en forme de tube, d’entonnoir, ou tapissent le sol d’une nappe de soie, etc. Nous prendrons donc l’exemple de la toile « classique », ronde et régulière que l’on connaît bien.
    Voici, étape par étape, le shéma de la réalisation. Toutes les araignées fabriquent leur toile avec des fils de soie qui sont fabriqués à l’arrière de leur corps par des « filières ».

    1) L’araignée monte en haut d’une branche et fabrique un fil qu’elle laisse flotter dans le vent jusqu’à ce qu’il se fixe sur une autre branche à la même hauteur.

    2) Elle le tend, le consolide et gagne le milieu du fil. Là, elle se laisse descendre le long d’un nouveau fil jusqu’au sol ou une branche basse. Elle tire dessus ce qui fait une espèce de grand Y qui servira de base à toute la toile.

    3) Elle enroulera un fil autour de se Y à partir duquel elle tirera d’autres fils vers le centre pour former des rayons comme ceux d’une roue de vélo.

    4) Enfin, elle tournera tout autour de sa toile de l’extérieur vers le centre pour y fixer ses fils qui donnent l’aspect arrondi des toiles terminées.

    Voilà ! C’est encore plus compliqué car elles utilisent différentes soies en fonction de leur utilité : solidité de la toile, capture des proies (collantes ou en barbelé), fabrication du cocon, etc. !

    À lire : Araignées : traces de soie par Vincent Albouy, Insectes n°129, 2003(2).

  • Comment les araignées produisent leur toile à l'intérieur d'elles-mêmes ?

    Dans le corps de l’araignée, la soie est liquide. Elle est fabriquée et stockée dans les glandes séricigènes situées généralement dans le bas de l’abdomen. Elle atteint l’extérieur par les filières, sortes de petits tubes proéminents. Les filières sont en général au nombre de six, situées à l’extrémité de l’abdomen ou, chez certaines espèces primitives, au milieu du « ventre » de l’araignée.
    Lorsque la soie arrive à l’extérieur, elle se solidifie, au fur et à mesure que l’araignée la tire hors d’elle-même !

  • D'où vient la phobie des araignées ?

    La peur des araignées (ou arachnophobie), comme toutes les zoophobies (peur des animaux), est une phobie dite simple. Mais, même si ses conséquences peuvent être invalidantes, cette phobie n’a rien de commun avec l’agoraphobie ou les phobies sociales (phobies dites complexes). Malheureusement, l’arachnophobie fait figure de parent pauvre dans la recherche comportementale et si l’on ne trouve quasiment pas de données scientifiques sur ce sujet, s’est tout simplement par manque de… sujets d’étude ! En effet, très peu de personnes consultent ou essaient de faire soigner leur arachnophobie…

    Tout d’abord, ne confondons pas peur et phobie. La peur (voir le dégoût) est une réaction normale de défense face à l’inconnu, à l’étrange. La phobie véritable est une terreur qui peut vite devenir pathologique !

    Pour les spécialistes, l’arachnophobie peut avoir plusieurs origines, qui peuvent se cumuler :

    a) Génétique (inné) : les premières rencontres angoissantes de l’homme préhistorique avec cette créature étrange, se seront perpétuées de génération en génération pour finir par se cristalliser dans l’inconscient collectif.
    b) Culturelle (acquis) : informations erronées transmises par une personne symbolique (parents, instituteur …). Le cinéma et la télé font aussi beaucoup de dégâts !
    c) Expérience malheureuse (acquis) : rencontre traumatique, morsure douloureuse (réelle ou imaginaire…).

    Quelques petits rappels pour finir :

    Il exite plus de 50 000 espèces d’araignées, dont une petite quinzaine seulement peuvent être mortelles pour l’homme. Mais, le risque de se faire mordre par l’une d’elles est égal au risque d’être touché par la foudre.
    La plupart des venins d’araignées ne sont pas actifs sur l’homme. Par ailleurs, les crochets d’araignées ne sont souvent pas assez durs pour pénétrer la peau. Rappelons aussi que les araignées ne sont ni des vampires (elles ne boivent pas notre sang) ni des animaux agressifs mais des êtres discrets et craintifs. 
    Et n’oubliez pas, les araignées sont irremplaçables pour l’environnement : elles dévorent, chaque année en France, plusieurs millions de tonnes d’insectes … gratuitement !

    Enfin, il est important de rappeler que l’araignée, dans la plupart des cultures humaines et notamment chez les peuples premiers, est vénérée et respectée comme une grande divinité créatrice et bienfaitrice.

    Eric Bois

  • Dans quels pays vivent les mygales ?

    Il y a plus de 2 450 espèces de mygales réparties dans le monde, plutôt dans les pays chauds. On compte une vingtaine d’espèces en France, essentiellement dans le Sud.

    La plus petite mygale mesure 0,7 mm et vit au Chili et la plus grosse mesure 11 cm, sans les pattes !

  • Est-ce que les araignées peuvent marcher au plafond ou monter sur les murs juste avec leurs pattes ?

    Oui, en effet, elle n’ont pas besoin pour cela de fabriquer de la soie. Certaines araignées ont, en plus des 2 griffes du bout de leurs pattes, une « brosse » de poils courts sur les dernières parties des pattes (métatarses et tarses). Ces poils, appelés scopulas, leur permettent de marcher sur des surfaces lisses comme les feuilles ou même une vitre propre.

  • Est-ce vrai ce que l'on a vu circuler sur Internet à propos de l'araignée appelée Camel spider ?

    Les « informations » qui circulent sur Internet à propos de cet animal sont totalement fantaisites.

    La Camel spider (ou « Araignée des chameaux » ?) est un Arachnide (8 pattes) du groupe des Solifuges et non des Araignées. C’est d’ailleurs le plus grand Solifuge (7 cm sans les pattes) et vous trouverez toutes les informations en suivant le lien suivant, spécialisé dans les impostures d’Internet :

    https://www.hoaxbuster.com/sciences/2004/04/13/camel-spider

    Dormez tranquille…

  • Existe-t-il des plantes hôtes pour les araignées crabes car leurs couleurs varient ?

    Les espèces communes d’araignée crabe (famille des Thomises) ne sont pas liées à une espèce particulière de plante. Cependant l’espèce commune Misumena vatia choisit des fleurs blanches ou jaunes sur lesquelles elle attend ses proies, principalement des butineurs (abeilles…). Elle doit également, en fonction de son âge, trouver des fleurs adaptées à sa taille.
    Une autre espèce, du nom scientifique de Thomisus onustus, semble avoir une préférence pour les fleurs de bruyère.
    Toutes les espèces d’araignée crabe ne sont pas floricoles (vivant sur les fleurs) et se rencontre ailleurs : herbes, arbres, arbustes, etc.

    À noter : seuls 2 genres parmi une douzaine peuvent changer de couleur en quelques jours : Thomisus et Misumena.

  • Les araignées météorologues... est-il vrai que les araignées réduisent leur toile si elles anticipent de la pluie ?

    Tentons de répondre en rappelant néanmoins que les araignées ne sont pas des insectes…

    Question tout à fait fondée : les dictons sur les araignées et la météo sont pléthoriques. À tel point qu’un général du XVIIIème siècle, le général Pichegru, s’était attaché un météorologue qui prédisait le temps grâce à de petites araignées captives. Et ce général remporta une bataille en 1795 grâce aux prévisions de son Monsieur Météo, Quatremère d’Isjonval !

    Il semble que les araignées, prédatrices infatigables, font tout pour que leur piège de soie soit opérationnel au bon moment, c’est-à-dire lorsque leurs proies de prédilection, les insectes volants, se déplacent. Et pour qu’un insecte volant soit actif, il ne faut pas qu’il pleuve (et que la température soit suffisamment élevée). Aussi, en cas de pluie pressentie par l’araignée, celle-ci pourrait-elle limiter la taille de son ouvrage… Une autre explication précise que le taux d’humidité élevé de l’air permettrait aux araignées de mieux travailler.

    Ainsi, le vieux dicton « araignée du matin chagrin, araignée du midi souci, araignée du soir espoir » peut s’expliquer de la façon suivante :

    – matin chagrin car la rosée ne gène pas son travail de filage et qui dit pas de rosée dit pluie ;
    – midi souci car si elle travaille à ce moment, contrairement à ses habitudes, c’est qu’un orage ou une pluie s’annonce ;
    – soir espoir car cela suppose que l’atmosphère est calme et que le beau temps persistera.

    De nombreux autres dictons lient les araignées et leur toile à la météo. Quelques ouvrages les présentent, comme par exemple : « Dictons des bêtes, des plantes et des saisons » de Jean-Marc Wathelet édité chez Belin.

    Pour en revenir à votre question précise sur la réduction de la toile, un dicton belge dit effectivement qu’il va pleuvoir si « elles raccourcissent les haubans de leur toile ». Un autre dicton des Ardennes précise qu’il fera beau si « les fils de leur toile sont longs ». Mais nous ne trouvons pas dans la littérature scientifique de détails à ce sujet. Peut-être que les arachnologues ne s’intéresse pas à la météo ?

    Alors araignées météorologues ? Superstitions ?… à vous de le vérifier dans votre jardin comme je le fais tous les ans grâce à une magnifique Épeire diadème installée devant la cuisine, mais j’ai oublié s’il avait plu ou non !

  • Les araignées ont-elles des poils ?

    Plein et partout !

    C’est très important pour elles car elles s’en servent beaucoup. Leurs poils servent à toucher et à percevoir les vibrations, comme les poils sensoriels. Certains poils appelés « trichobothries » sont si sensibles qu’ils perçoivent les vibrations de l’air dues aux battements des ailes de mouches.
    D’autres poils servent à « sentir » les odeurs, comme celle d’une autre araignée ou d’une proie.

  • Les araignées ont-elles des prédateurs ?

    Oui, beaucoup. La plupart des insectivores, plus largement des consommateurs d’invertébrés, peuvent manger des araignées (oiseaux, reptiles, batraciens, petits mammifères…).

    Mais pas seulement ! Les araignées peuvent attaquer d’autres araignées et certains insectes sont spécialisés dans leur capture. Pour ne citer qu’un exemple, certaines guêpes solitaires ne nourrissent leurs larves qu’avec des araignées.

  • Les araignées sont-elles des insectes ?

    Les araignées ne sont pas des insectes ! Les insectes n’ont en effet que 6 pattes alors que les araignées en ont 8 (comme tous les Arachnides). De plus, les araignées n’ont ni antennes ni ailes.

    Malgré tout, les insectes et les arachnides ont eu une évolution parallèle et cohabitent depuis des millions d’années sur notre planète. Ils ont également des ancêtres en commun et font tous deux partie du groupe des Arthropodes (invertébrés avec des pattes), avec les Crustacés et les Mille-pattes.

  • Les différentes sortes d'araignées ont-elles toujours le même nombre de pattes et surtout combien en ont-elles ?

    Aucun doute à avoir là-dessus : toutes les araignées ont 8 pattes !

    Et lorsque nous disons toutes les araignées, nous pourrions dire tous les Arachnides qui incluent également les Acariens, les scorpions, les opilions, etc. Ce nombre de pattes les distingue immanquablement des insectes qui, eux, n’en ont que 6.

    Et s’il existe des araignées à 7, 6, 5 ou encore moins de pattes, c’est qu’elles ont perdu les autres !

  • Que mangent exactement les araignées ?

    Les araignées sont toutes prédatrices : elles consomment donc des proies. Cependant, il y a plus de 1 500 espèces d’araignées en France (plus de 45 000 dans le monde), alors il est difficile de dire quelles proies exactement.
    Les araignées se distinguent notamment par leurs méthodes de chasse. Certaines tissent des toiles et capturent des insectes qui volent ou qui sautent. D’autres chassent en courant, comme les araignées-loup (Lycoses), et capturent des invertébrés qui marchent et qui ne volent pas ou peu. Certaines chassent à l’affût sans toile comme les araignées-crabes de nos jardins. D’autres encore – les araignées sauteuses (Salticides) – arrivent à sauter si loin et si précisément qu’elles réussissent à capturer des mouches avant que celles-ci ne décollent ! 
    Certaines ont des préférences alimentaires ou des spécialisations, par exemple les cloportes (crustacées). Quoi qu’il en soit, elles recherchent des animaux vivants, invertébrés surtout, mais aussi vertébrés, comme des souris… capturées par les très grandes araignées qui vivent sous les tropiques !

    Bagheera kiplingi, une petite araignée d’Amérique centrale, est la seule connue pour avoir un régime principalement herbivore.

     

  • Quelle est la durée de vie de la plupart des araignées ?

    En région tempérée, beaucoup d’araignées ont un cycle de vie qui dure environ une ou deux années (de l’œuf à l’adulte). Globalement, plus les araignées adultes sont grandes, plus il leur faut de temps pour changer de « peau » (muer) et donc grandir et devenir adultes. Selon qu’elles sont nées au printemps ou en fin d’été, certaines araignées peuvent devenir adultes en un ou deux ans. En milieu protégé, comme dans les maisons, les femelles de certaines espèces peuvent vivre plusieurs années.
    Les grosses espèces, comme des mygales exotiques, peuvent vivre une vingtaine d’années.

  • Quels sont les araignées susceptibles de mordre l'homme ?

    La probabilité de se faire mordre par une araignée est incroyablement faible. Néanmoins, voici la liste des araignées dont les morsures peuvent être un peu douloureuses si on les saisit dans la main, parmi les 1 500 espèces qui vivent en France :

    La seule morsure pouvant être plus douloureuse que les autres est celle de la Veuve noire. Mais ce qui est étonnant, c’est que cette même morsure peut être mortelle dans les Balkans, mais pas chez nous !

    Et voilà, cela représente environ 0,6 % des espèces, ce qui n’est vraiment pas beaucoup.

    • Argyronète (Argyroneta aquatica). Cette espèce vit sous l’eau.
    • Chiracanthe (Cheiracanthium ssp.). Quelques espèces du même genre.
    • Veuve noire ou Malmignatte (Latrodectus tredecimguttatus). Sud de la France.
    • Épeire diadème (Araneus diadematus). Tranquille sur sa toile.
    • Lycose (Lycosa tarentula et narbonensis). Sud de la France. Selon la tradition, pour atténuer l’effet du venin il faut danser la Tarentèle !
    • Ségestrie florentine (Segestrie florentina).
  • Quels sont les rôles écologiques remplis par les araignées ?

    Il y en a deux principaux :

    • Les araignées (qui ne sont pas des insectes…) sont des prédatrices, c’est-à-dire qu’elles chassent d’autres animaux pour se nourrir. Leurs proies sont des petites bêtes (invertébrés), surtout des insectes. Les araignées contribuent au contrôle, à la régulation des populations d’insectes et autres invertébrés.
      Des scientifiques ont mesuré l’importance de ce rôle en comptant le nombre de proies capturées durant toute sa vie (d’avril à novembre) par une seule araignée, l’Araignée frelon (ou Épeire fasciée) du nom scientifique de Argiope bruennichi. Dans une prairie, avec sa toile, cette araignée capture environ 900 proies, soit plus de 12 g de petites bêtes !
    • Les araignées font partie de la chaîne alimentaire : elles sont mangées (elles servent de nourriture) par de nombreux animaux, dont des oiseaux, des hérissons, des musaraignes, des insectes, etc.

B

Bio-indicateurs

  • Que veut dire : insectes bio-indicateurs ?

    Un bio-indicateur désigne une espèce végétale, animale ou fongique (champignons au sens large) qui, du fait de ses particularités écologiques, donne des informations sur les caractéristiques du milieu dans lequel il est présent ou sur l’évolution de ce milieu sous l’influence de certaines pratiques.
    Prenons un exemple dans le monde des insectes. Beaucoup d’insectes aquatiques vivant sur le fond des cours d’eau sont très sensibles à la pollution. Leur présence (ou absence) permet donc de se faire une idée de la qualité des eaux. La détermination des espèces de macro-invertébrés des cours d’eaux sert d’ailleurs de base à une méthode d’évaluation de la qualité appelée Indice biologique global normalisé (IBGN).

Blattes (ou cafards)

  • À quoi servent les blattes dans notre environnement ?

    Mis à part les espèces domiciliaires (4 en France) qui nous procurent parfois bien des désagréments, les blattes jouent un rôle très important dans la nature. Très nombreuses sur le sol des forêts en particulier, elles participent à la fragmentation de la litière. Elles grignotent les végétaux morts et réduisent ainsi la taille des morceaux de feuilles ce qui les rend plus facilement utilisables – et donc dégradables – par d’autres organismes plus petits. Omnivores, détritivores, elles participent au nettoyage de tout ce qui traîne dans la nature… 
    Elles se rendent aussi utiles, mais à leur corps défendant, en servant de nourriture à d’autres animaux : elle font partie de la chaîne alimentaire.
    Regardons avec respect ces animaux utiles, victimes de la mauvaise réputation de quelques espèces seulement ! D’ailleurs, si l’on regarde bien et objectivement les blattes, on s’aperçoit qu’elles sont souvent gracieuses, élancées…

  • Comment se débarrasser pour de bon des blattes et comment vivent-elles ?

    En France, seules 4 espèces peuvent vivre dans nos maisons. Si elles y cherchent refuge, c’est parce qu’elles sont originaires de pays chauds et qu’elles ne peuvent survivre à l’extérieur en hiver. Il en existe aussi une quinzaine d’espèces dans la nature (ce qui est très peu car il y a plus de 4 000 espèces dans le monde) qui elles, survivent en hiver.

    Voici nos 4 espèces domiciliaires :

    – La Blatte américaine (Periplaneta americana) est la plus grande (2,5 à 3,2 cm). Elle vit dans les endroits très chauds et humides (serres, égouts…). Mais elle meurt dès qu’il fait trop frais et ses populations sont limitées à ces endroits. Malgré son nom, elle est originaire d’Afrique et c’est cette grosse blatte que l’on rencontre partout dans le monde lorsqu’on voyage et que l’on va dans des hôtels ou des restaurants pas très chers…

    – La Blatte orientale (Blatta orientalis) mesure de 2 à 2,8 cm. Elle est assez sombre et seuls les mâles ont des ailes. Elle est moins fréquente que la Blatte germanique (ci-dessous) mais se retrouve dans les mêmes lieux.

    – La Blatte des meubles (Supella longipalpa) mesure de 1 à 1,4 cm. Elle est arrivée en Europe il y a seulement 30 ou 40 ans. Elle peut vivre dans les endroits chauds et secs comme dans les appareils produisant de la chaleur (radio, télé, …). Elle est plus rare.

    – La Blatte germanique (Blattella germanica) est la plus commune dans nos habitations. Comme les 3 espèces précédentes, elle suit l’homme dans ses déplacements, transportée dans les marchandises, les cageots, les bagages, etc. Elle est beige, plutôt petite (1,1 à 1,4 cm) et les adultes ont des ailes qui ne leur servent qu’à planer lorsqu’ils sautent d’une certaine hauteur. Comme toutes les blattes, la femelle place ses œufs – de 30 à 40 – dans une espèce de capsule, l’oothèque. Une dizaine de jours après l’accouplement, cette oothèque se forme petit à petit à l’arrière du corps de la femelle en 24 heures environ. Chaque femelle en fabriquera successivement quatre. Chaque oothèque reste « accrochée » à la femelle pendant plus de 20 jours. Il est donc possible d’apercevoir des femelles avec cette espèce de capsule dépassant à l’arrière de leur corps. Ensuite, l’oothèque est déposée dans un coin et les jeunes en sortent à la recherche de nourriture, restant parfois quelque temps près de leur mère et se protégeant sous ses ailes.

    Les jeunes mettent environ 6 mois pour devenir adultes. Ces insectes sont surtout actifs la nuit et sont grégaires, c’est-à-dire qu’ils restent groupés, notamment sous l’influence d’une odeur attirante (phéromone d’agrégation) sécrétée par une glande située dans leur tube digestif.

    Toutes ces indications de durée variant en fonction de la température et de l’humidité, la vie de la Blatte germanique dure de 120 jours à 250 jours.

    La Blatte germanique recherche les lieux chauds et humides et une nourriture variée car elle est omnivore (les moindres débris alimentaires sont mangés). Ces facteurs (températures, humidité et nourriture) sont donc ceux qu’il faut maîtriser afin de ne pas avoir de blattes chez soi car le traitement avec des insecticides (qui peuvent être nocifs pour nous) n’éliminent pas la cause de l’infestation.

    PRÉVENTION

    La première chose est donc de maîtriser toutes les conditions favorables à leur installation. Concentrez vos efforts de lutte là où les blattes pullulent. Elles aiment s’infiltrer dans les petites fissures aux parois desquelles elles se frottent le dos et l’abdomen.

    – Ne laissez jamais des aliments ou de l’eau à découvert et nettoyez immédiatement les substances renversées. Ne laissez pas non plus les aliments et l’eau destinés aux animaux de compagnie traîner toute la journée et toute la nuit. Pendant le jour, placez le bol des animaux dans un plat rempli d’eau savonneuse, car le savon a des propriétés insecticides.

    – Conservez les aliments dans des boîtes hermétiquement fermées (ni papier ni carton qu’elles peuvent grignoter).

    – Nettoyez régulièrement le tour et le dessous des appareils électroménagers, ainsi que les coins sombres et humides qui se trouvent à proximité d’une source d’aliments. Une simple couche de graisse accumulée derrière la cuisinière peut assurer la survie et la reproduction de plusieurs blattes adultes. Videz le réservoir de vidange sous le réfrigérateur, source d’eau pour les blattes.

    – Nettoyez bien la cuisine tous les jours.

    – Placez les ordures dans des sacs de plastique scellés et éliminez-les tous les jours.

    – Ne laissez pas de vaisselle sale, en particulier la nuit, ou immergez-la dans une forte solution de détergent et d’eau en attendant de la laver.

    – Passez régulièrement l’aspirateur pour éliminer les particules d’aliments et les œufs.

    – Enveloppez ou isolez les conduites qui produisent de la condensation ; réparez les robinets et la tuyauterie qui fuient. Ventilez la salle de bain et déshumidifiez les endroits humides. Le contrôle de l’humidité et l’amélioration de l’éclairage et de la ventilation dans les endroits critiques favoriseront l’élimination des blattes.

    LUTTE « BIOLOGIQUE »

    Voici quelques méthodes efficaces et « biologiques », c’est-à-dire sans produits chimiques nocifs pour nous (bombe aérosol…).

    Pièges. Vous pouvez utiliser les pièges collants du commerce pour surveiller et localiser les populations de blattes. Utilisez le plus de pièges possible pour un maximum de réussite. Prenez des boîtes de conserve et badigeonnez l’intérieur avec de la vaseline (ou de l’huile de sardines !) pour empêcher les blattes de s’en échapper, et placez des aliments au fond (pain humide et bière ou huile de sardines et banane). Tuez les blattes capturées en les noyant dans de l’eau savonneuse, ou fermez le piège et placez-le au congélateur pendant au moins 24 heures (certaines blattes ne meurent qu’au bout d’une semaine, même au congélateur !).

    Aspirateur. Si vous capturez les blattes au moyen d’un aspirateur, quelques-uns des insectes seront asphyxiés dans le sac. Toutefois, pour vous assurer que toutes les blattes mourront placez-le dans un sac de plastique ou un contenant scellé et mettez-le à la poubelle rapidement.

    Scellage des abris et des points d’entrée. Bloquez, scellez ou calfeutrez les fissures autour des fondations, ainsi que les points d’accès aux trous dans les murs. Ceci est important pour limiter l’infestation, la circulation des insectes et la réinfestation.
    Cherchez les points d’accès à sceller autour des plinthes, des bouches d’aération, des éviers, du bain et d’autres endroits par où passent la tuyauterie et les fils électriques.
    Posez des bandes d’étanchéité autour des portes et des fenêtres, en particulier dans les immeubles où les blattes migrent facilement d’un appartement à l’autre. Assurez-vous de calfeutrer le bord avec de la moustiquaire pour former une barrière bien étanche.
    Toutes ces précautions sont particulièrement valables si vous habitez un immeuble non traité collectivement car si les blattes de vos voisins ne sont pas détruites, elles pourront toujours revenir chez vous. Mais si ce n’est pas accueillant pour elles (sec et sans nourriture…), elles ne resteront pas.

    Nettoyage à la vapeur et congélation. Si vous soupçonnez la présence de blattes dans les meubles, les jouets ou autres objets, faites nettoyer ceux-ci à la vapeur en vous assurant toutefois que l’humidité et la chaleur n’endommageront rien d’autre. Vous pouvez aussi placer les objets infestés à – 8 °C pendant au moins 24 heures.

    LUTTE CHIMIQUE

    Nous ne listeront pas ici les insecticides vendus dans le commerce car il est préférable de ne les employer que si la lutte « biologique » a échoué. Il existe cependant un traitement inoffensif pour nous : la terre de diatomée, appelée aussi dioxyde de silicium. C’est une fine poudre composée de micro-organismes marins. Quand les insectes passent aux endroits traités avec la poudre, la couche cireuse externe qui les protège se fissure, entraînant ainsi la déshydratation et leur mort. Environ une semaine après le traitement, les insectes déshydratés se mettent à chercher désespérément de l’eau. Ne soyez donc pas étonné de les voir en plus grand nombre. En général les blattes meurent dans les deux semaines qui suivent l’application du traitement. La terre de diatomée n’est toxique ni pour les humains, ni pour les animaux de compagnie et demeure active aussi longtemps qu’elle reste sèche.

    Enfin, si rien ne fonctionne, mais ce ne sera vraiment pas de votre faute, il vous restera la solution de faire appel à des professionnels de la lutte contre les blattes…

    NB : Certaines informations sont extraites des consignes de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) du Canada dont les documents sont didactiques et complets (http://www.hc-sc.gc.ca/francais/index.html)

    À lire : Lutter contre les insectes des villes, Insectes n°122, 2001(3)

     

  • Est-ce que les cafards vivent en nids ou colonies ?

    En nids, non ; en colonies, oui. En fait ce sont des insectes grégaires, c’est-à-dire qu’ils vivent groupés, mais sans s’échanger quoi que ce soit, contrairement aux insectes sociaux.

    Le grégarisme permet, par exemple, de mieux faire face aux prédateurs.

    À lire : Lutter contre les insectes des villes, Insectes n°122, 2001(3)

  • Les blattes peuvent-elles se servir de leurs ailes pour voler ?

    Toutes les blattes (il en existe plus de 4 000 espèces dans le monde), loin de là, n’ont pas d’ailes. Nous parlerons donc pour simplifier des blattes domestiques, celles que l’on rencontre fréquemment dans les maisons.

    Parmi elles, il y a la Blatte germanique dont les deux sexes peuvent voler. Pourtant, rares sont les observations de vols de blattes dans les cuisines. En fait ces insectes sont plutôt adaptés au repli, à la fuite dans une cachette. Aussi le vol est rarement employé pour se déplacer, à moins que vous ne la fassiez tomber du haut d’un placard : dans ce cas, vous aurez une chance de voir ses ailes.

    Parmi les autres espèces des maisons, la Blatte orientale ne vole pas faute d’ailes suffisamment développées, mais la Blatte américaine, la grosse que l’on rencontre lors de nos voyages sous les tropiques, peut voler assez bien.

    Beaucoup d’autres blattes – la plupart – volent parfaitement et utilisent le vol pour se déplacer. Souvent nous croisons leur vol, dans la nature, au jardin, sans même nous rendre compte qu’il s’agit de ces insectes !

  • Les Blattes sont-elles mauvaises pour la santé ?

    La transmission de maladies par les blattes est controversée. S’il est prouvé qu’elles véhiculent de très nombreux agents infectieux, on ne sait pas si elles peuvent régulièrement les transmettre à l’homme dans les régions occidentales. C’est un fait certain dans les régions du tiers-monde. En effet les blattes circulent entre nos différents lieux de vie : toilettes, poubelles et garde-mangers… Elles souillent les aliments de leur salive et de leurs crottes. Mieux vaut tenter de les éliminer ou, à défaut, de les contenir. 
    En revanche, ce qui est certain, c’est que les blattes sont à l’origine de réactions allergiques respiratoires. On pense que jusqu’à 20 % des personnes y seraient allergiques !

  • Qu'est-ce qu'une coquerelle siffleuse ?

    Précisons : « coquerelle » est le nom québécois designant les blattes (ou cafards).

    Quant à la Coquerelle siffleuse, nous supposons qu’il s’agit de la Blatte souffleuse, une très grosse blatte vivant à Madagascar et qui a la particularité d’expulser de l’air par ses stigmates respiratoires (les « trous » situés sur l’abdomen et le thorax et qui permettent aux insectes de respirer). Cette expulsion produit un fort sifflement, ou plutôt soufflement, et est destinée à effrayer les prédateurs … et ça marche !

    A lire : Les Blattes souffleuses de Madagascar par Emmanuel Delfosse, Insectes n°135, 2004(4)

    En vente à l’OPIE : La Blatte souffleuse de Madagascar

     

Bourdons

  • Début mars, des insectes ressemblant à des bourdons font leur apparition. De quels insectes s'agit-il ?

    Il s’agit certainement des reines de bourdons qui sortent de leur hibernation et qui recherchent un lieu pour fonder leur colonie.
    En effet, comme chez les guêpes, seules les reines fécondées passent l’hiver seules à l’abri. Les premières espèces sortent début mars et volent au ras du sol. Elles sont assez grosses et inoffensives. Regardez-les bien car ensuite elles resteront plutôt dans le nid !

  • J'ai un nid de bourdons dans le sol de ma cabane de jardin comment le déplacer ou le détruire ?

    Les bourdons sont débonnaires et très utiles…

    Il font partie de la grande famille des abeilles (les Apoïdes) mais leurs colonies ne sont pas aussi impressionnantes que celle de l’Abeille domestique. Pourtant certaines espèces de bourdons sont parfois des milliers. Leur activité est donc moins spectaculaire et lorsque l’on observe l’entrée d’un nid il ne se passe pas grand-chose hormis les allées et venues éparses de quelques ouvrières.
    De plus, les bourdons ne sont pas du tout agressifs, seules les femelles peuvent piquer et il faut vraiment les serrer dans ses doigts ou marcher dessus pour cela.

    Aussi, la présence de bourdons n’est pas une menace au contraire, on conseille même de placer des nichoirs à bourdons dans les jardins (cela se vend ou se fabrique facilement) tant ils sont menacés par l’urbanisme et tant ils sont utiles pour polliniser les fleurs et leurs permettrent de devenir des fruits.

    Les détruire reste donc un geste de dernier recours, dans ce cas vous pouvez couvrir le nid afin qu’ils ne puissent ni sortir ni rentrer et tous mourront faute de nourriture et d’abri ou bien les inonder… Mais pensez bien que ces gestes sont très souvent inutiles…
    Et malheureusement le déplacer est impossible car ils ne le supporteraient pas à moins qu’ils aient niché dans un nichoir artificiel (parfois ils s’installent dans les nichoirs à oiseaux) et dans ce cas on peut le déplacer la nuit lorsqu’ils sont inactifs et tous rentrés au nid.

    À lire : Les nids d’abeilles solitaires et sociales, par Claire Villemant, Insectes n°137, 2005(2)

     

     

     

     

  • Les bourdons piquent-ils ?

    Les bourdons vivent de façon discrète et ne sont pas agressifs. Ils ne piquent pratiquement jamais, sauf s’ils sont saisis et serrés dans la main dans un ultime réflexe de défense. Avec un peu de délicatesse, les bourdons se laissent prendre dans la main sans réagir.

    Mais oui, les bourdons peuvent piquer. Ces insectes font en réalité partie de la grande famille des Abeilles et, comme chez toutes les abeilles, les femelles (reines) et les ouvrières ont un dard qui leur sert à se défendre (le dard est absent chez les mâles).
    Le dard est en relation avec une poche à venin. Comme celui de l’Abeille domestique, le dard est équipé de petites « barbules » autour desquelles notre peau se referme et qui l’empêchent d’être retiré. En chassant avec la main le bourdon, on lui arrache le dard et la glande à venin située à l’intérieur du ventre, ce qui le tue.

    Les piqûres des bourdons ne sont pas dangereuses du tout, sauf en cas d’allergie ou d’intoxication. En ce qui concerne l’allergie, une seule piqûre peut la déclencher et nécessite parfois une hospitalisation. Quant à l’intoxication, elle est due à de nombreuses piqûres (et donc accumulation de venin) lorsque l’on dérange le nid, par exemple. 

     

  • Peut-on fabriquer un nid de bourdons sauvages pour en augmenter la population ?

    Oui, c’est tout à fait faisable. Cependant, les taux d’acceptation de ces nichoirs par les reines en quête d’abri pour installer leur nid est assez faible et de l’ordre de 20-30 % environ. Mais il ne faut pas pour autant baisser les bras…

    Installer un nichoir à bourdons consiste à proposer aux reines un lieu accueillant pour y construire leur nid. En effet, chez les bourdons, seules les reines survivent en hiver et dès le printemps elles se mettent à la recherche d’un abri. Ce sont ces très gros bourdons que l’on voit voler dès le début du printemps (mars…) au ras du sol. Les bourdons communs recherchent souvent un ancien terrier de rongeur… Mais les nichoirs à oiseaux sont parfois utilisés. Il est cependant préférable de placer le nichoir au sol, voire sous le sol.

    À lire : Nichoirs et abris à insectes : quelle efficacité ? Par Vincent Albouy, Insectes n°150, 2008(3)

  • Pour quelle(s) raison(s) les bourdons butinent-ils alors qu'ils ne font pas de miel ?

    Les bourdons se nourrissent et nourrissent leurs larves de pollen et de nectar. Beaucoup d’insectes butinent pour se nourrir : papillons, mouches, moustiques, scarabées, etc. Les Abeilles domestiques fabriquent du miel avec le nectar surtout pour manger en hiver. Chez les bourdons, seules les reines hivernent à l’abri et ne se nourrissent pas. Elles n’ont donc pas besoin de nourriture et ne remangeront qu’à partir du printemps.

  • Pourquoi dit-on "avoir le bourdon" quand on ne va pas bien ?

    Avoir le bourdon, c’est ressentir une tristesse lancinante, avoir les idées noires, de la couleur de l’insecte du même nom (Hyménoptère Apidé = famille des abeilles). En typographie, un bourdon est une omission de lettres ou de mots dans un texte : avoir le bourdon pourrait venir d’une accumulation de ces erreurs. Pour les carillonneurs, le bourdon est une cloche grave, triste.
    L’expression prend sa force dans plusieurs images …

    À lire : Parlez-vous entomo ? Bourdon

     

     

  • Que faire en cas de piqûre par un bourdon ?

    Les bourdons sont des abeilles et, à ce titre, lorsqu’ils piquent – c’est à dire très rarement – ils laissent souvent leur dard planté dans notre peau et la glande à venin à l’extérieur. Il faut donc le retirer délicatement avec une pince à épiler recourbée à son extrémité, car le risque est grand de saisir la glande et d’appuyer dessus, ce qui a pour effet d’injecter tout le venin sous la peau !

    Différents remèdes disponibles en pharmacie sont faits pour apaiser la douleur. Cependant, nous profitons de cette question pour vous lister des remèdes dits « de grands-mères » et destinés à apaiser l’effet des piqûres d’insectes :

    Un mot sur le système Aspivenin® : son efficacité est très controversé. Il est déclaré inefficace dans le cas d’une morsure de serpent mais nous ne trouvons pas de référence concernant l’efficacité contre les piqûres d’Hyménoptères.

    • Frictionner avec des feuilles de plantain. Cette méthode est très efficace et le plantain est l’une des plantes les plus communes d’Europe.
    • Frictionner avec des feuilles fraîches de lavande.
    • Frotter avec : ail, absinthe, bardane, lavande, plantain, persil, mélisse, menthe, romarin, thym, impératoire, sarriette, souci, basilic ou sureau.
    • Appliquer le jus des feuilles de : basilic, sauge ou thym.
    • Frotter avec une tranche de citron ou de l’eau vinaigrée pour faire passer la démangeaison.
    • Poser une tranche d’oignon cru.
    • Approcher immédiatement le bout d’une cigarette ce qui détruit le poison. Il ne reste ni douleur ni enflure. Méthode politiquement non-correcte à l’heure de la guerre contre le tabagisme et les risques de brûlures pour les maladroits ! Cependant, s’il reste encore des fumeurs kamikazes, cette méthode peut être efficace…

Bêtes d'orages

  • Un insecte désagréable pénètre dans nos locaux par grande chaleur. Qui est-il et est-il dangereux ?

    D’après la photo que vous avez jointe, il s’agit d’un Thrips. Ce sont de minuscules insectes noirs et fins dont les ailes sont bordées de franges (prendre une loupe pour les voir !). Ils appartiennent à l’ordre des Thysanoptères et leur taille varie de 1 à 2,5 mm. Certaines espèces s’attaquent aux plantes et aux fleurs. Elles percent les cellules végétales avec leur bouche, injectent de la salive qui dissout l’intérieur de la cellule puis aspirent le contenu cellulaire. D’autres espèces sont prédatrices.
    Lors de journées chaudes et humides, les Thrips peuvent être très nombreux dans les airs, parfois plus de 2 millions par km2 ! On pensait autrefois que ce phénomène était lié à l’état électrique de l’atmosphère à l’approche d’un orage d’où leur surnom de « bêtes d’orage ». Mais c’est tout simplement lorsque la température est comprise entre 19 et 22 °C et que l’humidité dans l’air est comprise entre 70 et 75 % que les Thrips s’envolent. Ces « nuages » de Thrips sont dus à l’essaimage ou à des vols migratoires.
    À ce moment, ils sont si nombreux et légers que les vents peuvent les entraîner assez loin et parfois dans lieux habités. Dans ce cas, ils se posent où ils peuvent, parfois sur nous et on suppose que pour compenser leur déficit en eau, ils nous piquent pour essayer de s’hydrater. Disons plutôt qu’ils nous mordillent, que l’on ne risque rien mais que ça peut être désagréable. Quelques cas d’allergies à ces morsures ont été signalés, mais ils sont très rares.
    Pour éviter leur présence sur nous, on pourra essayer des crèmes répulsives. Une douche sera le meilleur moyen de s’en débarrasser. Enfin, lorsque l’on est en sueur, les Thrips ont tendance à se coller sur nous. Bref, fermez les fenêtres et faites une pause douche, c’est encore les meilleures solutions car le phénomène d’essaimage ne dure pas très longtemps !

    À lire : Les Thrips par Alain Fraval, Insectes n°143, 2006(4)

C

Capricornes

  • Avez-vous une photo d'un capricorne (celui qui attaque les charpentes) et un moyen de s'en séparer ?

    Plusieurs espèces sont concernées par votre question. Rappelons ici que les capricornes sont des insectes du groupe des Coléoptères et de la famille des Longicornes ou Cérambycidés (Cerambycidae). Étant donné leur importance économique, Internet regorge d’informations sur leurs mœurs et sur les moyens de lutte. Sachez cependant qu’il vous faudra faire appel à une entreprise spécialisée pour vous en débarrasser.

    Le Capricorne des maisons (Hylotrupes bajulus) est une espèce des plus redoutables. Il n’attaque cependant que les bois de résineux. Taper son nom sur un moteur de recherche pour en voir une photographie.

    À relire : Les Coléoptères du bois ouvré, par Alain Fraval, Insectes n°151, 2008(4)

  • Je dois faire un exposé sur les grands capricornes, qui sont-ils et quels sont les moyens de lutte biologique ?

    Le Grand Capricorne, Cerambyx cerdo, est un insecte protégé par la loi. Pas question donc de « lutter » contre lui, biologiquement ou non…

    Il ne faut pas le confondre avec le Capricorne des maisons (Hylotrupes bajulus).

    À relire : Les Coléoptères du bois ouvré, par Alain Fraval, Insectes n°151, 2008(4)

     

Carabes

  • Combien y a-t-il d'espèces de Carabes en France ?

    Parmi les Coléoptères, la famille des Carabidés est représentée par 900 à 1 000 espèces en France.

    P.Z.

Cetoine

  • Les Cétoines sont-elles nuisibles ?

    Non, bien au contraire. Les cétoines (Coléoptères de la famille des Cétoniidés), sont non seulement jolies, mais aussi utiles !

    Parmi les cétoines communes, il y a la Cétoine dorée qui est un Coléoptère vert métallique. D’autres sont mordorées, mais plus rares et une autre, plus petite, est jaune avec des élytres orange et noirs. 
    Appelée parfois Hannetons des roses, la Cétoine dorée butine les fleurs lorsqu’elle est adulte, parfois au point de grignoter tout le pollen, il est vrai. Cependant sa larve, qui est un « ver » blanc, vit dans les végétaux en décomposition. On la trouve souvent dans le compost. Son rôle est essentiel car elle brasse le compost, l’aère, l’enrichit de ses crottes et surtout accélère son cycle de décomposition en grignotant et recyclant la matière organique.

Chants d'insectes

  • En quoi le miroir est-il utile à la stridulation et qu'est-ce que le plectrum ?

    Chez les insectes « chanteurs », de nombreux éléments composent l’organe qui sert à « chanter », ou plutôt à striduler.

    Chez les grillons et les sauterelles, ce sont les ailes qui sont utilisées pour produire des sons. Pour faire simple, disons que sur une aile il y a une râpe et sur l’autre un archet (ou plectrum). Lorsque l’insecte bouge ses ailes (ou élytres car elles sont assez dures) il fait frotter l’archet sur la râpe et cela produit un son. Ensuite, en fonction de l’écartement des ailes et d’une partie lisse et bien tendue de l’aile (le miroir), le son sera plus ou moins amplifié.

    Voilà, de façon simplifiée, comment les grillons et les sauterelles bercent nos soirées et nos après-midi d’été…

    Pour en savoir plus sur les stridulations des insectes.

  • Est-il possible pour un amateur de faire des enregistrements d'insectes et quels conseils donneriez-vous ?

    Oui, avec les technologies dont nous disposons aujourd’hui, rien de plus simple.
    Mais pour mieux vous renseigner, contactez l’association Sonatura qui vous apportera des réponses plus techniques :

    Sonatura
    32 rue de Dionval
    28130 Saint-Piat
    info@sonatura.com

    Pour en savoir plus sur les stridulations des insectes.

     

  • J'ai trouvé un Grand Capricorne qui s'est mit à pousser des "cris". Est-ce fréquent ?

    Parmi les nombreux insectes « chanteurs », nous ne reconnaissons généralement que les criquets, sauterelles, grillons et cigales qui sont les plus connus pour leurs stridulations estivales.
    Pourtant, de nombreux insectes stridulent, que ce soit pour communiquer avec leurs congénères ou pour effrayer les prédateurs. Des Coléoptères (comme le Grand Capricorne ou le Scarabée Rhinocéros), des papillons (comme le Sphinx tête de mort) et bien d’autres encore, stridulent.

    Pour en savoir plus sur les stridulations des insectes.

  • Où trouver des CD de chants d'insectes ou d'autres animaux ?

    Voici 3 adresses dont les catalogues sont assez complets :

    ÉDITIONS SITELLE
    Les Sagnes – 38710 Mens
    Tél. : 04 76 34 69 96
    Email : sittelle@sittelle.com
    Site Internet : www.sittelle.com

    NASHVERT PRODUCTION
    6, rue Gabriel Péri – 94220 Charenton-le-Pont
    Tél. : 01 43 68 41 67
    Email : infos@oreilleverte.com
    Site Internet : www.oreilleverte.com

    ÉDITIONS DELACHAUX & NIESTLÉ
    18, rue Séguier – 75006 Paris
    Tél. : 01 56 81 11 40
    Email : contact@lamartiniere.fr
    Site Internet : www.delachaux-niestle.com

    D’autre part, vous pouvez également vous procurer les disques et les ouvrages suivants qui sont d’une grande qualité :

    Pour en savoir plus sur les stridulations des insectes.

    • Entomophonia (CD + livret de 200 pages). Édité par l’OPIE et l’INRA et présentant de nombreux insectes que l’on entend rarement (27,44 euros).
    • Guide sonore des sauterelles, grillons et criquet (CD). Éditions Delachaux et Niestlé (18 euros) ;
    • Vies & mémoires de cigales (Livre de 159 pages + CD). Édité par les Éditions de l’Équinoxe et écrit par le spécialiste français des cigales.
  • Sur quelles parties du corps peuvent se trouver les tympans des insectes ?

    Tout d’abord il est nécessaire de préciser que les tympans sont les organes qui servent à entendre et, surtout, que tous les insectes n’en possèdent pas, loin de là.
    Parmi ceux qui en possèdent, ceux qui « chantent », ou plutôt qui stridulent en sont pourvus pour bien s’entendre entre eux. Les grillons en ont sur les pattes avant, les criquets et les cigales sur l’abdomen et certaines mouches sur le thorax. Certains papillons nocturnes en sont aussi pourvus, ce qui leur permet d’entendre les chauves-souris qui les chassent et ainsi de mieux les éviter !

    Pour en savoir plus : Stridulations

Charançons

  • Comment peut-on se débarrasser de charançons qui se promènent sur les murs à l'intérieur de ma maison ?

    Les charançons des maisons sont de plusieurs types mais ce sont surtout leurs larves qui peuvent porter préjudice. La suppression des adultes passe par une simple récolte manuelle.

    Certaines espèces (Charançon du riz, Charançon du blé), à l’allure de petits vers blancs, vivent dans les denrées alimentaires (riz, haricots, etc.) et se rencontrent donc plutôt dans les cuisines. Dans ce cas, une inspection minutieuse est utile. Les aliments infestés peuvent être placés au congélateur plusieurs jours (ce qui tue les insectes) ou simplement éliminés. Vérifiez également les graines pour oiseaux (si vous en avez ou si vous nourrissez ceux du jardin…), car elles ne sont pas traitées, ou peu, et sont souvent le quartier général des charançons !

    Il existe également des charançons dont les larves sont xylophages (mangeuses de bois) et que l’on rencontre parfois dans les maisons. Mais ils se rencontrent moins souvent car l’un d’entre eux recherche les poutres de pin fraîchement coupé, ce qui est rare dans une maison. Une autre espèce recherche le bois très humide, voire pourrissant, pour y pondre. Les poutres des salles de bains humides sont à surveiller, par exemple. Si vous en trouvez, une déshumidification des lieux est nécessaire…

    Agissez avec méthode si l’infestation est importante, ne laissez rien au hasard, enfermez toutes les denrées (après inspection) dans des contenants étanches, aspirez, etc. Cependant, pour les adultes, la récolte manuelle reste très efficace et permet d’éviter qu’ils n’aillent pondre. Peut-être d’ailleurs ne s’agit-il que d’insectes arrivés de l’extérieur et qui ne survivront pas chez vous ?

    Voir aussi le thème CUISINES de notre FAQ

Chenilles

  • Combien de temps mettent les différentes chenilles pour se transformer en papillon ?

    Il existe plus de 5 000 espèces de papillons en France et la durée de chacune des étapes de leur développement est très variable.
    Cependant, voici les durées minimum et maximum des différents stades de la vie des papillons français :

    – Vie dans l’œuf (incubation) : de 1 semaine à plus d’un an ;
    – Vie de la chenille : de 1 mois à 2 ans ;
    – Vie de la chrysalide : de 15 jours à 2 ans ;
    – Vie de l’adulte : de quelques jours à 7 mois.

    Parmi les longues durées de vie, il ne faut pas oublier qu’il y a l’hiver et que durant cette période les insectes sont totalement immobiles et inactifs. Ainsi, un papillon adulte ne vit pas très longtemps, mais lorsque celui-ci passe l’hiver en adulte il « rallonge » sa vie de 6 mois. C’est aussi le cas de certains œufs, de certaines chenilles et de certaines chrysalides.

  • Comment les chenilles font-elles pour fabriquer leur cocon ? D'où sortent les fils de soie ?

    Toutes les chenilles (c’est ainsi que l’on nomme les larves des papillons), y compris celles qui ne font pas de cocon, possèdent des glandes situées sous la bouche qui produisent une substance qui devient un fil de soie.
    Cette soie sert à fabriquer le cocon, ou à s’accrocher sur les végétaux afin de ne pas tomber en cas de vent, de secousse ou afin d’échapper à un prédateur.
    Ces fils de soie peuvent également servir au déplacement : certaines chenilles se laissent descendre des arbres le long du fil et, sous l’effet du vent et/ou de la pesanteur, se retrouvent sur un autre arbre ou au sol.

  • Est-ce que les chenilles ont des pattes, si oui combien et ont-elles des antennes ?

    Les chenilles sont des insectes (larves de papillons). Elles ont 6 pattes placées à l’avant du corps (sur le thorax). Mais pour se déplacer, elles ont aussi sur l’abdomen de fausses pattes, ou ventouses, souvent au nombre de 10 et différentes des vraies pattes (plus larges). Les fausses pattes disparaissent lorsque le papillon devient adute.

    Quand aux antennes, elles en ont bien 2, comme les adultes, mais elles sont généralement discrètes.

  • J'ai vu une chenille pendue par un fil venant de sa bouche, peut-elle sécréter des soies pas la bouche ?

    En effet, toutes les chenilles sécrètent de la soie grâce à des glandes séricigènes (qui fabriquent de la soie) situées sous la bouche. Toutes, même celles qui ne fabriquent pas de cocon. Ceci afin de se fixer aux feuilles pour ne pas tomber, se retenir en cas de chute, se déplacer en se pendant et en étant balancé par le vent ou encore pour descendre afin de se métamorphoser au sol.

  • Les enfants ont trouvé des chenilles dans la cour de l'école, comment les garder et avoir un papillon ?

    À cette période de l’année (octobre), la plupart des chenilles se transforment en chrysalides (qui se trouvent parfois dans un cocon) afin de passer l’hiver. Aussi elles n’ont pas besoin de grand-chose excepté d’un peu d’humidité, comme de la terre humide au fond du vivarium, par exemple.

    Cependant, les insectes européens doivent s’élever à température extérieure. En effet, si vous laissez les cocons à l’intérieur, la chaleur risque d’accélérer le développement et les adultes sortiront plus tôt que prévu, en décembre ou en janvier par exemple. Vous ne pourrez donc les relâcher car ils mourront de froid et de faim faute de fleurs. Aussi, laissez le vivarium à l’extérieur, à l’abri du vent, de la pluie, du soleil et des prédateurs (oiseaux, musaraignes…). Vous devriez voir les adultes sortir au printemps et il sera préférable de les relâcher car ils se nourrissent du nectar des fleurs ce qui n’est pas facile à leur procurer en captivité.

    Cependant, nous vous conseillons vivement d’élever des insectes « faits » pour cela, qui n’hivernent pas et que vous pouvez donc élever en intérieur toute l’année pour le plus grand plaisir des enfants et leur faire ainsi découvrir tout le cycle, de l’œuf à l’adulte.

    Consultez nos pages : Les élevages d’insectes

  • Quelles sont les espèces de papillons dont les chenilles se nymphosent sous terre ?

    De très nombreuses espèces de papillons ont des chenilles qui font leur chrysalide (se nymphosent) en terre, à plus ou moins grande profondeur, dans de petites logettes qu’elles aménagent et renforcent parfois par quelques fils de soie.
    Dans nos régions, seuls les papillons de nuit (hétérocères) sont concernés, ce qui représente de très nombreuses familles – on trouve en France plus de 4 000 espèces. Si vous trouvez une chrysalide, le meilleur moyen de savoir de quelle espèce il s’agit est d’attendre l’émergence de l’adulte pour l’identifier.

  • Y a-t-il une relation entre la couleur de la chenille et celle de son papillon ?

    Il n’y a strictement aucun rapport entre la livrée (couleur, détails…) d’un papillon et celle de la chenille dont il est issu.
    La coloration de la chenille joue généralement un rôle mimétique ou de la signalisation de sa toxicité, alors que celle de l’adulte, en plus des rôles précédents, est aussi très importante au niveau du repérage et de la reconnaissance des individus entre eux (pour la reproduction), ce qui explique les colorations vives de la plupart des papillons de jour de nos régions.

    H.G.

Cigales

  • Combien de fois mue une cigale ?

    Rappelons que seules les larves des insectes muent car leur « peau » ne s’allonge pas et ils doivent en sortir pour grandir. Une fois adultes, les insectes ne muent plus et donc ne grandissent plus. 
    Chez les cigales européennes, la larve, après sa sortie de l’œuf, devra muer 4 fois avant de devenir adulte au bout de… 2 ans !

  • Combien de temps les larves de cigales restent-elles sous terre ?

    Comme presque chez tous les insectes, les larves des cigales vivent beaucoup plus longtemps que les adultes. Dans nos régions, elles vivent au moins 2 ans sous terre alors que les adultes ne vivent pas plus de 2 à 3 semaines. Cependant, il existe dans le monde de très nombreuses espèces de cigales dont certaines sont remarquables par la longévité de la vie larvaire qui peut atteindre dix-sept années (Amérique du Nord) ! Ces cigales, dites périodiques, sortent qui plus est toutes de terre à peu près en même temps, ce qui est très impressionnant car il y en a alors partout.

    À lire : Un mois de mai mémorable en Amérique du Nord par Pierre Jolivet, Insectes n°135, 2004(4)

  • Comment font les cigales pour chanter ?

    Les cigales ont un système de chant (acoustique) unique chez les insectes car il ne sert qu’à « chanter » ou entendre alors que chez les autres insectes « chanteurs » ce sont les pattes ou les ailes qui sont utilisées.
    Chez les mâles, ce sytème leur permet à la fois d’entendre et d’émettre des sons. Chez les femelles, il ne permet que d’entendre.

    Voici une description très simplifiée du système : c’est une espèce de cavité sur l’abdomen, refermée par une membrane souple. Dans cette cavité, un muscle fait vibrer la membrane qui résonne comme une timbale. Le nombre de vibrations peut atteindre 900 par minute chez certaines espèces.

    Pour en savoir plus sur les stridulations des insectes.

  • Comment pondent les cigales et que se passe-t-il ensuite ?

    La reproduction des cigales de nos régions est une longue histoire… qui peut durer plus de 2 ans !

    Après l’accouplement, la femelle cherche une plante (tige, branchette vivante ou morte, écorce) dans laquelle elle plantera sa tarière (ou ovipositeur) pour déposer un œuf dans une « logette » creusée à cet effet. Elle répétera environ 30 à 50 fois cette opération à des endroits différents sur le végétal. Chaque oviposition dure de 8 à 20 minutes. Après cela, la femelle meure.

    Les œufs incubent de 1 à 3 mois avant qu’une minuscule larve sorte et se laisse tomber au sol à la recherche du meilleur endroit pour s’enterrer. Elle passera en effet le reste de sa vie larvaire sous terre à sucer la sève des racines des plantes. Pour se déplacer, elle creuse, grâce à des pattes avant très robustes et adaptées à fouir, couper et pelleter. En général, lorsqu’elle trouve une « bonne » racine, elle se fabrique une « chambrette alimentaire » dans laquelle elle reste à l’abri.

    Les larves de cigales ont une faculté incroyable pour faire face aux sols secs de leurs régions (Sud de la France par exemple) se servant de leur urine pour ramollir la terre et la creuser plus facilement. Grâce à des « gouttières » situées sur leur thorax et sur leur abdomen, l’urine est acheminée jusqu’à leur pattes-pelleteuses. L’urine facilite le creusage, mais elle a également la propriété de lier fortement entre eux les granules de terre et apporte aux « chambrettes » une solidité remarquable qui les protège des éboulis que pourraient provoquer les mouvements de la larve. Contrairement aux adultes, les larves des cigales sont aveugles.

    Au bout de 2 ans, au début de l’été, la larve sort de terre et grimpe le long d’une tige de plante, s’y fixe solidement et effectue sa transformation. L’adulte s’extraie de la dernière « peau » de la larve. Cette exuvie reste accrochée au support.

    La vie de l’adulte est assez courte. Elle est principalement consacrée au rapprochement des 2 sexes (c’est à ce moment-là que les mâles « chantent » pour attirer et séduire les femelles) et à l’accouplement.

     

     

  • Comment reconnaît-on une cigale mâle d'une cigale femelle ?

    C’est à la fois extrêmement facile et… assez difficile. En effet, seuls les mâles chantent (ou plutôt, on dit qu’ils cymbalisent), ce qui les rend particulièrement repérables (avec un peu d’attention et de discrétion). Mais s’ils ne chantent pas ce n’est pas si facile car il y a peu de différences morphologiques entre les deux sexes. L’aspect général est en effet le même et il est nécessaire de voir la cigale de près et de regarder s’il elle possède ces fameux organes qui émettent des sons, les cymbales, placés sur le côté de l’abdomen près du thorax. La femelle possède quant à elle un appareil de ponte, une tarière, placée dans une gaine à l’extrémité de l’abdomen.

  • Pourquoi le chant des cigales s'accélère-t-il parfois ?

    Les « chants » des cigales varient en rythme et en intensité selon les circonstances et les besoins :

    – Attirer les femelles : c’est l’appel nuptial que l’on entend lorsqu’il fait chaud l’été et qui est appelé classiquement « le chant des cigales ». Les mâles chantent jusqu’à ce qu’une femelle vienne à leur rencontre. Au bout d’un long moment, ils peuvent perdre patience et changer de lieu pour tenter leur chance ailleurs.
    – Faire la cour aux femelles lorsqu’elles sont très proches. C’est un ensemble de courtes séquences répétées de façon plus ou moins rapprochée.
    – Signaler leur inquiétude, si elles sont perturbées par l’arrivée d’un prédateur, un oiseau par exemple. En général, le rythme du chant ralenti.
    – Signaler leur agacement, si elles sont mordues par des fourmis, par exemple !
    – Repousser un autre mâle qui s’approche trop. Le chant classique s’arrête et un dialogue assez rapide et « énervé » s’installe entre les deux.
    – Émettre un « cri de détresse » lors de la fuite ou si on la prend dans la main. Le cri est lancé de façon brève au moment de la fuite. Si elle est capturée, le « cri » sera désordonné et plaintif.

    Pour en savoir plus sur les stridulations des insectes.

  • Pourquoi les cigales s'arrêtent de chanter en fin d'après-midi jusqu'au coucher du soleil ?

    Les cigales sont diurnes et « chantent » lors de journées ensoleillées car il leur faut un minimum de 22-25 °C pour que les gros muscles leur permettant d’activer leurs cymbales soient opérationnels. L’arrêt du chant peut être dû à différents facteurs et notamment le vent (en particulier le mistral) qui les perturbe au point qu’elles ne chantent plus. D’autres facteurs les rendent muettes comme la présence d’un prédateur ou durant l’accouplement. 
    Les périodes de chant  ne sont pas toujours identiques pour les différentes espèces de cigales. Certaines commencent dès 8H30 comme la Cigale du garric (Tibicina garricola) et d’autres chantent jusque tard dans la nuit (jusqu’à 23H30 !) comme la Cigale grise (Cicada orni) et la Grande cigale commune (Lyristes plebejus).

  • Que mangent les cigales ?

    Les larves des cigales vivent sous terre où elles creusent des galeries à la recherche de racines de plantes dans lesquelles elles plantent leur rostre (sorte de tuyau pointu relié à la bouche) pour sucer la sève.
    Les adultes se nourrissent aussi en suçant la sève des plantes, mais en surface.

  • Quels sont les prédateurs des cigales ?

    Dès la ponte, les cigales peuvent être attaquées par des acariens prédateurs et par de minuscules guêpes solitaires qui pondent directement à l’intérieur de l’œuf, leurs larves en dévorant le contenu avant de se transformer en adultes.

    Dans le sol, les larves des cigales sont attaquées par d’autres petites bêtes comme certains mille-pattes prédateurs ou des fourmis. La Taupe peut se régaler des grandes larves.


    Après leur sortie de terre, les cigales sont particulièrement exposées au moment où elles se transforment, restant parfois 3 à 5 heures sans défense, le temps que l’adulte déploie ses ailes et sèche entièrement. Les fourmis peuvent profiter de cette faiblesse pour les découper et les emmener dans leur nid pour un festin. Les guêpes sociales, et certaines guêpes solitaires, profitent de ce moment pour les attaquer afin de nourrir leurs larves. Les oiseaux en profitent également, c’est le cas des Pies et des Pies-grièches.

    Au cours de la vie adultes plusieurs oiseaux s’en régalent. Le Guêpier d’Europe les capture en vol, la Chouette chevêche au sol. La Mésange charbonnière et le Moineau sont les pires ennemis des cigales qu’ils recherchent avec attention dans les arbres. On dit d’ailleurs qu’il y a moins de cigales là où il y a beaucoup de moineaux.

    Les araignées capturent des cigales avec leurs toiles, les Mantes religieuses, certaines grandes sauterelles et enfin les punaises prédatrices (appelées Réduves) s’en nourrissent aussi.

    A lire : La Chevêche et les Cigales par Philippe Vézinet, Insectes n°131, 2003(4)

Classification

  • Pourquoi les noms latins de papillons sont-ils composés de 2 parties (genre, espèce) ou plus (3 ou 4) ?

    La classification des êtres vivants a la forme d’une arborescence qui va du groupe le plus général (le « tronc ») au plus spécifique (les plus fins rameaux). Le nom scientifique correspond aux plus fines branchettes c’est-à-dire le nom du genre et celui de l’espèce. Cependant, si l’animal appartient à une sous-espèce, le nom de celle-ci s’ajoute. Ainsi, l’Homme est-il nommé Homo sapiens sapiens, cela signifie qu’il est du genre « Homo », de l’espèce « sapiens » et de la sous-espèce « sapiens ».
    Voilà pourquoi on peut parfois trouver 2 ou 3 « parties » dans le nom scientifique d’un être vivant. Il arrive aussi que le nom de l’ordre, de la famille ou d’une autre « branche » soit précisé pour une meilleure compréhension. 

    Prenons le cas d’un papillon, le Demi-Deuil. Voici sa classification simplifiée parmi les Invertébrés :

    Classe : Insecta (= insectes)
    Ordre : Lépidoptera (= Lépidoptères)
    Famille : Nymphalidae (= Nymphalidé)
    Genre : Melanargia
    Espèce : galathea
    Sous-espèce : galathea

    Comme seuls les noms de genre et d’espèce (et sous-espèce) sont cités pour désigner les êtres vivants, voici donc le nom scientifique du Demi-Deuil : Melanargia galathea galathea.

  • Que signifient des mots comme : coléoptères, lépidoptères, hyménoptères, etc. ?

    Les premiers entomologistes ont classé les insectes en différents groupes (Ordres) en fonction des caractéristiques de leurs ailes. Ces Ordres portent des noms composés de deux racines d’origine grecque ou latine : la première décrit une caractéristique de l’aile et la deuxième : « ptère », signifie « aile ».

    Voici la signification des exemples qui vous intéressent :
    – Coléoptères. Le préfixe « coléo » signifiant « étui » ce sont des insectes dont une paire d’ailes est en étui. Cet Ordre comprend : les coccinelles, les charançons, les scarabées, les ténébrions, les capricornes, etc.
    – Lépidoptères = « écailles – ailes » = ailes recouvertes d’écailles. Il s’agit des papillons.
    – Hyménoptères = « membrane – ailes » = 4 ailes membraneuses. Cet Ordre comprend : les guêpes, les abeilles, les fourmis, etc..
    – Diptères = « deux – ailes » = n’ayant que 2 ailes. Cet Ordre comprend : les moustiques, les cousins, les mouches, etc.
    – Orthoptères = « droite – ailes » = dont la première paire d’aile est très droite. Cet Ordre comprend : les criquets, les sauterelles, les grillons et les courtilières.
    – Thysanoptères = « frange – ailes » = ailes bordées de franges. Cet Ordre comprend les thrips, minuscules insectes aux ailes ressemblant à des plumes d’oiseaux, appelés parfois « bêtes d’orage ».

    Cependant, il y a des exceptions dont le nom ne correspond pas aux caractéristiques des ailes, comme « odonates » qui signifie « mâchoire à dents », c’est-à-dire les libellules !

    Pour en savoir plus : Le dictionnaire entomologique, par Bertrand Piron

Coccinelles

  • À quoi servent les ailes inférieures et supérieures des coccinelles et qu'est-ce qui stabilise leur vol ?

    Les coccinelles font partie des Coléoptères, mot qui signifie « ailes en étui ». Au cours de l’évolution (des millions d’années…), la paire d’ailes antérieure (les élytres) a été peu à peu transformée en étui qui protège les ailes postérieures qui sont fines et servent à voler. Les élytres servent également à stabiliser le vol. Au repos, les ailes postérieures, très grandes, sont repliées sous les élytres.

    C’est en partie grâce à ce système de protection des ailes que les Coléoptères ont pu coloniser la Terre entière, aller dans le sol sans abîmer leurs ailes, etc. et sont aujourd’hui les insectes les plus nombreux : il y a plus de 400 000 espèces de Coléoptères connues dans le monde !

  • Combien de temps vit la Coccinelle à 7 points ?

    Le cycle moyen de la Coccinelle à 7 points est de un an tout compris (œuf, larve, nymphe et adulte). Cependant, un record a été relevé en Norvège où un adulte a vécu le temps de deux hivernations, soit au moins 2 ans… Une autre espèce sans nom français et dont le nom scientifique est Anatis mali a vécu mille jours sous la forme adulte… ceci en laboratoire. Et dans son pays d’origine, un adulte de la coccinelle Harmonia axyridis aurait pondu trois années de suite !

    En fait, le cycle de vie des coccinelles varie en fonction des populations et de l’endroit où elles vivent. C’est presque toujours l’adulte qui hiverne. Voici différents types de cycles vitaux :

    Régions tempérées
    – Après l’hiver, la ponte dure plusieurs mois, les nouveaux adultes apparaissent en juillet mais ne pondent pas, s’envolent pour hivernation en août et il n’y a qu’une génération par an ;
    – Après l’hiver, il y a deux générations avec des pontes en mai, juin et juillet, les premiers adultes arrivent en juillet, s’accouplent de suite et les nouveaux adultes apparaissent en automne et s’envolent pour l’hivernation en octobre-novembre. Il y a parfois trois générations par an.

    Régions méditerranéennes
    – Après l’hiver, le cycle commence tôt au printemps, les adultes s’envolent dès juin pour estiver (parfois fin mai), puis hivernent sur place et restent passifs longtemps jusqu’au printemps suivant ;
    – Après l’hiver et dès qu’il fait chaud (avril-mai) la ponte a lieu, les nouveaux adultes s’envolent en mai-juin, pondent en automne et s’envolent pour hiverner en octobre-novembre. Il y a parfois trois générations par an.

    Régions chaudes et humides (tropicales et subtropicales)
    – Nombreuses générations par an avec des cycles qui se chevauchent, peu d’hivernation et parfois une estivation.

    On peut parfois trouver différents cas de figure au même endroit car il y a des variations non seulement chez la même espèce, mais aussi dans la même population.

    Aussi, en moyenne, chez ces coccinelles, la durée de vie de l’œuf est de 5 à 10 jours, celle de la larve de 10 à 40 jours, celle de la nymphe de 5 à 10 jours et puis celle de l’adulte varie beaucoup comme nous l’avons vu plus haut.
    Quant au cycle le plus court, il est de 12 jours de la ponte jusqu’à la sortie de l’adulte chez la coccinelle Propylea quatuordecimpunctata !

     

  • Comment construire un abri à coccinelles ?

    Célèbres pour leurs festins de pucerons, les coccinelles communes hivernent au stade adulte. Pour cela, elles recherchent des abris qui puissent les accueillir en grand nombre, car elles préfèrent être serrées les unes contre les autres. Dans la nature, ce sont les fissures de rochers ou diverses cavités qui les attirent.

    Au jardin, il est facile de fabriquer un abri dans lequel elles seront à l’étroit et protégées des intempéries. Le principe de base est simple : une boîte en bois contenant des planchettes fixes espacées de 5 mm les unes des autres. Dès le mois d’août, la boîte est installée dans un endroit sec, à l’abri du vent et de la pluie et orienté au sud ou au sud-est. Si elle trouvent ce gîte, les coccinelles auront peut-être plus de chance de passer l’hiver dans de bonnes conditions, car dans nos jardins formatés, les abris naturels sont parfois rares. Dès le printemps elles seront alors prêtes à se reproduire et à se nourrir à la première apparition des pucerons…

    De nombreux croquis d’abri sont proposés sur divers sites web.

  • Comment élever des coccinelles en classe maternelle ?

    C’est un élevage difficile pour la classe que celui des coccinelles car il faut également élever des plantes et des pucerons. Il est plus simple de commander des larves et de les installer sur des plantes infestées pour suivre ensuite le cycle de développement des coccinelles. Les larves ne volant pas, tant qu’il y a des pucerons il est possible de les observer se nourrir, se déplacer et grandir. Ensuite vous verrez également les larves se transformer en nymphe (étape de la métamorphose) en se fixant sous les feuilles. Enfin, vous pouvez attendre la sortie des adultes en plaçant du tulle autour de la branche sur laquelle il y a la nymphe afin qu’ils restent prisonniers le temps de les observer.

    D’autres élevages sont très faciles à mener en classe : L’élevage d’insectes

  • Comment peut-on différencier les coccinelles mâles des coccinelles femelles ?

    C’est difficile à l’œil nu, la taille n’étant qu’un critère subjectif. En effet, la femelle est plus grosse, mais si la larve n’a pas été bien nourrie, elle peut au contraire être plus petite que la moyenne.
    Pour être plus certain du résultat, il faut compter le nombre de segments de l’abdomen, en retournant la coccinelle. Ils se présentent sous la forme visible de petits traits. Les femelles ont plus de segments que les mâles.

  • D'où viennent les points noirs des coccinelles ?

    Les coccinelles ont des points noirs, parce qu’elles sécrètent lors de leur transformation en adulte un pigment noir, la mélanine, qui vient se fixer sur les élytres, avec un autre pigment, rouge vif. La coloration varie chez les coccinelles, et les points noirs peuvent se rassembler en traits, voire même recouvrir toute l’élytre dans les cas extrêmes.
    Pourquoi les élytres sont-elles colorées ? Ce sont des parties mortes de l’insecte après la mue, durcies, sans circulation sanguine ni innervation. Lors de la métamorphose de l’insecte, son corps produit des déchets. Ils sont souvent stockés dans l’intestin et évacués peu après l’émergence. Mais ils peuvent être aussi évacués dans la cuticule, notamment dans les ailes, un peu comme on vitrifie les déchets nucléaires pour les neutraliser. Ainsi le beau jaune des guêpes est un dérivé d’urate, déchet classique du métabolisme animal, que nous évacuons nous-mêmes dans nos urines. Ensuite, la sélection naturelle peut jouer sur ces couleurs, avec des phénomènes de mimétisme, ou au contraire de couleurs vives d’avertissement, comme c’est le cas avec nos coccinelles en grande partie rouge vif.
    Pour résumer, nos coccinelles ont des points noirs parce qu’elles ont des déchets à stocker dans leurs élytres, et que ces points noirs ne les défavorisent pas dans leur lutte pour la survie.

    Vincent Albouy

  • Est-ce que les coccinelles restent sur le lieu où elles sont nées ?

    Si elles se sentent bien là où elles sont (nourriture abondante, bonne température, des abris…), elles n’ont pas de raison effectivement d’aller voir ailleurs, et elles vivent et se reproduisent sur le lieu de leur naissance.
    En revanche, à l’arrivée de l’hiver, certaines migrent à la recherche de conditions favorables pour hiverner.

  • J'aimerais installer des coccinelles dans mon jardin pour lutter contre les pucerons mais j'ai aussi des fourmis, que faire ?

    En effet les fourmis, qui raffolent du miellat fabriqué par les pucerons, ont tendance à protéger ceux-ci des coccinelles. Dans ce cas, on peut badigeonner le tronc ou la tige de la plante sur laquelle se trouvent les pucerons avec de la glu, ce qui empêchera les fourmis de monter. Cependant, il est important de renouveler l’opération assez souvent, notamment suite à une forte pluie ou à du grand soleil qui assèche la glu.

  • Les coccinelles mangent-elles d'autres insectes que les pucerons, peuvent-elles être phytophages ?

    Dans la majorité des cas, les coccinelles (larves et adultes) se nourrissent essentiellement de pucerons. Cet apport de protéines est indispensable à leur croissance mais il peut varier en fonction des fluctuations des populations de pucerons. Ainsi, nombreuses sont les coccinelles qui ont recours à une nourriture alternative, d’origine végétale, surtout du pollen et du nectar, en cas de diminution de la ressource en pucerons. Mais cela ralentit leur croissance et arrête les pontes.
    Certaines coccinelles sont ainsi devenues phytophages (« végétariennes ») et même mycétophages (mangeuses de champignons) et deviennent parfois « nuisibles » à certaines plantations.

    Cependant, elles restent principalement carnivores et leurs proies sont souvent variées. Parmi les autres proies potentielles des coccinelles, il y a les thrips, les psylles, les aleurodes, les cochenilles, les larves de diptères (mouches), de guêpes, de papillons, de Coléoptères (y compris d’autres coccinelles) etc. Et toutes les espèces carnivores sont cannibales !

    À lire :

    Les coccinelles phytophages, par Remi Coutin, Insectes n°146, 2007(3)
    Insectes mycophages par Remi Coutin, Insectes n°138, 2005(3)

     

     

     

  • Pourquoi ai-je tous les ans à la même époque des coccinelles à l'intérieur de mon appartement ?

    Les coccinelles font partie des rares insectes qui passent l’hiver au stade adulte, les autres insectes le font plutôt sous forme d’œufs, de larves ou de nymphes.
    Pour passer l’hiver, elles cherchent des abris dans les fentes de rochers, dans les anfractuosités des arbres ou parfois dans les murs et il leur arrive de trouver des fentes sur les habitations (bords de fenêtres, sous les toits, etc.). Elles pénètrent aussi dans les habitations où il faut chaud, ce qui les « réveille » et les empêche d’entrer en hibernation. Malheureusement, cela les condamne car non seulement elles ne trouvent rien pour se nourrir, mais, surtout, elles vont dépenser de l’énergie en tournant en rond. L’idéal est de les remettre dehors afin qu’elles trouvent un autre abri pour hiverner, sans rien faire, ce qui est nécessaire pour qu’elles gardent de l’énergie avant leur « travail » du printemps.

  • Pourquoi les coccinelles ont-elles des points sur leur dos ?

    Les couleurs propres aux coccinelles sont le résultat de millions d’années d’évolution. On ne peut faire que des suppositions quant à la « nécessité » pour elles de se distinguer ainsi. Une hypothèse est qu’elles sont ainsi plus reconnaissables. Comme elles ont également fort mauvais goût en raison d’une substance qu’elles peuvent relâcher lorsqu’elles sont attaquées (par un oiseau par exemple), on pense que l’agresseur peut mieux associer le goût et l’apparence, et ne pas revenir vers ces insectes avec des points sur le dos.

  • Quand acheter des larves de coccinelles et comment les installe-t-on dans le jardin ?

    Pour lutter contre les pucerons sans produits chimiques, les larves de coccinelles sont un bon moyen biologique car chacune consomme environ 20 à 100 pucerons par jour… et proprement.
    Mais, pour installer des coccinelles, il faut attendre d’avoir des pucerons, sinon elles ne trouveront rien à manger et disparaîtront. L’arrivée des pucerons se situe à partir d’avril environ, à vous de surveiller vos plantes.

    On peut se procurer des larves de coccinelles auprès de certaines jardineries ou de fournisseurs spécialisés. Pour les installer dans le jardin, un petit pinceau est fourni avec les larves et vous permet, sans les blesser, de les déposer une par une sur les plantes. Un petit livret d’accompagnement vous explique tout cela dans le détail.

    À noter : les fourmis protègent les pucerons, il faut donc être certain que là où vous avez décidé d’installer les coccinelles il n’y a pas de fourmis, ou bien que vous les avez éloignées !

  • Quelle est la substance orange que les coccinelles relâchent lorsqu'on les prend en main ?

    Il s’agit de sang (hémolymphe), expulsé lors d’une « saignée réflexe », réponse à une menace, et souvent accompagné d’une immobilisation réflexe.

    Chez les coccinelles, des glandes rajoutent à ce sang une substance toxique (des alcaloïdes) afin de répugner, d’éloigner les prédateurs. Ce « sang orange » éloigne les fourmis, par exemple.
    Pour les vertébrés, le sang des coccinelles est toxique et elles ont peu de prédateurs, en dehors de certains oiseaux (mais dont ce n’est pas la proie principale).
    En revanche, à tous les stades de leur vie, elles sont chassées par de nombreux invertébrés, dont d’autres Coléoptères, des sauterelles, des guêpes, des araignées…

Colibri

  • Quel est le nom d'un insecte butineur à trompe qui vole comme un colibri et butine les fleurs sans se poser ?

    Beaucoup de questions nous parviennent à propos de cet insecte ! Malgré les apparences, il ne s’agit en effet pas d’un colibri (oiseau sud-américain) mais d’un papillon de la famille des sphinx (Sphingidés).

    Deux espèces sont assez communes jusque dans les villes et il est facile de les distinguer.
    Lorsque le papillon est plutôt petit (environ 2-3 cm) avec les « fesses » blanches et noires et un peu de marron-jaune sur les ailes arrière, c’est le Moro-Sphinx (nom scientifique : Macroglossum stellatarum). Il est considéré comme un « papillon de nuit » pourtant il vole et butine le jour, il est donc fréquent de le rencontrer dans les jardins.

    En revanche, s’il est tard dans la journée (au crépuscule), que le papillon est assez gros (environ 5 cm) et sombre, alors il s’agit certainement du Sphinx du Liseron (Agrius convolvuli).

    Ces papillons ont la particularité de pratiquer le vol stationnaire, comme les colibris, et d’utiliser à distance une trompe immense afin d’aspirer le nectar au fond des fleurs.

    À propos des Moro-sphinx victimes de certaines fleurs, lire : Fleurs cruelles par Bruno Didier, Insectes n°148, 2008(1)

    À lire : La Hulotte, n°86, premier semestre 2005 : « Le Sphinx Colibri »

Collections d'insectes

  • Comment appelle-t-on un collectionneur de papillons ?

    Les papillons portant le nom scientifique de Lépidoptères (= ailes avec des écailles), les collectionneurs de papillons peuvent s’appeler des « lépidoptéristes ».

    Cependant, les lépidoptéristes sont surtout des scientifiques qui travaillent sur les papillons et qui ne les collectionnent pas uniquement ou qui ne les collectionnent pas du tout. Et les scientifiques qui travaillent sur les insectes en général sont appelés des entomologistes. Aussi, ces termes peuvent être utilisés indifféremment.

    Si on ne fait que collectionner les papillons pour l’esthétique ou la curiosité sans jamais se servir de ses récoltes pour faire avancer la science, alors les termes « papilloniste », « lepidoptérophile » ou « lepidoptéromane » semblent mieux correspondre.

  • Peut-on conserver des insectes morts dans de l'alcool éthylique à 90° ?

    Oui, cela les conservera.
    Cependant, la règle est de diluer de l’alcool à 70° avec de l’eau bien qu’il faille mieux réserver ce mode de conservation aux insectes aquatiques (larves en particulier) qui du fait de leur très faible chitinisation (carapace très fine) ne se conservent pas à sec.

    Pour la plupart des insectes, les conserver secs et épinglés dans une boîte étanche (type carton entomologique) est le moyen idéal pour les observer et les présenter.

Collemboles

  • De quoi se nourrissent les collemboles ?

    Les collemboles sont de minuscules arthropodes munis de 6 pattes et jamais d’ailes. Longtemps classés parmi les insectes on les rattache aujourd’hui à un autre groupe, les « Hexapodes entognathes ».
    Les collemboles sont souvent très nombreux en particulier dans le sol des forêts où l’on en trouve jusqu’à 300 000 par mètre carré. D’autres vivent dans les grottes, sur les plages ou encore sur la surface de l’eau.
    Les régimes alimentaires sont variés selon les espèces, mais consistent surtout en végétaux ou débris de végétaux.
    Ces animaux sont particulièrement utiles pour la vie du sol car ils particpent à la fragmentation et au recyclage des végétaux morts.

    À lire : Dans l’intimité des Collemboles Insectes n°174, 2014(3)

Coléoptères

  • J'aimerais des informations sur un étrange Coléoptère du nom de Platyrrhinus resinosus ?

    Platyrrhinus resinosus (c’est son nom scientifique, il n’a pas de nom commun) est un Coléoptère de la petite famille des Anthribidae, ou Anthribidés. Ces insectes ressemblent un peu aux charançons avec leur rostre court et se trouvent généralement dans le bois mort et décomposé. En fonction des espèces, les larves ont ou non des pattes, elles sont xylophages (mangeuses de bois) et creusent des galeries sinueuses dans le bois mort ou malade et attaqué par des champignons dont elles se nourrissent aussi. Certaines espèces, mais pas celle qui nous intéresse ici, sont prédatrices et vivent sur le bouclier des cochenilles Lécanines.
    Platyrrhinus resinosus mesure de 8 à 12 mm et se rencontre en forêt dans les vieux hêtres attaqués par le champignon Ustulina vulgaris et dans le frêne attaqué par un autre champignon, Daldinia concentrica. Cet insecte est présent dans toute la France, mais il semble peu commun.

  • Où voir des Lucanes dans le Var ?

    Partout dans le Var, dès lors qu’il y a des chênes assez âgés. Attention, dans ce département, on trouve aussi l’espèce Lucanus tetraodon, sous espèce provincialis qui se distingue de Lucanus cervus par la forme du pronotum et des mandibules.
    PZ

  • Que sont les Ophones ?

    Les Ophones sont des petits Coléoptères de la famille des Carabes et de la sous-famille des Harpalinés. Ils tiennent leur nom de leur nom de genre latin qui est Ophonus. Ces petits insectes sont assez nombreux dans les prairies sèches en été où ils se nourrissent surtout de graines, notamment celles des ombellifères comme la carotte ou le fenouil sauvages, sur lesquels on les trouve. Il en existe plusieurs espèces différentes, mais elles sont difficiles à identifier.

Communication

  • Comment les insectes communiquent-ils entre eux ?

    Il y a différentes méthodes de communication chez les insectes. La plus répandue est la communication par des « odeurs » (des phéromones) qui sont captées par les antennes (odorat). Les papillons de nuit mâles arrivent à retrouver la femelle qui les émet en parcourant la piste odorante sur des kilomètres. Les odeurs sont parfois volatiles, mais peuvent aussi être déposées sur un support et être détectées, toujours avec les antennes, au toucher.

    Il y a aussi le toucher direct d’antenne à antenne, comme chez les insectes sociaux (fourmis, guêpes, Abeille domestique…).

    Il y a également les sons qui servent à communiquer chez de nombreux insectes, y compris des mouches ! Les plus célèbres insectes communiquant grâce à des sons sont les cigales, les criquets, les grillons ou les sauterelles. Mais beaucoup d’autres les utilisent.

    Il y a aussi la communication visuelle, grâce à leurs couleurs ou à leurs mouvements comme ces mouches mâles qui tournent dans le même sens sous les lampes afin que les femelles les repèrent…

    Mais la communication chez les insectes est un vaste sujet qu’il est difficile de résumer ici….

Courtilière (ou taupe-grillon)

  • Comment se débarrasser de la courtilière (ou taupe-grillon) ?

    La courtilière est un insecte qui appartient au groupe des Orthoptères (sauterelles, criquets et grillons). Elle est aussi appelée Taupe-grillon car ses pattes avant fouisseuses lui donne l’aspect d’une véritable taupe ! D’ailleurs, comme une taupe, la courtilière creuse le sol et vit dans des galeries.
    C’est un des insectes qui possèdent le plus de noms en France, où il est nommé dans presque toutes les langues régionales.

    Sa mauvaise réputation vient de ce qu’il lui arrive, dans les jardins, de grignoter les racines ou de les abîmer lorsqu’elle creuse sa galerie. C’est pourtant un insecte omnivore, souvent très efficace pour dévorer les larves d’autres insectes comme celles des cigales, qu’il affectionne.

    Afin de limiter les dégâts que peuvent occasionner ces insectes et sans avoir à les détruire, on peut planter de la rue (Ruta officinalis) ou des fritillaires dont elles n’aiment pas l’odeur. Le marc de café serait également répulsif. Enfin veillez à ne pas implanter votre composteur trop près du potager car elles affectionnent cet endroit !

Cousins

  • Quels sont ces énormes diptères, des sortes de moustiques géants ?

    D’après cette brève description, il s’agit probablement du Cousin ou Tipule. Vérifiez-le sur Internet en cherchant dans un moteur de recherche à l’aide de ces mots.
    Parmi les Diptères (mouches et moustiques), les cousins (famille des Tipulidés) sont de grands (pas tous) insectes dont les larves vivent dans le sol où elles sont d’excellentes recycleuses de feuilles mortes. Certaines espèces ont des larves aquatiques. Les adultes ne piquent en aucun cas, mais se nourrissent de différents liquides : sève, nectar…

Crachat de coucou

  • Qu'est-ce que le « le crachat de coucou », est-il nuisible pour les plantes ?

    Le crachat de coucou se présente comme un amas de mousse ou d’écume engluant une tige, une feuille, etc. Il abrite la larve des Cercopes qui sont de petits insectes proches des Cicadelles et des Cigales (Ordre des Homoptères). Ce sont les larves elles-mêmes qui produisent ce mucus dans lequel elles se cachent des prédateurs. En cherchant à l’intérieur on découvre ces petites larves inoffensives.
    Il est vrai que les Cercopes sucent la sève des plantes, mais ils ne sont absolument pas dangereux, ni dévastateurs, ne font aucun dégât. Il n’y a donc pas de raison de lutter contre ces insectes…

Criquets

  • Combien y a-t-il d'espèces de criquets en France ?

    Avec les sauterelles, et les grillons, les criquets appartiennent au groupe des Orthoptères qui compte environ 220 espèces en France. Parmi elles, il y a environ 100 espèces de criquets.

  • Comment chante le criquet ?

    La stridulation des criquets (principalement les mâles) est produite par le frottement des fémurs des pattes postérieures sur les ailes postérieures. Les fémurs sont en effet équipés d’une sorte de râpe, de denticulation, qui, lorsque les pattes sont déplacées de haut en bas, frotte sur les ailes postérieures (ou tegmina, ou élytres) pourvues d’une nervure saillante, produisant le son bien connu.

    Comme chez d’autres Orthoptères (grillons, sauterelles et criquets), mais surtout chez les criquets, les femelles stridulent également. Leur son est plus faible et il sert en particulier à accepter les avances des mâles avant l’accouplement.

    Pour en savoir plus Stridulations

  • Comment savoir si une sauterelle ou un criquet est un mâle ou une femelle ?

    Les sauterelles femelles ont une espèce de « sabre » à l’arrière du corps. Il s’agit d’un organe qui leur sert à pondre (appelé tarière ou oviscapte).

    En revanche, chez les criquets, la différence est difficile à faire à l’œil nu car l’oviscapte est très petit. En regardant bien, les femelles ont une petite ouverture au bout de l’abdomen tandis que chez les mâles il se termine par un petit mamelon.

  • De quelle espèce est le criquet qui ravage l'Afrique centrale par nuées ?

    Il y a plusieurs espèces qui se rassemblent parfois en groupes immenses et qui, lorsqu’elles s’abattent sur des plantations deviennent « nuisibles ». Elles ont des exigences écologiques différentes ; voici les principales :

    • LE CRIQUET PÉLERIN (Schistocerca gregaria)
      Ce criquet est très largement répandu dans le Monde. En période d’invasion ses essaims peuvent atteindre le sud de l’Europe, l’Afrique au nord de l’équateur et la péninsule Arabique et Indo-Pakistanaise.
    • LE CRIQUET MIGRATEUR (Locusta migratoria)
      Le Criquet migrateur est très largement répandu en Afrique, au sud du Sahara, dans la péninsule Arabique et Indo-Pakistanaise, en Europe et sur le pourtour méditerranéen, en Asie orientale et en Australie.
    • LE CRIQUET NOMADE ou CRIQUET ROUGE (Nomadacris septemfasciata)
      Il est de grande taille et vit au sud du Sahara, principalement en Afrique australe où les populations grégaires ont été localisées en Zambie, en Tanzanie, au Malawi, mais aussi à Madagascar et dans l’île de la Réunion. Au Sahel, l’espèce est plus accessoirement rencontrée aux îles du Cap-Vert, dans le delta central du Niger au Mali, autour du lac Tchad.
    • LES CRIQUETS ARBORICOLES (Anacridium spp)
      Plutôt africains, ces criquets sont au nombre d’une douzaine d’espèces et se rassemblent dans les arbres, d’où leur nom.
  • Pourquoi les criquets chantent-ils ?

    Le « chant » (la stridulation) des criquets et des autres insectes chanteurs est essentiellement le fait des mâles. Le chant a deux justifications essentielles : la première est de pouvoir attirer la femelle en vue de l’accouplement (stridulation pas trop forte) ; la deuxième est de pouvoir marquer son territoire pour éloigner les autres mâles (stridulation forte). Chez les criquets en particulier, la femelle peut également striduler (chanter), mais elle le fait plus faiblement, afin de montrer son consentement au moment de l’accouplement.

    Pour en savoir plus : Stridulations

  • Quelles sont les ressemblances et les différences entre les criquets et les sauterelles ?

    Tout comme les grillons, les criquets et les sauterelles font partie du groupe des Orthoptères.
    Ils sont donc très proches et ont plusieurs traits en commun :

    Parmi les différences importantes : les criquets sont « végétariens » et ont des antennes courtes (moins longues que le corps) alors que les sauterelles sont plutôt omnivores et prédatrices et leurs antennes sont très longues (au moins aussi longues que le corps).

    • des ailes très droites
    • des pattes arrière adaptées au saut avec un gros fémur (ou « cuisse »)
    • une paire d’ailes appelées « élytres » qui est plus coriace et qui sert à protéger l’autre paire
    • une bouche de type « broyeuse »
    • des antennes filiformes (en forme de fil).
  • Quels sont les criquets migrateurs ?

    Le terme « criquet migrateur » est assez vague et il est souvent utilisé pour désigner tous les criquets susceptibles de former des essaims (masses de criquets compactes) souvent de grande étendue (certains couvrent plusieurs dizaines de km2) et pouvant migrer sur des centaines ou des milliers de kilomètres.

    Cependant, pour être précis, les scientifiques appellent ces criquets qui forment des essaims des « locustes » et ceux qui n’en forment pas des « sauteriaux » (bien que certains de ces derniers puissent tout de même migrer et pulluler de manière importante). De plus, les locustes présentent un phénomène dit de « transformation phasaire », c’est-à-dire qu’ils peuvent avoir des phases solitaires (ils vivent seuls) ou des phases grégaires (ils vivent en groupes). Ce phénomène dépend du nombre de criquets dans une même population.

    Voici donc la liste des « vrais » criquets migrateurs, les « locustes », avec leur nom français s’ils en ont un et leur nom scientifique :

    – Le Criquet arboricole Anacridium melanorhodon
    – un autre criquet arboricole : Anacridium wernerellum
    – Le Criquet italien Calliptamus italicus
    – Le Criquet australien Chortoicetes terminifera
    – Le Criquet marocain Dociostaurus maroccanus
    – Le Criquet migrateur Locusta migratoria
    Locustana pardalina
    Melanoplus spretus
    – Le Criquet nomade Nomadacris septemfasciata
    Patanga succinta
    Schistocerca americana americana
    Schistocerca americana paranensis
    – Le Criquet pèlerin Schistocerca gregaria.

    Parmi toutes ces espèces, certaines ont une capacité de migration plus développée que d’autres. Le Criquet pèlerin est sans doute celui qui est le plus « migrateur ». Ses essaims peuvent parcourir des milliers de kilomètres et, en 1988, de nombreux essaims issus d’Afrique ont même traversé l’Océan Atlantique et sont arrivés dans des îles des Caraïbes ainsi que sur les côtes nord de l’Amérique du Sud !

Cuisines

  • Notre cuisine est envahie de sortes d'asticots qui se transforment en de minuscules papillons, que faire ?

    Si ce sont bien de minuscules papillons qui apparaissent, c’est qu’il s’agit de petits envahisseurs des denrées alimentaires. En effet, il existe quelques espèces de minuscules papillons de nuit dont les chenilles (et non les asticots qui sont les larves des mouches) mangent les farines, les graines, les pâtes, les fruits secs, le chocolat, les noix, les amandes ou encore les noisettes.

    En cherchant dans ces aliments, vous devriez trouver des amas entourés de fils de soie que les chenilles sécrètent en permanence, plus leurs crottes qui rendent les aliments grisâtres et dont l’odeur est assez désagréable. Lorsqu’elles doivent se transformer en adulte (papillon), les chenilles cherchent un abri pour faire leur chrysalide dans un cocon. C’est à ce moment qu’elles sont visibles sur vos murs et au plafond. Le papillon apparaît au bout de 2 à 3 semaines et les femelles fécondées cherchent à pondre jusqu’à 300 œufs (!) dans les aliments. Tout le cycle est réalisé en 3 mois environ à 18°C et en 21 jours à 30°C.

    Ces petits papillons s’appellent des pyrales (Pyrale de la farine, Pyrale du cacao, Pyrale des fruits secs, etc.). Il y en a d’autres, des teignes, qui s’attaquent aux bouchons de liège, aux semences ou aux textiles, mais elles sont moins fréquentes dans les cuisines. Et dans les placard à vêtements il y a les mites dont les chenilles mangent la laine de vos pulls.

    Alors que faire ? Il faut vérifier toutes vos denrées, les passer au tamis si nécessaire pour vérifier qu’il n’y a pas des chenilles qui se régalent au fond d’une boîte. Ensuite, soit vous jetez ce qui semble suspect ou bien vous le placez dans un congélateur (- 20°C) pendant 2 jours, ce qui tuera les habitants, qu’il s’agisse des œufs comme des chenilles. Vous pouvez également capturer et supprimer les adultes avant qu’ils ne pondent…

    Ensuite, pour être plus tranquille, placez tous vos aliments dans des boîtes étanches car les emballages d’origine en carton ou en plastique présentent souvent des petits trous au travers desquels les adultes arrivent à pondre.

    Alors rassurez-vous, si vous faites tout cela avec méthode, votre cuisine ne sera plus visitée par ces petits envahisseurs du soir…

    Pour en savoir plus : Les insectes des denrées
    et une histoire de la Belle Époque : Les vers du biscuit de troupe

     

D

Doryphores

  • Comment les doryphores se propagent-ils entre les champs de pommes de terre ?

    Le Doryphore (Coléoptère de la famille des Chrysomèles) a été introduit d’Amérique en 1922 près de Bordeaux et on le trouve aujourd’hui jusqu’en Russie et même en Iran !
    Une des raisons d’une telle extension est que le Doryphore sait parfaitement utiliser la météo pour effectuer de longs vols de migration grâce aux vents ! Il est également capable de pondre énormément (environ 800 œufs), de manger de nombreuses plantes de la famille des pommes de terre (Solanacées), de se reproduire deux fois par an et de bien résister au froid et à la sécheresse en s’enterrant…
    Ses stratégies sont complexes car il utilise ses capacités à affronter l’hiver et ses aptitudes à la migration pour disperser sa progéniture à la fois dans l’espace et dans le temps, ce qui rend très faible le risque de ne pas pouvoir se reproduire. Il y a d’ailleurs peu d’insectes, même des cousins du Doryphore, capables de faire la même chose !

    Mais si le Doryphore était très commun en France pendant la deuxième guerre mondiale, on ne peut plus en dire autant aujourd’hui et il devient rare de le rencontrer. C’est presque dommage, car c’est un très bel insecte, rayé de noir et de jaune !

    À lire : Le Doryphore, un grand conquérant fatigué ? par Alain Fraval, Insectes n°120, 2001(1)

Dytique

  • Comment le dytique fait-il pour se procurer sa nourriture ?

    Le Dytique se nourrit de proies qu’il poursuit à la nage : ses pattes et la forme de son corps lui permettent de nager très vite sous l’eau pour les rattraper ! Les dytiques sont de redoutables prédateurs et leurs larves sont même encore plus efficaces pour capturer des proies avec leurs grandes mandibules pointues, mais plutôt à l’affût qu’à la nage…

    À lire : Le Dytique premières observations par Florian Réveillion, Insectes n°140, 2006(1)

Déserts

  • Y a-t-il des insectes qui vivent dans le désert ?

    Oui, il y a bien des insectes dans le désert… Comme presque partout. Voici des informations sur ces insectes qui vivent dans des milieux extrêmes et qui s’adaptent de façon remarquable pour y survivre. 
    Commençons par les déserts chauds, comme le Sahara. Pas d’eau (en apparence), une température insupportable (le jour), pas de végétation digne de ce nom. Dans les pires endroits, les seuls insectes sont ceux qui vivent des excréments des animaux et des gens de passage : scarabées, mouches… Ils restent d’ailleurs la plupart du temps cachés sous la surface du sol, où il fait tiède, mais pas trop chaud.
    À y regarder de plus près, le désert abrite de nombreux endroits différents et, de temps en temps, par ci, par là, il pleut, des oueds arrivent à couler et des mares se forment même. Alors des plantes poussent, fleurissent, font des graines et toute une faune en profite, vite, avant de s’engourdir en attendant des jours meilleurs (toujours sous terre, souvent sous forme d’œufs, plus résistants, ou en amassant des réserves comme les fourmis moissonneuses) ou d’émigrer (comme les criquets). Dans cette faune, n’oublions pas ceux qui se nourrissent des cadavres des herbivores !
    Ce qui est très intéressant chez les insectes du désert, ce sont leurs « adaptations », les moyens qu’ils ont de survivre dans un milieu en apparence très hostile. S’enfouir a été déjà évoqué. Le procédé est favorisé par la petite taille. Certains insectes ont des mécanismes pour capturer l’humidité de l’air, sous les élytres, c’est le cas de gros coléoptères de la famille des Ténébrions, les Pimélies. D’autres, également des Ténébrions (genre Onymacris), vivent dans le désert du Namib et se placent en haut des dunes, face au vents marins, et attendent que l’eau des brouillards matinaux se condense sur leur corps, placé en position du poirier (!), et récoltent dans leurs mandibules les gouttelettes d’eau qui ruissellent le long de leurs élytres !
    Des Ténébrions encore, du genre Lepidochora, ont un corps aplati et restent sous le sable pendant la journée. Le soir, lorsque le vent se lève et déplace les débris organiques, cet insecte sort de sa retraite et les attrapent avant de rentrer dans son tunnel pour les manger !
    D’autres encore, qui se déplacent (en courant !) le jour, sont juchés sur de longues pattes (ils se brûlent moins !). Comme les Coléoptères Carabes des genres Anthia et Graphopterus. Tous ces insectes supportent assez bien l’alternance de périodes avec et sans nourriture.
    Malgré le soleil, très peu sont cependant de couleur claire… C’est le cas du Coléoptère Adesmia metallica du Sahara qui est en apparence tout noir, mais il supporte des variations de températures de –5 à 55 degrés grâce à des petites taches blanches disposées sur sa carapace afin de réfléchir la lumière du soleil.

    Les Coléoptères sont souvent bien représentés parmi les insectes des milieux extrêmes, mais il n’y a pas qu’eux. Des petites Mantes (les Eremiaphila) qui, contrairement à la Mante religieuse de nos régions qui bouge peu, sont extrêmement rapides et courent à toute vitesse derrière leurs proies, souvent des fourmis. Elles sont de couleur jaunâtre et supportent des températures de 60 degrés au sol et de 40 degrés à l’ombre !

    Et dans les déserts froids comme ceux de la côte péruvienne ? Les insectes y sont très rares. Il n’y a rien, jamais, à part du guano d’oiseaux de mer, le long de la côte…

    AF & FL

Développements

  • Quelle est la différence entre hémimétaboles, hétérométaboles et holométaboles ?

    Pour ceux qui ne connaissent pas ces termes, il s’agit des types de développement post-embryonnaire chez les insectes, c’est-à-dire leur façon de grandir de la larve à l’adulte. Voici la description et les termes les plus actuels au sujet de ces développements :

    HÉTÉROMÉTABOLES
    Insectes dont les larves sont identiques ou presque aux adultes. Il n’y a pas de métamorphose complète du corps. En général les larves mènent la même vie que les adultes et mangent la même chose, seulement elles n’ont pas d’ailes et ne sont pas sexuellement matures. C’est le cas des blattes, des criquets, des phasmes, des punaises, etc.

    HÉMIMÉTABOLES
    C’est une variante du développement précédent. Les larves sont assez différentes et ne mènent pas la même vie que les adultes. C’est le cas des libellules ou des éphémères dont les larves sont aquatiques alors que les adultes mènent une vie aérienne.

    HOLOMÉTABOLES
    C’est le cas des insectes les plus « évolués », les plus récents en terme d’évolution. Dans ce cas la larve ne ressemble pas aux adultes et passe par une métamorphose complète au cours d’un stade immobile : la nymphe. Ce développement concerne les papillons, les mouches-moustiques (Diptères), les fourmis-guêpes-abeilles-bourdons (Hyménoptères), les Coléoptères (coccinelles, scarabées…) ou encore les Neuroptères.

    Ce dernier développement semble être très efficace pour survivre (larves et adultes occupant des niches écologiques différentes, arrêt du développement lors du stade nymphal immobile,…) car 80 % des insectes ont ce type de développement.

    Pour simplifier, on parle parfois de développement direct (la larve ressemble aux adultes) et de développement indirect (la larve ne ressemble pas aux adultes).

     

E

Elevages d'insectes

  • Comment appelle-t-on l'élevage des insectes ?

    Il n’y a pas de nom véritablement utilisé pour l’élevage des insectes. Les élevages qui ont « mérité » un nom sont tous des élevages de rapport, c’est-à-dire liés à l’agriculture. Chez les insectes, il s’agit de l’élevage des insectes producteurs de soie (principalement le Ver à soie) qui se nomme la sériciculture et bien sûr l’élevage des abeilles ou apiculture. Sur ce modèle, l’élevage des insectes pourrait s’appeler l’entomoculture.

  • Comment faire la différence entre les œufs et les crottes de phasmes ?

    Les œufs de phasmes ont en général une forme régulière et lisse, contrairement aux « crottes » dont la surface est très irrégulière. Pour une espèce donnée, la taille des œufs est généralement la même que celles des crottes, mais la couleur est différente.

    Sans connaître l’espèce que vous élevez, nous ne pouvons que vous recommander :

    • de vous assurer que vos insectes sont bien adultes,
    • que vous disposez bien de femelles dans votre élevage,
    • que la biologie de l’espèce élevée vous permet effectivement d’attendre des œufs sur le sol et non enfouis dans le sol ou collés sur le décors,
    • que vos femelles sont suffisamment vieilles pour être en âge de pondre (en général, 4 semaines en moyenne).

    Si vos doutes persistent, sachez qu’il n’est pas nécessaire de séparer les œufs des crottes pour obtenir leur éclosion. Conservez l’ensemble des dépôts récoltés sur le sol dans une boîte ventilée, humectez et brassez régulièrement jusqu’à l’éclosion des premiers œufs.

    HG

  • Comment la chrysalide des papillons respire-t-elle dans son cocon ?

    C’est très simple car les cocons de papillons ne sont absolument pas étanches à l’air ! Au contraire, un peu à la manière d’un tissu, les cocons permettent une bonne aération et donc une bonne respiration. Heureusement, car si l’humidité ne pouvait pas s’échapper, la chrysalide pourrait être attaquée par des champignons (moisissures).

  • Comment puis-je limiter la reproduction de mes phasmes qui sont bientôt trop nombreux dans leur vivarium ?

    Parfois les éleveurs sont en effet confrontés à des pullulations sans savoir comment réguler les populations.
    Deux solutions « douces » s’offent à eux :

    • ré-expédier leurs excédents à notre service élevage, après nous en avoir fait la proposition, pour que l’on vous explique la procédure,
    • réguler les naissances en détruisant simplement les pontes (congélation, incinération…).

    Rappelons que, par souci et respect de notre environnement naturel, on ne doit JAMAIS relâcher dans la nature les excédents d’élevage d’espèces non indigènes.

    HG

  • En bêchant, j'ai trouvé des chrysalides. Je voudrais les garder pour identifier les adultes : comment faire ?

    En règle générale, pour réussir un élevage, il convient de reproduire des conditions dans lesquelles l’insecte que l’on souhaite élever a été trouvé. En ce qui concerne les chrysalides terricoles (qui se mettent dans la terre), il est évident que les logettes souterraines dans lesquelles elles se trouvent sont détruites lors de la récolte et absolument impossible à reproduire en captivité. Aussi, il suffit simplement de placer les chrysalides à la surface du terreau humide dans lequel on aura préalablement ménagé des logettes de la dimension des chrysalides, en tassant avec un doigt.
    N’oubliez pas aussi que le papillon a besoin d’un support pour déplier convenablement ses ailes lors de leur éclosion. Une enceinte grillagée convient très bien à cet effet.

    IMPORTANT : l’élevage d’insectes européens ne peut se faire qu’à température extérieure car ils ont besoin de l’hiver pour se métamorphoser. S’il sortaient chez vous de leur chrysalide, ils ne trouverait pas de nourriture ni de partenaire sexuel.

    HG

  • Est-ce que le phasme Heteropteryx a des activités nocturnes importantes, mange-t-il beaucoup et quelle ronce ?

    L’activité de prise alimentaire des phasmes est essentiellement nocturne, sauf pour les espèces réputées toxiques qui n’ont finalement pas à se cacher des prédateurs, ce qui n’est pas le cas de l’espèce que vous élevez.
    Le Phasme dilaté, Heteropteryx dilatata, est très polyphage (il mange de nombreuses plantes), mais les ronces que vous trouvez partout (il n’y a qu’une seule espèce) conviennent tout a fait pour l’élevage en toutes saisons.
    Pensez à collecter vos ronces dans des endroits exempts de pesticides et de pollution, évitez les bords de champs pendant les traitements agricoles, ainsi que les bords de routes toute l’année.
    Les ronces de sous-bois sont idéales : elles font de grandes feuilles et des tiges qui ne portent pas de grosses épines.
    Songez aussi au fait qu’au moment des mues, les insectes s’immobilisent au moins 48h et ne s’alimentent plus : votre élevage est peut-être dans ce cas !

     

     

     

  • Est-ce que les Heteropteryx dilatata et les Cuniculina imbriga peuvent pondre des œufs en l'absence de mâle ?

    Les femelles du Phasme dilaté (Heteropteryx dilatata) et du Phasme du Vietnam (Cuniculina imbriga) peuvent en effet pondre des œufs sans qu’il y ait eu d’accouplement avec des mâles. Cependant, la fertilité de ces œufs sera très faible et ceux qui écloront ne donneront que des femelles (on parle de reproduction par parthénogenèse).
    D’autres espèces de phasmes arrivent à se reproduire en l’absence totale de mâle comme, par exemple, le Phasme Morose (Carausius morosus) ou le phasme Sypiloidea sypilus pour lesquels tous les œufs pondus par les femelles éclosent et donnent des femelles !

    HG

     

  • Est-ce que les insectes peuvent être apprivoisés ?

    Non, aucun insecte ne peut être « apprivoisé » car ce terme s’utilise lorsque l’on peut dresser un animal et le rendre domestique, c’est-à-dire qu’il perd un peu ses instincts sauvages. Mais aucun insecte ne peut perdre ses instincts sauvages, même l’Abeille domestique que l’on élève pour son miel : elle est simplement placée dans une ruche mais elle vit sa vie comme si elle était dans la nature…

    Autrefois, il y avait de célèbres numéros de puces savantes : un « dresseur » faisait croire qu’il avait apprivoisé des puces et qu’il les faisait sauter au-dessus de quelques obstacles. En réalité il n’y avait pas de puces, mais le « montreur de puces » faisait très bien croire qu’il posait des puces sur une table (mais les spectateurs étaient trop loin pour voir quoi que ce soit) et ensuite il faisait semblant de les suivre du regard au-dessus des obstacles… Il faisait tout cela si bien, un peu comme un magicien, que les gens y croyaient !

    En revanche, il est tout à fait possible d’élever des insectes et vous trouverez plein d’exemples sous notre rubrique : Les élevages d’insectes.

  • Est-il obligatoire d'avoir un Certificat de capacité pour élever des phasmes ?

    Si vous souhaitez élever ces insectes chez vous ou en classe, par exemple, le Certificat de capacité n’est pas nécessaire car ces lieux ne sont pas ouverts à tous les publics.
    En revanche, il est nécessaire si vous souhaitez présenter des insectes dans un lieu ouvert au public. Dans ce cas, au même titre que pour un tigre ou un lion, il s’agit de présentation d’animaux « sauvages » et vous êtes censé connaître, entre autres, les risques (maladies, morsures…), les conditions d’élevages strictes et la pédagogie liés à ces animaux. Dans ce cas, il est nécessaire d’avoir un Certificat de Capacité délivré par le ministère de l’Environnement au travers de la Direction des services vétérinaires (DSV) de votre préfecture.

  • La lumière fait-elle grandir les phasmes ?

    Les phasmes ont généralement une activité d’alimentation nocturne. La lumière excessive irait donc plutôt dans le sens d’une réduction de l’alimentation et donc de la croissance. L’alternance jour/nuit est très importante pour l’élevage afin que le comportement des insectes ne soit pas perturbé. 10 à 14 heures de nuit par 24 heures conviennent tout à fait à ces insectes.

    HG

  • Les chenilles de bombyx éri élevées sur troène peuvent-elles changer de nourriture lors de leur croissance ?

    En règle général, les chenilles sont relativement polyphages (c’est-à-dire qu’elles mangent différents végétaux) à leur naissance, et s’adaptent sans trop de mal aux différents végétaux qu’elles sont connues consommer. Plus la chenille est jeune, plus elle changera facilement de plante alimentaire.
    Après quelque temps, elles sont beaucoup moins aptes à changer de nourriture, ayant spécialisé leur système digestif à l’aliment qu’elles consomment depuis leur naissance.
    Cependant, avec beaucoup de patience, on peut encore les faire changer de plante alimentaire, mais il faut absolument continuer à leur proposer du feuillage de l’ancienne plante, de sorte que le changement ne soit pas trop brutal ou que, si elles refusent le nouveau feuillage, elles puissent encore s’alimenter avec l’ancien.
    Ceci est valable aussi pour le Bombyx éri (Philosamia ricini) que l’on peut commencer à élever sur troène puis sur laurier palme (l’inverse est plus facile !). Le lilas posera davantage de problèmes.

    HG

  • Les enfants ont trouvé des chenilles dans la cour de l'école, comment les garder et avoir un papillon ?

    À cette période de l’année (octobre), la plupart des chenilles se transforment en chrysalides (qui se trouvent parfois dans un cocon) afin de passer l’hiver. Aussi elles n’ont pas besoin de grand chose excepté un peu d’humidité, comme de la terre humide au fond du vivarium, par exemple.

    Cependant, les insectes européens doivent s’élever à température extérieure. En effet, si vous laissez les cocons à l’intérieur, la chaleur risque d’accélérer le développement et les adultes sortiront plus tôt que prévu, en décembre ou en janvier par exemple. Vous ne pourrez donc pas les relâcher car ils mourront de froid et de faim, faute de fleurs. Aussi, laissez le vivarium à l’extérieur, à l’abri du vent, de la pluie, du soleil et des prédateurs (oiseaux, musaraignes…). Vous devriez voir les adultes sortir au printemps et il sera alors préférable de les relâcher car ils se nourrissent du nectar des fleurs, qui n’est pas facile à leur procurer en captivité.

    Cependant, nous vous conseillons vivement d’élever des insectes « faits » pour cela, qui n’hivernent pas et que vous pouvez donc élever en intérieur toute l’année pour le plus grand plaisir des enfants. De plus, vous découvrirez tout le cycle de l’œuf aux adultes. Quelques exemples d’élevages faciles

  • Neuf questions sur les chenilles du Bombyx Éri !

    Neuf questions importantes à propos de ce papillon très facile à élever et qui a beaucoup de succès dans les écoles.

    1. Combien ont-elles d’yeux ?
    Beaucoup de larves d’insectes n’ont pas de « vrais » yeux, les yeux composés des adultes. Les chenilles ont simplement des ocelles (ou stemmates) qui sont des yeux très simples qui leur permettent surtout de distinguer l’ombre et la lumière. C’est utile pour trouver une cachette durant le jour et aussi pour repérer à courte distance une branche de la plante nourricière. Leur nombre varie en fonction des espèces et chez le Bombyx Éri il y en a 6 de chaque côté, donc 12 au total. Ces minuscules ocelles sont visibles avec une loupe d’un fort grossissement.

    2. Combien de mandibules et de maxillaires ont-elles ?
    La bouche des insectes est composée de nombreuses pièces buccales qui ont toujours les mêmes éléments plus ou moins présents ou importants. Ainsi chez les chenilles les 2 mandibules sont très importantes et servent à découper les feuilles. Ensuite elles ont 2 maxilles et 2 palpes maxillaires (et non des « maxillaires ») ainsi que d’autres éléments plus petits car la bouche des insectes est assez complexe.

    3. Qu’est ce que la poudre blanche qu’on a sur les doigts quand on les touche ?
    C’est une espèce de cire que la larve sécrète avec sa peau afin de se protéger de l’eau (pluie…). On parle de cire hydrophobe.

    4. Est-ce qu’elles muent 5 fois ?
    Non car il n’y a que 5 stades larvaires, donc 4 mues intermédiaires.

    5. Quelle quantité de feuilles mangent-elles ?
    Cela dépend beaucoup de leur âge, mais c’est vrai qu’une grande chenille de stade 5 mange énormément…

    6. Avez-vous un dessin de la bouche de ses différentes parties ?
    Voir sur nos pages d’entomologie et d’écologie aux liens suivants :
    http://www.inra.fr/opie-insectes/illustr/gp-bucca.htm
    http://www.inra.fr/Internet/Produits/HYPPZ/ZGLOSS/3g—262.htm

    7. D’où viennent-elles ?
    Elles sont originaires d’Inde, mais l’espèce n’existe pas dans la nature car elle est issue d’une « domestication » commencée il y a près de 2000 ans…

    8. Résistent-elles au froid ?
    Pas trop car elles sont originaires d’un pays chaud, aussi, en dessous de 18 degrés, elles commencent à ralentir fortement leur développement. L’élevage peut cependant résister à des températures descendant jusqu’à 7-8°C, à condition que cela ne dure pas trop longtemps (nuits fraîches et journées à température supérieure à 20°C).

    9. Comment se défendent-elles ou se protègent-elles ?
    Sa couleur verdâtre la camoufle un peu et surtout ses « pics » qui ornent son corps sont faits pour que les prédateurs n’aient pas envie de la manger par peur de se piquer. Mais c’est juste une sorte de « déguisement » car vous pouvez la toucher et constater que cela ne pique pas.

    Pour en savoir plus sur cet élevage : Exemple d’un élevage facile : les papillons

  • Pour le Phasme morose, combien de temps mettent les œufs pour éclore ?

    Chez le Phasme morose (Carausius morosus), les œufs éclosent après environ 2 ou 3 mois d’incubation, parfois un peu plus. Il faut être un peu patient !

  • Pourquoi les femelles du Phasme dilaté ont-elles des petites ailes et les mâles des grandes ?

    Les femelles, qui ont en charge la fabrication des œufs (ou des petits), sont plus grosses car elles doivent accumuler des réserves puis leurs oeufs dans leur « ventre ». Plus on pond d’œofs plus il est difficile de se déplacer… Ainsi, chez ce grand phasme, les femelles ne volent plus mais pondent beaucoup d’œufs, contrairement à d’autres phasmes dont les femelles volent, mais qui pondent peu d’œufs.
    Chez le Phasme dilaté, les mâles sont toujours très mobiles (donc avec des ailes) car c’est eux qui doivent se déplacer pour trouver les femelles et s’accoupler.
    C’est la sélection naturelle qui fait qu’un schéma de reproduction est choisi par rapport à un autre, il n’y a pas d’autre explication !

    HG

  • Pourquoi les femelles du Phasme Morose font-elles des œufs toutes seules ?

    Certaines espèces de phasmes n’ont effectivement pas de mâles connus. La sélection naturelle (qui est une longue histoire, des millions d’années !) les a probablement fait disparaître et la reproduction ne s’opère finalement plus que par parthénogenèse, c’est-à-dire qu’il n’existe que des femelles qui pondent des femelles ! Les raisons de cette sélection sont très difficiles à déterminer, mais elle fonctionne très bien pour ce phasme dont on peut construire un élevage à partir d’un seul individu.
    De nombreux phasmes qui s’accouplent (reproduction bisexuée) sont aussi capables de se reproduire parfois par parthénogenèse. La meilleure stratégie sera avantagée par la sélection naturelle et les populations resteront soit bisexuées, soit deviendront uniquement femelles.

    HG

  • Que faire des insectes une fois l'expérience de l'élevage terminée ?

    Après une étude en classe, on ne sait pas toujours quoi faire des insectes une fois l’expérience terminée. Sachant qu’une grande majorité des espèces intéressantes à élever sont exotiques, les relâcher peut avoir de graves conséquences. En aucun cas ces insectes ne pourront être relâchés dans la nature, car :

    • la plupart sont exotiques et n’ont donc pas leur place dans la nature européenne,
    • en élevage, même les individus ayant des tares survivent car les conditions sont optimales : il y a toujours de la chaleur, de la nourriture et jamais de prédateurs. En les relâchant, vous risquez de polluer génétiquement les espèces proches. 

    Il y a différentes pistes possibles pour arrêter un élevage d’insectes. Les voici, dans le désordre, car il n’y a pas de priorité : ATTENTION A COMPLETER 

  • Que mangent les Cétoines du Kenya ?

    Les Cétoines du Kenya, ainsi que la plupart des cétoines du monde, sont des insectes souvent frugivores, c’est-à-dire qui se nourrissent de fruits. Dans les élevages de l’Opie, les cétoines adultes sont nourries avec de la banane et de la pomme. On peut essayer d’autres fruits comme le kiwi ou la mangue. Si cela ne leur plaît pas, elles ne risquent rien non plus. Elles sont également gourmandes de pollen. C’est d’ailleurs un excellent complément qui favorise la reproduction des adultes. 
    Quant aux larves, elles se nourrissent dans le terreau, de bois et de feuilles en décomposition.

     

  • Que mangent les phasmes en hiver lorsqu'il n'y a plus de ronces ?

    Dans notre pays, les ronces présentent l’avantage de conserver une grande partie de leur feuillage en hiver. Si les bosquets de ronces exposés au vent et au froid (reconnaissable à leurs nombreuses et fortes épines) ne gardent qu’un très petit nombre de feuilles pour que la plante subsiste mieux en hiver (généralement de petite taille et qui rougissent dès la venue des grands froids), il n’en est pas de même dans les sous-bois et les fossés où, mieux protégées, les ronces proposent durant tout l’hiver de larges feuilles qui restent vertes et suffisamment nutritives pour les phasmes.

     

  • Quelle est la période de l'année la plus propice pour commencer un élevage de papillons ?

    Nous proposons pour les écoles, une espèce exotique qui s’élève toute l’année en 4 à 5 générations continues sur troène (le Bombyx Eri). Vous pouvez vous procurer des œufs, des chenilles ou des cocons en fonction de la période, ainsi qu’une fiche technique pour faciliter l’élevage.
    Pour plus d’informations sur nos disponibilités et les tarifs et conditions de vente, consultez la page Élevages d’insectes de notre site.

  • Quelles espèces de fourmis peut-on élever ?

    Toutes les espèces de fourmis peuvent être élevées en captivité, avec des degrés de facilité très variables.
    La Fourmi rousse (Formica rufa) nécessite de très grandes installations pour que l’élevage soit viable et les prélèvements dans la nature sont difficiles et peu recommandés car cette espèce est particulièrement utile pour la forêt et même protégée dans certains pays (Suisse…).
    Les fourmis champignonistes sont exotiques et leur importation en métropole oblige à la délivrance d’autorisations spéciales qui ne sont pas accessibles aux amateurs.
    Contentez-vous plutôt des espèces des jardins (espèces des genres Lasius ou Messor) dont les colonies sont de petites dimensions. La meilleure méthode est d’attendre que se produise un essaimage (généralement en été). Les jeunes femelles et les mâles sortent pour se reproduire. Les femelles fécondées se repèrent facilement à leur abdomen gonflé après l’accouplement et à leur absence d’ailes. Ce sont les futures reines qui vous permettront d’entamer votre élevage sans prélever une reine dans une colonie existante, ce qui conduirait à la mort de cette colonie. Pour en savoir plus, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur www.acideformik.com/

    À lire : Elevons des fourmis, par Claude Lebas, Insectes n°150, 2008(3)

     

     

  • Quelles espèces de phasmes peuvent cohabiter dans le même vivarium ?

    Chaque espèce ayant des préférences bien particulières dans ses besoins écologiques (volume, ventilation, température, luminosité, alimentation, hygrométrie…), on ne peut pas de façon viable conduire l’élevage permanent de plusieurs espèces dans un même vivarium dans lequel les conditions de vie seront bien particulières.

    Aussi, il est vivement recommandé de séparer les espèces que l’on souhaite élever afin de ne pas s’exposer à voir progressivement disparaître une espèce, pour laquelle les conditions n’étaient pas idéales, au profit d’une autre pour laquelle les conditions étaient plus favorables.

    HG

  • Quels sont les élevages faciles à réaliser pour des enfants ?

    Voici une page de notre site qui vous permettra de découvrir plusieurs types d’élevages faciles à réaliser. Vous trouverez par ailleurs tous les renseignements sur les élevages, disponibilités, commandes, etc. dans les différentes page de la rubrique Elevages d’insectes.

Elevages d'insectes (chauffage)

  • Dans ma classe, le chauffage est coupé la nuit, quels sont les risques pour nos papillons Bombyx éri ?

    La température peut descendre jusqu’à 10-15 degrés, ce n’est pas grave. En dessous, il vaut mieux prévoir un chauffage d’appoint type résistance plate à trouver chez les fournisseurs de vivariums. Ou bien rapporter l’élevage chez vous ou chez un enfant.

    En dessous de 15 degrés, les chenilles ne s’alimentent plus car il fait trop froid et peuvent mourir si cela perdure. Il faut donc que la température remonte en journée afin qu’elles s’alimentent. Le temps d’un week-end c’est le maximum.

  • Nos phasmes risquent-ils de souffrir si, le week-end et le mercredi, il n'y a pas de chauffage à l'école ?

    Les Phasmes, même tropicaux, peuvent supporter temporairement des températures descendant jusqu’à 12-15°C. Plus bas, ou alors de façon répétitive et permanente, il est fort probable que votre élevage en souffre, d’autant plus que les phasmes s’alimentent la nuit. Dans ces conditions, vous observerez un ralentissement du développement et aussi probablement une mortalité importante des individus les plus faibles.

    Pour pallier ce problème, il vous faut disposer d’un système de chauffage dans votre vivarium, sous forme par exemple d’une lampe à incandescence de 20 ou 40 Watt entourée d’un papier d’aluminium (pour éviter l’éclairage), le tout placé dans l’enceinte d’élevage avec aussi un système de thermostat pour permettre de couper le courant dès que la température maximale programmée est atteinte.

    Sinon, des tapis chauffants thermostatés sont disponibles, mais plus coûteux, dans les magasins d’aquariophilie. Ou bien encore organiser un roulement parmi les élèves pour que chaque week-end ils emportent les phasmes chez eux !

    HG

Escargots & limaces (mollusques)

  • Comment lutter sans pesticides contre limaces et escargots dans un potager ?

    Chaque printemps, les jardiniers sont ennuyés pas ces petits mollusques, surtout les limaces végétariennes et friandes de nos salades et du reste !
    Alors pour lutter contre elles sans utiliser de produits chimiques (qui rendent les hérissons malades car ils mangent les limaces intoxiquées !), voici quelques méthodes simples et efficaces de ce que l’on appelle de la lutte biologique :

    • Répandre de la cendre de bois autour des plantes à protéger, les limaces ont horreur de circuler dessus ! À renouveler après une pluie.
    • Enfoncer au raz du sol un petit pot de verre (type pots pour bébés) que vous remplissez à mi-hauteur de bière en y ajoutant un morceau de sucre. La bière doit être sans alcool car les Hérissons peuvent en boire et se retrouver saouls et sans défense face à leurs prédateurs ! Le lendemain vous y trouverez de nombreuses limaces noyées. Attention, il faut renouveler l’opération plusieurs jours et ne jamais laisser trop longtemps ce dispositif qui risque de piéger d’autres petites bêtes utiles pour le jardin comme les carabes ou les araignées-loups.
    • Laissez des feuilles mortes, des tas de bois, des pierres plates ou des planches dans le jardin et n’y touchez plus. Ces abris sont des lieux idéaux pour les Carabes ou les Staphylins qui sont des insectes coléoptères prédateurs de… mollusques, entre autres. Ils viendront la nuit vous supprimer gratuitement vos indésirables !
    • Encore plus simple : ces mêmes abris servent aux limaces, il suffit alors d’en placer quelques-uns près de vos plantes et de les soulever en journée pour collecter toutes les limaces et les escargots qui s’y sont cachés. Les tuiles sont très efficaces. Humidifiez-les si nécessaire.
    • Sortir la nuit avec une lampe électrique et récolter les mollusques.
    • Fabriquer un abri à hérisson qui se gavera de vos limaces !
    • Labourer plutôt en hiver, car cela disperse les œufs et les limaces alors qu’en automne cela les aide à s’enterrer pour hiverner.
    • La plante Consoude est un bon répulsif avant l’été.
    • Toujours dans le cadre de la lutte biologique, mais plus cher : certaines jardineries spécialisées vendent un ver parasite microscopique qui ne parasite que les limaces. Son nom latin est Phasmarhabditis hermaphrodita  et il est vendu sous forme d’une poudre à humidifier et est à répandre sur les zones infestées.

    À NOTER : en aucun cas nous vous invitons à détruire tous les mollusques qui bougent dans votre jardin. Ces animaux ont également leur utilité, ne serait-ce que nourrir les hérissons, certains oiseaux et des insectes. Et, pour accueillir les prédateurs naturels de limaces dans son jardin, il faut bien avoir des limaces !

    L’escargot du jardin qui est gros et blanc ne pose pas vraiment de problème, il est même utile car il mange des œufs de limaces.

F

Fourmis

  • Chez les fourmis, le déterminisme des castes est-il génétique ou dû à la reine ?

    Pour rester dans le cadre général, voici comment se déterminent les principales castes.
    Les œufs fécondés donnent des femelles, mais selon la quantité de nourriture qui est fournie aux larves, celles-ci deviendront des ouvrières (peu de nourriture) ou de futures reines (beaucoup de nourriture). Cela dépend donc de la disponibilité en nourriture ou du nombre d’ouvrières susceptibles d’en rapporter.
    En ce qui concerne les mâles, on pense qu’il s’agit plus d’une question de température, mais des doutes subsistent. Quoi qu’il en soit, ils sont issus d’œufs non fécondés (sans spermatozoïdes) et, apparemment, la reine ne pourrait se servir des muscles de sa spermathèque (réserve interne de spermatozoïdes, car la reine ne s’accouple qu’une fois dans sa vie) lorsqu’il fait frais. Ainsi, sans spermatozoïdes sur l’œuf, celui-ci donnera un mâle.

     

  • Combien y a-t-il d'espèces de fourmis dans le monde ? Et en France ?

    C’est de l’ordre de 12 000 espèces dans le monde. Un recensement de juin 2006 fait état de 11 906 espèces (+ les espèces fossiles). 
    La France compterait plus de 225 espèces.

  • Combien y a-t-il de fourmis dans le monde entier (en nombre d'individus) ?

    Il existe environ 12 000 espèces de fourmis dans le monde, mais combien d’individus ?!
    L’entomologiste britannique C. B. Williams calcula un jour le nombre d’insectes en vie dans le monde à un instant donné en considérant qu’il existe 3 millions d’espèces (1 million seulement sont connues aujourd’hui). Il trouva ainsi le chiffre d’un milliard de milliards. Parmi ces insectes, il y a environ 1 % de fourmis, soit 10 millions de milliards. Et à raison de 1 à 5 milligrammes par fourmi, la masse des fourmis est du même ordre que celle de tous les hommes.

    Seulement, certains entomologistes considèrent qu’il y a beaucoup plus d’insectes que cela, avec au moins 20 ou 30 millions d’espèces ! Si cette hypothèse est bonne, il faudrait tout multiplier par 10, ce qui fait qu’au moment ou vous lisez ces lignes, il y a dix milliards de milliards d’insectes qui vivent sur Terre, dont environ 1 % de fourmis. À vous de faire le calcul !

    Source : « Les insectes, petits mais costauds » écrit par OPIE-Poitou-Charentes aux éditions Belin.

  • Comment éloigner les fourmis ?

    Dans une habitation, la présence de fourmis est souvent ennuyeuse. Mais avant d’utiliser des produits chimiques, voici quelques « trucs de grand-mère » :

    Pour éloigner tous les insectes (ou presque !) :

    Pour éloigner les fourmis :

    Si cela ne fonctionne pas, utilisez un produit qui se place en gouttes dans la maison (attention aux enfants et aux animaux domestiques) aux endroits où les fourmis passent. Ce produit ira tuer la reine car les ouvrières se nourrissent par trophallaxie (échange de nourriture par la bouche) et vont donc se repasser le produit jusqu’à la reine qu’elles nourrissent.

    • Feuilles de sureau écrasées dans de l’eau à vaporiser.
    • Tanaisie ou citronnelle.
    • Basilic en plant.
  • Comment et que voient les fourmis dans leur milieu naturel ?

    Comme tous les insectes ou presque, les fourmis voient au travers d’un œil composé de facettes. Chaque facette renvoie une image au cerveau ce qui fait que les insectes voient une multitude d’images les unes à côté des autres, formant une image générale, un peu comme une mosaïque. Par ailleurs, les couleurs ne sont pas perçues de la même manière que pour nous. Il est très difficile de mener des études sur la perception mais des chercheurs tentent de comprendre ce que peuvent voir les insectes. Ainsi, on sait que les fourmis peuvent distinguer des objets de forme très proches (elle s’en servent pour se repérer sur le terrain) ou qu’elles sont capables – contrairement à nous – de voir les rayonnements ultra-violets.

     

  • Comment une fourmi réceptionne-t-elle les phéromones émises par une autre fourmi ?

    Chez les insectes, les antennes sont les principaux récepteurs d’odeurs (leur « nez ») ! En effet, rappelons que les « phéromones » sont des « odeurs » qui servent à communiquer chez les insectes comme chez d’autres animaux.

    En fait, les antennes des insectes sont « trouées » par de minuscules ouvertures dans lesquelles les molécules des phéromones pénètrent vers des centres nerveux.

  • Est-il vrai que les fourmis ont résisté aux attaques atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945 ?

    Chez certains insectes, chez les scorpions (Arachnides) surtout, on constate une résistance étonnante aux radiations ionisantes, bien supérieure à celle de l’homme et des mammifères. D’où l’idée, exploitée par des romans d’anticipation, que des Arthropodes nous remplaceront sur Terre après une catastrophe nucléaire.

    Pour ce qui est des fourmis, on en a retrouvé, vivantes, là où tout le monde était mort de l’explosion de la bombe atomique, c’est vrai. Et c’est resté dans les mémoires. Il y a plusieurs raisons à leur survie : leur radiorésistance, leur mode de vie souterrain, leur petite taille et leur nombre. Sans doute la plupart des fourmis ont-elles été tuées, mais les quelques individus qui ont pu échapper aux radiations, au souffle et à la chaleur, se sont évidemment fait remarquer des observateurs.

    AF

     

  • Est-il vrai que les fourmis rouges « piquent », mais pas les noires ?

    Certaines espèces dites « inférieures », notamment de la sous-famille des Myrmicinés, ont gardé un aiguillon et peuvent piquer comme le ferait une guêpe par exemple. D’ailleurs, comme les guêpes, elles font partie de l’ordre des Hyménoptères.

    Toutes les fourmis ont gardé des glandes à venin plus ou moins fonctionnelles et qui fabriquent principalement du venin, ou de l’acide formique ou encore des phéromones (« odeurs » de communication).

    Certaines mordent simplement, d’autres mordent et projettent une espèce de venin sur la morsure. C’est le cas, par exemple, des « fourmis rousses » du genre Formica et notamment l’espèce Formica polyctena dont les morsures sont très irritantes.

    Certaines espèces dites « supérieures » ont des glandes reliées aux mandibules. Ces glandes fabriquent une sorte de salive toxique, dont la composition est parfois proche du venin. Ces morsures sont parfois plus douloureuses que celles faites avec un aiguillon. Ce serait le cas de certaines fourmis des trois sous-familles européennes : les Formicinés notamment avec le genre Camponotus, les Dolichodérinés et les Myrmicinés notamment avec le genre Crematogaster.

  • J'ai vu de grandes fourmis rouges attaquer de petites fourmis noires, voler leurs œufs et repartir avec... Pourquoi ?

    Vous avez sans doute assisté au pillage effectué par la Fourmi sanguine (Formica sanguinea) qui est une fourmi « esclavagiste » . Deux ou trois fois par an, ces fourmis attaquent d’autres fourmis pour leur voler des nymphes (stade de la métamorphose de la larve en adulte ; elles ressemblent un peu à des œufs) et les emporter dans leur nid. Plus tard, les ouvrières qui émergeront de ces nymphes se chargeront des activités de la fourmilière esclavagiste !
    Ce phénomène est surprenant mais naturel. Cependant, ces fourmis vivent parfois sans esclaves.

  • Les fourmis ailées sont-elles dangereuses ?

    Non, les fourmis ailées ne sont pas dangereuses !
    Chaque année, en été, de nombreuses fourmilières « produisent » des individus mâles et femelles qui ont des ailes et qui vont sortir pour s’accoupler, au sol ou dans les airs. On parle d’essaimage et ces vols nuptiaux qui rassemblent de très nombreuses fourmis peuvent parfois paraître impressionnants. Après l’accouplement, les mâles meurent rapidement. Les femelles fécondées (= reines) se mettent à la recherche d’un lieu favorable pour fonder une nouvelle fourmilière. Lorsque cette femelle trouve le bon endroit, elle détache ses ailes avant de s’enfoncer sous terre.

    Ainsi, de nombreuses fourmilières commencent par le travail d’une seule femelle fécondée qui fera tout toute seule avant que les premières ouvrières qu’elle aura pondues soient en mesure de travailler à sa place. Ensuite, la reine restera dans la fourmilière et passera sa vie à pondre.

  • Les fourmis magnans sont-elles dangereuses pour l'Homme ?

    Les fourmis magnans vivent en forêt équatoriale. Elles chassent en nappe, par millions d’individus, en recouvrant de grandes surfaces. Le sol de la forêt a l’apparence d’une surface « liquide », remuant comme de l’eau tant les fourmis sont partout et en mouvement. Aucun invertébré n’échappe à leurs terribles mâchoires… En revanche, les vertébrés s’enfuient devant les morsures et ne craignent donc pas grand-chose. Certains oiseaux opportunistes se postent sur des branches en avant de la nappe afin de récupérer les insectes qui s’enfuient !

    De temps en temps, les magnans déplacent leur nid et migrent en de longues colonnes serrées. Elles s’observent d’autant plus facilement qu’elles peuvent mettre des heures à défiler en un même point tant elles sont nombreuses. Les soldats font le guet le long de la colonne en déplacement et, s’ils vous repèrent, viennent mordiller vos chaussures avec une agressivité impressionnante. Même s’ils sont assez grands (environ 2 cm) vos chaussures ne risquent rien…

    Ces soldats sont d’ailleurs utilisés traditionellement pour soigner certaines plaies commes les coupures. Chez les Pygmées notamment, on utilise un soldat magnan auquel on fait mordre la peau de chaque coté de la coupure et on lui coupe la tête. Cette dernière restera en place en maintenant la plaie fermée jusqu’à la cicatrisation…

    Certaines légendes font état d’êtres humains dévorés par des fourmis magnans. Laissons leur leur statut de légende. Pour qu’un être humain soit dévoré, il faut qu’il soit mort ou dans l’incapacité de se déplacer ! Sinon, les premières morsures le pousseront à s’éloigner rapidement de la nappe et à retirer les fourmis qui, très agressives, sont restées sur lui, et c’est tout !

    À lire, la reprise d’un texte du XIXe siècle : Voyages au pays des fourmis par Paul Belloni du Chaillu, Insectes n°142, 2006(3)

  • Où les fourmis pot de miel trouvent-elles leur miel ?

    Dans les déserts d’Amérique du Nord et d’Australie, des fourmis du nom de Myrmecocystus ont en effet des ouvrières qui stockent des réserves de nourriture dans leur abdomen. À défaut d’être un véritable miel, il s’agit d’un mélange de nectar de fleurs et de miellat (liquide sucré rejeté par les pucerons), rapporté par des ouvrières et transmis à ces « fourmis pot de miel » qui les stockent dans leur estomac au point de distendre leur abdomen de manière très spectaculaire. Le volume qu’elles acquièrent ainsi les rend incapables de mouvement. Elles restent suspendues au « plafond » ou aux « murs » de la fourmilière et régurgitent par la bouche ce liquide précieux lorsque d’autres ouvrières viennent le réclamer si elles ont faim.

  • Pourquoi les fourmis protègent-elles les pucerons ?

    Il est fréquent de voir, sur la végétation, des colonies de pucerons « encadrés », parfois stimulés du bout des antennes par des fourmis qui n’hésitent pas à attaquer tout prédateur (coccinelle par exemple) qui s’en approche. Ces fourmis prennent bien soin des pucerons car elles raffolent des sécrétions sucrées (le miellat) que ceux-ci produisent.

     

     

  • Quel est l'insecte qui capture les fourmis avec des pièges dans la terre ?

    Il s’agit de la larve du Fourmilion (ordre des Neuroptères, famille des Myrméléonidés). Cette larve fabrique une espèce d’entonnoir destiné à capturer les fourmis. Bien entendu, d’autres insectes se font piéger car ce dispositif est redoutable. En effet, lorsqu’un insecte tombe dans l’entonnoir, il glisse vers le fond et essaie de s’échapper en grimpant sur les parois. Ses mouvements signalent à la larve de Fourmilion qu’il y a un insecte dans son piège. Elle projette alors de la terre sur lui afin de le faire glisser et tomber au fond de l’entonnoir où elle est cachée. Ensuite, elle n’a plus qu’à le dévorer avec ses immenses mandibules !

    Après sa métamorphose, cette larve se transformera en un grand insecte qui ressemble beaucoup à une libellule.

  • Quelle est la composition chimique des phéromones des fourmis pour indiquer le chemin vers la nourriture ?

    Les phéromones de piste de fourmis sont assez bien connues pour les comportements qu’elles déclenchent, mais très peu ont été identifiées chimiquement. Les entomologistes rencontrent de grosses difficultés pour l’analyse car les quantités de phéromones déposées sur le sol sont infimes et ces phéromones sont de plus noyées par de nombreuses autres sécrétions jouant des rôles divers.

    Les quelques molécules identifiées révèlent des structures chimiques très différentes d’une espèce à l’autre :
    – 3-éthyl-2,5-diméthylpyrazine chez Atta spp.
    – 2,5-diméthylpyrazine chez Atta spp.
    – 4-méthylpyrrole-2-carboxylate chez Atta spp.
    – dérivés du méthyl-salicylate chez Tetramorium
    – mélanges complexes de sesquiterpènes chez Lasius et Solenopsis.

    Ces phéromones de piste sont sécrétées par des glandes très diverses, généralement abdominales (glandes de Pavan, glandes de Dufour etc.).

    PZ

  • Quels rôles les fourmis ont-elles à jouer dans la nature ?

    Les fourmis ont, dans l’équilibre de la nature, des rôles différents selon les espèces et des rôles communs à la plupart d’entre elles. Certaines, carnivores, limitent les populations d’autres insectes. Ainsi dans les Alpes italiennes, les fourmis éliminent chaque année 14 millions de kilos d’insectes forestiers ! Dans certains pays, comme en Suisse, ces fourmis sont protégées pour ces raisons, entre autres…
    Les fourmis granivores (mangeuses de graines) jouent un rôle essentiel dans la dispersion des graines des plantes qu’elles transportent.
    Elles sont importantes pour le maintien des sols en bonne santé car elles les aèrent, leur apportent des éléments organiques (leurs crottes, leurs cadavres, leurs restes de nourriture…), de l’humidité, de l’oxygène et elles les brassent.
    Enfin, les fourmis servent de nourriture à de nombreux animaux…

Frelons

  • Les frelons hibernent-ils dans leur nid ?

    Les frelons sont des guêpes sociales qui, toutes, meurent en automne excepté les nouvelles reines qui partent seules hiverner dans une cachette et non dans le nid. Ce nid, fait de papier, est d’ailleurs détruit par la pluie, le vent et le froid et n’est jamais réutilisé l’année suivante car la reine en fabriquera un nouveau.
    En automne, il est donc tout à fait possible de récupérer ces nids afin de les conserver. Il se peut qu’il reste quelques individus à l’intérieur, mais ils sont mourants et peu en forme…

    À lire : Les Hyménoptères par C. Villemant

     

  • Quelle est la différence entre les frelons et les guêpes ?

    Les deux appartiennent au même groupe des guêpes sociales.
    En fait, parmi les milliers d’espèces de guêpes qui vivent en France, seule une vingtaine sont sociales, dont le Frelon, la Guêpe germanique et la Guêpe commune qui s’invitent à table l’été, les polistes, etc.

    Elles ont toutes plus ou moins le même mode de fonctionnement avec des nids faits de papier (bois et salive) placés dans les arbres, sous les toits ou encore dans le sol. Seules les nouvelles reines survivent l’hiver et édifient seules un nouveau nid au printemps.

    Le Frelon (Vespa crabro) est la plus grosse guêpe autochtone. Depuis 2005-2006, une nouvelle espèce de frelon a fait son apparition en France, le Frelon asiatique (Vespa velutina).

    À lire : La découverte du Frelon asiatique, Vespa velutin, en France, Insectes n°143, 2006(4)

G

Gaz !

  • Est-ce que les insectes ont des gaz ?

    Oui, bien sûr, comme la plupart des animaux !
    Certaines émanations gazeuses ont d’ailleurs été étudiées : lors de leur digestion, les termites dégagent du méthane qui est un gaz à effet de serre. Et les termites sont si nombreux sous les tropiques que des scientifiques mesurent les quantités émises par ces insectes afin d’évaluer leur influence sur la couche d’ozone ! Ce cas est similaire à celui des bovins qui dégagent également beaucoup de méthane…

Gendarme, soldat, cherche-midi, ...

  • Comment vivent les Gendarmes ?

    C’est début mars que les Gendarmes (Pyrrhocoris apterus) apparaissent en groupe de nombreux individus.
    Ces punaises sans ailes, totalement inoffensives, ont passé l’hiver cachées à différents stades de développement et elles sortent d’hivernation assez tôt, dès les premiers rayons du soleil, et se retrouvent là où elles auront de la nourriture et des lieux de ponte. En effet, dès le début du printemps, les femelles sont prêtes à se reproduire et pondent une quarantaine d’œufs dans des fissures. Ces nouvelles générations seront adultes à la fin de l’été et, après quelques balades, chercheront de nouveau des lieux pour passer l’hiver.
    Il y a très peu de différence morphologique entre les mâles et les femelles et il est d’ailleurs difficile de les distinguer entre elles lors de l’accouplement lorsqu’elles se retrouvent « collées » par l’extrémité de l’abdomen.

     

     

  • Les Gendarmes sont-ils gênants pour mon jardin ?

    Non, au contraire ! Ce sont des punaises omnivores qui dévorent les petits débris animaux ou végétaux et participent ainsi activement à la décomposition et au recyclage de la matière organique. Il leur arrive aussi de manger des pucerons.

  • Pourquoi le Pyrrhocore est-il aussi nommé "gendarme" ?

    Pyrrhocore est le nom scientifique d’une punaise appelée communément Gendarme. Ce dernier nom vient du fait que ses couleurs et ses motifs rappellent les habits rouge et noir des gendarmes à partir de la fin du XVIIe siècle. Pour les mêmes raisons, on l’appelle aussi Soldat ou Suisse. Et parce qu’il affectionne les lieux ensoleillés il est également appelé Cherche-midi ou Diable cherche-midi.
    Une curiosité : regardez le en plaçant sa tête vers le bas et vous verrez que les motifs de son dos évoquent une tête ou une sorte de masque très convaincant !

  • Pourquoi y a-t-il autant de Gendarmes au début du printemps sous les Tilleuls ?

    Les Gendarmes (nom scientifique : Pyrrhocoris apterus) sortent de leur hivernage dès les premiers beaux jours du printemps. Ils apprécient le soleil (d’où leur nom de Cherche-Midi) et se rassemblent en groupes car ils sont grégaires, ils vivent en groupe. Ils sont donc facile à observer, en particulier sous les tilleuls car ils raffolent de ses fruits dont ils sucent le suc avec délectation.

    A lire : Acariens et insectes ennemis du tilleul, par Remi Coutin. Insectes n°106, 1997(3).

Gerris ou "araignée d'eau"

  • Comment les araignées d'eau font-elles pour se déplacer sur l'eau sans couler ?

    Les « araignées d’eau » sont des insectes (6 pattes) du groupe des punaises. Les plus communes sont les Gerris, appelés aussi « Patineurs » car ils donnent l’impression de glisser sur l’eau plus que d’y marcher.
    Ces déplacements sont rendus possibles en grande partie grâce à un phénomène physique appelé tension superficielle qui est responsable de la résistance de la surface de l’eau. On peut, par exemple, faire flotter un trombone dans un verre d’eau grâce à cette tension. De plus, les Gerris ont des poils hydrofuges (qui repoussent l’eau) à l’extrémité de leurs pattes ce qui leur permet de prendre appui sur la surface sans couler, même en courant.

Grillons

  • Comment reconnaît-on un grillon mâle d'un grillon femelle ?

    Premier indice : seuls les mâles chantent chez les grillons. Mais il y a un moyen visuel très simple pour distinguer les sexes : les femelles adultes ont un long appendice situé à l’arrière du corps. Il s’agit d’une ovipositeur, ou tarière, qui leur permet de pondre dans le sol. Aucun risque de piqûre, il ne s’agit pas d’un dard mais d’un organe de reproduction assez fragile.

    À lire : Les grillons, par Gilbert et Julien Cousteaux, Insectes n°129, 2003(2)

  • Les grillons volent-ils ?

    Même lorsque leurs ailes sont normalement développées, ce qui n’est pas le cas pour toutes les espèces, les grillons volent rarement. Les grillons possèdent deux paires d’ailes qui ne sont complètement développées que chez les adultes. Les ailes antérieures sont dures (élytres) et servent à protéger les ailes postérieures, plus fines et fragiles qui servent occasionnellement au vol. En effet, bien que leur principal mode de déplacement soit la marche, ils peuvent également sauter comme la plupart des Orthoptères, principalement lorsqu’ils sont effrayés, pour fuir un danger, mais également voler. Le vol est un mode de déplacement plutôt nocturne, qui sert à la dispersion de l’espèce.

    C’est en frottant l’une contre l’autre les ailes antérieures que les grillons mâles chantent (stridulent).

     

  • Quelle nourriture donner à un grillon sauvage ?

    Les grillons sont omnivores, c’est-à-dire qu’ils mangent un peu de tout, comme nous. Ils apprécient les végétaux vivants qui se trouvent à leur portée au sol (mousses, herbes…) et les petits animaux morts ou vifs. Les épluchures de légumes peuvent également leur plaire ainsi que les croquettes pour chien ou les paillettes pour poissons…

    À lire : Les grillons, par Gilbert et Julien Cousteaux, Insectes n°129, 2003(2).

Guêpes

  • À quoi servent les guêpes, sont-elles utiles, et leur venin est-il utilisé pour faire des médicaments ?

    Disons-le tout de suite, les guêpes sont très utiles dans la nature, et donc très utiles à l’homme. S’il existe environ 6 000 espèces de guêpes en France, seules les « jaune et noir » que l’on distingue le plus facilement vivent en société : soit environ 20 espèces en France. Toutes les autres vivent de façon solitaire. Quoi qu’il en soit, leur mode de vie font d’elles, sociales ou solitaires, de très efficaces armes anti… insectes dont elles nous débarrassent en quantité considérable et cela gratuitement ! En effet, rappelons que si les insectes sont indispensables au bon équilibre de la nature, leur prolifération serait au contraire une catastrophe à bien des points de vue. Des « régulateurs » sont donc nécessaires, et les guêpes sont des régulateurs très efficaces car elles nourrissent leurs larves avec des proies.
    De plus, les guêpes adultes butinent certaines fleurs pour se nourrir de leur nectar. Elles participent donc un peu à la pollinisation. Enfin, certains oiseaux, comme le guêpier, se nourrissent de ces insectes.
    Pour finir, et à notre connaissance, leur venin n’est pas utilisé comme médicament.

  • Comment et avec quoi est fabriqué un nid de guêpes ?

    Un nid de guêpes est fait de papier mâché, de carton. Du printemps à la fin de l’été, on peut voir des guêpes rogner des écorces, des piquets, des souches, etc., afin de recueillir du bois. Elle le récoltent à l’aide de leurs mandibules et le mélangent à leur salive pour obtenir une pâte qu’elles étalent en fines couches superposées, comme des feuilles de papier.
    Ces nids de papier ont l’avantage d’être légers et bien « respirants » lors des chaudes journées d’été, mais ne servent qu’une année car les intempéries de l’automne et de l’hiver les détruisent.
    Les nouvelles reines commenceront la construction d’un nouveau nid dès le printemps.

    À lire : Les nids de guêpes solitaires et sociales, par Claire Villemant, Insectes n°136, 2005(1)

     

  • Dans le dard d'une guêpe y a-t-il du venin ?

    Pas tout à fait car le dard n’est qu’une aiguille qui sert à injecter le venin à la proie. Le venin est fabriqué dans une glande située dans l’abdomen de la guêpe (ou de l’abeille, ou de la fourmi).

  • Des espèces de cocons de terre dure de 10 cm sont sur une porte et une fenêtre de ma maison. Qui fait ça ?

    Il s’agit certainement d’un nid de guêpe solitaire. En effet, des milliers d’espèces de guêpes vivent seules et construisent un nid pour elles seules. Dans ce cas, il s’agit une structure de terre dans laquelle elle a placé de la nourriture (insectes ou araignées) sur laquelle elle pond. Elle referme le tout et meurt rapidement car les insectes adultes ne vivent pas longtemps. La larve qui sortira de l’oeuf mangera les proies et se transformera en adulte mais ne sortira de son nid que l’année prochaine.
    Ces insectes ne nous importunent pas et ont pour avantage de limiter les populations d’autres bestioles. Vous avez donc de la chance d’avoir ces jolies guêpes chez vous.

     

     

  • Des guêpes nichent sous mon toit, dois-je m'en débarrasser ?

    Il est très probable que vous n’avez rien à craindre de ces guêpes. En effet, il n’existe en France qu’une vingtaine d’espèces de guêpes sociales (celles qui, de fait, construisent un nid) contre plusieurs milliers d’espèces de guêpes solitaires.
    Parmi ces espèces sociales, il n’y en a que deux qui nous importunent parfois : la Guêpe commune (Vespula vulgaris) et la Guêpe germanique (Vespula germanica). Leurs nids sont le plus souvent dans le sol alors que, sous un toit, ce sont ceux d’autres espèces. Aussi ce sont souvent d’autres guêpes, discrètes, qui sont détruites à leur place.
    Pour finir, précisons que ces insectes sont d’une immense utilité car, très nombreux, ils tuent des quantités phénoménales d’autres insectes pour nourrir leurs larves et, lorsqu’ils sont adultes, butinent les fleurs et participent à leur pollinisation. Certaines espèces sont même protégées, comme le sont les Frelons en Allemagne et en Suisse.

    A lire : Les nids de guêpes solitaires et sociales par Claire Villemant, Insectes n°136, 2005(1)

     

  • Faut-il se débarrasser de guêpes (?) qui font des petits monticules de terre avec un trou au sommet ?

    Votre description correspond à des guêpes ou des abeilles solitaires qui sont non seulement inoffensives mais également et surtout très utiles.
    Ces dernières creusent le sol pour y construire une galerie à partir de laquelle elles aménagent des cellules ou chambres dans lesquelles elles pondent et placent de la nourriture pour leurs larves. Des proies dans le cas des guêpes dont les larves sont carnivores et du pollen et du nectar s’il s’agit d’abeilles.
    Dans les deux cas ces insectes sont très utiles, que ce soit pour nous débarrasser d’une multitude d’autres insectes indésirables au jardin, ou pour polliniser les fleurs qui donneront ainsi graines et fruits. 
    Nombreuses sont les espèces qui nichent dans le sol nu et sec, parfois dans les pelouses, d’autres le fond dans les anfractuosités ou encore dans les tiges de végétaux morts. Certaines vont même jusqu’à s’installer dans le trou d’évacuation de la condensation des fenêtres en obstruant le trou avec un bouchon de terre.

    À lire :
    Les nids de guêpes solitaires et sociales par Claire Villemant, Insectes n°136, 2005(1)
    Les nids d’abeilles solitaires et sociales par Claire Villemant, Insectes n°137, 2005(2)

  • Les guêpes peuvent-elles piquer plusieurs fois sans mourir ?

    Oui, car le dard des guêpes est une arme de chasse qui leur permet de neutralier les nombreuses proies destinées à nourrir leurs larves (les adultes butinent pour se nourrir). Surtout, contrairement aux abeilles domestiques, le dard des guêpes est lisse et sans « crochets ». Il lui est donc plus facile de s’enfoncer dans sa victime mais surtout de ressortir.
    Ce qui tue les abeilles c’est que leur dard possède des barbules qui, comme un hameçon, empêche le dard de ressortir. C’est pourquoi, lorsque l’on est piqué par une abeille et qu’on la chasse d’un revers de main, on arrache dard et glande à venin et elle meurt. En revanche, lorsqu’une abeille pique un autre insecte, le trou fait par le dard dans la carapace ne se referme pas (car la carapace des insectes est « solide ») et donc son dard peut en ressortir.
    L’abeille n’utilise son dard que pour se défendre alors que la guêpe l’utilise toute la journée…

  • Pourquoi la guêpe est-elle de couleur jaune et noire ?

    Dans la nature, la plupart des animaux qui présentent un danger pour ceux qui les avaleraient, ou qui ont tout simplement un très mauvais goût, le signalent à leurs prédateurs. Ainsi, les couleurs vives sont synonymes d’un danger potentiel. De cette manière, lorsqu’un prédateur se fait piquer par une guêpe, il se souviendra toute sa vie qu’il faut se méfier des insectes jaune et noir. Ce qui aura pour effet de protéger non pas l’insecte dévoré, mais les survivants qui lui ressemblent.

    Ce subterfuge est copié par des insectes inoffensifs qui peuvent ainsi échapper aux prédateurs. Par exemple, de nombreux insectes sont rayés jaune et noir alors qu’ils n’ont aucun venin : des mouches, des papillons, des Coléoptères et même des cousins se « déguisent » en guêpes. On parle là de mimétisme.
    Notez tout de même que, parmi les milliers d’espèces de guêpes en France, seules quelques rares espèces sont jaunes et noires.

  • Qu'est-ce que les guêpes maçonnes ?

    Les guêpes (plusieurs milliers d’espèces en France) sont dans leur très grande majorité solitaires. Elles utilisent de nombreux stratagèmes pour accueillir leurs larves telles que les constructions des guêpes maçonnes. Celles-ci appartiennent principalement à la famille des eumènes. Ce sont de jolies guêpes, plus élancées que les guêpes sociales, et qui fabriquent d’étonnantes constructions d’argile ou de sable (d’où leur nom) pour accueillir leurs larves. Certaines fabriquent un « pot » fixé sur la tige d’une plante, d’autres le fixent sur les vieux murs, d’autres creusent les talus argileux, ou encore utilisent des cavités existantes dans lesquelles elles séparent des « chambres » toujours avec de la terre.
    Toutes les guêpes (ou presque) nourrissent leurs larves avec des proies. Ainsi, lorsque le nid de terre est presque terminé mais non fermé, la femelle le remplit de proies qu’elle a « endormies » avec un peu de venin (et non tuées, sinon les proies ne se conserveraient pas), pond un œufet referme enfin son nid. Chaque femelle fabrique une dizaine de nids environ puis meurt rapidement. En sortant de l’œuf, la larve placée directement sur sa nourriture va immédiatement commencer à manger. Plusieurs semaines après, elle se métamorphosera en adulte dans son nid et n’en sortira en général que l’année suivante. D’ailleurs, seul l’adulte peut sortir du nid grâce à ses fortes mandibules capables de percer la terre séchée.
    Une autre guêpe de la famille des sphécidés est connue dans le sud de la France et en Corse pour ses constructions de terre sur les rochers, les troncs, les murs, sous le toit et parfois à l’intérieur des maisons. Il s’agit d’une guêpe du genre Sceliphron dont la taille de guêpe jaune est interminable ! Elle est spécialisée dans la capture des araignées dont elle nourrit ses larves.

    A lire : Les nids de guêpes solitaires et sociales par Claire Villemant , Insectes n°136, 2005(1)

  • Que mangent les guêpes ?

    Adultes, les guêpes se nourrissent surtout de matières sucrées (fruits mûrs, nectar, miellat de pucerons, sève, le melon du pique-nique, etc.). Les larves, en revanche, sont farouchement carnivores et mangent des insectes que les ouvrières capturent. Elles sont en cela très utiles car elles tuent chaque année beaucoup d’insectes, parfois indésirables. Une grosse colonie consomme plusieurs milliers d’insectes chaque été.

    A lire : Les guêpes sociales par Claire Villemant

     

  • Quelles sont les différences entre les guêpes et les abeilles ?

    Très bonne question car ce n’est pas du tout évident ! En effet, il y a en France plus de 1 000 espèces d’abeilles et plus de 5 000 espèces de guêpes. Toutes appartiennent au groupe des Hyménoptères. Les fourmis en font également partie (plus de 200 espèces en France).

    Le « vrai » critère qui permet de différencier une guêpe d’une abeille est la forme des poils ! Ceux des abeilles sont « plumeux », alors que ceux des guêpes sont droits et lisses. Bien entendu, cette vérification nécessite d’utiliser une bonne loupe binoculaire avec un fort grossissement. Il faut donc que l’animal soit mort et immobile sous la loupe.
    Un autre critère de différenciation, moins évident à utiliser, est comportemental : la plupart des guêpes chassent des proies pour nourrir leurs larves carnivores tandis que les abeilles les nourrissent avec le pollen et le nectar récoltés. Mais attention, les guêpes adultes se nourrissent souvent de nectar et se rencontrent, comme les abeilles, sur les fleurs. Enfin pour compliquer encore, les guêpes de la sous-famille des Masarinés ou Guêpes mellifères, nourrissent leurs larves avec du pollen et du nectar, comme les abeilles…

    Les couleurs ou les formes ne sont absolument pas des critères fiables.
    Alors, bonne chance !

    À lire : Les Hyménoptères par Claire Villemant

     

Géraniums

  • Dans le sud, les géraniums sont attaqués par un petit papillon originaire d'Afrique, que faire ?

    Il s’agit de la description du Brun du pélargonium. Veuillez trouver ci-dessous un article rédigé en 2002 sur lui pour la revue « Les 4 saisons du Jardinage » (n°132). L’appel à témoignage des lecteurs sur les méthodes de lutte efficace et bio n’a rien donné. À ma connaissance, dans certaines villes du sud, l’utilisation des géraniums pour fleurir terrasses et balcons est presque abandonnée, devant la difficulté à juguler les attaques de cette bestiole ! V.A. (2003)

    LE BRUN DES PELARGONIUMS (Cacyreus marshalli, famille des Lycénidés)

    Quand reviendront les beaux jours, un petit papillon marron pourrait voltiger autour des premiers boutons récemment ouverts de vos géraniums des jardins. Proche des cuivrés et des argus de nos contrées, il se distingue des espèces semblables par le dessin du dessous de ses ailes. Sa chenille, jaune à verte souvent ornée d’une ligne rose sur chaque flanc, se développe en Afrique australe sur les pélargoniums sauvages qui y abondent. En Europe, elle se satisfait du géranium des balcons et du géranium lierre, qui sont des pélargoniums africains, souvent hybrides.
    Le brun des pélargoniums serait arrivé en 1987 à Majorque dans une cargaison de plants en provenance d’Afrique du sud. Le climat de sa région d’origine étant proche du climat méditerranéen, il s’est bien adapté à sa nouvelle région. Son expansion a été très rapide. Après avoir conquis toutes les îles des Baléares, il s’établit en 1992 en Espagne continentale et en 1996 en Italie. Dès 1997, il a atteint le Portugal et le Maroc, et passe les Pyrénées dans le Roussillon. En deux ans, le Midi de la France est colonisé, de Perpignan à l’Ardèche et à Nice. Le brun des pélargoniums en déborde largement aujourd’hui. Il a atteint le littoral atlantique et est signalé du Pays basque à Bordeaux. Sa présence est confirmée dans 22 départements du quart sud du pays.
    Ce nouveau-venu n’est probablement qu’au début de son expansion en Europe. Sa remontée vers le nord devrait se poursuivre, mais à un rythme plus lent. Sans compter le commerce des plantes, qui brouille les cartes : quelques individus ont été signalés en 1991 dans la banlieue de Bruxelles, en 1997 et 1998 dans le sud de l’Angleterre et en 1999 aux Pays-Bas. Autre sujet d’interrogation : son impact sur la flore sauvage. Des chercheurs espagnols ont montré qu’en élevage les chenilles acceptaient le feuillage de plusieurs géraniums sauvages européens.
    En Afrique australe, le brun des pélargoniums ne pose pas de problème particulier, contenu par son cortège de parasites et de prédateurs. Mais il est venu seul en Europe, et il a le champ libre. A Majorque, une étude menée en 1992 a montré que 99% des géraniums plantés dans les jardins et sur les terrasses étaient infestés à des degrés divers. En France, cet insecte pose des problèmes certains aux horticulteurs. Par arrêté du 31 juillet 2000, il est inscrit dans la liste des organismes nuisibles contre lesquels une lutte obligatoire peut être entreprise sous certaines conditions. Pourtant un espoir vient d’Espagne : ces deux dernières années, il semble avoir été contrôlé par un parasite autochtone et ses dégâts ont été beaucoup plus faibles.
    Mais les données sur les dégâts réels provoqués dans les jardins et sur les balcons manquent encore. Nous aimerions avoir le témoignage de lectrices et lecteurs ayant subi les attaques de ses chenilles : à quelle période, quel type de dégâts, leur importance, et éventuellement quels traitements ou moyens de lutte ont été utilisés, avec quel résultat.

    SYMPTOMES ET DEGATS
    L’oeuf est un minuscule dôme aplati de 0,5 mm sur 0,3 mm de hauteur. Il est pondu isolément sur le calice des boutons floraux, parfois sur les feuilles.
    Les jeunes chenilles sont mineuses, donc invisibles. Les boutons attaqués noircissent et sont creux au toucher. Les tiges attaquées noircissent également, et la végétation située au-dessus est flétrie ou morte.
    Les feuilles sont moins souvent attaquées, et les dégâts ressemblent à ceux causés par les escargots.

    Ecrit par Vincent ALBOUY

    À lire également : Le Brun du pélargonium, un insecte envahisseur, par Gérard Tiberghien et Jean-Pierre Vesco, Insectes n°129, 2003(2)

     

H

Hanneton

  • Que mange le hanneton ?

    On ne rencontre malheureusement plus beaucoup de hannetons, qui sont pourtant de très beaux insectes. Nous parlons ici du Hanneton commun (nom scientifique : Melolontha melolontha), mais il existe près de 200 espèces différentes de hannetons en Europe.
    Comme tous les insectes à développement indirect, la larve du hanneton est différente de l’adulte et ne mange pas la même chose. Lorsqu’il est sous forme de larve, il mange les racines des plantes vivantes. Lorsqu’il est adulte, il mange des jeunes feuilles et des bourgeons. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a été longtemps chassé et tué car ils causait de gros dégâts aux plantations… Mais aujourd’hui, les modes de cultures ont changé et le hanneton n’a plus le temps de réaliser tout son cycle de vie (œuf, larve, nymphe et adulte) qui est de 2 à 3 ans.

    Voici plusieurs textes consacrés au hanneton :

    Parlez-vous entomo ? Hanneton
    Le hannetonnage, La Nature, 1889
    Le cycle des Hannetons de la guerre de Cent ans à la Ve République par Vincent Albouy, Insectes n°136, 2005(1)
    Les insectes du sol : (2e partie) par Aline Deprince, Insectes n°132, 2004(1)

Hibernation

  • Quels sont les insectes qui peuvent hiverner dans les maisons, comme les chrysopes ?

    Cette question est l’occasion de rappeler la différence entre hiverner et hiberner.
    Hiverner signifie : passer l’hiver à l’abri. Chez les animaux, il s’emploie pour désigner, par exemple, les phénomènes de migration saisonnière, lorsque des oiseaux ou des mammifères se déplacent vers le sud pour y trouver des températures plus clémentes avant de revenir, à la belle saison, dans leur région d’origine. Leur activité physiologique reste normale pendant ce temps.
    Hiberner signifie que l’organisme se met au ralenti (engourdissement, léthargie, ralentissement des fonctions physiologiques, etc.) dans le but de passer la mauvaise saison (absence de nourriture, températures basses, etc.).
    Ainsi, les insectes qui pénètrent dans les habitations en hiver (chrysopes, coccinelles…) le font pour se trouver un abri en vue d’hiberner. Or les températures intérieures, trop élevées, ne permettent pas le déclenchement du ralentissement de l’organisme. Ils ne peuvent donc pas hiberner normalement, gaspillent leur énergie en vain et ne pourrons pas survivre jusqu’au printemps.

    La réponse à la question est donc : aucun, car aucun insecte de nos régions ne pénètre dans les maisons dans le but d’hiverner.

    À lire : Le temps des insectes par Bruno Didier, Insectes n°143, 2006(4)

I

Insectes aquatiques

  • Comment capturer des insectes aquatiques, en particulier naucore, larves de dytique et de libellule ?

    Il y a différentes manières de procéder en fonction du but recherché : amateur ou professionnel. S’il s’agit de prélèvements professionnels, ce qui ne semble pas être le cas d’après votre question, le protocole peut comporter différentes méthodes, difficiles à mettre en place.
    Sinon, un simple filet dit « troubleau » fait très bien l’affaire. Facile à fabriquer ou à se procurer, ce filet permet de capturer la plupart des insectes aquatiques. Son utilisation est assez simple, mais il est mieux de demander à quelqu’un qui en a l’habitude de vous montrer le mouvement idéal pour « troubler » la vase.

    Quant aux insectes que vous décrivez, ils vivent tous dans les eaux stagnantes : mares, étangs, etc. Vous les trouverez plus difficilement dans les eaux courantes.

    Attention, certaines espèces de libellules et de Coléoptères aquatiques sont protégées.

    À lire : 
    Captures et collections… VI : les filets par Alain Fraval, Insectes n°128, 2003(1)
    La vie du trou d’eau par Vincent Albouy, Insectes n°132, 2004(1)

  • Est-ce que les larves aquatiques ont toutes des branchies ?

    Non car les branchies servent à extraire l’oxygène contenu dans l’eau et certains insectes aquatiques vont le chercher à la surface, dans l’air. Ainsi, tous les insectes aquatiques qui restent sous l’eau (larves de libellules, larve de Sialis, larves d’Éphémères, larve de Perles, larves de Phryganes…) utilisent des branchies, alors que ceux qui remontent à la surface (larves de moustiques, coléoptères, punaises…) n’en ont pas. Mais la réponse est plus complexe que cela et il faut également tenir compte de la diffusion directe de l’oxygène au travers des tissus, des systèmes « mixtes », etc.

    À lire : La respiration aquatique des insectes par Alain Ramel, Insectes n°146, 2007(3)

  • Quelles incidences l'ABATE®, utilisé pour la démoustication des marais, a t-il sur l'écosystème aquatique ?

    Abate® est le nom commercial d’une spécialité contenant un insecticide organo-phosphoré, le téméphos. Cet insecticide, insoluble dans l’eau, agit par contact et ingestion sur les larves de moustiques (genres Culex, Aedes, Anopheles et Culiseta) ; il est utilisé en traitement des gîtes larvaires.

    Demi-vie dans l’eau à pH8 : > 7 jours et à pH 11 : > 1 heure

    Peu dangereux pour les animaux à sang chaud : DL50 = 2300 mg/kg pour le rat, 4700 pour la souris, 183 pour la poule, 84 pour la caille japonaise, 80 pour le canard colvert. Ce dernier est l’espèce représentative des milieux aquatiques, marécages en particulier.
    Peu dangereux pour les poissons : CL50 > 200 mg/l pour le black-bass, la gambusie et le guppie, 9,6 pour la truite arc-en-ciel exposée 48 h.
    Toxique pour les abeilles (DL50 par contact = 1,55 µg/abeille). Il n’y a pas de données pour d’autres insectes, mais les abeilles ne sont pas exposées dans les traitements de gîtes larvaires.
    Les traitements sont à la dose de 120 g de téméphos par hectare. Comme ce produit est insoluble dans l’eau, il reste en surface, ce qui équivaut, en théorie, à 0,0012 mg (1,2 µg) par cm2. Si les insectes aquatiques ont la sensibilité de l’abeille, il y a sûrement de la mortalité, laquelle n’affectera ni les poissons ni les vertébrés à sang chaud en raison de leur faible sensibilité et de la disparition (dégradation) assez rapide du produit.
    Par contre, la disparition des moustiques et autres insectes éventuels diminue sensiblement les ressources alimentaires des poissons, batraciens et oiseaux insectivores et peut affecter l’abondance de ces derniers (effets indirects).

    GG

  • Un curage trop fréquent des fossés peut-il être néfaste à certaines populations d'insectes aquatiques ?

    Les fossés sont des milieux artificiels créés par l’homme pour drainer des terrains trop humides, gérer des zones de marais, etc. Si la zone est entretenue, les fossés doivent être curés… Les populations d’insectes qui s’y développent sont en général très souples par rapport aux changements de conditions du milieu. Après chaque curage, un nouveau cycle de colonisation démarre à partir des milieux périphériques (mares, canaux et autres fossés). C’est la raison pour laquelle, afin de préserver des populations sensibles, les syndicats de gestion qui ont la charge de ces curages laissent en général des tronçons naturels qui permettent aux insectes de se maintenir sur le milieu et de re-coloniser les parties curées.

    SJ

Insectes du bois

  • Le Longicorne variable, un insecte du bois, est-il dangereux dans une maison ?

    Le Longicorne variable (ou Phymatode variable ou Callidie testacée, nom scientifique : Phymatodes testaceus) est un petit Coléoptère de la famille des Cérambycidés. S’il s’agit bien de cet insecte, il ne présente aucun risque pour la maison car, même s’il se trouve chez vous, il provient des bûches de bois de cheminée comme le chêne, le hêtre ou le bouleau (bois de feuillus). On trouve l’adulte parfois chez soi même en hiver car la chaleur de l’intérieur d’une maison le fait émerger du bois alors qu’en conditions naturelles il ne serait sorti qu’au printemps.
    Il ne présente aucun risque car cet insecte pond dans l’écorce. Par prudence, si vous avez ou si vous utilisez du bois pour des travaux intérieur, ôtez l’écorce afin d’éviter tout risque.
    Lorsque les adultes volent chez vous, il suffit d’ouvrir les fenêtres ou de les chasser afin qu’ils aillent vivre leur vie ailleurs ! Tout traitement est inutile.

     

     

  • Les insectes mangeurs de bois (Coléoptères) sont-ils bénéfiques pour les forêts ?

    Les insectes xylophages (mangeurs de bois) sont extrêmement utiles car ils permettent le recyclage du bois mort. En effet, l’immense majorité des espèces d’insectes mangeurs de bois ne s’attaque qu’aux arbres morts ou qui vont mourir. Ces insectes, par leur action, contribuent à la fragmentation du bois, permettant à d’autres organismes d’intervenir et de décomposer la matière ligneuse plus rapidement.

    Les pullulations de ces insectes sont souvent dues à une mauvaise gestion de la forêt (ramassage systématique du bois mort, entretien trop régulier, etc.). Il s’ensuit un déséquilibre écologique, par exemple à cause de l’absence de prédateurs qui ne trouvent plus de gîtes favorables (bois mort, friches, ronces, etc.). De plus, lorsque les xylophages ne trouvent pas suffisamment d’arbres morts, ils sont obligés de s’attaquer aux autres arbres !
    D’autres causes, comme le réchauffement climatique (provoqué par l’Homme) peuvent favoriser le développement exagéré de certaines espèces au détriment des forêts, comme c’est le cas actuellement avec le Dendroctone du pin ponderosa en Colombie britannique.

    À lire : Le Dendroctone du pin ponderosa, minuscule agent climatique majeur, par Alain Fraval, Insectes n°151, 2008(4)

  • Un tilleul est tombé... Est-ce à cause des vers blancs qui se trouvaient dans la souche ?

    La majeure partie des insectes xylophages (qui mangent du bois) s’attaquent aux arbres morts ou en train de mourir. Même si nous constatons qu’un arbre a l’air sain, les insectes détectent son mauvais état de santé et s’y installent car ce sont les conditions idéales à leur développement dans ces milieux. Ils entament et accélèrent ainsi le processus de décomposition et de recyclage indispensable qui, de toute manière, aurait eu lieu. Bref, si vous avez trouvé des larves dans cet arbre, c’est qu’il devait, à priori, mourir tôt ou tard… Les larves ne sont pas directement responsables de cette mort.
    Il y a également le cas des gros arbres dont l’intérieur est creux, comme cela pourrait être le cas de ce tilleul. Ces cavités riches en terreau attirent beaucoup de Coléoptères (notamment de beaux scarabées) dont les larves se nourrissent de ce terreau. Dans ce cas, leur action n’intervient pas vraiment dans la vie de l’arbre.

    À lire : La seconde vie du bois mort, par Vincent Albouy, Insectes n°128, 2003(1)

     

Insectes en général

  • Comment les insectes passent-ils l'hiver ?

    C’est un vaste sujet qui mériterait une longue réponse impossible à caser ici. Voici les grands lignes.
    L’activité des insectes, animaux à sang froid, est conditionnée par température. Leurs muscles ont besoin d’un minimum de chaleur. Au-dessous d’un certain seuil, ils cessent toute activité. Pour éviter de subir ce phénomène qui les mènerait à la mort en hiver, ils ont développé des moyens de résistance. La diapause hivernale est une sorte de mise en hibernation : l’activité métabolique est ralentie voire stoppée, mais sans que cela ait de conséquence sur la survie. Pour s’y préparer, l’insecte choisi un endroit approprié, protégé, dans lequel il « s’endort ». Peu d’insectes passent l’hiver sous leur forme adulte mais plutôt sous la forme d’œuf, de larve ou de nymphe, forme qui sont plus propices à la survie. Au printemps, ce sont ces formes qui seront à l’origine des nouveaux adultes qui assureront la reproduction et mourront à leur tour lorsque l’hiver sera venu.
    Cependant, certains insectes passent l’hiver au stade adulte comme la Coccinelle à 2 points, quelques papillons (ex. : Paon du jour, Grande tortue, …), certains moustiques, des punaises (ex. : Gendarmes), le Perce-oreille des jardins, le Grillon des champs, etc. C’est pour cela qu’il arrive de voir voler des papillons en plein hiver lors d’une journée chaude et ensoleillée…

    A lire : Le temps des insectes par Bruno Didier, Insectes n°143, 2006(3)

     

  • Comment les insectes voient-ils ?

    Les insectes possèdent deux types d’« yeux » différents.
    Les ocelles sont des yeux très simples et qui ne servent qu’à détecter les variations de lumière. Ils sont généralement 3 et placés sur le haut de la tête.
    Les yeux dits « composés » sont généralement constitués d’une multitude de petits yeux simples (ommatidies) collés les uns aux autres. Ces ommatidies sont parfois peu nombreuses, mais atteignent 4 000 chez la mouche domestique et même jusqu’à 30 000 chez certaines libellules !
    Ces yeux composés permettent aux insectes de percevoir les formes, les mouvements et les couleurs. Chaque ommatidie reçoit une image et l’image ainsi est une mosaïque.
    La perception des couleurs est très variable, mais on sait que certains insectes, comme l’Abeille domestique ou les papillons Sphinx, ne voient pas le rouge alors qu’ils arrivent à voir dans l’ultra-violet, ce que les hommes ne peuvent pas faire.
    Mais il y a de nombreuses variations dans la perception des couleurs, entre espèces et même, au sein d’une même espèce, en fonction du stde de développement. Certains insectes sont attirés par le jaune, d’autres par le blanc, d’autres par le rouge, etc.

    À lire dans le Glossaire progressif d’entomologie : http://www.insectes.xyz/glossaire.htm#OeilŒil

    À lire : Les fleurs parlent aux insectes, par Vincent Albouy, illustrations de Jean-Louis Verdier, Insectes n°133, 2004(2).

  • Est-ce que les insectes ont un cœur et du sang ? Comment cela fonctionne-t-il ?

    Les insectes ont bien un cœur qui permet de véhiculer le « sang », ou hémolymphe, dans l’ensemble du corps. L’hémolymphe n’est pas rouge (car il n’y a pas d’hémoglobine) mais transparente et devient parfois verte à l’air libre. Comme notre sang, elle sert à véhiculer les éléments essentiels à la vie des organes. Le cœur est simple : une grosse veine située dans la partie haute de l’abdomen. Il est ouvert à une extrémité, l’hémolymphe étant envoyée directement dans le corps de l’insecte. Il n’y a pas, comme chez les vertébrés, de réseau sanguin : les organes baignent dans le sang. Le rôle du cœur est donc de « brasser » l’intérieur du corps pour que le sang circule et irrigue bien tous les organes vitaux.

  • Est-ce que les mouches dorment ?

    Voici un extrait du texte de Irène Tobler « Phylogenèse du sommeil », lui-même extrait du livre Le sommeil humain. Bases expérimentales, physiologiques et physiopathologiques de Benoit O. et Foret J., aux éditions Masson, Paris (1992) :

    « Il est bien connu que les insectes ont un rythme journalier de repos et d’activité. Ce rythme n’est pas simplement le reflet de l’alternance lumière obscurité car il peut continuer à être observé même si l’environnement ne fournit aucune indication de temps qui puisse servir de synchroniseur (ou Zeitgeber). Les preuves de l’existence d’un état proche du sommeil ont été trouvées sur des critères comportementaux et physiologiques, aussi bien chez le scorpion que chez l’abeille. Les corrélats du repos sont l’immobilité, une posture caractéristique, la diminution de la température, la baisse du tonus des muscles de la nuque, l’élévation du seuil d’éveil et une augmentation de la sensibilité des neurones visuels. Le scorpion ou la blatte passe de la position érigée, abdomen et tête redressés, à une position où le corps et la tête reposent à plat sur le sol. Chez l’abeille, la tête est inclinée et le tonus musculaire de la nuque réduit. Le seuil d’éveil, par des stimulations extérieures, s’élève. Dans le stade d’immobilité le plus profond, les antennes de l’abeille sont repliées contre la tête. Il semble qu’une régulation homéostasique commence à apparaître chez les insectes puisque des indices de mécanismes compensatoires ont été constatés aussi bien chez la blatte que le scorpion. En effet, le repos comportemental est plus long au cours de la récupération chez ces 2 espèces si la période d’activité est allongée (par des stimulations mécaniques, par exemple). »

    À lire, une actu de 2001 : Les drosophiles rêvent-elles de rosée ?
    Et un article : Le sommeil des insectes, par Laurent Seugnet, Insectes n°189, 2018(2)

  • Est-ce que notre environnement serait plus sain sans les insectes ?

    Soyons honnêtes : tout dépend à qui vous posez la question… Pour un Européen ou un Africain, par exemple, la réponse sera sans doute différente !

    Tous les animaux ont un rôle à jouer dans la nature et nous ne pourrions pas vivre sans les insectes. Ils participent à la chaîne alimentaire : ils en sont un des fondements. Ils rendent le sol plus fertile et participent ainsi à la croissance des plantes ; ils sont la plupart du temps indispensable à la reproduction des plantes (pollinisation) sans laquelle nous n’aurions pas de fruits, etc. Oui, ils rendent notre environnement sain et vivable.

    Mais on ne peut pas oublier que les insectes constituent aussi une des pires plaies pour l’humanité en transmettant des maladies terribles ou en ravageant les récoltes. La proportion de ces insectes nuisibles est certes faible, en nombre d’espèces, mais leurs dégâts peuvent être immenses ! 

     

  • Où vit la majorité des insectes ?

    Les insectes vivent dans presque tous les milieux. Comme d’autres groupes animaux ils sont plus nombreux sous les tropiques, et notamment dans les forêts tropicales, car il y fait chaud, humide et il y a beaucoup de nourriture. Ce n’est pas une règle cependant et certains groupes sont plus nombreux sous d’autres types de climats. Ainsi, la famille des abeilles compte plus d’espèces en Californie que sous les tropiques.
    On peut trouver des insectes dans les déserts de glace ou de sable, dans l’eau douce, près de volcans, dans les grottes ou très haut dans le ciel, bref, presque partout, sauf dans la mer où seules quelques espèces d’insectes ont réussi à s’adapter à la vie dans l’eau salée.

  • Pourquoi appelle-t-on les insectes... « insectes » ?

    « Insecte » vient du latin insectus lui même issu de insecare, secare signifiant « couper ». Cette origine s’explique par la division souvent très nette du corps des insectes en plusieurs parties : tête, thorax et abdomen. 

     

     

  • Pourquoi les insectes sont-ils petits ?

    Si certains insectes peuvent mesurer jusqu’à 20 cm environ – être ainsi bien plus grands que beaucoup de petits oiseaux – il est vrai qu’ils sont en général petits. C’est dans la carapace des insectes qu’il faut chercher la réponse à cette question. 
    La rigidité de leur corps en même temps que leur protection est en effet due à une carapace, un squelette extérieur très épais et proportionnellement très lourd. Si les insectes étaient plus grands, le poids de cette carapace serait tel qu’ils seraient incapables de la supporter et qu’ils seraient écrasés par elle.

    La taille des insectes est donc très bien adaptée à leur mode de vie : c’est aussi pour ça qu’ils sont si nombreux et variés sur Terre, bien plus que les gros animaux.

    À lire : Les insectes, petits mais costauds, ouvrage collectif de l’OPIE Poitou-Charentes et l’Espace Réaumur, ill. de Jean-Louis Verdier – 2002 – Éveil Nature – 106 p. – Diffusion Belin 8, rue Férou 75278 Paris cedex 06 – Tél. 08 25 82 01 11 – Sur Internet à www.editions-belin.com

     

  • Pourriez-vous me donner des noms d'insectes carnivores ?

    Les insectes carnivores sont très nombreux ! « Carnivore » signifie « manger de la viande ». Ainsi, tous les insectes qui chassent d’autres animaux sont des carnivores. Voici donc une liste d’exemple d’insectes qui chassent des proies pour se nourrir, qui sont donc des prédateurs :

    – Les mantes (exemple : La Mante religieuse) ;
    – Les Coléoptères de la famille des Carabes, des Cicindèles, des Dytiques, des Staphylins, etc.
    – Les coccinelles qui mangent des pucerons ;
    – Les libellules qui chassent en volant ;
    – La plupart des sauterelles ;
    – Certaines mouches comme celles de la famille des Asiles ;
    – Certaines punaises comme celles de la famille des Réduves ou des Anthocorides ;
    – etc.

    Puis, les larves de nombreux insectes sont également carnivores, en voici quelques exemples :
    – Larves de guêpes ;
    – Larves de nombreux coléoptères comme les coccinelles ;
    – Larves de libellules ;
    – Larves de Fourmilion qui font un entonnoir dans le sable pour capturer les fourmis ! ;
    – Larves de Chrysopes qui mangent des pucerons ;
    – Larves de nombreuses familles de mouches, comme les Syrphes qui mangent parfois des pucerons ;
    – etc.

  • Quand sont apparus les premiers insectes ?

    Les premiers ancêtres des insectes seraient apparus il y a environ 450 000 000 d’années (450 millions), c’est-à-dire bien avant les dinosaures… Mais les études sur ce sujet sont difficiles à mener car il y a peu de fossiles.
    En 2008, des chercheurs américains ont découvert ce qu’ils croient être le plus ancien fossile d’un insecte volant – un éphémère – dans un affleurement rocheux datant de 300 millions d’années, dans le Massachusetts.

  • Quel type d'appareil excréteur ont les insectes ?

    Les déchets de digestions transitent par un intestin, divisé en trois parties, et sont rejetés par l’anus sous forme d’excréments.
    À la place des reins, les tubes de Malpighi sont de fins diverticules qui baignent dans l’hémolymphe. Ils sont insérés entre l’intestin moyen et postérieur. Ils extraient les déchets azotés qu’il rejettent sous forme presque sèche mélangé aux déchets de digestion.
    Certaines cellules réparties dans l’organisme ont aussi un rôle excréteur.

  • Quels rôles jouent les couleurs chez les insectes ?

    Les couleurs sont impliquées dans deux fonctions principales : la reproduction et la prédation.

    En affichant des couleurs voyantes, certains papillons par exemple, attirent leur partenaire sexuel en vue de l’accouplement.
    Le camouflage par homochromie (même couleur que le milieu de vie) est un moyen efficace d’échapper à la prédation. Au contraire, les couleurs vives de certains sont un moyen de prévenir les prédateurs potentiels de leur dangerosité (toxicité) ou tout simplement de leur goût détestable…

  • Quels sont les facteurs déterminant la mue et la métamorphose chez les insectes ?

    Pour schématiser, chez les insectes, contrairement aux vertébrés, deux hormones seulement sont en général utilisées pour la régulation du développement et de la mue. L’hormone juvénile (un terpénoïde) et l’ecdysone, ou hormone de mue (un stéroïde). Toute la finesse du système tient dans l’équilibre entre ces deux hormones.
    L’ecdysone déclenche la mue, phase cruciale du développement des arthropodes, et l’hormone juvénile contrôle si cette mue va être une mue larvaire, une mue qui conduit à la nymphe ou une mue qui conduit à l’adulte. De plus l’hormone juvénile commande la plupart des mécanismes physiologiques liés à la reproduction, (gamétogenèse, vitellogenèse ou comportement sexuel).

    Les lignes qui précèdent concernent le rôle général de ces hormones, mais une des grandes difficultés pour appréhender la physiologie des insectes est que les mécanismes observés sont souvent bien différents d’une espèce à l’autre, y compris entre espèces du même ordre, et parfois entre espèces de la même famille !

    C’est une question vaste à laquelle il est difficile de répondre en quelques lignes, le mieux serait de consulter cet ouvrage : Les insectes, Physiologie, développement, Raccaud-Schoeller J., 1980, 296 p., Masson, Paris.

    PZ

  • Quels sont les particularités des Arthropodes ?

    Arthropodes signifie « pattes articulées ». Ce sont les seuls invertébrés à posséder des pattes. On distingue 4 groupes d’Arthropodes :

    • Les Arachnides.
      Ils ont tous 8 pattes, pas d’antenne et sont presque tous prédateurs. Voici les principaux ordres qui composent les Arachnides (il y en a 11 en tout) : Scorpions, Araignées, Acariens (Tiques…), Pseudoscorpions, Opilion (ou Faucheux), etc. Les autres ne sont pas très connus.
    • Les Mille-pattes.
      Ils ont plus de 18-20 pattes et 2 antennes. Le record, resté longtemps de 752 pattes pour un Mille-pattes californien a été battu en 2021 avec la découverte d’un mille-pattes possédant 1 306 pattes ! Mais cela reste une exception : les anglo-saxons les appellent d’ailleurs les Centipèdes (« Cent pattes »), ce qui est plus proche de la réalité !
    • Les Crustacés.
      Ils sont plus variés et ont en général 4 antennes et environ 8 et 16 pattes. Presque tous vivent sous l’eau (douce ou salée), mais on rencontre dans les jardins un Crustacé terrestre : le Cloporte.
    • Les Insectes.
      Ils ont tous 6 pattes et 2 antennes. Et ce sont surtout les seuls invertébrés à avoir des ailes. Tous les insectes n’ont pas d’ailes, mais ceux qui n’en ont pas les ont perdu au cours de l’évolution (poux, puces, etc.).

Insectes sociaux

  • Insectes sociaux, subsociaux, eusociaux, quelle différence ?

    On distingue plusieurs degrés et modalités dans la sociabilité.

    Au bas de l’échelle, la grégarité : les individus vivent groupés en échangeant des signaux chimiques, visuels, tactiles… ; c’est le cas de la plupart des blattes aux groupes soudés par des phéromones.

    Les insectes subsociaux manifestent des comportements parentaux : manipulation des œufs, défense de la progéniture, voire son nourrissage. Les femelles des insectes coloniaux élèvent en outre les larves dans des sites communautaires, un nid ou une galerie, tandis que sont communaux ceux chez qui les femelles coopèrent sans spécialisation des tâches. Les espèces ressortissant à ces groupes sont relativement très rares.

    On qualifie enfin d’eusociaux les taxons où sont réunies ces trois caractéristiques : chevauchement des générations, coopération dans les soins parentaux, division du travail avec des castes d’individus stériles. Il y a quelque 12 000 espèces d’insectes eusociaux (termites, fourmis, abeilles…), soit moins de 2% de l’entomodiversité, mais 75% de la masse. Un mode de vie garant du succès !

    AF

  • Quels sont les facteurs déterminant les castes, ou les sexes, chez les insectes sociaux ?

    Les insectes sociaux sont l’Abeille domestique et quelques-unes sauvages, les bourdons (qui font partie de la famille des abeilles) ; quelques guêpes ; les fourmis ; les termites. Les 3 principales castes chez ces insectes sont : les femelles (ou reines), les ouvrières et les mâles. Il y a parfois, notamment chez les fourmis, des castes intermédiaires…

    Mais s’effectue la détermination des castes ?

    Voilà, très simplifiée, cette histoire naturelle qui n’est cependant toujours pas complètement élucidée.

    • Les femelles (ou reines)
      Chez les Abeilles domestiques, ce sont les ouvrières qui choisissent les larves qui seront des reines. Soit parce que la reine meurt (de vieillesse, par exemple), soit parce qu’elle quitte la ruche en compagnie d’une bonne partie de la colonie car l’espace devient trop petit (essaimage). Pour cela, les ouvrières ne vont nourrir ces larves qu’avec de la « gelée royale ». Cette substance particulière est fabriquée par des glandes situées dans la tête des ouvrières d’un certain âge. Ce régime donnera donc une reine, qui vivra de 3 à 5 ans au lieu de quelques semaines seulement pour les ouvrières.
      Cependant, chaque ouvrière en reçoit quelques gouttes au tout début de sa vie de larve.
      Chez les bourdons, les fourmis, les guêpes ou les termites, c’est également la qualité, mais aussi la quantité de nourriture qui détermine ce sexe. Si la nourriture est pauvre (début du printemps) et s’il y a peu d’ouvrières pour nourrir de nombreuses larves, ces dernières ne pourront devenir des reines. En Europe, l’arrivée des reines a lieu vers l’été, lorsque la nourriture est abondante et riche.
    • Les mâles
      Les insectes sociaux sont parthénogénétiques, c’est-à-dire que les reines peuvent pondre des œufs non fécondés (sans spermatozoïde) et ces œufs donnent naissance à des mâles. Il faut rappeler que les reines ne sont fécondées qu’une seule fois lors de l’accouplement et qu’elles gardent ensuite toute leur vie les spermatozoïdes, à l’abri dans une spermathèque située dans l’abdomen.
      Ce sont donc les reines qui choisissent le sexe de leur descendance en décidant de mettre, ou non, des spermatozoïdes sur l’œuf en agissant sur les muscles de la spermathèque.
      Chez les fourmis, il semble que la température ait une influence. En effet, s’il fait froid, les muscles agissant sur la spermathèque ne peuvent être actifs et empêchent le passage des spermatozoïdes.
      Chez l’Abeille domestique, la reine met des spermatozoïdes sur ses œufs et ce sont les ouvrières qui, si elles le décident, enlèvent ces spermatozoïdes afin de « fabriquer » des mâles nécessaires pour féconder une nouvelle reine.
    • Les ouvrières
      Elles sont issues d’œufs fécondés, comme les reines, mais dont les larves n’ont pas reçu la quantité ni la qualité de nourriture nécessaire pour donner naissance à des reines.

Invasions

  • Pourrais-je avoir des renseignements sur les invasions d'insectes ?

    « Mon grenier est envahi de mouches », entend-on ; « La France est envahie par la Chrysomèle du maïs », lit-on dans la grande presse ; « Nouvelles invasions des criquets », entend-on en Afrique du Nord.
    Dans le premier cas, les mouches adultes s’installent pour passer l’hiver, après une vie larvaire menée dans le fumier ou en parasite de ver de terre… Au printemps, désengourdies, les survivantes sortent pour pondre. Et le cycle recommence (1). C’est désagréable. Ces mouches sont envahissantes …
    Dans le second cas, une espèce inconnue fait son apparition. C’est un ravageur qui provoque des dégâts importants en Amérique du Nord : ce pourrait devenir un fléau chez nous. Transporté par avion, involontairement, Diabrotica (2) trouve en Europe des conditions climatiques convenables et du maïs avec des racines à grignoter. C’est un insecte envahisseur. Comme d’autres avant lui, venus du même continent (en bateau, à l’époque) : le Phylloxera (puceron de la vigne qui provoqua une crise agricole et sociale majeure à la fin du XIXe siècle) et le Doryphore (chrysomèle de la pomme de terre dont les ravages ont été durement ressentis au milieu du XXe siècle)(3). Dans l’autre sens, le Bombyx disparate (3) a envahi l’Amérique du Nord, suite à une expérience malencontreuse.
    Troisième cas d’invasion, celle des criquets – comme le Criquet pèlerin – qui, après s’être rassemblés et transformés (en plusieurs générations) en « grégaires » s’envolent (sur plusieurs centaines de kilomètres) pour ravager cultures et plantations. Ce sont là des migrations sans retour, qui surviennent de temps en temps.
    Les invasions sont surveillées par les entomologistes, qui coopèrent d’un pays à l’autre. Ils travaillent à mieux connaître la biologie des espèces et à améliorer les moyens de surveillance.

    AF

    (1) La Mouche d’automne dans mon grenier par Alain Fraval, Insectes n°126, 2002(3)
    (2) La Chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera LeConte) est en France par Pierre Zagatti et Sylvie Derridj, Insectes n°127, 2002(4)
    (3) Le Doryphore, un grand conquérant fatigué ? par Alain Fraval, Insectes n°120, 2001(1)
    Voir aussi : DAISIE par Alain Fraval, Insectes n°148, 2008(1)

J

Jardins

  • Comment passer la tondeuse sans tuer trop d'insectes ?

    Il n’y a rien de pire en effet qu’une tondeuse pour tous les habitants de la pelouse. Il faut bien accepter que la vue d’une « belle » pelouse plaise à certains alors qu’une vraie belle pelouse est celle qu’on « n’entretient » pas trop afin qu’elle soit accueillante pour tous les animaux.

    Voici néanmoins quelques conseils : 
    – avancer lentement la tondeuse afin de laisser les insectes s’enfuir avant d’être broyés
    – ne pas tondre trop à ras
    – tondre par étape et pas tout le même jour afin de laisser des endroits où les insectes peuvent se réfugier
    – laisser des zones de refuges en périphérie ou des îlots d’herbes qui servent d’abri aux insectes. Ces petits îlots orneront votre jardin et « casseront » la monotonie d’une pelouse uniforme. Les insectes pourront s’y cacher mais aussi s’y reproduire. 
    – planter des massifs de fleurs sauvages à différents endroits, sans les « entretenir » afin que les herbes folles s’y installent et que tous les insectes y trouvent un abri et de la nourriture
    – ne pas tondre (ou peu et haut) au printemps (et en été !) lorsque tous les jeunes insectes commencent leur vie.
    – plus difficile, oublier qu’une « belle » pelouse doit être comme une moquette : artificielle ! Plus une pelouse est laissée tranquille et plus elle sera riche en fleurs sauvages et en animaux en tout genre, des oiseaux aux insectes en passant par les hérissons et les lézards, par exemple.

  • Confronté à une attaque d'Yponomeuta evonymella sur des cerisiers à grappes, je cherche une stratégie de lutte...

    L’Hyponomeute du Cerisier à grappes (Yponomeuta evonymella) est un petit papillon de nuit dont il est assez difficile de se débarrasser !
    Les chenilles, nombreuses, grises mouchetées de noir s’abritent dans des toiles blanches et denses dans lesquelles elles se nymphoseront. Les dégâts sont parfois importants (défoliation totale).
    Lorsque cela est possible, récoltez les toiles garnies de chenilles (au début du printemps) et incinérez-les. L’application d’un insecticide est en effet difficile lorsque les toiles sont abondantes et risque de nuire à d’autres insectes. Rappelons qu’un jardin accueillant pour la faune et la flore permet de loger des prédateurs (insectes ou oiseaux) qui se chargent de vous débarrasser de ces chenilles gratuitement et biologiquement…

  • Mes lis sont attaqués par des sortes de scarabées rouges. Comment s'en débarrasser ?

    Ce joli Coléoptère rouge de la famille des Chrysomèles a pour nom Criocère du lis (Lilioceris lilii). Ses larves ne ressemblent pas aux adultes, mais plutôt à des espèces de limaces à tête noire et au corps rouge orangé mêlé de noir. Mais elles se recouvrent d’excréments noirs et visqueux pour se camoufler. À la fin de leur croissance en tant que larves, elles descendent et s’enfoncent dans le sol pour se transformer en adultes.
    Si vous désirez vous en débarrasser (mais gardez-en quelques-uns, au moins pour les montrer à votre entourage !), la destruction manuelle des œufs (ils ressemblent à des tout petits grains de riz noirâtres) ou des jeunes larves est efficace. Si nécessaire, on peut toujours appliquer sur les plantes un insecticide de contact ou d’ingestion, mais si vous entretenez un jardin suffisamment « écologique » en favorisant la diversité animale et végétale, laissez plutôt faire les prédateurs naturels qui ne manqueront pas de s’y trouver : oiseaux, hérissons, guêpes, etc.

    À lire : Faune entomologique des lis par Remi Coutin et Alain Fraval, Insectes n°149, 2008(2)

     

  • Où se procurer des produits pour lutter biologiquement contre certains insectes du jardin ?

    Voici une liste de fournisseurs de produits biologiques et d’insectes auxiliaires. Leurs catalogues vous sont adressés sur simple demande :

    HARMONIA
    168 route de Lignière
    74540 Saint-Félix
    Tél. : 04 50 60 99 30
    http://www.jardin-bio.com/

    MAGELLAN
    Z.A. Les Landes
    24290 La Chapelle-Aubareil
    Tél. : 05 53 51 22 25
    http://www.magellan-bio.fr/

    NATURA
    2 rue d’Hanoï
    58000 Nevers
    Tél. : 03 86 61 08 28

    Pour les professionnels :
    KOPPERT
    14 Rue de la Communaute
    Parc d’activites de Viais
    F – 44860 Pont St. Martin
    Tel: +33 2 40 02 11 11
    Fax: +33 2 40 02 10 98
    Email: cplantive(at)koppert.fr

     

  • Pourriez-vous m'indiquer l'insecte qui abîme mes iris : feuilles découpées en demi-cercle, fleurs coupées ?

    A priori, il s’agit de Charançons (petits Coléoptères végétariens) dont la « signature » est la découpe des feuilles telle que vous la décrivez, si les demi-cercles ne sont pas très grands, car ce sont de petites bêtes. S’ils sont assez grands, il pourrait s’agire de l’Abeille découpeuse de feuilles (1) qui est une espèce solitaire et qui fabrique des petits « cigares » à partir de feuilles pour y loger ses larves dans la terre. Ces prélèvements ne sont pas un danger pour vos iris, sauf esthétique !
    Mais s’il s’agit de charançons, il existe une méthode biologique pour les éliminer : des minuscules vers parasites que l’on épand sur le sol.

    (1) Le nez dans son jardin : le Mégachile par Claude Roussel, Insectes n°123, 2001(4)

  • Quelles fleurs planter pour attirer les papillons au jardin ?

    Voici une liste de plantes préconisée par la Butterfly Conservation, c’est-à-dire l’organisme anglais spécialisé dans la protection et l’accueil des papillons. Entre parenthèses il y a les mois de floraison de ces plantes (en Grande-Bretagne).
    Vous remarquerez que beaucoup de ces plantes sont encore considérées comme des « mauvaises herbes » (laiterons, séneçons, cardères, chardons…) alors que ces sont des plantes très intéressantes pour l’accueil des papillons et de beaucoup d’autres insectes.

    • Saules (mars, avril)
    • Tussilage (mars, avril, mai)
    • Primevère (mars, avril, mai, juin)
    • Pissenlit (mars, avril, mai, juin, juillet)
    • Jacinthe des bois (avril, mai, juin)
    • Bugle (avril, mai, juin)
    • Cardamine des prés (avril, mai, juin)
    • Genêts (mai, juin)
    • Lychnis fleur de coucou (mai, juin, juillet)
    • Margueritte (mai, juin, juillet, août)
    • Compagnon rouge (mai, juin, juillet, août, septembre)
    • Trèfles (mai, juin, juillet, août, septembre)
    • Ronce (mai, juin, juillet, août, septembre)
    • Violettes (mai, juin, juillet, août, septembre)
    • Lotier corniculé (mai, juin, juillet, août, septembre)
    • Troène (juin, juillet)
    • Valériane (juin, juillet, août)
    • Reine des prés (juin, juillet, août)
    • Laiteron (juin, juillet, août)
    • Bétoine (juin, juillet, août, septembre)
    • Potentille (juin, juillet, août, septembre)
    • Buddleia (juin, juillet, août, septembre, octobre)
    • Séneçon jacobée (juin, juillet, août, septembre, octobre)
    • Succise (juin, juillet, août, septembre, octobre)
    • Thym (juillet, août)
    • Cardère (juillet, août)
    • Eupatoire chanvrine (juillet, août, septembre)
    • Centaurée (juillet, août, septembre)
    • Bruyère (juillet, août, septembre)
    • Origan (juillet, août, septembre)
    • Menthe aquatique (juillet, août, septembre, octobre)
    • Chardons (juillet, août, septembre, octobre)
    • Pulicaire (juillet, août, septembre, octobre)
    • Lierre (septembre, octobre)

L

Lait

  • Quels sont les risques de la présence d'insectes dans les ateliers laitiers et agents pathogènes véhiculés ?

    Les mouches (familles des Muscidés, des Syrphidés – les Éristales -, des Piophilidés, des Calliphoridés, etc.) sont les principaux insectes volants qu’on peut apercevoir dans les ateliers laitiers très mal tenus.
    Elles sont tout à fait indésirables à cause, en premier lieu, des germes pathogènes (comme des bactéries responsables de toxi-infections) qu’elles risquent d’introduire dans les denrées alimentaires (elles les transportent sur leurs pattes et leur corps, passivement).
    Certaines mouches recherchent les dérivés du lait pour pondre – et l’on retrouvera des asticots dans le fromage… (la Mouche du fromage Piophila casei, par exemple).
    Par des dispositifs analogues aux moustiquaires, on évitera surtout de les laisser entrer dans les locaux – qui devront être tenus parfaitement propres (les mouches profitent des moindres déchets). Tuer les mouches avec des pièges lumineux à électrocution n’est pas une très bonne solution : les mouches éclatent, les bactéries sont projetées partout et les fragments de leur carapace (cuticule) risquent d’être repérés dans les produits, à l’analyse des contaminants…

    AF

Libellules

  • Comment les libellules se métamorphosent-elles ?

    Après leur naissance, les libellules vivent un certain temps sous la forme de larves. Ces larves vivent sous l’eau où elles respirent, un peu comme les poissons, avec des branchies. Elles y vivent assez longtemps (entre 1 et 5 ans selon les espèces) et chassent d’autres insectes aquatiques, comme les larves de moustiques, ou même des têtards et des petits poissons.
    Lorsqu’elles ont atteint leur taille maximale, les larves sortent de l’eau en grimpant le long d’une tige de plante aquatique, elles s’arrêtent, se fixent solidement sur la plante et la métamorphose commence : la larve se transforme en un adulte muni d’ailes qui, une fois sec, s’envolera. Sur la tige de la plante, il reste l’ancienne « peau » vide de la larve qui ne sert plus à rien, on l’appelle une « exuvie ». Les scientifiques sont d’ailleurs capables d’identifier l’espèce de libellule juste en observant avec attention les exuvies…

  • En janvier, des milliers de libellules sont arrivées en Guadeloupe. À quoi est due cette migration ?

    Il faut savoir que toutes les migrations massives de libellules (plusieurs milliers d’individus) ont été observées en bord de mer.
    Les spécialistes de ces insectes (appelés odonatologues) avancent plusieurs hypothèses pour expliquer ces phénomènes :

    • défaut de nourriture,
    • émergences massives,
    • parasites internes,
    • attirance de la mer,
    • migrations saisonnières.

    Mais ce ne sont que des hypothèses car, jusqu’ici, il n’y a rien de scientifiquement prouvé. Des chercheurs ont utilisé des émetteurs radios miniaturisés fixés sur des libellules pour suivre leurs déplacements à partir d’un avion. Cela a permis de montrer que le comportement de ces insectes en migration était très similaire à celui de petits oiseaux migrateurs.

    SJ

    Un article sur ce sujet (en anglais) : http://www.princeton.edu/~wikelski/Publications/2006%20Wikelski%20et%20al.%20Dragonfly%20migration.pdf

  • Le Caloptéryx vierge est-il sensible aux pollutions car on dit qu'il est indicateur de la qualité de l'eau ?

    Il est très souvent écrit que les libellules sont des bio-indicateurs… mais la plupart du temps ce ne sont que des affirmations gratuites, c’est-à-dire sans étude scientifique précisant en quoi et comment elles seraient bio-indicatrices.
    En ce qui concerne le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), il est plus sensible au degré d’oxygénation de l’eau que le Caloptéryx éclatant (Calopteryx splendens). En fait, le premier est adapté à vivre dans les parties plutôt rapides des cours d’eau (donc bien oxygénées) alors que le second préfère les parties calmes (donc moins oxygénées).
    Pour ce qui est des métaux lourds, les odonates en général y résistent très bien, en tout cas bien mieux que d’autres larves comme celles des éphémères, des plécoptères (perles) ou des trichoptères (porte-bois) !

    SJ

  • Les libellules sont-elles utiles à l'homme et comment se protègent-elles ?

    Comme tous les insectes, les libellules ont leur place dans la nature et y jouent un rôle important. À ce titre elles sont utiles à l’Homme en participant à l’équilibre général de la nature. Plus particulièrement, elles nous débarassent de très nombreux insectes indésirables en limitant leurs populations. Toutes les libellules sont prédatrices : elles capturent des proies pour se nourrir, généralement d’autres insectes. Les adultes les chassent en vol et les larves des libellules, qui sont aquatiques, les capturent sous l’eau. Elles dévorent entre autres les larves de moustiques qui vivent aussi sous l’eau. En faisant cela, elles détruisent de très nombreux moustiques et nous évitent bien des piqûres.

    Comment se protègent-elles ? Lorsqu’elles sont sous forme de larves elles se cachent dans la vase : leur couleur un peu grise les abrite parfaitement. Lorsqu’elles sont adultes, elles volent très vite pour échapper à leurs ennemis et leurs couleurs les rendent difficiles à voir lorsqu’elles sont posées dans herbes.

     

  • Où et comment les libellules passent-elles l'hiver ?

    Il y a environ 90 espèces de libellules en France qui, toutes, pondent pendant la belle saison. Certaines espèces passent l’hiver sous forme d’œufs, d’autres sous forme de larves. Dans un cas comme dans l’autre, les adultes meurent avant l’hiver. Une seule espèce passe l’hiver sous forme d’adulte : le Leste brun (Sympecma fusca).

    Les larves des libellules sont aquatiques, elles vivent sous l’eau. Les adultes pondent donc soit dans l’eau, soit sur les berges. Le froid ralenti l’organisme des larves : elles ne bougent plus ni ne mangent, attendant la fin de l’hiver pour pouvoir de nouveau se déplacer et se nourrir.

    Quant au Leste brun, les adultes passent l’hiver dans une cachette à l’abri du vent et de la pluie, quelque part non loin d’une pièce d’eau.

  • Que mangent les Cordulies arctiques ?

    Comme toutes les libellules, les Cordulies arctiques se nourrissent d’insectes capturés au vol. Leurs larves, aquatiques, mangent aussi d’autres insectes qu’elles capturent dans l’eau (larves de chironomes, de moustiques, autres larves de libellules, punaises aquatiques, etc.) et même des têtards ou des petits poissons.
    Cette libellule du nom scientifique de Somatochlora arctica est une espèce qui vit en altitude, près des tourbières. Elle est rare en France et ne se trouve principalement que dans le Massif Central et dans l’est (Alpes et Jura).

  • Quelle est la différence entre une demoiselle et une libellule ?

    Le terme « demoiselle » désigne de petites libellules (mâles et femelles) au corps fin et qui replient leurs ailes au-dessus d’elles quand elles se posent (le mot scientifique pour les désigner est Zygoptère).
    Par contre, « libellule » a 3 significations possibles :

    • la première, très générale, désigne en langage courant la totalité de l’ordre des Odonates, les libellules au sens large.
    • La deuxième désigne la partie de ces odonates qui ne sont pas des Zygoptères (ou demoiselles) mais des Anisoptères.
    • Et la troisième, plus précise, désigne une partie de ces Anisoptères qui appartiennent à la famille des libellulidés. Ces dernières ont, au repos, les ailes largement étendues et non pas repliées comme le sont celles des demoiselles.

    SJ

Lucanes (ou cerf-volant)

  • Qu'est-ce qu'un Lucane ? Comment vit-il ?

    Le Lucane cerf-volant est le plus grand Coléoptère d’Europe. Son nom vient de ses impressionnantes mandibules (mâchoires) qui ont la forme de cornes de Cerf.
    Les Coléoptères désignent tous ces insectes dont une paire d’aile s’est transformée (au cours de millions d’années) en un étui (élytre) servant à protéger l’autre paire (exemples : coccinelles, scarabées, charançons, etc.). 
    Le Lucane vit dans ou autour des forêts car sa larve, qui est un gros « ver » blanc à 6 pattes, mange le bois en décomposition.

    Les adultes apparaissent au début de l’été après avoir passé près de 3 ans sous forme de larves. Ils se nourrissent de la sève qui s’écoule des arbres blessés ainsi que des fruits mûrs. Les combats de mâles sont impressionnants, mais ne sont généralement pas graves tant leur carapace est solide. Ensuite, les mâles s’accouplent avec les femelles qui, elles, n’ont pas de grandes mandibules. Les adultes ne vivent que quelques semaines, le temps de trouver un partenaire, de s’accoupler et de pondre…

    Cet insecte est protégé par la Convention de Berne signée en 1979 et par la directive Habitat car les lieux qui permettent aux larves de vivre sont de plus en plus rares : vieilles souches, bois morts, etc. car les forêts sont trop « entretenues ».

Lucioles

  • Comment les lucioles produisent-elles de la lumière ?

    Il est difficile de répondre de façon simple à cette question. En effet, cette lumière est le résultat d’une réaction chimique, la chemiluminescence, qui se produit à l’extrémité de l’abdomen de cet insecte. Et pour l’expliquer, il faudrait écrire beaucoup de termes scientifiques difficiles à comprendre…

    Ce que l’on peut dire également, c’est que tous les stades (oeufs, larve, nymphe et adultes) peuvent émettrent de la lumière. Cependant, c’est chez les adultes que cette fonction est bien présente car elle sert aux mâles et aux femelles à se retrouver avant l’accouplement.

    Un texte ancien évoquant les lucioles : De la phosphorescence parmi les animaux terrestres (1819)

  • Les lucioles ont-elles des prédateurs ? (Québec)

    Puisque la question est posée du Québec, c’est l’occasion de parler des « femmes fatales » :

    Les lucioles (Coléoptères de la famille des Lampyridés) du genre Photinus comptent beaucoup d’espèces en Amérique du Nord. Les femelles attirent les mâles par des signaux lumineux complexes avec un signal spécifique pour chaque espèce (dans ce genre, les mâles répondent aussi aux femelles par des signaux lumineux).
    Les Photuris sont d’autres lucioles très semblables, mais plus grosses. Et qu’arrive-t-il ? Les femelles de Photuris émettent un « faux » signal lumineux pour attirer les mâles de Photinus et les dévorent !

    C’est ce que les auteurs américains appellent des « femmes fatales », en français dans le texte !

    PZ

    Un texte ancien évoquant les lucioles : De la phosphorescence parmi les animaux terrestres (1819)

Lumières

  • Pourquoi les insectes sont-ils attirés par la lumière ?

    La meilleure explication aujourd’hui est que les insectes utilisent les astres pour se diriger. La nuit, une ampoule peut donc être confondue avec la lune. Ainsi, ces insectes s’en approchent et se retrouvent tout de suite nez à nez avec une fausse lune. Ils sont alors déboussolés et tournent autour, sans comprendre, jusqu’à épuisement. Mais lorsqu’ils s’orientent avec la vraie lune, ils ne l’atteignent jamais car elle est très loin.
    En restant éclairés toutes les nuits, ces éclairages sont extrêmement meurtriers car des millions d’insectes meurent d’épuisement sans avoir trouvé de partenaires pour se reproduire ou de nourriture.

    En éteignant de nombreux lampadaires inutiles on sauverait des millions d’insectes et l’on ferait des économies d’énergie…

    À lire : Un trouvère précurseur du piège lumineux par Vincent Albouy, Insectes n°139, 2005(4)

  • Quel type d'ampoules pour éclairage public est le moins néfaste aux insectes (hannetons et surtout papillons) ?

    Les éclairages public sont en effet de vrais mouroirs pour les insectes qui y restent attirés toute la nuit sans pouvoir vivre leur vie et se reproduire.
    Les ampoules à vapeur de sodium, qui éclairent de couleur orange sont celles qui attirent le moins les insectes… Avis à tous les maires !

    À lire : Un trouvère précurseur du piège lumineux par Vincent Albouy, Insectes n°139, 2005(4)

Lutte biologique

  • Où se procurer des produits pour lutter écologiquement dans un jardin ?

    Voici une liste de fournisseurs de produits biologiques et d’insectes auxiliaires. Leurs catalogues vous sont adressés sur simple demande :

    HARMONIA
    168 route de Lignière
    74540 Saint-Félix
    Tél. : 04 50 60 99 30
    http://www.jardin-bio.com/

    MAGELLAN
    Z.A. Les Landes
    24290 La Chapelle-Aubareil
    Tél. : 05 53 51 22 25
    http://www.magellan-bio.fr/

    NATURA
    2 rue d’Hanoï
    58000 Nevers
    Tél. : 03 86 61 08 28

    Pour les professionnels :
    KOPPERT
    14 Rue de la Communaute
    Parc d’activites de Viais
    F – 44860 Pont St. Martin
    Tel: +33 2 40 02 11 11
    Fax: +33 2 40 02 10 98
    Email: cplantive(at)koppert.fr

     

  • Quelles sont les substances semiochimiques (phéromones, kairomones...) que l'on rencontre en l'arboriculture fruitière ?

    Il existe des préparations de phéromones sexuelles de synthèse pour certains insectes nuisibles à l’arboriculture fruitière en France :
    – pratiquement tous les Lépidoptères (papillons),
    – quasiment aucun Coléoptère,
    – quelques Diptères (Mouche de l’olivier).

    Ces phéromones sont utilisées comme appâts dans des pièges : elles servent avant tout à évaluer la présence des insectes et l’importance de leurs populations avant un traitement éventuel.

    Elles peuvent être trouvées (parfois) en jardinerie ou commandées auprès d’entreprises spécialisées.

    D’autres spécialités à base de phéromone de synthèse sont homologuées comme moyen de lutte directe par confusion sexuelle, contre le Carpocapse des pommes ou la Tordeuse orientale (Rak de BASF).

    Très peu de kairomones sont utilisées pour attirer des insectes, on citera pour mémoire des hydrolysats de protéines pour les mouches des fruits (trimedlure dans le cas de la cératite).

    PZ

M

Maladies

  • Existe-t-il des maladies chez les insectes ?

    Oui, il y en a beaucoup et il s’agit de bactéries, de virus ou de champignons microscopiques.
    Les éleveurs sont souvent confrontés à des maladies qui surviennent d’autant plus facilement que les conditions d’élevage sont mauvaises (pas de maîtrise de l’humidité, mauvaise hygiène, etc.).
    Certaines de ces maladies sont utilisées pour lutter de façon biologique contre certains insectes dits « ravageurs ». 

    À lire : La lutte biologique

Manger des insectes

  • Quels insectes sont comestibles pour l'homme ?

    Les insectes que l’on peut manger sont relativement peu nombreux : quelque 1 200 espèces. Que ce soit pour les consommer en cas de disette, comme friandise ou condiment – ou encore par jeu –, il importe de se méfier : beaucoup sont indigestes ou franchement toxiques, voire imprégnés d’insecticide ! En Europe, la tradition s’est perdue (il nous reste le miel) et l’on fera confiance aux boutiques et restaurants « entomophagistes ». Partout ailleurs, les gens (autochtones) connaissent les espèces comestibles : vers de farine, libellules, larves de longicornes (les cossus des Romains) ou de charançons (« vers palmistes ») xylophages, couvain d’abeilles et de guêpes, punaises aquatiques, chenilles, termites, fourmis… Les insectes transforment la matière végétale en protéines de façon très efficace : d’aucuns y voient une ressource alimentaire d’avenir. À faire accepter…

    AF

    À lire :
    Les insectes : une ressource alimentaire d’avenir ? par Véronique Bizé, Insectes n°106, 1997(3).
    Les insectes dans la tradition orale par Véronique Bizé, Insectes n°120, 2001(1).
    À la recherche du kroto : la collecte commerciale des fourmis tisserandes en Indonésie par Nicolas Césard, Insectes n°132, 2004(1)
    Des libellules dans l’assiette : les insectes consommés à Bali par Nicolas Césard, Insectes n°140, 2006(1)

Mantes (religieuses)

  • À quelle époque la mante religieuse est en période de reproduction et quelle est la durée d'incubation ?

    La mante religieuse est un grand insecte qui met du temps à devenir adulte après ses mues. Ce n’est donc qu’en été que les adultes apparaissent et l’on peut les reconnaître facilement car ils ont des ailes. En effet, chez les insectes, seuls les adultes ont des ailes et sont capables de se reproduire.
    La femelle fabrique une espèce de capsule, une oothèque, qu’elle fixe au pied d’une touffe de plante, sur une pierre, etc. et dans laquelle 200 à 300 œoeufs passeront l’hiver bien à l’abri. Les larves ne sortiront qu’au printemps, elles sont minuscules mais ressemblent à leur parent (sans ailes cependant) et partent en chasse rapidement.

    A lire : « La bête qui prie Dieu » : la Mante religieuse par Lucas Baliteau, Insectes n°133, 2004(2)

  • Comment reconnaître un mâle d'une femelle chez la mante religieuse ?

    C’est facile si on est en présence des deux sexes car le mâle est beaucoup plus mince et petit que la femelle. Son abdomen est aussi beaucoup moins gonflé.
    C’est ce critère qui pourra vous aider si vous n’avez sous les yeux qu’un seul individu car la morhologie est très semblable chez le mâle et la femelle.

    À lire : « La bête qui prie Dieu » : la Mante religieuse par Lucas Baliteau, Insectes n°133, 2004(2)

  • De quoi les mantes religieuses se nourrissent-elles et quel est leur milieu de vie ?

    Les mantes sont toutes des prédatrices et se nourrissent en particulier d’insectes (mouches, criquets, etc.). Leur milieu de vie privilégié sont les prairies et les friches naturelles où elles trouvent beaucoup d’insectes à manger. En Île-de-France, par exemple, ces milieux de vie sont rares et donc les mantes ont tendance à disparaître. C’est pourquoi elles sont protégées par la loi et l’on ne peut pas les capturer.

    À lire : « La bête qui prie Dieu » : la Mante religieuse par Lucas Baliteau, Insectes n°133, 2004(2)

  • Est-il commun que les mantes religieuses fassent semblant d'être mortes lorsqu'elles sont capturées ?

    Cette attitude est appelée la catalepsie et permet de se défendre face aux prédateurs. Elle est assez répandue chez les insectes et les phasmes l’utilisent beaucoup. Les mantes et certains papillons occasionnellement.

    H.G.

    À lire : « La bête qui prie Dieu » : la Mante religieuse par Lucas Baliteau, Insectes n°133, 2004(2)

  • J'ai trouvé une mante religieuse et je voudrais avoir des informations pour faire un élevage.

    La Mante religieuse (Mantis religiosa) est protégée en Île-de-France car elle est de plus en plus rare. Aussi, il est strictement interdit de la capturer et de la détenir.
    Le mieux est donc de la relâcher surtout si elle n’a pas encore pondu. En effet, les mantes ne vivent pas très longtemps lorsqu’elles sont adultes et meurent avant l’hiver après avoir pondu. Elles pondent dans une sorte de « capsule », une oothèque, qui protège les œufs du froid de l’hiver et des prédateurs. Mais si elle pond dans votre vivarium, et que vous gardez l’oothèque au chaud, les jeunes risquent de sortir plus tôt que prévu et vous n’aurez rien à leur donner à manger en hiver (moucherons, drosophiles, etc.) d’autant plus qu’ils sont plusieurs centaines (jusqu’à 300…) dans une oothèque !
    Si elle a déjà pondu dans votre vivarium, le mieux est de placer l’oothèque au pied d’une grosse touffe d’herbe afin qu’elle passe l’hiver à l’abri et que les jeunes ne sortent qu’au printemps.

    Il existe des élevages de mantes exotiques qui ne mettent pas en péril les espèces protégées, parfois disponibles en vente à l’Opie. Voir Élevages pédagogiques.

  • La Mante religieuse est-elle en voie de disparition ?

    Oui, la Mante religieuse (Mantis religiosa) est en voie de disparition dans certaines régions, notamment en Île-de-France où elle est entièrement protégée. Elle disparaît en même temps que les belles prairies naturelles qui constituent pour elle un habitat de choix, dans lesquelles elle trouve beaucoup d’insectes à manger et où elle peut pondre tranquillement au pied des touffes d’herbe par exemple. Mais dans les endroits très urbanisés, ces prairies sont de plus en plus rares et les mantes disparaissent.

  • Pourquoi la mante meurt-elle après avoir fait une oothèque ?

    Les mantes (comme les blattes) fabriquent une espèce de « loge », appelée oothèque, dans laquelle elles mettent leurs œufs. Cette oothèque est fixée à la base des tiges de plantes en général ou sur des pierres et contient 200 à 300 œufs dans celle de la grande mante verte ou Mante religieuse. 
    Seulement, les mantes connues sont de grands insectes qui ne deviennent adultes qu’au milieu du mois d’août environ. Ensuite il faut trouver un mâle pour l’accouplement (et le manger, parfois !) et ce n’est qu’en septembre-octobre que la femelle fabriquera son oothèque.
    Elle la fabrique juste avant l’hiver, moment de la mort des adultes. L’hiver, il n’y a donc plus d’adultes mais que des œufs, dans des oothèques à l’abri du froid.

    À NOTER : il y a 9 espèces de mantes en France et certaines ne mesurent que 2 cm environ !

    À lire : « La bête qui prie Dieu » : la Mante religieuse par Lucas Baliteau, Insectes n°133, 2004(2)

  • Pourquoi les Mantes religieuses mangent-elles leur partenaire après s'être accouplées ?

    Cette affirmation est en réalité – partiellement – une idée reçue !
    C’est vrai, parfois, la femelle mange le mâle pendant l’accouplement. Elle commence par la tête pendant que le corps du mâle continue à s’accoupler ! Mais ce n’est pas systématique, si la femelle n’a pas faim, elle ne le mangera pas. Mais si elle a faim, une proie facile – le mâle est plus petit que la femelle – à portée de ses pattes ravisseuses… c’est trop tentant ! Il arrive aussi que deux femelles qui se rencontrent, se battent et se dévorent. Les insectes prédateurs sont en effet souvent cannibales. 
    Mais les mantes ne sont pas les seules à manger leurs mâles. D’autres insectes prédateurs sont tentés lorsque les mâles sont plus petits. Et c’est également le cas chez les araignées : les mâles se méfient terriblement des femelles et partent à toute vitesse dès que l’accouplement est terminé !

     

  • Quelle est la taille maximale d'une mante religieuse ?

    Il existe de nombreuses espèces de mantes dans le monde et certaines sont immenses… En Europe, la Mante religieuse (nom scientifique : Mantis religiosa) est la plus grande :
    – la mâle mesure de 42 à 61 mm environ
    – la femelle mesure de 48 à 75 mm environ

    Les variations de taille dépendent beaucoup de l’alimentation des larves : celles qui ont bien et beaucoup mangées deviennent de grands adultes !

    À lire : « La bête qui prie Dieu » : la Mante religieuse par Lucas Baliteau, Insectes n°133, 2004(2)

Memoire

  • Les insectes ont-ils de la mémoire ?

    Oui, les insectes ont de la mémoire, sous diverses formes.
    La mémorisation a été bien étudiée pour l’abeille par Karl Von Frish il y a bien longtemps, et il en ressort que la mémoire s’estompe au bout de quelques heures (près de 3 heures au bout desquelles une abeille retenue prisonnière ne retrouve plus sa ruche d’origine).
    Il est très probable que les performances sont très variables selon les insectes concernés, les sujets traités (ressource alimentaire, nid…), l’importance de l’apprentissage et l’entretien possible de cette mémoire par les échanges sociaux (cas des ruches, des guêpiers, des fourmilières et des termitières au sein desquels des informations peuvent circuler pendant plus longtemps).

    HG

    Voir : « L’énigme du sphinx » – « Mémoire d’une reine » – « Mémoire royale » – « Tête nucléaire » – « L’abeille policière » 

Metiers sur les insectes

  • Comment s'appellent les scientifiques qui étudient les insectes ?

    Ce sont des entomologistes (le mot « entomologue » était parfois utilisé dans le passé). Cette appellation vient du grec « entomon » qui signifie « insectes ».

Migrations

  • Comment migrent les insectes ?

    Il existe différents groupes d’insectes chez lesquels on observe des migrations : Coléoptères (certaines coccinelles par exemple), Hémiptères (certains pucerons par exemple), Orthoptères (le meilleur exemple est le célèbre Criquet migrateur, qui peut faire beaucoup de ravages en Afrique), Libellules (plusieurs espèces sont plus ou moins migratrices), Papillons (de nombreux papillons de jour comme de nuit ont un comportement migrateurs)…

    Comme chez les oiseaux, tous ces insectes migrent grâce au vol.

    Chez les papillons, l’exemple le plus connu est le Monarque en Amérique du Nord. Mais en Europe il est également possible d’observer des vols migratoires de papillons. Prenons l’exemple du Vulcain. Au début du printemps, la végétation se dessèche en Afrique du Nord. Les Vulcains qui émergent à cette période de l’année entreprennent alors un long voyage de plusieurs milliers de kilomètres vers le nord de l’Europe où ils trouveront de bonnes conditions de reproduction et de survie pour leur descendance (orties fraîches). Des centaines de papillons quittent ainsi le Maroc ou l’Algérie, longent les côtes espagnoles ou portugaises, puis les côtes françaises ou remontent la vallée du Rhône pour se diriger vers la Grande-Bretagne, la Belgique, la Scandinavie.

    Les côtes ou les fleuves sont de très bons repères pour les migrations des papillons. Lorsqu’un papillon est en migration, il vole rapidement à environ deux à trois mètres du sol, dans une direction fixe, sans être intéressé par les fleurs. Il semble qu’ils se repèrent également grâce au soleil (ou à l’aide d’un radar magnétique pour les papillons de nuit).

    À la fin de l’été, de très nombreux Vulcains repartent vers l’Afrique et il est alors possible d’assister à d’importants passages (plusieurs milliers d’individus en deux ou trois heures). Ces migrations font l’objet d’un suivi national comme il en existe pour les oiseaux.

    Mais tous les papillons ne migrent pas en masse comme le Vulcain et tous ne repartent pas vers le sud en automne (exemple du papillon Sphinx à tête de mort).

    AL

  • Le Monarque de Nouvelle-Calédonie migre-t-il comme celui que l'on trouve du Canada au Mexique ?

    Si le Monarque d’Amérique (Danaus plexippus) est très connu pour ses longues migrations en Amérique du Nord, il faut savoir que l’on trouve ce papillon dans de nombreuses régions du monde. On le rencontre principalement sur l’ensemble du continent américain, depuis le Canada jusqu’au Sud du Pérou, voire peut-être même l’Argentine. On le trouve aussi aux Antilles, à Cuba, aux Bahamas, à Hawaï et dans les Bermudes. Originaire du Mexique, il aurait gagné le Nord du continent américain il y a environ 20 000 ans.

    C’est au cours du XIXe siècle qu’il a étendu son aire de répartition au reste du monde en colonisant notamment la Nouvelle-Zélande en 1840, l’Australie en 1870 et les Canaries en 1880. Il est maintenant (depuis 1980) également autochtone dans le Sud de l’Espagne (Malaga). On doit pouvoir aussi le considérer installé en Nouvelle-Calédonie et aux Iles Marquises. On sait qu’il a par ailleurs été observé sur l’Ile Maurice en 1983. Des auteurs le citent du Sri Lanka et d’Inde, ainsi que de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

    D’autre part, des individus migrateurs peuvent être rencontrés assez régulièrement aux Açores et dans le Sud et l’Ouest du Portugal, ainsi que dans le Sud de l’Espagne (Gibraltar par exemple). Certaines années, les migrations atteignent même le Sud-Ouest de l’Angleterre (cité pour la première fois d’Angleterre en 1876), l’Irlande et la France. En France, le Monarque a été observé en 1968, 1983, 1995 et 2001, en général dans l’Ouest du pays (observé en Corse en 1983).

    Plusieurs sous-espèces ont été décrites d’Amérique comme, par exemple, la sous-espèce erippus en Amérique du Sud et la sous-espèce megalippe aux Antilles (excepté Cuba où l’on rencontre la sous-espèce nominale = Danaus plexippus plexippus). Il semble que seule la sous-espèce nominale ait un comportement migrateur et c’est d’ailleurs la seule sous-espèce à s’être installée ailleurs dans le monde.
    Pour certains auteurs, seule la population nord américaine serait migratrice. Les résidents des régions tropicales ne migreraient pas, mais changeraient d’altitude entre la saison sèche et la saison humide. Il semble cependant que l’on puisse attester de l’existence de migrations à partir de populations du Costa Rica, des Canaries et d’Australie.

    AL

  • Près de Nice, le 28 mai 2003, des milliers de papillons se dirigeaient vers le Nord. Pourquoi ?

    La date que vous citez coïncide avec une période de migration intense en France de la Belle-dame (Cynthia cardui). Ces papillons, d’assez grande taille, sont de couleur fauve. Vous avez donc assisté à ce que l’on peut appeler un passage de papillons migrateurs : il s’agit de papillons en migration active.
    À cette époque de l’année, les papillons se dirigent effectivement vers le Nord et il peut en passer un nombre très important en quelques jours seulement.

    Sachez que le premier mouvement migratoire vraiment important quantitativement de l’année 2003 en France pour cette espèce a été repéré un peu partout dans le pays entre le 1er et le 3 mai, notamment dans la vallée du Rhône, où il serait passé des centaines, voire des milliers de Belle-dames.
    Il faut ensuite attendre la fin du mois de mai pour assister de nouveau à un mouvement migratoire de masse de cette espèce au-dessus de notre pays. Dès le 28 mai, les papillons sont repérés en quantité très importante en Aveyron, en Corrèze et dans la vallée du Rhône, et donc aussi dans la région de Nice. Les passages s’intensifient le lendemain, le 29, dans la vallée du Rhône et sont repérés dans le département du Puy-de-Dôme, puis dans le Cantal le 30 mai. Le samedi 31 mai, un correspondant du groupe OPIE-Insectes migrateurs nous informe de la présence de Belle-dames dans le Nord-Ouest de la France. Tous ces papillons se dirigeaient vers le Nord.
    Ces papillons migrateurs, qui proviennent d’Afrique du Nord (ou de la Péninsule Ibérique), traversent notre pays, ainsi que la Suisse, l’Allemagne et la Belgique, pour atteindre l’Europe du Nord (Pays-Bas, Danemark, Norvège, ainsi que la Grande-Bretagne) où leur descendance passera l’été.
    À la fin de l’été et au début de l’automne, en septembre et en octobre, de nouveaux mouvements migratoires seront visibles en France : ce sera la migration-retour vers l’Afrique.
    Bien que l’on puisse observer ces papillons migrateurs partout en France, leur nombre est d’autant plus considérable que l’on se trouve sur l’une des deux voies majeures de migration en France : la vallée de la Saône et puis du Rhône d’une part et les côtes de la Manche puis de l’Atlantique d’autre part.

    AL

  • Quelles sont les différentes méthodes d'étude des migrations des insectes ? En quoi consistent-elles ?

    Parmi les insectes migrateurs, nous comptons entre autres des Libellules (genre Sympetrum par exemple), des Orthoptères (le trop célèbre Criquet migrateur = Locusta migratoria) et bien sûr des Lépidoptères (divers papillons de jour et de nuit). La liste des papillons migrateurs (ma spécialité) est plutôt longue. Outre-atlantique, le plus célèbre reste sans conteste le Monarque (Danaus plexippus), mais chez nous, nous pouvons citer les migrations annuelles du Vulcain (Vanessa atalanta), de la Belle-dame (Vanessa cardui) ou du Souci (Colias crocea) en ce qui concerne les papillons de jour ; pour les papillons de nuit, citons par exemple le Sphinx à Tête de Mort (Acherontia atropos) ou la Noctuelle Lambda (Autographa gamma).

    En ce qui concerne les papillons, donc, la méthode générale est fort simple puisqu’elle se résume à l’observation sur le terrain : comptage des individus aperçus avec date et localisation précise de l’observation. Chaque observateur envoie ses données à la fin de chaque année. Une analyse en est faite et une synthèse est rédigée.
    Il y a deux cas de figure principaux selon que le papillon est en migration active ou non.

    On reconnaît un papillon en migration active à son vol rapide, dans une direction fixe (plutôt vers le nord au printemps et plutôt vers le sud à la fin de l’été et à l’automne), entre 1,5 et 3 ou 4 m du sol, au fait qu’il ne s’intéresse pas aux nectars floraux et au fait qu’il aura plutôt tendance à survoler les obstacles plutôt que de les contourner (une maison par exemple). Chez certaines espèces (Vulcain, Belle-dame, Souci par exemple), les papillons en migration active sont rarement isolés : on peut souvent assister à un véritable passage de papillons comme il en existe pour les oiseaux. En effet, on reconnaît un passage migratoire aux papillons en migration active qui se suivent les uns derrière les autres à la queue leu leu : souvent, il y en a deux ou trois côte à côte, suivis entre 15 et 60 secondes après par quelques autres et ainsi de suite pendant parfois plusieurs heures. Quelques fois, dans des localités privilégiés (couloirs de migration, comme les côtes de l’Atlantique ou de la Manche, ou encore la vallée du Rhône), on assiste à un véritable nuages de plusieurs milliers de papillons !

    Donc, dans le cas de migrations actives, il est conseillé de se placer perpendiculairement à l’axe de migration, de prendre position dans un endroit plutôt dégagé et de comptabiliser les papillons qui passent devant vous. Il peut s’avérer intéressant de mentionner le détail des passages par un décompte du nombre de papillons toutes les 5 ou 10 min par exemple, cela permet entre autre de mettre en évidence le pic de migration.

    En ce qui concerne l’autre cas, le cas où il n’y a pas migration active, il n’y a pas de placement privilégié de l’observateur. Celui-ci prospecte les biotopes les plus favorables à l’observation des espèces qu’il souhaite observer, par exemple, pour le Vulcain, la Belle-dame ou le Souci, les Buddleias (arbres à papillons). L’observateur note alors simplement le nombre de papillons différents qu’il observe en précisant si possible la durée de son observation.

    Pour les personnes les plus averties, il est possible de faire du marquage de papillons. Des entomologistes allemands ont déjà tenté ce type d’expérience à grande échelle sur le Vulcain : ils accrochaient des petites étiquettes sur une aile avec un code et qui contacter en cas d’observation. Cette expérience a aussi été menée sur le Monarque aux Etats-Unis.
    Plus simplement, il est possible de procéder à des marquages éphémères de manière à juste vérifier localement si le papillon observé plusieurs jours de suite dans une même localité est le même ou non. Par exemple, ce qui marche bien, c’est de mettre une tache de couleur à un endroit bien précis sur une des 4 ailes et de noter sur son carnet, tel jour, une tache à tel endroit, X papillons marqués. Le lendemain, une nouvelle observation permet de savoir quel est le pourcentage de papillons re-capturés et d’estimer ainsi le temps de séjour d’un papillon dans une localité donnée.

    AL

    Un article sur des migrations de papillons au Japon : Le pourpré traverse l’autoroute, par Alain Fraval, Insectes n°145, 2007(2).

Mille-pattes

  • Comment se débarrasser des Scutigères dans une maison ?

    La première question à se poser est : est-il nécessaire de se débarrasser de ces animaux ?

    La Scutigère (de son nom scientifique Scutigera coleoptrata), qui est un mille-pattes (Myriapode) et non un insecte, mesure 26 mm de long, est brun jaunâtre et court vite grâce à 30 longues pattes grêles. Appelée Scutigère véloce, c’est une prédatrice qui chasse ses proies. La nuit, les mouches, les blattes et d’autres insectes ne sont pas à l’abri de ses grands « crochets » venimeux. Dans la journée, elle se cache sous les pierres, les écorces et, dans les maisons, derrière les meubles ou dans les fissures des murs. En effet, elle est commune dans les maisons du Sud de la France. 
    C’est un prédateur efficace qui fait plutôt le ménage dans la maison. Son seul « danger » si vous la saisissez, est la morsure qu’elle peut vous infliger. Si vous ne voulez pas être mordu(e), évitez de les prendre dans vos mains. Si vraiment vous tenez à vous en débarrasser, il faudra éliminer toutes les proies et tous les endroits susceptibles de l’abriter pendant la journée… ou encore la capturer et la relâcher loin de chez vous.

     

     

  • Les Mille-pattes sont-ils des insectes ? Combien ont-ils de pattes ?

    Les Mille-pattes ne sont pas des insectes, ce sont des Myriapodes (= « multitude de pattes »). Ils ont toujours plus de 18 ou 20 pattes, le record étant de 752 pour un Mille-patte qui vit en Californie. Ils ont des antennes, mais jamais d’ailes.
    Les anglais les appellent les « Cent-pattes », (centipedes) ce qui est plus proche de la réalité…

    A lire : Un exemple de Chilopode : la Lithobie à pinces Lithobius forficatus par Étienne Iorio, Insectes n°133, 2004(2).

     

     

  • Que mangent les mille-pattes ?

    Rappelons tout d’abord que les mille-pattes ne sont pas des insectes, mais des Myriapodes. Ils possèdent plus de 6 pattes (de 18 à 752), des antennes mais jamais d’ailes. Il y a des espèces de mille-pattes « végétariens » (feuilles mortes, champignons…), comme les iules ou les polydesmes, et aussi des mille-pattes « carnivores », comme les scolopendres ou les géophiles.
    Dans presque tous les cas, ils sont très utiles dans un jardin car les végétariens recyclent les végétaux morts et les prédateurs tuent beaucoup d’insectes.

    A lire : Un exemple de Chilopode : la Lithobie à pinces Lithobius forficatus, par Étienne Iorio, Insectes n°133, 2004(2).

Mites

  • Comment lutter contre les petites bêtes qui grignotent les textiles ?

    Les ennemis des textiles sont assez nombreux à vouloir grignoter nos pulls, nos tapis ou nos tapisseries… 
    Parmi ces insectes, il y a les fameuses mites, ou teignes, qui sont des papillons dont les chenilles mangent des éléments d’origine animale, comme les poils de moutons de nos pulls en laine. Mais il y en a d’autres qui s’attaquent aux colles, aux fourrures et même au vieux cuir.
    Il y a également des petits Coléoptères qui peuvent faire des ravages, surtout dans les musées en dévorant les fourrures, les plumes ou les collections d’animaux naturalisés, dont les insectes en collection ! Parmi les plus « célèbres » il y a les Anthrènes.

    Ces animaux viennent souvent directement de l’extérieur, souvent en provenance d’un nid d’oiseau (pigeons, moineaux, hirondelles…) où d’un cadavre de souris, par exemple. Il faudra veiller à supprimer ces foyers d’infestation.

    La lumière fait fuir la plupart des mites, mais pas les anthrènes, et il est donc logique que les textiles stockés dans des lieux sombres soient particulièrement menacés. Dans ce cas, en les battant, en les aspirant et en les brossant régulièrement on éliminera les œufs et les larves.

    Les insectes qui rongent la laine ont besoin d’un complément alimentaire qu’ils trouvent dans la sueur de nos vêtements. Ainsi, des textiles impeccablement propres n’ont presque aucune chance de se faire attaquer surtout si, après leur nettoyage, ils sont placés dans une housse étanche.

    La chaleur détruit ces insectes, il est donc aussi recommandé de repasser les textiles avant de les stocker.

    Le froid les détruit également. Un moyen efficace est donc de placer les textiles dans une housse étanche pendant environ une semaine à –20° C dans un congélateur. Avant de rouvrir la housse, laissez la revenir à température ambiante.

    Enfin, les insecticides tuant ces insectes sont nombreux dans le commerce. Certains textiles sont même traités à l’usine. Cependant, il est préférable de privilégier les produits « naturels », car si vous ouvrez votre placard tous les jours il n’est pas très sain de renifler un insecticide chaque matin. De plus, s’il y a trop de ventilation le produit ne sera pas très efficace. Vérifiez plutôt qu’il n’y a pas trop de recoins dans votre placard, de fissures, susceptibles d’accueillir des larves.

    À propos du mot « mite » : Parlez-vous entomo ? : Mite, par Alain Fraval, Insectes n°140, 2006(1).

  • Que mangent les mites et combien existe-t-il d'espèces différentes ?

    Les mites sont également appelées teignes. Sous ces noms, on désigne plusieurs familles de petits papillons de nuit qui comptent beaucoup d’espèces. Parmi celles qui nous intéressent à la maison, il y en a plusieurs dont les larves mangent les matériaux faits de matières organiques (poils d’animaux, plumes, cuir, bouchons de liège, etc.) ou les semences. Les chenilles de mites ont en effet la faculté de digérer un aliment qui résiste normalement aux sucs digestifs et qui est présent dans ces matériaux : la kératine.
    Chez ces petits papillons, seules les larves (chenilles) mangent des aliments car les adultes ne s’alimentent pas ou peu et vivent sur les réserves accumulées par les larves.
    On compte environ 6 espèces pouvant se rencontrer dans les entrepôts ou les habitations (de plus en plus rare…) : la Teigne des vêtements, la Teigne des foururres, la Teigne des semences, la Teigne des tapis, la Teigne de la colle et la Teigne des bouchons. La plus connue étant la Teigne des vêtements, ou mite, qui mangent les poils de moutons… de nos pulls !

    Voir également : Teigne dans le Larousse agricole 1921

Mouches & moucherons

  • Comment les mouches font-elles pour marcher au plafond ?

    Au bout de ses pattes, la mouche a des centaines de pelotes collantes, très petites et invisibles à l’oeil nu. Ces pelotes font comme des ventouses lorsqu’elle marche.
    Pour plus de sécurité, elle a, comme tous les insectes du monde, deux petites griffes qui s’accrochent facilement.

    À lire : Dis… Pourquoi les mouches peuvent-elles marcher au plafond ? par Marie Guillaume, Insectes n°122, 2001(3)

  • Comment les mouches voient-elles avec leurs yeux à facettes ?

    Comme tous les insectes, les mouches ont des yeux composés de beaucoup de minuscules « yeux simples ». Ces petits « yeux » sont appelés ommatidies ou facettes. On appelle donc ces yeux composés des yeux à facettes. Certains insectes (par conséquent aveugles) cavernicoles n’en possèdent aucune ; certaines grandes libellules en ont jusqu’à 28 000 à chaque oeil.
    La vue est celle qu’on pourrait avoir en regardant au travers d’une passoire ou d’un grillage très fin. Chaque petit trou donne une minuscule partie de ce que l’on voit et l’ensemble nous donne une image complète.
    Ceux qui ont de grands yeux comme les libellules, certaines mouches ou d’autres, peuvent voir presque tout autour d’eux. Ainsi, certaines mouches vous voient même si vous êtes derrière elles…

  • Dans notre petit village et nous sommes envahis de mouches, comment peut-on s'en débarrasser ?

    En été, nous recevons beaucoup de questions sur les mouches afin de savoir comment s’en débarrasser. Malheureusement, il n’y a pas de recette miracle tant ces insectes s’adaptent rapidement. Alors il faut revenir aux bonnes vieilles méthodes de grand-mères…

    Si leur nombre dérange souvent, on rencontre peu d’espèces dans les maisons. Voici les principales :

    – La Mouche domestique (Musca domestica). Très commune. Larves dans les fumiers mais également dans les déchets alimentaires et les ordures.
    – La Petite mouche domestique (Fannia canicularis). Commune. Larves dans les substances en putréfaction très humides (fumier frais, siphons d’éviers, etc.)
    – Les mouches bleues (Calliphora vicina et C. vomitaria). Pondent sur la viande et autres matières organiques en putréfaction.
    – Les lucilies (genre Lucilia). Mouches vertes et métalliques. Idem mouche bleues
    – La Mouche à damier (Sarcophaga carnaria). Pond sur la viande des asticots actifs immédiatement (pas d’oeufs).
    – La Mouche des étables (Stomoxys calcitrans). Larves dans le fumier des étables et les adultes se nourrissent du sang des bovins, mais ils peuvent aussi nous piquer.
    – La Mouche du fromage (Piophila casei). Ne pond que sur les fromages.
    – La Mouche des greniers (Pollenia rudis). Larves parasitent de vers de terre, adultes butineurs qui hivernent en groupe dans les pièces non chauffées (granges, greniers, etc.).
    – La Mouche d’automne (Musca automnalis). Comme la précédente, mais les larves vivent dans les excréments (bouses..).

    Soit une dizaine d’espèces de mouches pour plusieurs milliers en France… Dans la nature, ces mouches servent à décomposer et à faire disparaître les déchets organiques (cadavres, excréments, etc.). La plupart d’entre elles viennent dans les maisons et repartent s’il n’y a rien à manger (jus de viande, fruits mûrs, etc.) et surtout s’il n’y a aucun lieu de ponte. En effet, les adultes ne vivent pas très longtemps (10-15 jours pour la Mouche domestique) et c’est donc un lieu de ponte qui les intéresse le plus souvent.

    Dans ce cas, le seul vrai moyen de lutte est l’hygiène. Disons que vous ne devez rien laissez traîner qui soit susceptible d’être un lieu de ponte (restes de repas, déchets, etc.). Même en petite quantité, des aliments derrière un meuble de cuisine peuvent suffire à nourrir les larves, ou asticots. Le développement complet (de l’oeuf à l’adulte) peut se faire en un temps record de 1 semaine !

    Les recettes de grands-mères consistent à isoler tous les aliments : cloches à fromages, gardes-manger, torchon, poubelle avec couvercle, emballages hermétiques, etc. L’entrée des adultes dans la maison (porte ou fenêtre ouverte) peut-être limitée par des lanières de plastique ou un rideau de perles. Cela peut paraître un peu « démodé », mais son utilité est démontrée ! À vous d’en confectionner un qui soit esthétique… Vous pouvez également prévoir une moustiquaire à placer devant la ou les fenêtres que vous laissez ouvertes. Cette méthode est peut-être contraignante mais très efficace…

    Pour capturer les adultes qui malgré tout se baladent chez vous, des pièges attractifs ou à ultraviolet sont vendus dans le commerce. Les rubans collants sont également efficaces et peu onéreux. Rien ne vaut la tapette à mouche pour tester la rapidité de vos enfants par exemple, car c’est le moyen de lutte le moins polluant !

    Les produits chimiques sont en effet peu recommandés car les diffuseurs anti-mouches contiennent du dichlorvos, réputé pour sa nocivité (et ils sont chers et électriques) et les insecticides en aérosol sont toxiques et contiennent un gaz inflammable. De plus, l’abus de produits chimiques peut contribuer à développer des résistances.

    N’oubliez pas également que ces mouches ont beaucoup de prédateurs naturels. Pour cela, votre jardin ne doit pas être trop « entretenu » afin d’accueillir des oiseaux, des batraciens (grenouilles, crapauds, etc.), des araignées, des libellules, des guêpes, etc. Bref, tous ces prédateurs gratuits et « bio »… Tout cela ne doit pas vous décourager, mais simplement vous inciter à procéder de façon un peu méthodique si vraiment vous êtes importuné régulièrement.

    Enfin, il est possible que la présence de très nombreuses mouches dans votre maison soit due à la proximité d’un site qui favorise leur prolifération (usine, verminerie mal isolée, élevages, etc.). Voyez de ce côté-là…

    A lire :
    La Mouche d’automne dans mon grenier par Alain Fraval, Insectes n°126, 2002(3)
    La mouche pour cible par Alain Fraval, Insectes n°151, 2008(4).

    Un article de La Belle Epoque (1909) : Pour détruire les mouches

    Et aussi… Plaidoyer pour les mouches par Monique Stumpf, Insectes n°133, 2004(2).

  • Est-ce que les mouches dorment ?

    Voici un extrait du texte de I. Tobler « Phylogenèse du sommeil » qui est lui-même extrait du livre « Le sommeil humain. Bases expérimentales, physiologiques et physiopathologiques » de Benoit O. et Foret J. aux éditions Masson, Paris (1992) :

    « Il est bien connu que les insectes ont un rythme journalier de repos et d’activité. Ce rythme n’est pas simplement le reflet de l’alternance lumière obscurité car il peut continuer à être observé même si l’environnement ne fournit aucune indication de temps qui puisse servir de synchroniseur (ou Zeitgeber). Les preuves de l’existence d’un état proche du sommeil ont été trouvées sur des critères comportementaux et physiologiques, aussi bien chez le scorpion que chez l’abeille. Les corrélats du repos sont l’immobilité, une posture caractéristique, la diminution de la température, la baisse du tonus des muscles de la nuque, l’élévation du seuil d’éveil et une augmentation de la sensibilité des neurones visuels. Le scorpion ou la blatte passe de la position érigée, abdomen et tête redressés, à une position où le corps et la tête reposent à plat sur le sol. Chez l’abeille, la tête est inclinée et le tonus musculaire de la nuque réduit. Le seuil d’éveil, par des stimulations extérieures, s’élève. Dans le stade d’immobilité le plus profond, les antennes de l’abeille sont repliées contre la tête. Il semble qu’une régulation homéostasique commence à apparaître chez les insectes puisque des indices de mécanismes compensatoires ont été constatés aussi bien chez la blatte que le scorpion. En effet, le repos comportemental est plus long au cours de la récupération chez ces 2 espèces si la période d’activité est allongée (par des stimulations mécaniques, par exemple). »

    A lire, une actu de 2001 : Les drosophiles rêvent-elles de rosée ?

  • Est-ce que les mouches font pipi ?

    Et oui ! Comme tous les animaux, les insectes sont obligés d’évacuer leurs déchets. Mais elles évacuent en même temps urine et crottes, un peu comme les oiseaux. Ces déchets sont d’ailleurs un vrai problème pour les éleveurs de poules, car certaines mouches font parfois des crottes sur les oeufs, ce qui les rend invendables car les gens n’aiment pas acheter des oeufs avec de petites taches noires dessus…

  • Est-il possible que des moucherons se reproduisent dans la terre des plantes d'intérieur et que faire ?

    La Mouche des terreaux (nom scientifique Sciara analis, famille des Diptères Sciaridés) est commune. S’il s’agit bien d’elle, ses larves se développent dans le sol des plantes d’intérieur, entre autres. Rien de bien grave, essayez de placer une coupelle d’eau et de miel près des plantes et les adultes – qui butinent dans la nature – devraient s’y noyer en essayant de boire. Sinon, fermez avec du tulle le pot de fleur ce qui piégera les adultes… Il ne devraient pas s’accoupler sous le tulle, ayant en principe besoin de s’alimenter auparavant.

  • Les mouches ont-elles des circuits de vols prédéfinis car il y en a qui volent souvent au centre des pièces ?

    On observe en effet ce curieux phénomène de zigzags réguliers et répétitifs au centre des pièces, souvent autour d’un objet (lampe même éteinte, qui doit servir de repère) non loin du plafond.
    Il s’agit d’une « danse » effectuée par les mâles lors du vol nuptial afin de séduire et attirer l’attention des femelles. La mouche en question s’appelle la Petite mouche domestique (nom scientifique : Fannia canicularis) et même si son vol semble prédéfini, il est contrôlé dans un but de séduction.

  • Notre bureau et les bouches d'air conditionné sont envahis de mouches, de quelle espèce peut-il s'agir ?

    En français, on appelle cette mouche la Mouche des greniers, ou Pollenia rudis (Diptère Calliphoridé) de son nom scientifique. Par milliers, elle s’intalle chez nous, s’agglutinant sur les vitres, s’envolant lourdement si on les dérange, tombant dans notre assiette, se traînant par terre… Très dérangeante, elle vient seulement hiverner. Au printemps, les survivantes iront pondre dehors, et leurs asticots se développeront en parasites de vers de terre. Durant l’été, les mouches adultes butineront les fleurs avant de venir se mettre à l’abri. Un abri qu’elles partageront souvent avec la Mouche d’automne, Musca autumnalis.
    Comment s’en défaire ? Pas facile : d’abord et avant tout, il faudrait boucher toutes les ouvertures, même les plus petites…
    A.F.

    À lire : La Mouche d’automne dans mon grenier par Alain Fraval, Insectes n°126, 2002(3)

  • Peut-on avoir quelques informations sur la famille des Diptères Syrphidés ?

    Voici une très bonne présentation qui leur ont été consacrée dans la revue Insectes :
    Les Diptères Syrphidés, peuple de tous les espaces par Jean-Pierre Sarthou et Martin C.D. Speight, Insectes n°137, 2005(2)

  • Pourquoi les mouches ont-elles un vol si efficace ?

    Les mouches (tous les Diptères) ne possèdent qu’une paire d’ailes. Au cours de l’évolution, la seconde paire s’est trouvée réduite au point de disparaître, laissant en place seulement des « moignons » d’ailes appelés balanciers. Ces petits organes jouent un rôle très important dans la stabilisation du vol.

    A propos du vol des mouches :
    « Regarder voler les mouches » à http://www.insectes.xyz/epingle07.htm#vol

     

  • Pourquoi les mouches pondent sur des aliments ?

    Elles cherchent simplement à assurer de la nourriture à leur descendance. Attirées par les aliments pourrissants comme le fromage, par la viande, les épluchures, les fruits mûrs, etc., les mouches ne font que reproduire ce qu’elles font dans la nature. Car leurs larves, ou asticots, se nourrissent de matières mortes, de cadavres, de crottes, de toutes sortes de matières en décomposition. C’est grâce à elles que toutes ces choses disparaissent naturellement et sont recyclées dans le sol par le grignotage des asticots. La nature est donc nettoyée grâce aux mouches. Voilà une très bonne occasion de rappeler à quel point elles sont utiles.

    À lire : Plaidoyer pour les mouches par Monique Stumpf, Insectes n°133, 2004(2)

     

  • Pourquoi les mouches se frottent les pattes ?

    Pour se nettoyer car les mouches sont très propres contrairement à ce que l’on croit habituellement…
    Les insectes sont recouverts de minuscules poils sensoriels sur le corps qui sont autant de « détecteurs » (chaleurs, humidité, vent, et même odeurs, etc.).
    Aussi, est-il très important de bien se nettoyer les pattes afin que les poussières ou le pollen ne viennent pas les « salir » et perturber ainsi leur perception de l’environnement.

  • Que sont les Bombyles ?

    Les Bombyles sont une famille de Diptères (= mouches à deux ailes) qui ressemblent, à cause de leur corps très poilu, un peu à des bourdons. Leur habitude vol stationnaire, pour butiner les fleurs sans se poser avec leur longue trompe, évoque les oiseaux-mouches. Mais cette description correspond surtout au Grand Bombyle (nom scientifique = Bombylius major), car il y a d’autres espèces de Bombyles qui sont un peu différentes en forme, en taille et en couleur.
    Les larves de cette espèce vivent dans les nids d’abeilles solitaires. Pour pondre dans ces nids (souvent des galeries creusées au sol) sans se faire piquer par leurs propriétaires, les adultes mettent du sable dans l’extrémité de leur abdomen, recouvrent leurs oeufs gluants avec ce sable et pondent en volant à l’entrée du nid. En sortant de l’oeuf, la larve entre dans le nid où elle mange toutes les réserves de nourriture (pollen et nectar) et finit par dévorer la larve de l’abeille.
    D’autres espèces de Bombyles parasitent les pontes de sauterelles, des petites guêpes ou encore d’autres mouches …

  • Quelle mouche se développe surtout dans le fromage et comment ?

    La Mouche du fromage (Piophila casei) de la famille des Piophilidés mesure 3 à 4 mm de long et cherche de préférence le poisson salé, le jambon ou le fromage. Une fois trouvé, elle y pond et la larve (ou asticot pour les mouches) se nourrit et grandit en effectuant des mues (comme toutes les larves d’insectes). À partir de son 3ème stade larvaire (au bout de 2 mues), cette larve a la particularité de pouvoir sauter ! En s’allongeant, elle accroche sa « tête » à l’arrière de son corps et en la détachant brusquement elle reprend sa forme initiale et se projette à 10 cm dans les airs ! Pour finir son développement, elle se transformera en pupe (= nymphe) et se métamorphose en adulte.
    Dans de bonnes conditions (température, nourriture, etc.) la Mouche du fromage peut effectuer tout son développement en 20 jours seulement.
    Ces petites mouches peuvent produire occasionnellement une myiase intestinale chez celui qui mange l’aliment infesté. Elles peuvent aussi vivre longtemps dans notre intestin et, si elles sont nombreuses, provoquer des crises de colique. Mais il est rare aujourd’hui de laisser son fromage trop longtemps sans protection… En revanche, l’industrie alimentaire (abattoirs, élevages de volailles, laiteries et fromageries, conserveries) se méfie d’elle…

    A lire :
    L’insecte en soi une Epingle de 2004.
    Parlez-vous entomo ? A la pêche, Insectes n°144, 2007(1)

Moustiques

  • À part le sang, que mangent les moustiques ?

    Avant de nous piquer, les femelles, comme les mâles, boivent le nectar des fleurs ou d’autres liquides à leur goût. Les larves, aquatiques, se nourrissent en filtrant l’eau.

     

  • Combien de temps vivent les moustiques ?

    Chez nos moustiques communs, dans de bonnes conditions de température (s’il fait froid cela ralentira leur croissance), les larves vivent une quinzaine de jours. Ensuite, le stade de la métamorphose en adulte (la pupe) est de 2 à 3 jours. Enfin, lorsque les adultes émergent de l’eau (rappelons que l’œuf, la larve et la pupe vivent sous l’eau …) ils vivent environ 15 jours à un mois pour les femelles et 6 jours à un mois pour les mâles.
    Ces chiffres concernent les moustiques qui nous piquent communément (famille des Culicidés) et qui appartiennent aux genres Culex, Anopheles et Aedes.
    Mais rappelons toutefois que les moustiques vivent également en hiver, sous forme d’adultes ou d’œufs hivernants, ce qui ajoute donc plus de 6 mois à leur vie.

  • Comment attirons-nous les moustiques ?

    Ce n’est ni à cause du parfum que l’on porte, ni à cause du sucre de notre sang comme cela se dit souvent. Avec leur antennes, les moustiques repèrent la chaleur corporelle et le gaz carbonique que notre peau dégage. Avec leur yeux, ils voient également nos mouvements.

  • Comment les moustiques font pour communiquer entre eux ?

    Le principal mode de communication reste les odeurs qui sont captées par les antennes, qui sont le « nez » des insectes, le siège de l’odorat.
    Mais les moustiques mâles ont aussi la particularité « d’entendre » les femelles avec leurs antennes. Les vibrations des battements d’ailes de la femelle sont perçues par les antennes du mâle qui peut ainsi repérer la femelle.

  • Comment les moustiques passent-ils l'hiver ?

    Certains hivernent à l’état d’adulte : ils cessent de se nourrir et toute autre activités également, le froid ralenti leur organisme et ils ne bougent plus jusqu’au printemps. Certaines espèces hivernent sous forme d’œufs, d’autres de larves. L’espèce commune qui nous pique en été, passe l’hiver sous forme d’adulte, à l’abri dans des rochers, des greniers ou n’importe quel endroit abrité du vent et de la pluie.

  • Comment protéger efficacement mon bébé contre les moustiques ?

    Les moustiques sortent le soir, pour la plupart des espèces. Les manches longues, même s’il fait chaud, sont très utiles. Ne pas laisser son bébé à l’extérieur au moment ou les moustiques arrivent et installer une moustiquaire autour du lit pour la nuit ou du transat lorsqu’il joue.
    Voici également une liste de remède « naturels » qui éloignent les moustiques :

    Pour calmer les piqûres, une feuille de plantain, ou de presque n’importe quelle plante, froissée puis frottée sur la piqûre est très efficace.

    • Bouquet de tanaisie ou de citronnelle
    • Morceaux d’oignons dans une soucoupe
    • Bouquet de feuilles de tomates
    • Bouquet de lavande
  • Dans quel genre d'endroit vit le moustique ?

    Tous les moustiques pondent dans l’eau (ou à la surface de l’eau) et leurs larves sont aquatiques. Ils préfèrent les eaux douces et stagnantes (mare, étangs, bras de rivière ou même pot de fleur vide et rempli d’eau dans un jardin !). Ils se transforment en adultes (métamorphose) en sortant de l’eau et cherchent des fleurs à butiner. Enfin, les femelles cherchent des vertébrés à piquer. Comme ils ne vivent pas très longtemps, ils ne se trouvent jamais très loin de la pièce d’eau où ils sont nés. Mais en cas de fort vent ils peuvent être transportés au loin ce qui pose parfois des problèmes dans les zones habitées où ils arrivent en masse…

  • Est-ce les moustiques meurent après avoir piqué ?

    Non, à la différence des abeilles… Les moustiques femelles piquent les vertébrés pour se nourrir et assurer la maturation de leurs oeufs. Elles utilisent pour cela un long stylet buccal, lisse, qu’elles retirent sans problème. Ensuite elles iront pondre sur l’eau et mourront peu de temps après. Les abeilles, quant à elles, piquent avec un dard pour se défendre. C’est parce que ce dard est dentelé qu’il reste fiché dans la peau et que l’abeille, en voulant se dégager, s’arrache le bout de l’abomen, ce qui entraîne sa mort.

  • Pourquoi les moustiques piquent ?

    Ce sont les femelles qui piquent – tous les vertébrés : oiseaux, grenouilles, mammifères ou même les serpents – avec leur bouche en forme de pointe. Elle cherchent des protéines dans le sang afin de fabriquer leurs oeufs. Les mâles, comme les femelles, butinent les fleurs pour se nourrir.

     

     

  • Pourquoi y a-t-il toujours des moustiques en octobre dans ma maison ?

    Les femelles du Moustique domestique commun (nom scientifique : Culex pipiens) hivernent au stade adulte. Pour cela elles recherchent des lieux abrités et à température extérieure (caves, hangars, arbres creux, etc.). Dans leur recherche, elles se retrouvent parfois dans les maisons, mais nos habitations chauffées ne leur permettent pas d’entrer en hibernation… Elles volent, alors qu’elles devraient être immobiles dans un abri. A bout de réserves, elles finissent par mourir.

P

Papillons

  • Combien de chromosomes ont les papillons ?

    Le nombre théorique est de 31 paires, nombre qui va se retrouver chez beaucoup de familles différentes.
    Les lycènes n’en ont que 24 paires, mais c’est variable au sein d’une même famille (il y a des fusions et des fragmentations de chromosomes).
    Les chromosomes de papillons sont difficiles à étudier parce que très petits et punctiformes.

    PZ

  • Combien de temps le Paon du jour reste-t-il en chrysalide ?

    Chez ce papillon, c’est l’adulte qui passe l’hiver. Sa période de chrysalide s’effectue donc lors des beaux jours et est assez rapide : environ 2 semaines.

  • Combien de temps vit un papillon de jour ?

    Il n’y a pas de durée de vie type. Le papillon de jour européen qui vit le plus longtemps vit environ 45 jours. Les petites espèces vivent moins longtemps…
    Cependant, certains papillons hivernent au stade adulte et non sous forme de chenille ou de chrysalide. Dans ce cas, sa vie est « rallongée » de 6 mois environ.

  • Combien y a-t-il de sortes de papillons dans le monde ?

    Il existe environ 120 000 à 150 000 espèces de papillons dans le monde. La France accueille plus de 5 000 espèces différentes, dont la majorité sont des papilons de nuit (ou hétérocères, alors que les papillons de jours sont appelés rhopalocères).

  • Comment appelle-t-on un collectionneur de papillon ?

    Les papillons portant le nom scientifique de Lépidoptères (= ailes avec des écailles), les collectionneurs de papillons peuvent s’appeler des « lépidoptéristes ».
    Cependant, les lépidoptéristes sont surtout des scientifiques qui travaillent sur les papillons et qui ne les collectionnent pas uniquement ou qui ne les collectionnent pas du tout. Et les scientifiques qui travaillent sur les insectes en général sont appelés des entomologistes. Aussi, ces termes peuvent être utilisés indifféremment.
    Mais si l’on ne fait que collectionner les papillons simplement pour l’esthétique ou la curiosité sans jamais se servir de ses récoltes pour faire avancer la science alors le terme de « lepidoptérophile » (qui aime les papillons) semble mieux correspondre.

  • D'où viennent les couleurs des ailes de papillons ?

    La couleur des ailes des papillons vient de minuscules « écailles » fixées sur la membrane des ailes. Ces « écailles » ne se voient qu’avec une loupe très puissante. Lorsque l’on touche les ailes d’un papillon, elles se détachent et sont si fines que l’on croirait de la poudre. Le nom scientifique des papillons : « Lépidoptères » , signifie d’ailleurs « ailes à écailles ».
    Contrairement à ce qu’on pense généralement, le fait de toucher les ailes des papillons et de leur faire perdre leurs écailles, ne les tue pas et ne les empêche pas de voler, car les écailles sont posées sur une fine membrane qui permet toujours le vol. Cependant, s’ils perdent trop de couleurs, les papillons perdent en même temps leur camouflage ou, chez les papillons de jour, le signe distinctif qui permet le rapprochement visuel des mâles et des femelles.

  • De quel continent est originaire le Sphinx à tête de mort ?

    Le Sphinx à tête de mort (Acherontia atropos) est originaire d’Afrique et peut-être d’Égypte… Son aire de répartition s’étend aujourd’hui de l’Espagne, en passant par le Maghreb, jusqu’en Asie du Sud-Est. Ses vols migratoires le mènent parfois sur 3 000 km jusqu’en Islande, en Finlande et même en Russie !
    Les plantes qui nourrissent sa chenille sont souvent décrites de la famille des Solanacées (pomme de terre…), mais il existe plus de 50 espèces de plantes-hôtes dont la betterave, l’olivier, la vigne, le tabac, mais aussi le jasmin, la carotte sauvage ou l’ortie !

    A lire :
    Dans les griffes du Sphinx par Alain Muriot, Insectes n°141, 2006(2).
    Parlez-vous entomo ? Sphinx par Bruno Didier, Insectes n°142, 2006(3)
    Les insectes de la Belle Epoque : Le Sphinx à tête de mort (1903)

    Pour comprendre et entendre le cri du Sphinx à tête de mort, rubrique « L’inspiration et l’expulsion de l’air » sur notre page Stridulations.
    La Hulotte, n°76. www.lahulotte.fr

  • Est-il vrai que toucher les ailes d'un papillon le condamne ?

    Les papillons sont plus solides que cette croyance ne le laisse penser.

    La « poudre » qui reste sur les doigts quand on manipule (avec précautions) un papillon, est constituée des écailles qui recouvrent leurs ailes. Vues à la loupe, elles sont disposées comme les tuiles d’un toit de maison. Sont-elles vitales pour le papillon ? Non, enfin presque. En fait, elles servent à coloriser les ailes, elles apportent les motifs si variés qui ornent les ailes de papillons. Mais, sous ces écailles, il y a une membrane transparente. Aussi, même si l’on enlève toutes ces écailles, le papillon peut toujours voler en s’appuyant sur l’air avec la membrane des ailes.
    Cependant, la perte de couleur chez les papillons comme chez tous les insectes risque d’isoler le papillon qui ne sera plus reconnu par ses congénères et ne pourra plus se reproduire. Chez les papillons de nuit, la couleur leur permet de se dissimuler pour échapper aux prédateurs. Par exemple, beaucoup de papillons de nuit se confondent parfaitement avec l’écorce d’un arbre plein de lichens. Mais il est rare de supprimer toutes ces écailles lorsque l’on touche un papillon. Alors si votre souhait est de le montrer à votre entourage et de faire ainsi son éducation entomologique, soyez délicat mais n’hésitez pas plus longtemps.

  • Est-il vrai que, comme la mouche, le papillon goûte avec ses pattes ?

    En effet, certains insectes (dont des mouches) ont des organes sensoriels (des « poils » sensoriels) capables de « sentir » et qui sont placés sur les pattes. Ainsi, lorsque l’insecte se pose sur une fleur, par exemple, il la touche avec ses pattes et, si celle-ci correspond à son goût, déroule sa trompe pour aspirer le nectar. C’est le cas de certains papillons. Les sens des insectes sont en effet répartis sur le corps de façon très variée selon les groupes, les familles, les espèces…

  • Les écailles de papillons jouent-elles un rôle d'intimidation face aux prédateurs ?

    Indirectement, les écailles des ailes des papillons, qui sont responsables de ses couleurs, sont responsables de son aspect général. Ainsi, on a longtemps pensé que les couleurs ou les dessins des papillons pouvaient mettre en garde leur prédateurs (contre un mauvais goût par exemple) ou carrément les effrayer (les « yeux » sur les ailes). Cette théorie pourtant largement admise jusqu’à présent n’avait jamais réellement été démontrée. Or des études récentes aurait au contraire montré que… ce ne serait pas vrai…

    A lire : Tape à l’oeil, Epingle de 2008
    Dans cette expérience cependant, les leurres sont fixes tandis que si le papillon ne découvre ses ocelles qu’au dernier moment, il peut compter sur l’effet de surprise ?

    Sinon, les écailles colorées permettent aux mâles et aux femelles de se repérer facilement (plutôt chez les papillons de jour) ou bien à ce que les papillons soient « cryptiques », c’est-à-dire de la même couleur que l’endroit où ils se trouvent, comme le tronc d’un arbre sur lequel les papillons de nuit passent toute la journée à attendre la nuit sans que personne ne les remarque…

  • Les papillons ont-ils une bouche ?

    Oui, les papillons ont une « bouche », en forme de trompe, qui leur sert à se nourrir en aspirant la plupart du temps le nectar des fleurs. Cependant, selon les espèces, la bouche ne sert pas toujours à manger. Par exemple, chez la famille des papillons « Bombyx », la bouche est minuscule et ne permet pas de manger (pas d’estomac). Elle sert quand même à secréter la salive caustique nécessaire à la dissolution de la soie au moment de la sortie du cocon.
    H.G.

    A lire : Appareil buccal des insectes

  • Que font les papillons pendant l'hiver ?

    Comme de nombreux animaux, les papillons hivernent pendant l’hiver. Le froid ralenti leur organisme et ils demeurent immobiles.
    Mais peu de papillons passent l’hiver sous la forme adulte. Beaucoup le font sous forme d’œufs, de larves (chenilles) ou de nymphes (chrysalides). Pour se protéger au mieux de la pluie, du vent, des prédateurs, ils ont auparavant trouvé un abri pour se dissimuler.

  • Que mangent les papillons ?

    Les chenilles des papillons ne mangent que des feuilles.
    La bouche des papillons adultes est en forme de trompe, comme une paille. Ils ne peuvent donc qu’aspirer du liquide, et leur préféré est le nectar fabriqué par les fleurs ! Il leur arrive aussi d’aspirer le jus des fruits bien mûrs qui sont écrasés au sol ou encore d’autres liquides.

  • Quelle est la différence entre un papillon de jour et un papillon de nuit ?

    L’ordre des papillons (ou Lépidoptères) est séparé en deux groupes :
    – les Rhopalocères (dit papillon de jour)
    – les Hétérocères (dit papillons de nuit).

    Le terme « Rhopalocère » signifie « antenne avec une massue ». Les papillons de jour possèdent en effet des antennes terminées par une sorte de boule. Alors que « hétérocères » signifie « antennes de formes diverses ». Ce sont donc les papillons de jours qui se distinguent de tous les autres par la forme de leurs antennes.
    D’autres critères, plus subjectifs, sont à signaler :

    Papillons de jour 
    – Tous les papillons de jour se rencontrent le jour, et tous butinent les fleurs pour se nourrir.
    – Ils sont généralement assez colorés, mâles et femelles pouvant ainsi se reconnaître.
    – Au repos, la plupart des papillons de jour placent leurs ailes plaquées ensemble au-dessus du corps.

    Papillons de nuit
    – Ils sont généralement peu colorés, plutôt mimétiques, leurs couleurs imitant des végétaux (écorces, lichens, …) : de jour, lorsqu’ils sont au repos, ils peuvent ainsi mieux échapper aux prédateurs. Cependant, les ailes postérieures, cachées au repos, peuvent aussi être très colorées afin d’effrayer les prédateurs lorsque le papillon les découvre (en théorie).
    – Certaines chenilles de papillons de nuit font un cocon avant de s’y transformer en chrysalide.
    – Certains papillons de nuit volent le jour ou à la tombée de la nuit (notamment certains Sphinx).
    – Certains ne s’alimentent pas du tout lorsqu’ils sont adultes et vivent quelques jours seulement grâce aux réserves accumulées par la chenille.
    – Au repos, la plupart des papillons de nuit placent leurs ailes à plat (en toit) au-dessus du corps.

    À noter qu’il existe plus de 5 000 espèces de papillons en France dont seulement 250 dit « de jour ». Dans notre pays comme ailleurs, la majeure partie des papillons est donc représentée par le groupe des Hétérocères.

    Avec un peu d’habitude, il est assez facile de les distinguer…

  • Quelles fleurs planter pour attirer les papillons dans mon jardin ?

    Voici une liste de plantes préconisée par la « Butterfly conservation », organisme anglais spécialisé dans la protection et l’accueil des papillons. Entre parenthèses vous trouverez les mois de floraison de ces plantes. Vous remarquerez que beaucoup de ces plantes sont encore considérées comme des « mauvaises herbes » (laiterons, séneçons, cardères, chardons,…) alors que ces sont des plantes très intéressantes pour l’accueil des papillons et de beaucoup d’autres insectes :

    – Saule (mars, avril)
    – Tussilage (mars, avril, mai)
    – Primevère (mars, avril, mai, juin)
    – Pissenlit (mars, avril, mai, juin, juillet)
    – Jacinthe des bois (avril, mai, juin)
    – Bugle (avril, mai, juin)
    – Cardaminse des prés (avril, mai, juin)
    – Genêst (mai, juin)
    – Lychnis fleur de coucou (mai, juin, juillet)
    – Marguerite (mai, juin, juillet, août)
    – Compagnon rouge (mai, juin, juillet, août, septembre)
    – Trèfle (mai, juin, juillet, août, septembre)
    – Ronce (mai, juin, juillet, août, septembre)
    – Violette (mai, juin, juillet, août, septembre)
    – Lotier corniculé (mai, juin, juillet, août, septembre)
    – Troène (juin, juillet)
    – Valériane (juin, juillet, août)
    – Reine des prés (juin, juillet, août)
    – Laiteron (juin, juillet, août)
    – Bétoine (juin, juillet, août, septembre)
    – Potentille (juin, juillet, août, septembre)
    – Buddleia (juin, juillet, août, septembre, octobre)
    – Séneçon jacobée (juin, juillet, août, septembre, octobre)
    – Succise (juin, juillet, août, septembre, octobre)
    – Thym (juillet, août)
    – Cardère (juillet, août)
    – Eupatoire chanvrine (juillet, août, septembre)
    – Centaurée (juillet, août, septembre)
    – Bruyère (juillet, août, septembre)
    – Origan (juillet, août, septembre)
    – Menthe aquatique (juillet, août, septembre, octobre)
    – Chardon (juillet, août, septembre, octobre)
    – Pulicaire (juillet, août, septembre, octobre)
    – Lierre (septembre, octobre)

    POUR EN SAVOIR PLUS

    Attirez les papillons dans votre jardin par Ponema aux éditions Eveil éditeur (1995)
    Le jardin des insectes par Vincent Albouy aux éditions Delachaux et Niestlé (2002)
    Jardin sauvage, transformer son terrain en jardin vivant… des Clubs CPN (2002)
    Le jardin au naturel par François Couplan et Françoise Marmy aux éditions Bordas Jardin.
    150 plantes mellifères, culture, multiplication par Jean Sabat aux éditions Maison Rustique.

  • Un Citron voletait et butinait mi-novembre, est-ce courant à cette date dans l'Essonne ?

    Le Citron, ou Gonopteryx rhamni, hiverne à l’état adulte dans notre région ; cela signifie qu’il se cache toute une saison en attendant les beaux jours où il pourra à nouveau, à la faveur d’un réchauffement de l’air, s’envoler à la recherche de fleurs nectarifères sur lesquelles s’alimenter.
    Son hivernation n’est provoquée que par les températures basses ; cela signifie qu’il peut se réactiver n’importe quand en hiver si la température est douce. On le voit ainsi parfois s’activer dès la fin janvier et c’est assez classique.
    Cependant, les observations tardives sont beaucoup moins fréquentes sans être pour autant exceptionnelles, d’où l’intérêt de votre observation.

    On peut aussi rencontrer les autres papillons de jour hivernants comme : Nymphalis polychloros (Grande tortue), Nymphalis antiopa, Inachis io (Paon du jour), Aglais urticae (Petite tortue), etc. Et aussi les migrateurs tardifs comme Colias crocea (Souci), Vanessa atalanta (Vulcain), Cynthia cardui (Belle-dame)…

    HG

Perce-oreilles

  • Comment me débarrasser des perces-oreilles ?

    Longtemps considérés comme nuisibles, les Perce-oreilles ont été réhabilités et, au contraire, promus au rang d’auxiliaires utiles pour le jardinier. S’en débarasser est donc – quelque part – un contresens. Cependant, chacun voit midi à sa porte, et si « l’invasion » s’avère gênante, il est possible de capturer ces insectes, quitte à les déplacer dans une zone du jardin où il seront plus utiles.
    Les perce-oreilles aiment se reposer la journée dans des abris sombres et confinés. Vous pouvez alors tenter d’enrouler autour des troncs d’arbres ou d’arbustes du carton ondulé, face ondulée vers le tronc. Vous pouvez également mettre des boîtes opaques que vous percez de trous et que vous remplissez de végétaux secs. Vous les placez ensuite là où vous voyez beaucoup de perce-oreilles (accrochés dans les arbres ou au sol) et vous relevez vos « pièges » régulièrement en journée pour les déplacer plus loin où ils mangeront les pucerons des rosiers par exemple !

  • J'ai beaucoup de perce-oreilles sur ma terrasse et dans mon appartement, pourquoi et sont-ils dangereux ?

    Ces petits insectes sont omnivores et plutôt nocturnes. Ils cherchent donc des « cachettes » pour y passer la journée. Votre terrasse offre peut-être 2 avantages : des anfractuosités dans lesquelles ils se cachent et des petites proies qui les nourrissent ! Ils apprécient également les mousses et les pucerons, et sont donc particulièrement utiles aux jardiniers. Quant à ceux que vous trouvez dans votre appartement, ils sont certainement en vadrouille à la recherche de nourriture ou d’abris, mais en aucun cas sur vos traces car ils sont totalement inoffensifs…

  • Pourquoi le Perce-oreille s'appelle... Perce-oreille ?

    Certains auteurs, au XIXe siècle, donnait comme explication la forme des cerques, ou pinces, qui ressemblait soi-disant – à l’époque – à celle de la pince à percer les oreilles des bijoutiers. C’est improbable, pour deux raisons. Ce nom populaire est ancien et vient des paysans, qui n’avaient aucune raison de connaître la pince des bijoutiers des villes, le perçage des oreilles étant très peu répandu parmi eux… Et la fameuse pince des bijoutiers ne ressemble pas à celle du perce-oreille.
    Par contre, on peut noter que le nom populaire germanique (earwig en anglais par exemple) fait aussi référence à l’oreille. En français, il y a de nombreuses variantes : pince-oreille, cure-oreille, michorèle… qui ne mentionnent pas forcément la pince, mais toujours l’oreille. Le nom viendrait plus probablement de la tendance de ces insectes à se réfugier dans les trous et les crevasses, et pourquoi pas dans les oreilles de personnes faisant la sieste dans l’herbe. Au XVIIe siècle, Mouchet mentionne un nom populaire anglais « twist-ballock » que l’on peut traduire pudiquement par « pince-testicule ». Cela sous-entendrait que ces braves bêtes ne visitaient pas que les oreilles, mais aussi les caleçons des dormeurs.

    Vincent Albouy

Phasmes

  • A quoi "sert" un phasme, je sais qu'il a son utilité mais laquelle, en fait ?

    Comme tous les insectes, les phasmes font partie de la chaîne alimentaire et servent à nourrir de nombreux animaux comme les oiseaux et d’autres insectivores. Comme la plupart des insectes « végétariens », lorsqu’ils mangent des feuilles cela permet à la lumière de pénétrer dans le sous-bois et de favoriser la croissance d’autres plantes qui ont besoin de lumière. Cette nourriture est ensuite digérée et les crottes de phasmes sont un très bon engrais qui enrichit le sol et accélère son activité biologique, leurs cadavres aussi lorsqu’ils meurent…

  • Combien existe-t-il d'espèces de phasmes ?

    Les phasmes sont surtout des insectes exotiques. Il n’y a que 6 espèces en France alors qu’il en existe quelque 3 000 dans le monde !

  • Comment différencier un mâle d'une femelle chez les phasmes ?

    Il est presque toujours possible de distinguer le mâle et la femelle chez les phasmes, mais il n’y a pas de règle universelle qui s’appliquerait aux quelque 3000 espèces de phasmes identifiées dans le Monde.
    Par exemple, chez le Phasme du Vietnam (Cuniculina imbriga) que l’on élève facilement, la femelle est plus grande et a deux petites « cornes » sur la tête. Chez le Phasme dilaté (Heteropterix dilatata), la femelle est verte, ne vole pas et est très grande, alors que le mâle est plus petit, marron et vole.
    D’une manière générale, les femelles sont plus grandes/grosses car ce sont elles qui fabriquent les oeufs dans leur abdomen et qui, parfois, creusent le sol pour pondre. Par contre, si seul un des deux sexes a des ailes, ce sera le mâle.
    N’oublions pas que certaines espèces de phasmes sont « parthénogénétiques » : il n’y a que des femelles qui se reproduisent toutes seules !

    De nombreuses fiches techniques d’élevage ont été consacrées aux phasmes et publiées dans la revue Insectes. Elle contiennent toujours les explications pour distinguer mâle et femelle pour une espèce donnée. Elles sont disponibles à la vente à l’Opie.

  • Comment faire la différence entre les oeufs et les crottes de phasmes ?

    Les oeufs de phasmes ont en général une forme régulière et lisse, contrairement aux « crottes » dont la surface est très irrégulière. Pour une espèce donnée, la taille des oeufs est généralement la même que celles des crottes, mais la couleur est différente.

    Dans votre cas, sans connaître l’espèce que vous élevez, nous ne pouvons que vous recommander :

    • de vous assurer que vos insectes sont bien adultes ;
    • que vous disposez bien de femelles dans votre élevage ;
    • que la biologie de l’espèce élevée vous permet effectivement d’attendre des oeufs sur le sol et non enfouis dans le sol ou collés sur le décor ;
    • que vos femelles sont suffisamment vieilles pour être en âge de pondre (en général, 4 semaines en moyenne).

    Si vos doutes persistent, sachez qu’il n’est pas nécessaire de séparer les oeufs des crottes pour obtenir leur éclosion ; conserver l’ensemble des dépôts récoltés sur le sol dans une boîte ventilée, humectez et brassez régulièrement jusqu’à l’éclosion des premiers oeufs.

    HG

    De nombreuses fiches techniques d’élevage ont été consacrées aux phasmes et publiées dans la revue Insectes. Elles sont disponibles à la vente à l’Opie.

  • Comment traduit-on « Phasme » en allemand ?

    Sur Internet, le « Vocabulaire trilingue » d’entomologie (français, allemand, anglais) permet de trouver les équivalents de la plupart des mots courants relatifs aux insectes.
    Mais « phasme » n’y figure pas, c’est un demi-oubli, ces insectes ne font pas partie des mondes agricole ou horticole…
    Voici la traduction : Gespenstschrecken (fantôme – effroi), un mot terrible pour des animaux parfaitement inoffensifs. De même, en français, on les appelle parfois « bâtons du diable ».

    A.F.

  • Dans quelles régions de France trouve-t-on des phasmes et quelles en sont les différentes sortes ?

    Il existe 6 espèces de phasmes en Europe méridionale. Ils sont donc plus présents dans le Sud de la France, mais certains se rencontrent jusqu’en Bretagne. La plupart préfèrent les endroits secs et chauds, les prairies et les buissons.
    Tous les phasmes européens ressemblent à des brindilles et ne volent pas. Ailleurs, surtout en Asie du Sud-Est, certains phasmes ressemblent à des feuilles (mortes ou vivantes), à des branches épineuses et à toute sorte d’élément végétale. Il existe quelque 3 000 espèces de phasmes dans le Monde…

    A lire : Observations sur le Phasme gaulois Clonopsis gallica par Lucas Baliteau, Insectes n°136, 2005(1)

  • Les phasmes communiquent-ils et comment ?

    Comme presque tous les insectes, les phasmes communiquent avec des odeurs. Ces odeurs sont captées par les antennes qui sont, un peu comme notre nez, le siège de l’odorat.
    Cette communication chimique est particulièrement importante chez les phasmes car la plupart ne voient pas très bien et de nombreuses femelles ne volent pas. Mais, les odeurs se déplacent avec le vent et permettent aux femelles de ne pas bouger et d’attendre que les mâles – qui eux, volent parfois – sentent leur odeur et remontent sa piste afin de pouvoir s’accoupler. C’est le cas de nombreux autres insectes, comme beaucoup de papillons de nuit.

    A lire, à propos de la communication chimique chez les insectes : La communication sexuelle chez la punaise verte : entendre et sentir par Michel Renou , Insectes n°135, 2004(4)

  • Nos phasmes risquent-ils de souffrir si, le week-end et le mercredi, il n'y a pas de chauffage à l'école ?

    Les Phasmes, même tropicaux, peuvent supporter temporairement des températures descendant jusqu’à 12-15°C. Plus bas, ou alors de façon répétitive et permanente, il est fort probable que votre élevage en souffre, d’autant plus que c’est la nuit que les phasmes s’alimentent. Dans ces conditions, vous observerez nécessairement un ralentissement du développement et aussi probablement une mortalité importante des individus les plus faibles.
    Pour pallier ce problème, il vous faut disposer d’un système de chauffage dans votre vivarium, sous forme, par exemple, d’une lampe à incandescence de 20 ou 40 Watt entourée d’un papier d’aluminium (pour éviter l’éclairage), le tout placé dans l’enceinte d’élevage avec aussi un système de thermostat pour permettre de couper le courant dès que la température maximale programmée est atteinte.
    Sinon, des tapis chauffants thermostatés sont disponibles, mais plus coûteux, dans les magasins d’aquariophilie.
    Ou bien encore organiser un roulement parmi les élèves pour que chaque week-end ils emportent chez eux les phasmes…

    De nombreuses fiches techniques d’élevage ont été consacrées aux phasmes et publiées dans la revue Insectes. Elles sont disponibles à la vente à l’Opie.

     

  • Pourquoi les phasmes bougent quand il y a de la musique ?

    Lorsqu’ils se déplacent, la plupart des phasmes bougent – comme s’ils dansaient ! C’est une attitude mimétique qui imite le mouvement d’une feuille ou d’une branche dans le vent, afin de vraiment faire croire qu’ils sont des feuilles ou des branches. Si votre phasme se met à bouger à chaque fois que vous mettez la musique, c’est peut-être parce que les vibrations engendrées le perturbent, comme à l’approche d’un danger.

  • Pourquoi les phasmes sont-ils difficilement visibles ?

    Les phasmes sont en effet les les champions du mimétisme. Ils « imitent » des brindilles, des feuilles, des épines, etc. Cette particularité leur permet d’être presque invisibles et d’échapper au regard des prédateurs qui les confondent complètement avec des feuilles ou des branches. Leur imitation est si parfaite que, lorsqu’ils se déplacent, ils bougent comme des feuilles dans le vent, de façon saccadée et latérale.
    En France, il n’y a pas beaucoup d’espèces de phasmes et ils ont tous l’apparence de brindilles. Les phasmes feuilles vivent plutôt sous les tropiques, en Malaisie ou en Australie par exemple.

    Mais d’autres insectes pratique le mimétisme. En France, par exemple, certaines chenilles ressemblent à des branchettes (c’est le cas de chenilles de papillons Phalènes), une punaise aquatique a aussi l’apparence d’une en brindille (la Ranâtre) et il y a même des insectes qui ressemblent à des épines, comme les Membracides avec deux « épines » sur la tête d’où leur nom de Bison !
    Certains insectes ressemblent comme deux gouttes d’eau à d’autres insectes. Par exemple, beaucoup d’insectes sont « déguisés » en guêpes sociales (rayées de jaunes et de noir) afin de faire peur aux prédateurs qui, du coup, pensent que ces insectes peuvent piquer, comme une guêpe. C’est le cas de nombreuses mouches (Syrphes, Conopidées, Stratiomyiidés,…), d’un Cousin et même de papillons comme les Sésies !

    Il y a des punaises et des araignées « déguisés » en…fourmis ! Dans le cas de l’araignée ce qui est incroyable c’est quelle place deux de ses pattes de devant en hauteur devant sa tête, ce qui fait que l’on croit que ce sont des antennes et qu’elle a six pattes, comme les insectes.

    A lire sur un phasme de France : Observations sur le Phasme gaulois Clonopsis gallica par Lucas Baliteau, Insectes n°136, 2005(1)

  • Quelle sont les espèces de phasmes qui n'ont pas besoin de s'accoupler ?

    En effet, certaines espèces de phasmes n’ont pas besoin de s’accoupler pour se reproduire et leurs oeufs sont tout de même féconds (reproduction parthénogénétique).
    En fait, il semblerait que toutes les espèces de phasmes soient plus ou moins aptes à se reproduire par parthénogenèse. Cela signifie qu’en règle générale, les femelles sont capables, en l’absence de mâles, de pondre des oeufs plus ou moins viables, mais qui engendreront uniquement des femelles.

    Parmi les phasmes les plus connus pour lesquels la parthénogenèse est le cas général, on peut citer :
    Carausius morosus (Phasme morose) ;
    Sypilloidea sypillus (Phasme ailé de Madagascar) ;
    Phyllium giganteum (Phyllie géante ou phasme feuille) ;
    – Certaines espèces que l’on trouve en France (Leptynia hispanica, Bacillus rossius et Clonopsis gallica).

    H.G.

    De nombreuses fiches techniques d’élevage ont été consacrées aux phasmes et publiées dans la revue Insectes. Elles sont disponibles à la vente à l’Opie.

     

  • Quelles sont les caractéristiques propres aux phasmes ?

    Les phasmes sont des insectes qui ont la particularité de tous être mimétiques, c’est-à-dire qu’ils « imitent » un élément de leur environnement végétal : feuilles mortes ou vivantes, branches, etc. Les phasmes mangent tous des végétaux et pondent des oeufs qui ressemblent à des graines de plantes, ce qui leur permet d’échapper à la prédation des mangeurs d’oeufs. Il y a d’autres caractéristiques communes à tous les phasmes mais elles sont très techniques et il convient de consulter un ouvrage de zoologie si vous voulez vraiment des détails.

    A lire : Observations sur le Phasme gaulois Clonopsis gallica par Lucas Baliteau, Insectes n°136, 2005(1)
    De nombreuses fiches techniques d’élevage ont été consacrées aux phasmes et publiées dans la revue Insectes. Elles sont disponibles à la vente à l’Opie.

Piqûres & morsures

  • Comment les insectes piqueurs nous repèrent-ils la nuit ?

    Comme pour toutes les espèces animales, la vue des insectes est directement liée à la lumière. En dessous d’un certain seuil de luminosité, les insectes sont comme nous, aveugles. Certaines espèces d’insectes ayant colonisé les grottes durant un très grand nombre de générations ont même connu, au cours de leur évolution, une réduction de leurs yeux jusqu’à disparition et ils ont développé d’autres systèmes d’orientation aussi efficaces.
    Il est facile de constater que les moustiques, par exemple, n’ont aucun problème à nous situer et à nous piquer dans l’obscurité. Ils utilisent d’autres sens que la vue et disposent d’une foule de récepteurs sensoriels. Par exemple, ils repèrent leurs victimes grâce à l’odeur des acides butyriques que dégagent tous les êtres vivants et en précisent la position grâce à leur grande sensibilité aux différences de température, qui leur permet de distinguer jusqu’aux contours de notre corps… Ils sont également équipés d’un système sensible à la concentration en CO2 (dioxyde de carbone) de l’atmosphère, et peuvent donc repérer celui que notre peau et notre respiration dégagent.
    Avez-vous déjà vu un moustique tourner autour de votre lampe lorsque vous allumez pour l’écraser ? Non, alors inutile de fermer la lumière pour ne pas attirer les moustiques car ils s’en moquent !

    AD

  • Comment les insectes s'y prennent-ils pour piquer ?

    Il y a trois façons principales de « piquer » chez les insectes.
    La première c’est celle du groupe des Hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis…) qui est d’utiliser un aiguillon, ou dard, situé à l’arrière du corps et qui transmet du venin. Ce dard sert surtout à se défendre (chez les abeilles notamment) ou à capturer des proies (chez les guêpes notamment). Certaines fourmis rouges utilisent aussi un aiguillon pour se défendre.

    La deuxième est celle utilisée par les insectes suceurs de sang. L’organe piqueur est la bouche, transformée en aiguille creuse. C’est le cas des moustiques, des taons, des puces, des poux, etc. Mais chez ces insectes, certains se nourrissent de sang (puces, poux, punaises des lits…) et d’autres ce ne sont que les femelles qui piquent car elles ont besoin de sang pour que leurs oeufs arrivent à maturation (moustiques, taon…).
    Certaines punaises – par exemple – peuvent aussi piquer avec leur bouche simplement pour se défendre.

    Enfin, mais ce n’est plus le sujet, il y a ceux qui mordent directement avec leurs mandibules comme par exemple certaines fourmis.

    Voir aussi, dans cette rubrique : Quels sont les insectes susceptibles de piquer ou de mordre l’homme ?

  • J'ai souvent entendu dire que les fourmis rouges « piquaient », mais pas les noires... Est-ce vrai ?

    Oui, certaines espèces dites « inférieures », notamment de la sous-famille des Myrmicinés, ont gardé un aiguillon et peuvent nous piquer comme une guêpe car elles font partie du même Ordre d’insectes : les Hyménoptères. En fait, toutes les fourmis ont gardé des glandes à venin plus ou moins fonctionnelles et qui fabriquent principalement du venin, ou de l’acide formique ou encore des phéromones (« odeurs » destinées à communiquer).

    Certaines mordent simplement, d’autres mordent et projettent une espèce de venin sur la morsure. C’est le cas, par exemple, des « fourmis rousses » du genre Formica et notamment l’espèce Formica polyctena dont les morsures sont très irritantes.

    Aussi, certaines espèces dites « supérieures » ont des glandes reliées aux mandibules et qui fabriquent une espèce de salive toxique, dont la composition est parfois proche du venin, et qui, en mordant, injectent ce produit. Ces morsures sont parfois encore plus douloureuses que celles faites avec un aiguillon. Ce serait le cas de certaines fourmis des trois sous-famille européennes : Formicinés notamment avec le genre Camponotus, Dolichodérinés et Myrmicinés notamment avec le genre Crematogaster.
    Beaucoup de recherches restent encore à faire sur ce sujet, surtout sous les tropiques.

     

  • Je suis envahi de punaises de lit, quels sont ces insectes et que faire ?

    Les punaises des lits, insectes piqueurs, se nourrissent de sang. Après des décennies de régression due à de bonnes pratiques d’hygiène, elles semblent revenir à la charge. C’est un insecte de 5-8 mm de long, plat lorsqu’il n’a pas sucé de sang, brun-rouge et sans aile. Chez 10 % des humains, sa piqûre n’a aucun effet, mais chez les autres elle provoque des démangeaisons, voire des états de malaises.

    La punaise des lits est originaire, pense-t-on, d’Asie d’où elle a suivi l’homme dans de nombreux pays chauds depuis au moins l’Antiquité. Elle apprécie la chaleur et ce n’est que vers le XVIIe siècle, qu’elle est remontée jusqu’en Europe du Nord car les habitations ont commencé à être mieux chauffées.
    Lorsqu’elles n’ont pas besoin de se nourrir de sang, elle s’abritent à proximité des lits, dans les fentes et les cavités des boiseries, dans les jointures des literies, sous les tapis, au dos des tableaux ou encore sous les papiers peints lorsqu’il y a de la place ! Cela fait beaucoup de lieu où la traquer…

    Lorsqu’elle est affamée, elle part à la recherche d’un hôte qu’elle détecte grâce à son sang chaud qui émet un rayonnement infrarouge. Elle le repère à 5 –10 cm. En 10 minutes, l’adulte peut sucer jusqu’à 7 fois son poids en sang ! Ensuite il retourne dans son abri, s’accouple et la femelle pond environ 200 oeufs fixés au substrat. En dessous de 10° C, elle ne pond pas. Les jeunes (larves) muent 5 fois avant de devenir adultes et prennent un repas de sang à chaque stade de leur croissance.

    Cette punaise grimpe très bien, même au plafond, tant que la surface est rugueuse. Il lui arrive de tomber si celle-ci est trop lisse à tel point qu’une légende voulait que lorsqu’un dormeur avait mit exprès les pieds de son lit dans des récipients pleins d’eau et que la punaise tombait sur lui, on pensait qu’elle « rusait » en passant par les murs et en se laissant tomber sur le dormeur !

    Comment lutter ? Difficile parfois, car la punaise des lits « voyage » dans les bagages et les meubles transportés d’un lieu à l’autre. On la trouve d’ailleurs dans les hôtels qui portent le nom populaire de « nids à punaises ». Vous pouvez mettre les 4 pieds de votre lit dans des récipients pleins d’eau, mais la lutte plus radicale ne consiste malheureusement qu’à la pulvérisation d’un insecticide « spécial punaise des lits » dans les endroits susceptibles de l’abriter.

    Malheureusement car, pour être un peu tranquille, il faudrait que votre habitation soit pleine de chauve-souris, ses hôtes préférés dans son pays d’origine…

    A lire :
    Origine des punaises des lits par Jean-Marie Doby, Insectes n°113, 1999(2)
    Un insecte à la page – Punaises ! par Alain Fraval, Insectes n°147, 2007(4)
    Et les Epingles :
    Punaises ! (2001)
    Entomologie ferroviaire (2005)
    Punaises X (2007)

     

  • Les abeilles sont-elles dangereuses ?

    Si « dangereux  » veut dire que notre vie est menacée. Alors, non ! Les Abeilles domstiques n’attaquent pas pour le plaisir mais simplement si on dérange la ruche, et encore, pas toujours… ou si on saisit une abeille dans la main en serrant les doigts.
    Même si on se fait piquer plusieurs fois, ce n’est pas grave. Si des dizaines d’abeilles nous piquent après avoir dérangé une ruche, il vaut mieux aller chez un médecin, mais il est assez rare de déranger une ruche sans le faire exprès…

    Cependant, les piqûres d’Abeilles domestiques sont dangereuses pour les personnes, heureusement assez rares, qui sont allergiques aux piqûres d’insectes en général. Pour elles, c’est un vrai problème car elles peuvent en mourir.

    On raconte parfois que si une abeille vous pique dans la gorge on peut mourir étouffé. Ce cas est extrêmement rare, mais il faut quand même faire attention aux enfants, surtout si on mange dehors.
    On peut observer une abeilles lorsqu’elle butine, même de très près, pendant des heures sans jamais être piqué. Si on la dérange, elle s’en ira un peu plus loin pour être tranquille…

  • Les guêpes peuvent-elles piquer plusieurs fois sans mourir ?

    Oui, car le dard des guêpes est une arme de chasse qui leur permet de neutralier les nombreuses proies destinées à nourrir leurs larves (les adultes butinent pour se nourrir). Surtout, contrairement aux abeilles domestiques, le dard des guêpes est lisse et sans « crochets ». Il lui est donc plus facile de s’enfoncer dans sa victime mais surtout de ressortir.
    Ce qui tue les abeilles c’est que leur dard possède des barbules qui, comme un hameçon, empêche le dard de ressortir. C’est pourquoi, lorsque l’on est piqué par une abeille et qu’on la chasse d’un revers de main, on arrache dard et glande à venin et elle meurt. En revanche, lorsqu’une abeille pique un autre insecte, le trou fait par le dard dans la carapace ne se referme pas (car la carapace des insectes est « solide ») et donc son dard peut en ressortir.
    L’abeille n’utilise son dard que pour se défendre alors que la guêpe l’utilise toute la journée…

     

  • Pourquoi ce sont les abeilles femelles qui piquent et non pas les abeilles mâles ?

    Bonne remarque ! Elle nous amène à constater que, chez les insectes, ce sont souvent les « filles » (femelles) qui piquent : c’est le cas chez les abeilles, les moustiques, les taons, etc. !
    En particulier, chez les abeilles, les guêpes et les fourmis (qui appartiennent à la famille des Hyménoptères) c’est toujours ainsi. Pourquoi ? Parce que chez ces insectes, « l’outil » des femelles qui sert à pondre (la tarière ou l’oviscapte) s’est progressivement transformé en aiguillon (ou dard) au cours de l’évolution. Comme les mâles n’avaient pas de tarière de ponte, ils n’ont pas de dard aujourd’hui.

  • Que faire en cas de piqûre par un bourdon ?

    Les bourdons sont des abeilles et, à ce titre, lorsqu’ils piquent – c’est à dire très rarement – ils laissent souvent leur dard planté dans notre peau et la glande à venin à l’extérieur. Il faut donc le retirer délicatement avec une pince à épiler recourbée à son extrémité, car le risque est grand de saisir la glande et d’appuyer dessus, ce qui a pour effet d’injecter tout le venin sous la peau !

    Différents remèdes disponibles en pharmacie sont faits pour apaiser la douleur. Cependant, nous profitons de cette question pour vous lister des remèdes dits « de grands-mères » et destinés à apaiser l’effet des piqûres d’insectes :

    • Frictionner avec des feuilles de plantain. Cette méthode est très efficace et le plantain est l’une des plantes les plus communes d’Europe.
    • Frictionner avec des feuilles fraîches de lavande.
    • Frotter avec : ail, absinthe, bardane, lavande, plantain, persil, mélisse, menthe, romarin, thym, impératoire, sarriette, souci, basilic ou sureau.
    • Appliquer le jus des feuilles de : basilic, sauge ou thym.
    • Frotter avec une tranche de citron ou de l’eau vinaigrée pour faire passer la démangeaison.
    • Poser une tranche d’oignon cru.
    • Approcher immédiatement le bout d’une cigarette ce qui détruit le poison. Il ne reste ni douleur ni enflure. Méthode politiquement non-correcte à l’heure de la guerre contre le tabagisme et les risques de brûlures pour les maladroits ! Cependant, s’il reste encore des fumeurs kamikazes, cette méthode peut être efficace…

    Un mot sur le système Aspivenin® : son efficacité est très controversé. Il est déclaré inefficace dans le cas d’une morsure de serpent (voir : http://www.chu-rouen.fr/cap/infotox11.pdf ) mais nous ne trouvons pas de référence concernant l’efficacité contre les piqûres d’Hyménoptères.

  • Que risque exactement un bébé s'il est piqué par une guêpe, un taon ou une abeille ?

    Il y a très peu de danger, mais voyons quand même cela de plus près…

    Le taon lui fera un peu le même effet qu’un gros moustique car le principe est le même : ce sont les femelles qui « piquent » avec une « trompe » en forme d’aiguille afin de prendre les protéines de notre sang qui leur serviront à fabriquer leurs oeufs. Ce qui gratte c’est l’anti-coagulant qu’elles nous injectent afin d’éviter que le sang ne sèche dans leur trompe et leur bouche. Les taons ne piquent en général qu’à l’extérieur, parfois près de l’eau ou des bois humides où certaines espèces pondent. Si votre bébé reste dehors et que vous commencez à voir des taons il suffit de mettre une moustiquaire. Cependant, les taons nous repèrent entre autres grâce à notre chaleur corporelle et nos mouvements, les adultes en sueur ont donc plus de chances de se faire piquer qu’un bébé qui dort… Les piqûres de taons et de moustiques peuvent être plus impressionnantes chez un nourrisson sur lequel la réaction, l’oedème, est plus étendue et dure parfois plusieurs jours, mais cela n’a aucun caractère de gravité. En tous les cas, ces piqûres sont très rarement allergisantes.

    En ce qui concerne les guêpes et les abeilles, seules les femelles piquent mais cette fois avec un dard, ou aiguillon, qui est situé à l’arrière du corps et injecte du venin. Ce dard est uniquement fait pour se défendre ou, chez les guêpes, paralyser les proies qui nourriront leurs larves. Un bébé n’est ni une proie, ni un danger pour ces insectes. Il est donc celui qui a le moins de chance de se faire piquer. Si, par malchance, cela arrivait, le seul véritable danger serait qu’il soit allergique (mais vous ne le découvrirez que lors de sa première piqûre…) et dans ce cas il faut consulter rapidement un médecin. Sinon, une piqûre n’est pas dangereuse, en tous les cas pas dans la majeure partie des cas, mais la réaction chez l’enfant peut est impressionnante (peau rouge, dure et très enflée) sans que cela soit lié à une allergie. Chez le nourrisson il peut avoir un petit malaise et dans ce cas il suffit souvent de lui lever les jambes. Vous pouvez aussi utiliser les pompes à venin et sachez que l’utilisation d’anti-histaminique est possible chez les enfants. Demandez à votre pharmacien pour les doses et les produits à utiliser (très important) mais si votre enfant se sent vraiment mal et que sa piqûre gonfle beaucoup et le fait souffrir vous pourrez le soulager.

    Prenez ensuite la précaution de surveiller votre enfant de plus près pendant 2 à 3 jours pour voir s’il est affecté. Mais encore une fois, les risques de se faire piquer lorsque l’on est bébé et que l’on ne marche pas sont très faibles.
    Si après l’âge d’un an et plus votre enfant part en vadrouille seul et dérange un nid de guêpes, ce sera une autre affaire ! Mais c’est très rare aussi…

    Avant l’été, les pharmacies et les magazines regorgent de produits et de messages alarmistes et sans réel fondement (même si les accidents existent)… Le plus efficace est de faire un travail sur soi-même si nécessaire en ne « paniquant » jamais face à une bestiole qui rôde car c’est le meilleur moyen de se faire piquer et que votre enfant panique aussi plus tard. Aussi, apprenez-lui à regarder ce qu’il mange car les guêpes peuvent être attirées par le sucre des fruits bien mûrs ou la viande froide (nourriture des larves). Il suffit de les chasser d’un geste lent car dans 99% des cas seule une contrainte lui fait sortir le dard. Cela arrive lorsqu’un enfant marche pieds nus sur une abeille, une guêpe ou un bourdon, dans ce cas prévoyez des chaussures tout simplement.

    Il existe aussi des produits « naturels » pour éloigner les insectes et que vous pouvez mettre sur votre bébé car les produits de synthèse sont souvent déconseillés sur les jeunes enfants.
    D’autre part, la nuit, il est préférable de placer une moustiquaire (il en existe des spéciales enfants très pratiques) plutôt que d’utiliser un insecticide en bombe ou qui se branche sur une prise électrique car ils sont toxiques (ou alors ouvrez bien la fenêtre !). Vous pouvez le soulager avec une crème apaisante et/ou désinfecter avec une gaze imprégnée d’antiseptique adapté. Mais n’utilisez pas de glaçon cela aurait l’effet inverse.

    Bon été !

  • Quel est l'insecte le plus dangereux pour l'homme ?

    C’est sans aucun doute le moustique !
    Pourquoi ? Parce que certaines espèces de moustiques sont porteurs d’un animal microscopique (protozoaire) responsable du tristement célèbre paludisme (malaria en anglais) et qu’il peuvent le transmettre, par piqûre, d’humain à humain. La femelle, en prenant un repas de sang sur une personne infectée, transporte la maladie et peut la transmettre à une personne saine au travers de sa salive. Les protozoaires qui se retrouvent dans le sang s’y multiplient, provoquant la destruction des globules rouges et la mort si l’on ne soigne pas…
    Entre 1900 et 2000, cet insecte a été responsable d’un décès sur deux dans le Monde et, encore aujourd’hui, il tue entre 1 et 2 millions de personnes chaque année. Ces chiffres impressionnants sont en partie dus au fait que ces moustiques du genre Anophèle sévissent sous les tropiques où l’accès aux soins n’est pas toujours possible et il n’existe toujours pas de vaccin. En revanche, des médicaments préventifs et curatifs sont généralement efficaces et indispensables lorsque l’on voyage dans certains pays. La protection contre les moustiques est également un moyen de lutte efficace. 
    Absent en France, le paludisme y était pourtant présent jusqu’à l’époque de Louis XIV, mais l’assèchement des grands marais où se développaient les larves de moustiques, ainsi que d’autres facteurs indéterminés l’ont fait disparaître.
    Certains scientifiques pensent qu’il pourrait revenir en Europe à cause du réchauffement de la planète qui permettrait aux moustiques tropicaux de vivre dans le sud de l’Europe.

  • Quels sont les insectes les plus dangereux du monde ?

    Si on parle de danger direct pour la vie de l’Homme, aucun insecte ne peut tuer un Homme d’un seul coup directement du fait de sa piqûre ou de sa morsure par exemple. Dans très peu de cas, des personnes qui se font attaquer par beaucoup d’insectes en même temps peuvent en mourir. Il s’agit uniquement d’insectes qui vivent en sociétés et qui sont donc très nombreux : les guêpes sociales (comme les frelons, par exemple) ou les abeilles sociales. Mais pour en mourir, il faut les déranger et que plusieurs dizaines piquent quelqu’un de très jeune (un bébé) ou de très vieux et fatigué car, en général, même plusieurs piqûres ne nous tuent pas. 
    La dangerosité de certains insectes pour l’Homme est donc indirecte.

    Les insectes les plus dangereux sont ceux qui transportent, sans le vouloir, une maladie d’Homme vers d’autres Hommes. Ce sont surtout des moustiques et des mouches qui, dans certains pays chauds, transmettent des maladies mortelles pour l’Homme comme le Paludisme (ou Malaria), la Fièvre jaune ou encore la Maladie du sommeil.
    Les femelles de ces insectes prélèvent le sang des animaux à sang chaud (et de l’Homme). Et si elles prennent du sang chez quelqu’un qui a une maladie, elles peuvent ensuite la transmettre à une autre personne en la piquant et en lui injectant un peu de sang contaminé. À cause de ces quelques espèces d’insectes, chaque année, plus de 2 000 000 de gens meurent de ces maladies.
    Enfin, il y a des personnes qui sont allergiques aux piqûres d’insectes. Dans ce cas, une seule piqûre d’abeille ou de guêpe peut les tuer si elles ne sont pas soignées. Dans ce cas uniquement on peut dire que les abeilles sont dangereuses.

    D’autre cas de transport de maladies sur les pattes des mouches ou des blattes par exemple, peuvent exister, mais ils sont si rares que l’on ne peut pas parler d’insectes « dangereux ».
    Enfin, de manière indirecte, les insectes nuisibles aux cultures, s’ils ne sont pas contrôlés, peuvent avoir des conséquences importantes sur l’approvisionnement des populations locales – en Afrique par exemple – et entraîner malnutrition et mise en danger des populations.
    Mais encore une fois, le nombre d’espèces impliquées est souvent très restreint face à l’immense diversité du monde des insectes.

    A lire :
    Les insectes et les grands fléaux de l’humanité (1833)

  • Quels sont les insectes qui meurent après avoir piqué ?

    Il ne s’agit que des abeilles dont le dard (l’aiguillon) est cranté à son extrémité. Lorsqu’elles nous piquent, notre peau se referme sur le dard et le coince. Ainsi, en chassant l’abeille de la main, on arrache la glande à venin attachée au dard et située dans le corps. L’abeille est donc éventrée, saigne et meurt.
    Mais lorsqu’elle pique un insecte, la carapace de celui-ci ne se referme pas sur le dard, l’abeille peut donc le ressortir !

    Voir aussi la rubrique Abeilles domestiques de notre FAQ

  • Quels sont les insectes susceptibles de piquer ou de mordre l'homme ?

    Ils sont peu nombreux, par rapport au nombre d’espèces (plus de 35 000 en France par exemple). Faisons le point.

    En ce qui concerne les morsures simples, sans produit irritant ni venin, il est difficile de faire la liste car un certain nombre d’insectes saisis dans la main peuvent se servir de leur mandibules pour se défendre. Mais il s’agit de morsure, qui ne va que très rarement jusqu’au sang et ne provoque pas de démangeaison par la suite car elle n’est pas accompagnée par une émission de substance.

    En Europe, les insectes « piquent » pour 2 raisons principales : prélever du sang ou se défendre.
    Ceux qui prélèvent du sang le font grâce à leur bouche transformée en aiguillon, soit pour que leurs oeufs arrivent à maturité grâce aux protéines de notre sang (ce sont les taons, moustiques, etc.), soit pour se nourrir (hématophages = mangeurs de sang).
    Ceux qui se défendent le font au moyen d’un aiguillon situé à l’arrière du corps, cela ne concerne que les Hyménoptères (abeilles, guêpes et fourmis).

    Dans les 2 cas, ce sont principalement les femelles qui piquent. En effet, dans un cas, c’est pour la fabrication des oeufs et, dans l’autre, l’aiguillon est une transformation de la tarière de ponte qui a eu lieu au cours de l’évolution (des millions d’années).
    Mais il y a également des insectes qui peuvent se défendre au moyen de leur bouche pointue qui sert à injecter une substance qui dissout l’intérieur des proies avant de l’aspirer. C’est le cas des punaises prédatrices ou des larves de dytiques (aquatiques), par exemple. Si elles ne nous prennent pas pour des proies, elles peuvent se servir de cette arme pour se défendre.

    Voici une liste presque exhaustive des insectes susceptibles de nous piquer en Europe :

    Insectes ne piquant que lorsqu’ils sont saisis :

    • Punaises aquatiques (notonecte, nèpe, ranâtre, naucore et gerris). Elles sont prédatrices et peuvent piquer avec leur rostre (bouche pointue) si elles sont saisies. Cela fait un peu l’effet d’une piqûre de guêpe, mais la douleur disparaît plus rapidement.

    Insectes piquant pour se nourrir de sang :

    • Les réduves. Punaises terrestres prédatrices (famille des réduviidés). Idem. Le réduve masqué (Reduvius personatus) peut parfois s’égarer dans les habitations et nous piquer dans notre sommeil, mais c’est rare et tant mieux car la piqûre est assez douloureuse…
    • La Punaise des peupliers (Anthocoris nemorum) de la famille des anthocorides. Idem.

    Insectes piquant pour le développement de leurs oeufs et/ou pour se nourrir – Mouches et moustiques (Diptères) :

    Insectes piquant pour se défendre – Abeilles guêpes et fourmis (Hyménoptères)

    Insectes piquant par hasard…

    • Larves de dytiques. Les dytiques sont des Coléoptères aquatiques dont les larves sont de redoutable prédatrices. Les plus grosses espèces peuvent se défendent avec leurs mandibules qui injectent un dissolvant !

    Si cette liste paraît longue, il ne s’agit que de dizaines d’espèces comparé aux dizaines de milliers qui vivent en France… Certaines espèces ne devraient d’ailleurs pas figurer ici tant elles ne nous piquent jamais spontanément…

    A lire, articles parus dans la revue Insectes :
    Les moustiques vecteurs de la fièvre du Nil occidental en Camargue par Thomas Balenghien, Insectes n°146, 2007(3)
    Les Thrips par Alain Fraval, Insectes n°143, 2006(4)
    Le Scléroderme domestique, un Hyménoptère vulnérant peu connu par Jacqueline Suzzoni-Blatger, Insectes n°129, 2003(2)

  • Y a-t-il du venin dans le dard d'une guêpe ?

    Non, car le venin est fabriqué dans une glande située dans le ventre de la guêpe (ou de l’abeille, ou de la fourmi) et lorsque la guêpe pique un insecte, le venin est injecté grâce au dard qui est une sorte de seringue. Le dard sert donc uniquement à injecter le venin et non à le stocker ou à le fabriquer.

Piscines

  • Comment se débarrasser de certains insectes qui « squattent » les piscines, comme les Gerris par exemple ?

    Souvent les piscines attirent, pour peu de temps en général, les insectes aquatiques adultes lors de vols de dissémination. Si les insectes nageurs peuvent être rapidement repoussés par les produits de traitements classiques, il n’en est pas de même pour les gerris ou autres « glisseurs ». En effet, ces derniers ne sont en contact avec l’eau que par le bout de leurs pattes donc très peu sensibles à ce qu’elle peut contenir. Qu’ils se reproduisent dans votre piscine est très peu probable puisqu’ils n’y trouveront pas de milieu propice à la ponte et à la pause hivernale des adultes. De plus, ces insectes sont prédateurs ou charognards donc, à moins qu’il y ait une flottille de cadavres d’insectes à la surface de votre piscine, ils ne devraient pas prolonger leur séjour chez vous plus que de raison…
    Le seul moyen de les déloger si ils s’incrustent est de bâcher votre piscine la nuit (les déplacements aériens étant essentiellement nocturnes). Sinon, il suffirait de trouver un produit chimique modifiant les propriétés tensio-actives de la surface de l’eau (ils ne pourraient donc plus glisser dessus) mais je ne sais pas si il en existe compatibles avec la baignade…

    S.J.

  • Je suis piscinier et voudrais que les Dytiques évacuent les piscines car mes clients ne les supportent pas... !

    Les Dytiques sont des Coléoptères aquatiques, mais ce sont plus souvent des punaises aquatiques comme les Notonectes ou les Corises qui « squattent » les piscines. Ces insectes se retrouvent dans les piscines lorsqu’ils cherchent une autre mare ou étang. Si leur mare est asséchée, qu’il n’y avait plus de nourriture ou encore qu’il n’y avait pas de partenaire sexuel, alors ils s’envolent à la recherche d’un meilleur site. En passant au-dessus des piscines, certains y plongent en pensant que le lieu est propice. Mais bien entendu, il n’y trouveront ni végétaux pour s’abriter et pondre, ni proie, ni plancton ou algue pour se nourrir. En toute logique, ils repartiront comme ils sont partis de ce lieu inhospitalier et rempli de chlore !
    C’est un phénomène difficile à éviter à moins de bâcher systématiquement la piscine car ils arrivent par les airs, parfois la nuit. Le mieux est de les sortir avec l’épuisette du piscinier et, surtout, de présenter à vos clients ces insectes aquatiques qu’ils ne connaissent pas et qui sont innofensifs. Leurs noms sont : Dytique, Notonecte, Corise, Gerris pour les principaux.
    Vous devriez pouvoir rassurer vos clients et leur apprendre que leur piscine est un leurre et un désert de vie pour ces insectes utiles … dans les mares et les étangs !

  • Y a-t-il un moyen d'éloigner les guêpes de ma piscine ?

    Voici l’intégralité de la question, par ailleurs souvent posée :
    « En été, ma piscine est envahie de guêpes. Il y a en permanence une bonne centaine. Elles ne sont pas agressives, elles viennent juste boire, mais c’est quand même gênant. Y a-t-il un moyen de les éloigner ? ».

    La réponse est non, pas vraiment. Effectivement, ces guêpes ne sont pas agressives et elles sont d’excellents prédateurs d’insectes, donc très utiles. Cependant, il est compréhensible que leur présence ne rassure pas. L’eau qu’elles viennent chercher au bord de la piscine leur est très utile, surtout en plein été. De plus, nous ne pouvons vous conseiller d’utiliser un piège à guêpes car il risque de ne pas être très efficace car elle recherchent de l’eau au moment où vous les voyez et non du sucre (appât des pièges).

    Le seul vrai moyen serait de détruire le nid, et encore s’il n’y en a qu’un, sinon cela serait inutile. Mais avant de détruire un nid de guêpes vous devez être certain qu’elles vous importunent car ces insectes sont particulièrement utiles et non agressifs loin de leur nid. De plus, si vous êtes pieds nus, sachez que les guêpes ne se laissent pour ainsi dire jamais marcher dessus…

    Voici cependant deux méthodes « écologiques » pour éviter de détruire ces insectes :
    – Proposer aux guêpes un, voire plusieurs, « abreuvoirs » artificiels non loin. Un grand pot plat avec des pierres plates en guise « d’îles » afin qu’elles puissent se poser et boire comme au bord d’une piscine devrait attirer une bonne partie d’entre elles. S’assurer qu’ils soient toujours en eau et, si possible, en disposer à différents endroits du jardin afin de voir à quel endroit ils sont les plus efficaces.
    – Placer un CD au bout d’une ficelle accrochée à un bâton, comme pour éloigner les oiseaux. Fixer le bâton non loin de l’endroit où elles s’abreuvent afin que la ficelle et le CD se balancent au-dessus d’elles. Ce système devrait suffire à éloigner une bonne partie d’entre elles.

    Bonne « chasse écologique ».

Poissons d'argent

  • Que sont les Poissons d'argent, comment s'en débarrasser ?

    Les poissons d’argent, ou Lépismes, sont des insectes de l’ordre des Thysanoures. Cet ordre regroupe environ 360 espèces dans le monde qui ressemblent à celle que l’on trouvait il y a environ 300 millions d’années ! En fait, ces insectes ont peu évolué et certains scientifiques pensent qu’ils pourraient être les ancêtres de tous les insectes…
    En Europe méridionale et dans une partie de l’Asie, ces insectes vivent dans la nature dans des anfractuosités diverses. Ailleurs, ils se sont adaptés à la vie dans les habitations où leurs oeufs peuvent être transportés accidentellement dans les boîtes de carton, les livres, le papier, etc.

    Originaires des tropiques, ils apprécient particulièrement les lieux où l’humidité est suffisante (cuisines, salles de bain, …) car il leur faut beaucoup d’humidité pour survivre jusqu’à 5 ans parfois ! Mais les femelles ne pondent qu’une vingtaine d’oeufs (ce qui est peu) dans des fissures diverses. Les jeunes arrivent à maturité vers 6 mois lorsque les conditions sont favorables. Ces insectes se nourrissent de débris variés : farine, pain, viande et cadavres d’insectes ou d’autres poissons d’argent ! C’est leur apparence, couverts de petites écailles grises, et leur forme qui leur a valu leur nom de poissons d’argent.
    Généralement inoffensifs, les poissons d’argent peuvent cependant digérer la cellulose et sont parfois redoutés dans les musés où les photographies, les timbres ou les écrits peuvent être endommagés. Hormis dans les lieux où se trouvent de vieux papiers humides et où l’humidité de l’air est supérieure à 75 % et favorise leur développement, les dégâts sont faibles.
    Cependant, si l’invasion est grande et ennuyeuse, on pourra lutter sans produit chimique (ceux vendus dans le commerce peuvent être nocifs pour nous…) de la façon suivante :

    En les piégeant
    Recouvrir l’extérieur de petits pots de verre (type pots pour bébés) d’un adhésif (type ruban isolant) et les placer, ouverture vers le haut, à des endroits où les poissons d’argent ont été observés. Ils pourront grimper au ruban, mais tomberont dans le pot car ils ne peuvent remonter sur les surfaces lisses, comme lorsqu’ils sont piégés dans les lavabos ou les baignoires.

    En luttant biologiquement
    Utiliser de la terre de diatomée qui est formée de débris d’algues marines microscopiques. Cette poudre est utilisée pour ses propriétés abrasives car elle use, par contact, la membrane cireuse qui recouvre le corps de l’insecte et qui le protège normalement contre la perte d’eau. L’insecte meurt de déshydratation. Ce produit, non toxique pour l’être humain, peut être saupoudré le long des plinthes, derrière les meubles et sous l’électroménager.

    Enfin, rappelons ces règles essentielles :
    L’efficacité de toute tentative d’éradication des poissons d’argent (ou autres insectes domiciliaires) passe avant tout sur le maintien des lieux en bon état de propreté : l’aspirateur passé régulièrement élimine les débris alimentaires et les pontes d’insectes. Tenir propres les mobiliers, les dessous des éviers et lavabos, les endroits sombres et humides et les alentours des appareils électroménagers. Maîtriser les sources d’humidité, condensation, fuites, ventiler les lieux humides, déshumidifier si besoin.

Police

  • À la suite d'un crime, par exemple, quels sont les rapports entre les insectes et l'examen médico-légal ? (Hercule Poirot)

    L’analyse des insectes sur un cadavre permet de connaître le jour, voire l’heure, de la mort !

    Dans la nature, beaucoup d’insectes exploitent les cadavres (nécrophages). Ils sont très utiles car ils « servent » à nettoyer la nature. Ces insectes sont également trouvés sur les cadavres humains et l’on sait qu’ils ne viennent pas tous au même moment. Certains n’aiment que la chair fraîche, d’autres la chair en putréfaction et d’autres la chair momifiée (sèche). Tous ces détails sont un peu sordides, mais ils aident beaucoup la police lorsqu’elle trouve un corps abandonné car, en fonction des insectes trouvés sur le cadavre, elle va pouvoir dater le décès.
    La police scientifique possède des laboratoires d’entomologie pour étudier ces insectes et leur mode de vie.
    Ces insectes appartiennent principalement aux groupes des mouches, des coléoptères et… des papillons.

    A lire : Entomologie médico-légale : les insectes au service de la justice, par Damien Charabidzé et Benoit Bourel, Insectes n°147, 2007(4)

     

Poux

  • Est-ce que les poux sont des insectes ?

    Oui, ce sont bien des insectes. Au cours de leur évolution qui a pris des millions d’années, ils ont perdu petit à petit leurs ailes car ils se sont adaptés à vivre parfaitement accrochés dans les poils ! Mais ce ne sont pas les seuls insectes dans ce cas, loin de là.

  • Les poux s'attaquent à quels animaux ?

    Les poux de tête (nom scientifique : Pediculus humanus capitis) ne s’attaquent qu’à l’homme même si des expériences ont montré qu’ils pouvaient piquer d’autres singes et même des porcs. Mais ils nous préfèrent nettement…

Processionnaires

Protection des insectes

  • Combien y a-t-il d'espèces d'invertébrés protégées en France ?

    Il y a 187 espèces qui sont actuellement protégées partout en France. À ceci il faut ajouter la protection qui s’applique pour toutes les espèces dans les espaces protégés (parcs et réserves) et certaines protections locales (liste des espèces protégées en région Île-de-France, par exemple).

    Les 187 espèces se décomposent comme suit :

    • Crustacés : 4 espèces
    • Insectes : 120 espèces (dont 4 pour les DOM),
      • dont 10 Odonates (libellules et demoiselles)
      • dont 3 Orthoptères (grillons, criquets, sauterelles & courtilières)
      • dont 67 Coléoptères (dont 50 Carabidés cavernicoles)
      • dont 40 Lépidoptères (papillons)
    • Mollusques : 62 espèces
      • dont 4 Bivalves
      • dont 58 Gastéropodes
    • Echinodermes : 1 espèce

    P.Z.

  • Pourquoi les papillons disparaissent-ils près des villes ?

    C’est parce que les plantes sauvages, comme l’ortie ou la Carotte sauvage par exemple deviennent plus rares que les papillons dont les chenilles se nourrissent parfois spécifiquement de ces plantes ont tendance à devenir eux aussi plus rares. Surtout près des villes… Il suffirait de laisser quelques endroits avec des herbes folles pour que ces papillons puissent de nouveau pondre leurs oeufs sur les plantes qui nourriront leurs chenilles. En ville ou dans un jardin, il est possible de laisser ou de créer des zones un peu sauvages pour accueillir ces papillons.

     

     

  • Quelles plantes riches en nectar (mellifères) se développent le mieux dans des pots en ville ?

    Les plantes riches en nectar (mellifères) permettent d’attirer et de favoriser les populations d’insectes, même en ville où ils se font rares…
    Toute plante à faible développement peut être cultivée en pot sur une terrasse ou un balcon. Le choix des plantes mellifères à mettre sur son balcon en ville est donc vaste. Je vous conseille en particulier les plantes aromatiques que l’on trouve facilement sur les quais. Le climat très tempéré de Paris par exemple leur convient particulièrement bien :

    • Thym
    • Serpolet
    • Menthe

    D’autres sont plus vigoureuses et demandent plutôt un gros pot posé sur un balcon ou une terrasse :

    • Lavande
    • Marjolaine
    • Hysope

    Avec quelques pots en fleurs choisis parmi ces espèces, vous devriez voir votre balcon fréquenté par des Abeilles domestiques, mais peut-être aussi par des abeilles solitaires, des bourdons (bourdon terrestre en particulier), voire des papillons.

    V.A.

  • Quelles sont les espèces d'insectes qui ont disparu en Île-de-France à cause des activités humaines ?

    Quelques espèces d’insectes ont apparemment disparu d’Île-de-France, notamment des Coléoptères : des bousiers comme le Sisyphe (Sisyphus schaefferi), des longicornes comme le Dorcadion (Dorcadion fuliginator) ; mais aussi des papillons comme le gazé (Aporia crataegi) ou le damier du frêne (Euphydryas maturna) et quelques autres.
    En fait il est très difficile de savoir si ces insectes ont régressé à cause des activités humaines, ou pour des raisons naturelles, car leurs aires de répartition (les zones où ils vivent) changent fréquemment et il y a même des espèces en expansion.
    Quand ce sont directement l’agriculture intensive ou la destruction des milieux par l’homme qui sont responsables, l’espèce ne disparaît pas vraiment mais ne se rencontre plus que dans un ou deux secteurs bien préservés alors qu’on la trouvait un peu partout auparavant.

    C’est ce dernier cas qui est vraiment le plus fréquent dans une région aussi peuplée et exploitée que l’Île-de-France.

    P.Z.

  • Quels sont les effets de la production agricole intensive sur les populations d'insectes ?

    L’effet le plus évident est de les faire disparaître. Les grandes productions agricoles détruisent complètement les lieux de vie naturels. Les différentes espèces d’insectes (plus de 35 000 en France) ont besoin de fleurs, de plantes et de lieux de vie variés pour vivre. Mais seules quelques espèces d’insectes profitent de ces grandes étendues artificiellement plantées.
    De plus, les traitements chimiques tuent beaucoup d’insectes dont beaucoup qui ne sont pourtant pas considérés comme « nuisibles ».
    Pour diversifier les populations d’insectes et des autres animaux il est nécessaire de leur offrir des refuges comme les haies sauvages entre les champs. Malheureusement ces haies disparaissent de plus en plus et les champs deviennent de véritables déserts de vie. Il est aussi très important de ne pas trop traiter avec des produits chimiques. Pour cela, la lutte biologique est une des solutions afin de ne plus menacer autant les populations d’insectes.

Pucerons

  • Que faire contre les pucerons ?

    Il existe de nombreuses méthodes pour lutter contre les pucerons sans produits chimiques, en voici quelques-unes :

    • Laisser quelques pucerons afin que leurs prédateurs naturels aient envie de s’installer dans votre jardin (coccinelles, syrphes, guêpes solitaires, perce-oreilles, …).
    • Méthode mécanique : avec ou sans gants, nettoyez à la main les branches infestées.
    • Pulvérisez de l’eau qui a macérée 3 jours avec du tabac de cigarettes ou de l’ortie.
    • Construisez des abris pour les prédateurs de pucerons.
    • Achetez des larves de coccinelles qui se nourrissent de pucerons.
    • Laissez les araignées faire leur toiles dans votre jardin car les pucerons volants s’y font piéger. Pour cela, évitez de tout tailler à la perfection car les araignées ont besoin de supports pour leurs toiles, comme les branches mortes par exemple !

    A lire :
    Les pucerons – 1ère partie par Alain Fraval, Insectes n°141, 2006(2)
    Les pucerons – 2e partie par Alain Fraval, Insectes n°142, 2006(3)

Puces

  • Combien de temps vit une puce ?

    Il y a plus de 100 espèces de puces en France, mais seules quelques espèces nous côtoient, notamment la Puce de l’Homme, la Puce du chien et la Puce du chat. Cependant, la Puce de l’Homme a quasiment disparu de nos habitations tant celles-ci sont propres et sèches aujourd’hui.

    Les puces se développent comme les papillons, les mouches ou les fourmis par exemple, c’est-à-dire que les larves ne ressemblent pas aux adultes et qu’elles passent par le stade nymphale (stade de la métamorphose en adulte, comme la chrysalide chez le papillon). On parle de développement indirect.
    L’incubation de l’oeuf dure une semaine environ et les larves peuvent ne mettre que 3 semaines pour devenir adultes. Cependant, il arrive parfois que les puces restent en nymphe plus d’un an. C’est ensuite un stimulus physique (changement de température, ébranlement du sol, …) qui déclenchera la sortie de l’adulte. Ensuite, la vie de l’adulte est assez courte et la reproduction une préoccupation importante de sa courte vie (quelques jours à quelques semaines).

    A lire :
    Les puces du chien et du chat par Michel Franc, Insectes n°143, 2006(4)

  • Est-ce que les puces de chien se transmettent à l'homme ?

    Chaque espèce de puce vit sur son hôte et ne le quitte pas : Puce du chien, Puce du chat, Puce des oiseaux, etc. Cependant, en l’absence de cet hôte, elles peuvent se déplacer. Par exemple, s’il y a des larves de puces dans le plancher et qu’elles se transforment en adultes alors que le chien ou le chat est absent, et bien elles n’auront pas d’autres choix que de nous « attaquer » pour obtenir leur ration de sang.
    Mais, en l’absence de l’hôte princpal, l’infestation cesse rapidement.
    Il existe aussi la Puce de l’homme, mais elle est de plus en plus rare aujourd’hui tant nos habitations sont désormais sèches et entretenues.

    A lire :
    Les puces du chien et du chat par Michel Franc, Insectes n°143, 2006(4)

Punaises

  • Je suis envahi par des punaises des bois, comment les éloigner de la maison ou les détruire ?

    Ces punaises ne sont pas « recensées » comme habitants des maisons mais s’égarent chez vous avant l’hiver lorsqu’elles essaient de trouver un lieu pour hiverner.
    Aussi, le meilleur moyen est-il de ne pas ouvrir les fenêtres ou le moins possible durant cette période pendant laquelle elles sont susceptibles de rentrer.
    Cela dit, ces punaises ne présentent aucun danger et peuvent être facilement capturées et replacées dehors plutôt que de vous intoxiquer avec un insecticide chimique…

R

Records

  • A quelle vitesse les insectes peuvent-ils voler ?

    En 1926 un scientifique a publié qu’une mouche parasite de cerfs (en anglais la « Deer botfly » ) pouvait atteindre la vitesse de… 1 287 km/h ! C’est évidemment faux et les scientifiques ont montré depuis que, physiquement, de telles vitesses étaient impossible. Alors à moins d’un moustique écrasé sur le cockpit d’un avion…

    Les records de vitesse, dans le monde des insectes, sont plutôt de l’ordre de plusieurs dizaines de km/h et les plus rapides dépassent les 100 km/h, ce qui est déjà pas mal. Il est important de noter que de nombreux facteurs peuvent faire varier la vitesse d’un insecte (sa masse, sa taille, son âge, le vent, les radiations solaires, le taux d’oxygène, etc.).

    Voici des exemples de records de vitesses enregistrées par des scientifiques au sein de différents Ordres d’insectes :

    COLÉOPTÈRES (scarabées, coccinelles, charançons…)

    • la Cicindelle hybride (Cicindela hybrida) : 10,8 km/h

    DIPTÈRES (mouches, moustiques…)

    • la cécidomie Mayetiola destructor : 25,2 km/h
    • la mouche parasite Tracheomyia macropi : 40,2 km/h
    • le taon Hybomitra hinei : 145 km/h

    HOMOPTÈRES (cicadelles, pucerons, psylles…)

    • le fulgore Nilaparvata lugens : 80,6 km/h

    HYMÉNOPTÈRES (abeilles, guêpes, fourmis…)

    • une ouvrière de l’Abeille domestique : de 8,6 à 50,4 km/h environ
    • le Frelon : 21,2 km/h

    LÉPIDOPTÈRES (papillons)

    • la noctuelle Agropis epsilon : de 96,4 à 112,6 km/h
    • la noctuelle Helicoverpa zea : 28 ,4 km/h (*)
    • le Monarque (Danaus plexippus) : de 32 à 40,3 km/h
    • le sphinx Manduca sexta : 80,2 km/h

    ODONATES (libellules)

    • l’æshne Austrophlebia costal : 97,2 km/h

    ORTHOPTÈRES (criquets, sauterelles, grillons…)

    • le Criquet migrateur (Locusta migratoria) : 16,5 km/h
    • le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) : 33,5 km/h (*)

    (*) Ces deux insectes sont ceux dont la vitesse de vol a été mesurée avec les instruments de mesure les plus fiables qui soient aujourd’hui.

    Pour tout savoir sur les records des insectes (en anglais) : Book of insect records (University of Florida)

     

     

  • Quel est l'insecte le plus dangereux ?

    Si l’on s’en tient au nombre de personnes tuées par un insecte, alors le plus dangereux est sans aucun doute le…moustique !

    Mais ce n’est pas vraiment de sa faute car il transporte et transmet sans le savoir des maladies mortelles au travers du sang des personnes qu’il pique. C’est surtout dans les pays chauds où, chaque année, plus de 2 000 000 de personnes meurent à cause du Paludisme (appelé « Malaria » en anglais), mais aussi de la fièvre jaune, de la Dengue et d’autres maladies transportées par les moustiques.

    Sinon, il n’existe pas vraiment d’insectes qui tuent avec une seule morsure ou une seule piqûre, comme c’est le cas chez quelques très rares arachnides (araignées ou scorpions). Sauf chez les personnes allergiques aux piqûres d’abeilles ou de guêpes et qui peuvent mourir si elles ne sont pas soignées. Dans ce cas, une simple abeille peut devenir un danger.

    Pour les personnes qui ne sont pas allergiques, il n’y a pas vraiment d’insectes dangereux, sauf peut-être certaines guêpes africaines sociales, des Polistes, qui, si vous les dérangez, vous attaqueront comme une escadrille et de façon si rapide que vous ne pourrez vous défendre… et leurs piqûres pourront vous « sonner » quelque temps… Mais elles vivent au coeur de la forêt tropicale.

  • Quel est l'insecte qui a une durée de vie la plus courte ?

    Il y en beaucoup d’insectes dont on ne connaît pas le cycle de vie et donc la longévité. La Mouche domestique que l’on rencontre dans les maisons peut faire son cycle complet (de l’oeuf à l’adulte) en 17 jours seulement !

    A lire :
    Le temps des insectes par Bruno Didier, Insectes n°143, 2006(4)
    Book of insect records, University of Florida (en anglais)

  • Quel est le plus petit insecte existant ?

    Il y a beaucoup d’espèces qui mesurent moins d’un millimètre… Le record semble être de 0,17 mm pour une minuscule guêpe parasite du nom scientifique de Caraphractus cinctus.
    En France, une minuscule guêpe parasite, le trichogramme, est utilisée pour lutter biologiquement contre un papillon car elle pond directement dans l’oeuf du papillon !

    Pour tout savoir sur les records des insectes (en anglais) : Book of insect records (University of Florida)

  • Quel est le poids du plus gros insecte ?

    La mesure de poids la plus fiable est celle d’une sauterelle de Nouvelle-Zélande du nom de Weta (Deinacrida heteracantha). La femelle, juste avant de pondre, peut peser jusqu’à 71 grammes. Ensuite, viennent les Coléoptères des genres Goliathus et Megasoma, et aussi le longicorne géant de Guyane, le Titan (Titanus giganteus). Ceux-ci pèsent jusqu’à 47 grammes environ (il existe une donnée controversée précisant qu’un Goliath a atteint 100 grammes…).

    Le Phasme dilaté (Heteropteryx dilatata), qui est facile à élever, n’est pas loin des records car la femelle pèse plus de 30 grammes.

     

     

  • Quel insecte a la durée de vie la plus longue ?

    Parmi les records, il y a certaines reines de termites tropicaux dont les reines vivent parfois 15 ans. Pour un insecte adulte cela est énorme car les insectes ne vivent guère plus de quelques semaines à quelques mois, même après avoir vécu 17 ans sous forme de larve comme certaines cigales américaine du genre Magicicada
    Sous certaines conditions exceptionnelles, le cycle le plus long que l’on connaisse est celui de Coléoptères dont les larves vivent dans la bois mort. Ainsi, certains Longicornes vivent 26 ans, parfois 40, mais le record est attribué à un Bupreste qui émergea après 51 ans !!
    Dans nos jardins il peut aussi y avoir des records puisque la reine des abeilles vit 2 à 5 ans adulte et qu’une reine de fourmi commune a vécu 30 ans en élevage…

    A lire : Le temps des insectes par Bruno Didier, Insectes n°143, 2006(4)

  • Quel insecte court le plus vite ?

    A priori, le record est détenu par certaines blattes, notamment la grande Blatte américaine (nom scientifique : Periplaneta americana) que l’on rencontre dans les maisons dans les pays chauds (mais il y a quelques exemplaires dans le métro et les serres du Jardin de plantes de Paris !).
    Sinon, les Carabes et les Cicindèles (deux Cicindèles australiennes sont citées par la littérature : Cicindela hudsoni et C. eburneola) sont des Coléoptères qui courent également assez vite, mais ce ne sont pas les seuls…

    A lire : Book of insect records, University of Florida (en anglais)

  • Quelle taille peuvent atteindre les oeufs des insectes ?

    Les plus gros appartiennent à l’un des plus gros insectes du monde : le Phasme dilaté (Heteropterix dilatata). Ses oeufs atteignent 11 mm de long sur 5 mm de large. Ce phasme est d’ailleurs très facile à élever.

    Pour tout savoir sur les records des insectes (en anglais) : Book of insect records (University of Florida)
    Disponibilité des insectes en vente à l’OPIE, dont plusieurs espèces de phasmes.

  • Quels sont les plus gros insectes ?

    Les Coléoptères qui vivent sous les tropiques, ceux des genres Goliathus et Megasoma mesurent plus de 10 cm de long. Ce sont certainement ceux qu’on peut considérer comme étant parmi les plus gros. Parmi eux, il y a aussi le longicorne géant de Guyane, le Titan (Titanus giganteus), qui mesure parfois 16,7 cm de long !

    Mais si l’on parle de grandeur, de longueur, alors les records du monde sont atteints par des phasmes, sans aucun doute. Le record du monde est de 56,6 cm de long (pattes étendues) atteint par une femelle de l’espèce Phobaeticus chani, un phasme qui vit à Bornéo. Elle est suivie de près par Pharnacia kirbyi qui vit aussi à Bornéo. Sans les pattes, certaines femelles de ces phasmes atteignent plus de 35 cm de long…
    D’autres phasmes sont impressionnants, comme un phasme facile à élever, le Phasme dilaté (Heteropteryx dilatata), dont les femelles atteignent 15 cm environ, sans les pattes.
    Un autre cas intéressant est celui d’une libellule d’Amérique du sud du nom scientifique de Megalopropus caeruleata. L’envergure de ses ailes atteint 19,1 cm et la longueur de son corps 12 cm.

    Rappelons aussi que l’un des plus grands insectes du monde a disparu. Il s’agit d’une libellule du nom de Meganeura monyi et qui vivait il y a environ 300 millions d’années. Les restes de ses ailes ont été trouvés à Commentry, en France, et ont permis d’établir une envergure de… 75 cm !

Reproduction

  • Comment reconnaître les mâles des femelles chez les insectes ?

    Il n’est pas toujours facile ni possible de distinguer les mâles des femelles chez les insectes, selon les espèces. Beaucoup d’insectes sont trop petis pour que ce soit possible, même quand il existe ce qu’on appelle des caractères sexuels secondaires (des signes externes visibles de l’appartenance à un des deux sexes). Voici quelques pistes :

    • Généralement les femelles sont plus grosses que les mâles (leur fonction de reproduction demande qu’elles accumulent des réserves sous une forme ou une autre). Leur abdomen paraît alors plus gonflé par exemple. De plus, ce sont souvent elles qui fabriquent le nid, qui creusent le sol, qui le défendent, etc. Alors leur corps est plus robuste.
    • Les mâles ont souvent des antennes plus longues car c’est à eux de trouver la femelle grâce aux odeurs qu’elle émet. Et comme les insectes captent les odeurs avec leurs antennes, celles-ci doivent être très sensibles et donc souvent plus grosses ou plus longues chez les mâles.
    • Les caractères sexuels secondaires sont souvent à l’avantage des mâles qui doivent « séduire » les femelles. Par exemple, chez certains scarabées, il n’y a que le mâle qui porte des cornes (Scarabées rhinocéros, quelques bousiers, …) ou de grandes mandibules comme chez le Lucane cerf-volant.

    Un bon livre d’identification des insectes vous proposera certainement des illustrations comparatives si il y a lieu.

  • Est-ce que tous les insectes pondent des oeufs ?

    Si toutes les femelles d’insectes « fabriquent » des oeufs, certaines sont ovipares et d’autres sont ovovivipares. Qu’est-ce que cela veut dire ? Chez les insectes ovipares, les oeufs sont pondus (donc sortent du corps de la femelle). Mais chez d’autres insectes (des mouches, des blattes, …) qui sont ovovivipares, les oeufs restent dans le corps de la femelle où ils éclosent et ce sont les larves qui sortent au moment de la naissance (on parle de larviposition). Ainsi, chez certaines mouches, ce sont directement des asticots qui sortent du ventre de leur mère et non des oeufs. Chez les pucerons, le phénomène ressemblent vraiment à une naissance car les larves qui sortent du corps de la femelle ressemblent aux adultes.

     

  • Quelles sont les conditions de la reproduction chez les insectes ?

    Pour qu’il y ait reproduction chez les insectes, il faut plusieurs conditions :

    • Que les deux sexes (mâles et femelles) soient adultes et mûrs sexuellement, c’est-à-dire qu’ils peuvent se reproduire, et cela en même temps.
    • Que les deux sexes soient en présence l’un de l’autre bien sûr, ce qui n’est pas toujours facile, mais la Nature a souvent prévu des systèmes pour qu’ils puissent se trouver (odeurs, couleurs, lumières, traces…).
    • Parfois que le mâle, ayant trouvé la femelle, se fasse accepter d’elle (séduction, voire combat entre mâles, etc.)

    Rappelons qu’il existe certains insectes qui n’ont pas besoin de mâle, soit jamais, soit parfois. Ils sont appelés insectes parthénogénétiques et il n’y a que des femelles ! C’est le cas de certains phasmes, mais aussi d’autres insectes.

Respiration

  • Comment respirent les insectes ?

    Il y a plusieurs types de respiration chez les insectes : 

    • Les insectes dits « primitifs » (qui existent sous la même forme depuis des millions d’années) respirent en partie par leur « peau », il s’agit alors de respiration dite « cutanée ».
    • Certains insectes aquatiques respirent avec des branchies.
    • La majorité des insectes respirent grâce à des petits trous situés sur les côtés du thorax et de l’abdomen. On les appelle des stigmates respiratoires. L’air passe ensuite au travers de trachées, sortes de petits tuyaux, qui se divisent en minuscules ramifications afin d’apporter l’oxygène à toutes les cellules du corps.

    Pour avoir un aperçu de la diversité des systèmes respiratoires chez les insectes, l’exemple des insectes aquatiques est intéressant à étudier. A lire : La respiration aquatique des insectes par Alain Ramel, Insectes n°146, 2007(3)

Rôles des insectes

  • Quel rôle les fourmis ont-elles à jouer dans la nature ?

    Les fourmis ont, dans l’équilibre de la nature, des rôles différents selon les espèces et des rôles communs à la plupart d’entre elles. Certaines, carnivores, limitent les populations d’autres insectes. Ainsi dans les Alpes italiennes, les fourmis éliminent chaque année 14 millions de kilos d’insectes forestiers ! Dans certains pays, comme en Suisse, ces fourmis sont protégées pour ces raisons, entre autres…
    Les fourmis granivores (mangeuses de graines) jouent un rôle essentiel dans la dispersion des graines des plantes qu’elles transportent.
    Elles sont importantes pour le maintien des sols en bonne santé car elles les aèrent, leur apportent des éléments organiques (leurs crottes, leurs cadavres, leurs restes de nourriture…), de l’humidité, de l’oxygène et elles les brassent.
    Enfin, les fourmis servent de nourriture à de nombreux animaux…

S

Sauterelles

  • Combien d'oeufs pondent les sauterelles ?

    Difficile question car il existe de nombreuses espèces de sauterelles. Globalement, les sauterelles ont un appareil de ponte en forme de « sabre » à l’arrière du corps, également appelé « oviscapte ». Cet « outil » leur sert à transpercer les tiges des plantes pour y insérer leurs œufs ou à les placer dans le sol. Cette opération un peu longue nécessite une application particulière. Elles ne pondent donc pas des centaines d’œufs, mais plutôt quelques dizaines.

  • Comment savoir si une sauterelle ou un criquet est un mâle ou une femelle ?

    C’est très facile pour les sauterelles car les femelles ont une espèce de « sabre » ou de « couteau » à l’arrière du corps. Ce n’est pas du tout pour se défendre mais pour pondre. Cela s’appelle une tarière de ponte ou un oviscapte. En revanche, chez les criquets la différence est difficile à faire car l’oviscapte est tout petit…

  • Quelle différence y a-t-il entre un criquet et une sauterelle ?

    Commençons par leurs point commun : sauterelles et criquets appartiennent tous les deux au même groupe, les Orthoptères (insectes avec des ailes bien droites). Les grillons aussi font partie de ce groupe d’insectes dont les pattes arrières sont grosses et pleines de muscles pour qu’ils puissent sauter.

    Les criquets ont les antennes plus courtes que leur corps alors que les sauterelles ont des antennes plus longues que leur corps. C’est aussi simple que cela. Par ailleurs, les criquets sont toujours « végétariens » et mangent de l’herbe et d’autres plantes alors que les sauterelles sont plutôt omnivores (elles mangent de tout) et parfois de véritables carnivores qui attaquent d’autres insectes.

    Et ce n’est jamais la couleur qui les différencie car il y a des sauterelles vertes et des sauterelles marron et c’est pareil chez les criquets. En revanche, les grillons européens, eux, sont toujours marron avec des antennes plus longues que leur corps, comme les sauterelles…

  • Une sauterelle mangeait une sorte d'agglomérat blanchâtre sur son abdomen, est-ce normal, était-ce ses oeufs ?

    Cette observation est intéressante mais le phénomène tout à fait normal. Chez les sauterelles, le mâle fixe à l’extrémité de l’abdomen de la femelle son spermatophore, sorte d’enveloppe dans laquelle se trouvent les spermatozoïdes. Cette enveloppe est faite à l’extérieur avec une substance appétante (appétissante) pour la femelle et c’est pour cela qu’elle la mange, mais pas toujours. On suppose que cette substance évite que la femelle ne se débarrasse trop tôt du spermatophore et que cela laisse le temps aux spermatozoïdes de pénétrer dans son corps afin de la féconder !

     

Scarabées

  • Pourquoi les scarabées ne volent-ils pas malgré leurs ailes ?

    Tous les Coléoptères – dont les scarabées – ont une carapace formée des deux ailes antérieures et qui protège les ailes postérieures repliées dessous.
    Certains Coléoptères, que l’on peut confondre avec d’autres Coléoptères de la famille des scarabées, ne volent pas. Les carabes, par exemple, courent sur le sol mais ne volent pas.
    Quoi qu’il en soit, tous les insectes qui ont des ailes s’en servent. Certains s’en servent tout le temps et d’autres seulement de temps en temps. Mais il est vrai que certains scarabées, comme le Scarabée rhinocéros, ne volent pas très souvent car cela leur demande beaucoup d’énergie. Ils ne volent donc que lorsque cela est très utile pour eux. Et même la Cétoine dorée qui vole très bien et qui butine sur les fleurs peut rester très longtemps sur la même fleur pour déguster le pollen, sans voler. Pourtant si vous la dérangez elle peut s’envoler d’un seul coup alors qu’elle semblait immobile et endormie.

  • Qu'est-ce qu'un scarabée ?

    Un scarabée est un insecte qui appartient à la famille des Scarabéidés de l’ordre des Coléoptères. Les Coléoptères sont ces insectes dont une paire d’ailes s’appelle des élytres et qui sont des sortes d’étuis qui protègent l’autre paire d’ailes membraneuses. Les coccinelles, par exemple, sont des Coléoptères.
    En France, il existe 168 familles de Coléoptères (c’est beaucoup…) dont celles des scarabées.
    Pour être plus précis, les scarabées forment une super-famille, les Scarabaeoidea…

Sens

  • Que ressentent les insectes si on leur arrache les pattes ?

    Il est très difficile d’imaginer ce que ressent un insecte et notre propre expérience de la douleur nous pousse effectivement à penser que les insectes la ressentent, tout comme nous. Mais leur système nerveux est différent du nôtre, il est donc très difficile de savoir comment ils la ressentent, si tel est le cas. Cela ne peut en aucun cas correspondre à notre système de perception. Les vétérinaires ont déjà du mal à savoir ce que ressentent les animaux proches de nous, alors les insectes !

    En revanche, dans la plupart des cas, une patte coupée n’empêchera pas un insecte de survivre, ce qui est l’essentiel. Sauf si une partie de la carapace est arrachée en même temps et que l’insecte « saigne » beaucoup.
    D’ailleurs, beaucoup d’insectes sont « équipés » pour perdre une patte si elle est saisie par un prédateur. Dans ce cas, un « pré-découpage » est prévu et, d’une contraction de muscle, il la détache de son corps !
    Ce qui est plus ennuyeux, c’est d’arracher une patte qui sert beaucoup, comme les pattes arrières du criquet qui lui permettent de sauter, d’aller chercher de la nourriture ou une femelle et d’échapper aux prédateurs. Dans ce cas, l’arrachage de patte aura un effet indirect, mais fort, sur la survie de l’animal blessé.

    A lire : Les insectes ont-ils mal ?

  • Quels sont les organes des sens des insectes ?

    La diversité est telle chez les insectes que, comme toujours, il est difficile de répondre simplement à cette question. Voici cependant, de manière simplifiée, quels sont les organes des sens chez les insectes :

    • La vue est assurée par des yeux, composés de multiples « facettes » ;
    • L’odorat est principalement assuré par les antennes ;
    • L’ouïe est généralement absente, en revanche certains insectes « chanteurs » (cigales, grillons, criquets, etc.) perçoivent les sons avec des sortes de tympans situés sur leurs pattes (grillons) ou sur leur abdomen ! Certaines vibrations sont également perçues avec les antennes ou des poils spéciaux chez certains insectes ;
    • Le goût est assuré par les palpes, sorte de mini antennes situées autour de la bouche. Mais certains insectes « goûtent » aussi avec leurs pattes (certains papillons …) !
    • Le toucher est principalement assuré par les antennes et les palpes.

    La carapace (exosquelette = squelette extérieur) dont tous les insectes sont recouverts, ne leur permet pas les mêmes ressentis de l’environnement que nous le permet notre peau (vent, eau, chaleur, etc.). Les poils qui recouvrent leur corps, parfois invisibles à l’oeil nu, tiennent lieu de capteurs et servent à les informer sur ce qui se passe à l’extérieur. Ils peuvent être dispersés sur tout le corps ou regroupés dans des zones particulières.

Sol

  • Quels sont les insectes vivant dans le sol ? Y passent-ils toute leur vie ?

    Parmi les insectes du sol, on trouve de nombreuses larves, dont voici les principales :

    • larves de Diptères (Mouches et Moustiques). En particulier celles des Cousins (ou Tipules) qui sont de gros asticots gris très efficaces pour manger les feuilles mortes ;
    • larves de Coléoptères. En particulier celles du Lucane Cerf-volant, du Scarabée Rhinocéros, des Taupins, des Hannetons ou encore des Bousiers.

    Toutes ces larves se nourrissent plutôt de végétaux morts ou d’excréments. Leur rôle est donc très important pour le recyclage de la matière organique et pour la fertilité du sol. Ensuite, les adultes s’envolent et ne vivent plus dans le sol.

    Les fourmis, bien sûr, qui construisent souvent leur fourmilière dans le sol et contribuent à le labourer, l’aérer, l’humidifier et le fertiliser grâce à tous les déchets et les restes qu’elles accumulent.
    Les insectes participent donc beaucoup à la vie du sol, en compagnies des Arachnides (acariens, pseudoscorpions, etc.), des mille-pattes, des Crustacés (cloportes), des mollusques (escargots et limaces), des vers. Les champignons et les bactéries, qui ne sont pas des animaux, ont également un rôle immense pour le sol.
    Au total, les petites bêtes du sol se compte par millions dans 1 seul mètre carré de sol de forêt ou de prairie ! On dit même que dans un pas d’Homme en forêt, il y a autant de petites bêtes que d’habitants en Suisse.
    Les Collemboles, autrefois classés parmi les insectes et très nombreux dans le sol (plus de 250 000 au mètre carré dans un sol forestier), forment aujourd’hui un groupe séparé par les systématiciens. Leur nombre et leur action sont très importants et ils demeurent très proches des insectes.

    Ce résumé, très bref, est à compléter par la lecture de :
    Insectes du sol : de l’oeuf enterré à une vie terricole par Aline Deprince, Insectes n°131, 2003(4)
    Les insectes du sol : (2e partie) par Aline Deprince, Insectes n°132, 2004(1)

T

Taons

  • Comment vivent les taons et comment lutter contre eux ?

    Comme les mouches, les taons appartiennent à l’ordre des Diptères (insectes n’ayant que 2 ailes) et à la famille des Tabanidés. Les femelles pondent (parfois plusieurs centaines d’oeufs) sur les végétaux, au sol et en particulier dans la vase ou directement dans l’eau pour les espèces que l’on rencontre fréquemment. En fonction des espèces, les larves sont donc terrestres, mais souvent semi-aquatiques ou aquatiques. Elles sont généralement carnivores et s’attaquent aux autres insectes aquatiques, aux vers de vases, aux mollusques ou aux crustacés. D’autres sont plutôt détritiphages (mangeuses de détritus) et consomment des débris organiques.
    Les femelles de taons doivent sucer du sang afin d’avoir l’énergie nécessaire au développement de leurs oeufs. Elles recherchent des vertébrés comme les chevaux, les bovins et, parfois, l’homme. Elles complètent souvent leur repas en butinant ou en buvant. Les mâles butinent également, mais ne piquent pas. En France, seules quelques espèces sur une centaines présentes sont susceptibles de piquer l’Homme. C’est le cas notamment du Taon des pluies (Haematopota pluvialis), du Taon des boeufs (Tabanus bovinus) ou du Taon des sudètes (Tabanus sudeticus).
    Comme chez les moustiques, les femelles évitent de se poser sur un vêtement clair afin de ne pas se faire repérer et lorsqu’elle sont chassées d’un revers de main, elles ne s’envolent que pour se reposer à quelques centimètres.
    Comment lutter ? Difficile, car les larves sont nombreuses et généralement aquatiques. Si leurs lieux de vie (mares, étangs, etc.) ne sont pas pollués, il y aura des prédateurs efficaces pour limiter leur population (insectes prédateurs, batraciens, oiseaux, etc.). Ensuite, il serait intéressant qu’elles trouvent suffisamment de vertébrés à piquer avant nous : si notre environnement était plus riche en faune, les taons seraient moins obligés de venir sur nous. Ces remarques concernent également les moustiques…

    D’autre part, il est possible de limiter les piqûres en portant des vêtements clairs (verts, jaunes de préférence) et d’éviter les couleurs sombres (bleu, noir, rouge en particulier). Nos mouvements sont également repérés, mais il est difficile de lutter à moins de rester immobile ! Mais là encore cela ne suffirait pas car notre chaleur corporelle et le gaz carbonique que notre peau rejette sont également attirants pour les taons. Pour cela, un produit répulsif acheté en pharmacie est toujours utile.

    Enfin, il faut une température extérieure ainsi qu’une humidité de l’air élevées pour que les taons volent. L’humidité est particulièrement importante pour le Taon des pluies par exemple. Ces insectes sont donc plutôt estivaux et commencent à voler vers la fin mai jusqu’en août-septembre suivant les espèces.

    A lire :
    Les mouches du cheval par Alain Fraval, Insectes n°146, 2007(3)
    Parlez-vous entomo ? Taon par Alain Fraval, Insectes n°133, 2004(2)

Termites

  • Où trouver le plan de construction d'une termitière avec le système de ventilation ?

    Dans l’ouvrage suivant, il y a beaucoup de schémas de termitières en coupe :
    Traité de zoologie sous la direction de Pierre Grassé, Tome IX, éditions Masson et Cie, 1949. Cet ouvrage est consultable dans toutes les bibliothèques spécialisées en sciences naturelles, en particulier à la Maison des insectes de l’Opie.

    A lire :
    Un exemple d’architecture inspirée des termites par Maximilien Quivrin, Insectes n°149, 2008(2)

     

Thuyas

  • Comment protéger mes thuyas d'une infestation par le Bupreste du genévrier ?

    Il n’y a aucune méthode (sauf insecticide très lourde, difficile à appliquer et extrêment polluante) qui permette de se protéger contre le Bupreste du genévrier (ou Bupreste du thuya, ou encore Scintillante jolie) un Coléoptère dont le nom scientifique est Scintillatrix festiva.
    Les larves qui forent le bois sont inaccessibles pendant leur développement, seuls les adultes qui apparaissent quelques semaines en été peuvent être détruits par des traitements insecticides. Ils sont cependant extrêmement discrets malgré leur beauté et le traitement est difficile à employer à bon escient.
    La seule méthode efficace contre le Bupreste du thuya consiste à… supprimer les thuyas. Ces arbres appauvrissent le sol et ne servent de refuge ou de nourriture qu’à très peu d’oiseaux, de mammifères ou d’insectes. La généralisation des haies de thuyas dans les jardins est certainement une des causes majeures de la raréfaction de la diversité spécifique en zone péri-urbaine (avec les gazons ras monospécifiques et les épicéas de noël replantés d’année en année comme arbres isolés).

    Le mieux est de prendre les devants et de remplacer les haies de thuyas par des haies de charme, d’aubépine, de genêts, de prunellier et bien d’autres encore.

    P.Z.

  • Pour remplacer une très vieille haie de thuyas, que planter afin d'accueillir insectes et oiseaux ?

    Les naturalistes appellent les thuyas : le « béton vert » des jardins. Effectivement leur utilisation est déconseillée pour plusieurs raisons.
    La première est que les thuyas ne sont pas originaires de nos régions et n’apportent pas de sources de nourriture à nos bestioles locales. Ensuite, les résineux rendent le sol trop acide pour que d’autres espèces poussent à leurs pieds. Les thuyas ont aussi l’inconvénient de ne pouvoir être coupés au ras du sol comme lorsque l’on veut rajeunir une haie car ils ne peuvent repartir à partir d’une souche. La monotonie engendrée par les haies de ce type est loin de ce que la nature propose : une variété de ressources alimentaires dans un enchevêtrement d’espèces végétales. Enfin, la densité de ces haies est peu efficace comme brise-vent et génère des tourbillons néfastes pour la végétation.

    Pour remplacer vos thuyas voici quelques espèces parfaites pour une haie champêtre. Il sera sans doute nécessaire de modifier un peu la terre ayant accueilli les thuyas avant de planter ces nouvelles plantes :

    – Aubépine (Crataegus laevigata ou Crataegus monogyna)
    – Bourdaine (Rhamnus frangula)
    – Charme (Carpinus betulus), sur sol sec à frais
    – Cornouillers (Cornus mas ou Cornus sanguinea), sur sol sec à frais riche en calcium
    – Églantier (Rosa canina), sur sol sec à frais
    – Fusain d’Europe (Evonymus europaeus), sur sol frais et riche
    – Genêt à balai (Sarothamnus scoparius), sur sol acide
    – Genévrier (Juniperus communis)
    – Houx (Ilex aquifolium), sur sol sec à frais
    – If (Taxus baccata)
    – Merisier (Prunus avium)
    – Néflier (Mespilus germanica)
    – Prunelier (Prunus spinosa), sur sol sec à frais
    – Ronce (Rubus fruticosus)
    – Sorbier (Sorbus domestica, Sorbus aria ou Sorbus aucuparia)
    – Sureau noir (Sambucus nigra)
    – Troène commun (Ligustrum vulgare), sur sol sec à frais
    – Viornes (Viburnum lantana ou Viburnum opulus), sur sol sec à frais

    ATTENTION : les noms entre parenthèse sont les noms scientifiques de ces plantes. Il est impératif d’acheter les plantes qui correspondent à ces noms car des plantes exotiques portent parfois le même nom et vous risquez d’acheter, par exemple, un néflier du Japon à la place d’un néflier d’Europe ou encore un troène de Californie, etc.

    Cette liste de plantes n’est pas exhaustive. Voici deux ouvrages pour la compléter :
    Le jardin des insectes de Vincent Albouy, Delachaux et Niestlé, 2002, 223 p.
    Jardin sauvage. Comment aménager un terrain pour inviter la faune et la flore, Clubs CPN (www.fcpn.org). 65 p.

     

     

Tiques (arachnides - acariens)

  • Y a-t-il des risques de maladie(s) en cas de piqûres de tiques ?

    Oui, mais si l’on est bien informé des symptômes caractéristiques que donne une piqûre de tique infectée par des bactéries, il n’y a pas de raisons de paniquer !
    Rappel : les tiques sont des arachnides (8 pattes) du groupe des acariens. Ce ne sont pas des insectes (6 pattes).

    Après un travail ou une journée à la campagne, vérifiez votre peau et demandez à quelqu’un de vérifier vos cheveux.
    Sachez ceci : les tiques de taille adulte piquent et on ne peut pas les ignorer lorsqu’elles viennent se régaler de notre sang puisque leur ventre gonfle au fur et à mesure. Ouvrez bien vos yeux ! Les Bébés-tiques (nymphes) piquent aussi et sont grosses comme une tête d’aiguille. Elles sont plus dangereuses car on ne les voit pas bien sur la peau ou dans les cheveux, même lorsque leur petit ventre est gonflé.

    Si vous avez une tique :

    Avec deux semaines d’antibiotiques, tout devrait rentrer dans l’ordre, mais ne retardez pas votre visite chez le médecin. Plus l’infection est prise tôt, plus elle se guérit facilement. Si vous partez en randonnée, il existe des produits répulsifs. Ceux qui contiennent du DEET sont les plus efficaces.
    L’infection des tiques la plus courante provoque la maladie de Lyme.

    Pour plus d’informations : La Maladie de Lyme et les tiques

    M-F. A.

    • Pas d’éther pour les enlever mais une pince fine.
    • Notez le jour où vous avez eu la piqûre puis, pendant les 20 jours qui suivent, observez-vous. Si vous avez un ou plusieurs de ces symptômes, allez chez le médecin : grosse rougeur autour de la piqûre, rhume, mal à la tête, fièvre, douleurs articulaires, mal au ventre ou autres – bref, des douleurs que vous n’aviez pas avant.

Ténébrions ou vers de farine

  • J'élève des oiseaux exotiques et j'entends parler de vers Buffalo. Est-ce un ténébrion comme le ver de farine ?

    Il s’agit de larves d’Alphitobius diaparinus, le Ténébrion brillant, cousin du Ténébrion meunier. Il est effectivement commercialisé et utilisé pour nourrir de petits oiseaux insectivores en élevage.

    A.F.

  • Que mangent les vers de farine, combien a-t-il d'œufs, de stades larvaires, leurs larves voient-elles, a-t-il des ennemis... ?

    En élevage, les larves du Ver de Farine (Tenebrio molitor) sont nourries avec des grains de blé broyés, du son, de la farine ou aussi du pain sec (d’où ses deux noms français : Ténébrion meunier ou Ver de farine). Dans la nature, la larve de ce Coléoptère est à la recherche de produits humides en voie de décomposition (végétaux, animaux…). Il est la proie de nombreuses petites bêtes du sol (Coléoptères carabes et staphylins, mille-pattes scolopendres, etc.) mais aussi des amphibiens, des musaraignes, des oiseaux, des hérissons, etc. Les larves sont particulièrement recherchées par tous ces prédateurs car elles sont délicieuses.
    La fécondité moyenne est de 270 œufs par femelle avec un maximum de 600 (chez le Petit ténébrion Alphitobius diaperinus que l’on rencontre parfois dans les entrepôts de grains, elle atteint 1 500 œufs).
    Les larves effectuent 3 stades et disposent bien évidemment d’ocelles (pas très gros effectivement !) pour distinguer la lumière de l’ombre et les mouvements de leur environnement.

    A lire :
    Un exemple d’élevage facile : ver de farine ou Ténébrions

V

Vers de terre

  • Comment les lombrics participent à la décomposition du sol ?

    Les lombrics communément appelés « vers de terre », appartiennent au groupe des Annélides (corps fait d’anneaux). Ils ne participent pas simplement à la décomposition du sol, leurs actions sont nombreuses et parfois complexes. Voici quelques exemples :

    Action sur les caractéristiques physiques du sol :
    Les lombrics, sont parmis les plus « gros » organismes de la faune des invertébrés du sol. Ils peuvent être très nombreux avec en moyenne 200 individus par mètre carré de prairie. Dans un hectare de prairie, il y a donc plus de 2 000 000 de lombrics, ce qui représente un poids de plus d’une tonne. Tous ces vers et leurs galeries souterraines « labourent » des tonnes de terre. Cela permet au sol de se mélanger, de s’aérer et de s’humidifier plus rapidement. 
    De plus, ils s’enfoncent jusqu’à 2 ou 3 mètres de profondeur et remontent en surface entre 25 et 60 tonnes (jusqu’à 200 t !) de sol sous forme de déjections par hectare et par an.

    Action sur les caractéristiques chimiques du sol :
    En passant au travers de leur corps, la terre et les feuilles mortes qu’ils mangent et qu’ils rejettent ensuite sous forme de déjections (ou crottes) deviennent plus riches et accélèrent l’activité biologique du sol. Ces déjections sont en effet mangées par les bactéries et d’autres petits organismes du sol. On dit qu’ils contribuent à la formation de l’humus qui est la couche supérieure du sol riche en éléments nutritifs pour les racines des plantes.

    Recyclage des végétaux morts :
    Les feuilles et d’autres végétaux morts sont, grâce aux vers de terre qui les mangent, réduits en de minuscules éléments qui sont ensuite eux-mêmes mangés par d’autres organismes plus petits pour qu’enfin les racines des plantes puissent les assimiler.

    Action sur la fertilité des sols :
    Toutes ses actions contribuent à la fertilité des sols, c’est-à-dire au fait que les sols soient meilleurs pour les plantes. De nombreuses expériences ont montré que lorsqu’il y a des vers de terre, les plantes poussent bien mieux.

Vers luisants

  • Je voudrais savoir pourquoi les vers luisants émettent une petite lumière (verte) ?

    À vrai dire, les scientifiques s’interrogent encore sur toutes les fonctions que peuvent avoir ces phénomènes lumineux. La fonction de reproduction est celle qui domine : les mâles et les femelles se retrouvent dans la nuit, grâce à leur lumière, afin de s’accoupler. 
    Le schéma classique veut que le mâle vole et émet des signaux à chaque changement de direction, ce qui provoque une réponse de la femelle qui le voit au moment où il la survole. Celle-ci étant « éteinte » avant d’apercevoir un mâle. Ensuite le mâle se pose et la cherche précisément en grimpant sur les herbes afin d’apercevoir son signal. Mais il y a beaucoup de variantes entre les espèces et les genres de vers luisants. Ce qui est étonnant, c’est qu’aucune espèce ne se trompe de partenaire car chacune a son propre « clignotement », court ou long. Et apparemment, seules les durées de clignotemens sont prise en compte et non l’intensité lumineuse. 
    Le cas de la femelle de Lampyres du genre Photuris mérite d’être rapporté. Après s’être accouplée avec un mâle de son espèce, elle imite le clignotement d’une autre espèce afin d’attirer d’autres mâles pour… les dévorer !

    D’autres espèces d’insectes et d’animaux en général sont susceptibles d’émettre de la lumière. 

    A lire :
    Le « Glowworm » de Waitomo, Insectes n°122, 2001(3)
    Les vers luisants de la Nouvelle-Zélande ou quand un rêve se réalise par Pierre Jolivet, Insectes n°138, 2005(3)
    Les insectes noctiluques, par Alain Fraval, Insectes n°154, 2009(4)

Une question sur les insectes ?

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